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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Photos hétérodoxes, gestes iconoclastes : pour une réflexion/réflection - Auteurs-photographes : colère de Hervé Donnezan - Barthes et la photo

Photos hétérodoxes, gestes iconoclastes : pour une réflexion/réflection - Auteurs-photographes : colère de Hervé Donnezan - Barthes et la photo

imágenes heterodoxas - 

* photos hétérodoxes, gestes iconoclastes

 

Expositions et activités
04/03/2016 - 05/06/2016

···Après le succès de la première édition, l’Obra social “la Caixa” présente la seconde édition de Comisart, une initiative qui apporte protection aux jeunes au début de leur carrière de commissaire d’exposition. Il s’agit d’un concours dont les fonds des collections de “la Caixa” et du Macba sont mis à disposition des commissaires émergeants. Carlos Martín a organisé l’exposition Gestos iconoclastas, imágenes heterodoxas (Des gestes iconoclastes, des images hétérodoxes) qui fait réfléchir sur la destruction et la démystification de l’image depuis l’art contemporain. Il est ainsi possible de constater que les artistes mettent en état de crise les idées d’autorité associée aux icônes conventionnelles, et que l’image crée un pouvoir hypnotique sur ces dernières et sur le spectateur.

 

 

  • Avinguda de Francesc Ferrer i Guàrdia, 6-8, 08038
    Barcelona

COMMENT ARRIVER 

  • Métro: L1 et L3 arrêt Plaça Espanya.| Bus: 9, 13, 23, 27, 37, 46, 50, 65, 79, 91, 109, D20, H12 et V7.| Trains FGC: arrêt Plaça Espanya.| Barcelona Bus Turístic: arrêt CaixaForum-Pavelló Mies van der Rohe.

HORAIRE

  • Septembre - juin: tous les jours, de 10h00 à 20h00. | Juillet et août: tous les jours, de 10h00 à 20h00. Mercredi de 10h00 à 23h00. | 5 janvier, 24 et 31 décembre: de 10h00 à 18h00. | Fermé: 1r et 6 janvier et 25 décembre.

 

 

 

 

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logo-caixa-forum.gif         © Vanessa Beecroft Black Madonna with twins 2006. Colección la Caixa de Arte Contemporáneo © Vanessa Beecroft

  •  

Gestos iconoclastas, 

 

 

Hola  te proponemos un paseo por Comisart, una exposición artística que no te dejará indiferente. Y además, no te pierdas nuestras recomendaciones:

 

 

 

 

 

Gestos iconoclastas, 

imágenes heterodoxas

 

 

 

 

 

La exposición “Gestos iconoclastas, imágenes heterodoxas” plantea una reflexión acerca de la destrucción y la desmitificación de la imagen desde el arte contemporáneo, mediante el trabajo de artistas que ponen en crisis el estatuto de iconos convencionales y, por ende, de las ideas o figuras de autoridad asociadas a ellos.

 

Segunda exposición de la convocatoria Comisart, que promueve el comisariado emergente en el ámbito del arte contemporáneo. Comisariada por Carlos Martín.

 

Del 4 de marzo al 5 de junio de 2016

 

Precio: 4 € por persona

Entrada gratuita para los clientes de CaixaBank

 

******P-O : Colère des auteurs-photographes 

 

Compte rendu de la réunion avec le président Antoine ANDRE, la directrice Carine GONZALES-CHABANON et le chargé de mission tourisme Cédric BORG de Pays Pyrénées Méditerranée et moi même (Hervé DONNEZAN).

Suite au rendez vous de ce matin avec l’organisme…

Dialogue de sourds : ils ne savent pas du tout comment fonctionne un auteur photographe… qui présente ses réalisations, son talent à travers des agents, des agences photos en droits gérés, un site internet personnel pour ses archives, à travers des banques d’images en ligne, ainsi qu’un listing de photographes professionnels adhérents à une association telle que l’UPP… et ce dans le but d’être facilement trouvé et pouvoir répondre à la demande d’une iconographe pour le compte d’un éditeur… ou du directeur chargé de la ligne éditoriale.

Ils justifient leur initiative en tant qu’organisme facilitant le lien entre un projet de développement présenté par un acteur du Territoire sur le tourisme, l’agriculture, l’environnemental… avec des consommateurs, et visiteurs de la région…

Impossible de leur faire comprendre qu’en tant que professionnels nous sommes parfaitement organisés pour offrir de nombreuses photographies de notre région évidemment avec des droits d’auteurs correspondants mais cette subtilité matérialiste leur échappe.

Je résume : l’éditeur HACHETTE, pour sa nouvelle collection de guide sur cinq régions, dont le Languedoc-Roussillon, avait besoin d’un lien pour trouver des photographes afin d’illustrer un guide.

L’organisme Public Pays Pyrénées Mediterranée organise un concours photo d’amateurs pour récupérer et leur fournir une photo au détriment des professionnels locaux.

Une méconnaissance alarmante sur le travail des auteurs photographes, je leur ai remis le petit guide réalisé il y a quelques années par l’UPP Auteur photographe, d’Eric DELAMARRE.

