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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Plastique : Michel Pagnoux (Opoul et Montpellier) ou Vieira Da Silva (au musée d'art moderne de Céret) ???

Michel Pagnoux expose à Montpellier et Opoul
Michel Pagnoux expose à Montpellier et Opoul
Michel Pagnoux expose à Montpellier et Opoul
Michel Pagnoux expose à Montpellier et Opoul

Michel Pagnoux expose à Montpellier et Opoul

* Sur Michel Pagnoux, voir ce blog; plusieurs textes lui ont été consécrés...

 

**Pourquoi écrire une critique d'art quand quelqu'un l'a déjà fait de façon enthousiaste et excellente. Je donne donc à lire ici l'article d'Yvette Lucas et la remercie encore une fois pour ce nouvel emprunt... Allez tous sur le blog d' YL  !

 

Expo à voir donc au Musée d'Art moderne de Céret :

 

 

Vieira da Silva,

 

 une extraordinaire artiste, à la fois dans et hors de son temps.


Le musée d’Art moderne de Céret présente jusqu’au 22 Mai une exposition exceptionnelle, consacrée à Vieira da Silva.

 

« Dans ma peinture on voit cette incertitude, ce labyrinthe terrible. C'est mon ciel, ce labyrinthe, mais peut-être qu'au milieu de ce labyrinthe on trouvera une toute petite certitude».

Maria Helena Vieira da Silva.

 

L’exposition Vieira da Silva, sous-titrée « L’espace en jeu » qui vient de s’ouvrir au Musée d’Art moderne de Céret, est à marquer d’une pierre blanche. Elle donne à voir, en direct, des œuvres dont nulle reproduction ne peut valablement rendre compte.

 Née à Lisbonne en 1908, naturalisée française en 1956, Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992) resta profondément attachée à ses racines portugaises et à sa ville natale, où se trouve désormais une fondation qui porte son nom et celui de son mari Arpad Szenes, peintre lui aussi. 

Chaque peintre produit une œuvre unique. C’est particulièrement vrai pour Maria Helena Vieira da Silva. Ayant rencontré durant le XXe siècle, toutes les influences de l’époque, elle a profondément réinventé l’espace pictural, le soumettant à son imaginaire et lui donnant une nouvelle dimension plastique, intellectuelle et spirituelle. Habituée dès l’enfance à la solitude – les professeurs venaient l’instruire chez elle – elle a beaucoup travaillé dans le confinement de son atelier. Ainsi se conçut cette manière très contradictoire de peindre qu’elle exprime ainsi : « Je peins des lieux, mais des lieux vus de très loin. Quand vous peignez de loin, vous voyez des choses pas très expliquées. C’est cela que je peins de près ».

Elle a vécu avec son mari Arpad Szenes, hongrois d’origine, une passion à la fois amoureuse et artistique en même temps qu’une existence confrontée aux grands bouleversements de l’époque. Pendant la Seconde Guerre mondiale le couple dut s’exiler au Brésil. Ce fut  une période douloureuse pour Maria Helena, très angoissée par les nouvelles venant d’Europe. A son retour elle vécut avec son mari en France et y demeura jusqu’à sa mort.

 

Une œuvre difficilement classable, entre peinture abstraite et figurative.

 

L’exposition de Céret  suit l’œuvre de Vieira da Silva tout au long de sa vie. Depuis ses premiers dessins, dessins anatomiques réalisés dans l’antre de la Faculté de Médecine jusqu’aux dernières œuvres réalisées peu avant sa mort, auxquelles s’ajoutent quelques portraits d’elle réalisés par Arpad Szenes. Quelques tableaux de jeunesse, « Intérieurs », « Portraits », « Natures mortes » purement figuratifs, témoignent déjà d’une facture résolument moderne. 

 

Vers le milieu des années 30 apparaissent les combinaisons de lignes traduisant néanmoins des sujets observés : une scène dans une pièce, appliquant la perspective, des oiseaux, des personnages, des rues de ville :  le vieux Lisbonne l’a beaucoup inspirée, comme aussi les azulejos à partir desquels elle imaginera d’infinies variations. «  Les joueurs d’échecs » (1943) marqueront une étape, scènes où les jeux de lignes dominent la composition, jusqu’au triomphe (1946/47 et ensuite) des jeux de lignes, de courbes, dans lesquels se fondent les personnages (néanmoins identifiables), aux grandes visions habitées de jeux ondulatoires multiples (villes, ports, estuaires, architectures parfois immenses), mélange insolite de visions fermées s’ouvrant miraculeusement à l’infini. 

 

Plus stylisées encore, les œuvres de la dernière période restent pourtant inspirées par des lieux,  des monuments, des espaces (Jardin bleu, Au parc de Güell) mais aussi par des sentiments, des visions. Amie du poète  René Char et du musicien Pierre Boulez elle fut aussi inspirée par le théâtre (Le théâtre de Pirandello, La Scala). Ses dernières œuvres (Vers la lumière, Le départ) abstractions de blancs gris, semblent aspirées par le haut.  Cheminement vers une ascèse ? 

Visiter l’exposition Vieira da Silva, un événement totalement inédit dans notre région, est une expérience inoubliable.

Yvette Lucas.

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