La discussion

Selon PPM : leur initiative n’est pas d’exploiter les photos commercialement.

Ma réponse l’exploitation promotionnelle est soumise à des droits d’auteurs aussi.

PM : Projet de guide HACHETTE, cinq guides sur les régions et PPM est persuadé justifier sa compétence et la pertinence de son concours en fournissant une photo gratuite d’amateur ; plutôt que ce soit l’éditeur qui recherche à travers des agences ou sélectionner dans la photothèque d’un photographe professionnels extérieur.

J’ai eu beau répondre que les photos reçues n’indiquent pas le domicile de l’auteur, et peuvent très bien provenir d’un photographe amateur extérieur.

- Evidemment avec la multitude de concours qui polluent le marché, le votre compris !, le mauvais exemple est vite suivi pour éliminer d’office les photographes qui envisageraient de « réclamer » leurs droits.

PPM au sujet de la légalité en rapport du CPI : ils ont limité a trois ans l’utilisation promotionnelle des photos, la directrice et le responsable technicien considèrent que c’est suffisamment précis.

Le règlement stipule ceci :

De plus, le gagnant autorise le Conseil de développement du Pays Pyrénées-Méditerranée à utiliser, à reproduire et à publier sa photo à titre gratuit dans le cadre de la promotion du lancement du Guide du Routard Pays Pyrénées-Méditerranée et ce dans divers formats et sur tous types de supports: revues, affiches, livrets, flyers, exposition, site Internet, insertion presse, etc. (liste non exhaustive).

Je leur ai donc traduit en Français que non seulement ils récupéraient une photo gratuite pour la couverture d’un guide du Routard, mais toute l’exploitation promotionnelle liée a la diffusion de ce produit « Guide » ils ne comprennent absolument pas qu’il y a des droits différents pour la promotion des divers produits détaillés ci-dessus.

Point d’incompréhension total lorsqu’ils m’ont proposé de nous regrouper entre photographes locaux pour présenter un projet afin de faire connaître nos offres de services.

Exemples cités : les producteurs du terroir qui cherchent a faire connaître la qualité de leurs produits ; ou les pécheurs régionaux pour valoriser leur production de la pêche locale..

J’ai répondu que nous ne travaillons pas avec le public, mais avec des éditeurs, la presse et des agences de communication. Bref, des professionnels !

– Ce n’est pas réaliste de présenter un projet pour valoriser notre travail alors que de plus en plus d’organismes comme les vôtres cherchent à évincer les professionnels, en récupérant des photos d’amateurs pour ne pas payer nos droits d’auteurs. Par conséquent ce n’est pas du tout réaliste de faire connaître notre travail a des gens qui ne font rien pour le comprendre, et dont le but est de ne pas payer les droits d’utilisations légitimes.

Le comble c’est que la directrice justifie son initiative de concours, étant persuadée que de mettre en relation des amateurs avec une maison d’édition qui va promouvoir la région en offrant une couverture gratuite est une opportunité de lancement pour un jeune photographe amateur.

Elle ne voit toujours pas que le marché des professionnels bien présent est complètement occulté.

L’existence de professionnels locaux ne serait reconnue qu’à travers une action de promotion du travail des photographes, et on en revient au même point. La boucle est bouclée… pour se quitter dans l’incompréhension totale !

A quoi cela va t’il servir de promouvoir une offre de photographes professionnels face à un marché d’organisateurs de concours pour récupérer des photos gratuites, des acheteurs potentiels qui utilisent des photos gratuites ou provenant de microstocks à 3 francs 6 sous…

 

- Par contre j’ai bien insisté sur la communication visuelle et l’identité de notre territoire. Ils ne s’occupent ni se préoccupent du site internet du Comité départemental du tourisme (CDT) qui présente des photos de produits du terroir via microstocks que l’on retrouve dans de nombreuses autres régions… ni des hôtels, ni des agences immobilières qui exposent aucune photo pour valoriser les richesses de notre territoire… Je leur ai suggéré de décorer les murs nus de la salle de notre réunion avec des photos du terroir… il n’y avait dans les couloirs que des affiches que l’on trouve dans les halls de gare !

No more comment.

 

- Je continue ma campagne Facebook pour dénoncer ce concours et prévenir autant se faire que peut les amateurs éclairés…

PS. message sur Facebook ce matin : une subtilité dans le règlement du concours m’avait échappé. Non seulement les droits sont cédés gratuitement pour l’utilisation de la couverture de la nouvelle collection du Guide du Routard, mais aussi toute la campagne de promotion : impressions, et achats d’espaces pour le lancement de ce produit éditorial… puisque le gagnant cède les droits d’auteurs de sa photo pour la promotion du Concours. Cela revient a céder les droits pour une utilisation publicitaire pour la promotion d’un produit tel que le Guide du Routard… On est loin du cadre d’une exposition qui doit valoriser le travail d’un photographe auquel un organisme public donnerait un coup de pouce..

Hervé DONNEZAN

Auteur-photographe.

 

*******

 

La Chambre claire, Note sur la photographie

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Photographie de Jérôme Bonaparte (1784-1860).

Cette photographie (date estimée : 1852) a sûrement inspiré à Barthes son ouvrage La Chambre claire.

La Chambre claire, par opposition à la chambre noire où l’on développe la photo, est un éclaircissement, une philosophie, selon Roland Barthes. Celui-ci reste abasourdi par une photo de 1852 représentant le dernier frère de Napoléon. Il se dit alors : « Ces yeux ont vu l’Empereur ! » Puis la photographie culturelle l’éloigne peu à peu de cet étonnement. Il veut cependant savoir ce que la photographie est « en soi », si elle dispose d’un « génie » propre. En tout cas elle reproduit à l’infini, mécaniquement, ce qui n’a lieu qu’une fois. Elle ne peut être transformée philosophiquement. Percevoir ce qu’elle signifie n’est pas impossible si l’on fait appel à la réflexion.

Pour mieux comprendre ce que la photographie est réellement, Barthes l'oppose au cinéma. Pour lui, la photographie est le seul médium qui a le pouvoir de regarder fixement. Dans un film, personne ne regarde le spectateur dans les yeux : « c'est interdit-par la fiction. » Dans son livre, Barthes définit un film comme pouvant être « fou par artifice » et « présenter les signes culturels de la folie ». Il voit un film comme étant une simple illusion et l'oppose ainsi à la photographie, chargée quant à elle de ce qu'elle représente mais aussi de son existence même : l'objet photographié a bien existé et il a été là où je le vois. Seule la photographie permet de nous assurer du passé de la chose.

Les photos qui intéressent Barthes sont celles devant lesquelles il éprouve plaisir ou émotion. Il ne tient pas compte des règles de composition d’un paysage. Devant certaines photos, il se veut sauvage, sans culture. À partir des photos qu’il aime, il essaie de formuler une philosophie. N’étant pas photographe, il n’a à sa disposition que deux expériences : celle du sujet regardé et celle du sujet regardant.

Ce qu’il aime, c’est le bruit mécanique du doigt du photographe sur l’appareil et non l’œil qui le terrifie. Par rapport à son personnage, l’image restituée est immobile, donc lourde, alors que lui se veut léger ; devant l’objectif, il est à la fois :

  • « celui qu’il se croit,
  • celui qu’il voudrait qu’on le croie,
  • celui que le photographe le croit,
  • celui dont il se sert pour exhiber son art ».

C’est pour cela qu’il a une sensation d’inauthenticité. Il devient objet. Il prend donc les photos qu’il aime pour analyse et dit qu’elles l’animent et qu’il les anime. C’est l’attrait qui les fait exister à sa vue. C’est leurs sentiments. Il aime les dualités, les personnages dissemblables, les scènes hétéroclites…

Il nomme deux éléments qui suscitent son admiration de la photo :

  • le studium (le goût pour quelqu’un ou quelque chose)
  • le punctum (la piqûre, un détail poignant)

Exemple : une famille noire américaine page 75 :

  • Le bon sujet culturel constitue le studium.
  • Un des personnages, bras croisés, porte une large ceinture. Ce détail fascine Barthes et constitue son punctum. Grâce à lui, un champ aveugle se crée (une sorte de hors-champ subtil), conférant à ce portrait une vie extérieure.

Il s’agit d’une coprésence. Sans ces deux éléments, la photo lui est insignifiante.

« Une photo est surprenante lorsque l’on ne sait pas pourquoi elle a été prise. Une photo est subversive lorsqu’elle est pensive et non effrayante. »

La photo le touche s’il lui retire son verbiage ordinaire : technique, réalité, reportage, art…

Jusqu’à ce stade, Roland Barthes a appris comment marche son désir mais n’a pas encore découvert la « nature » de la photographie. Elle a aussi un rapport avec la mort : la photo rend immobile tout sujet. Il découvre une photo de sa mère (après la mort de celle-ci) et se rend compte que l’amour et la mort interviennent dans son choix de photo unique, irremplaçable. Dans la photographie, il y a réalité et passé. Il a confondu vérité et réalité. Voilà désormais pour Barthes le Génie de la photographie, ce qui a été photographié « a existé » !

Il n’aime pas la couleur en photographie car il a l’impression qu’elle s’interpose entre le sujet et lui. Il parle des rayons qui émanent du sujet photographié comme s’ils étaient toujours vivants. La photographie étonne Barthes comme si elle avait le pouvoir de faire revivre ce qui a été. Elle n’invente pas (comme peut le faire tout autre langage), « elle est l’authentification même » (page 135). « Ce qu’on voit sur le papier est aussi sûr que ce qu’on touche » (page 136), mais la photographie ne sait dire ce qu’elle donne à voir (page 156). La photographie est violente (page 143) car elle emplit de force la vue. Elle est périssable (comme du papier) : elle naît comme tout organisme vivant à même les grains d’argent qui germent, s’épanouit puis vieillit.

Selon Barthes, l’amateur se tient au plus près de la photographie. Le noème (objet intentionnel de la pensée, pour la phénoménologie) de la photographie est simple : « ça a été » (page 176). La folie naît dans la photographie si l’on entre en extase devant elle. Sage ou folle, ce sont les deux voies que Roland Barthes se donne à choisir.

 
 
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