Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Expo St-André, déco, tableau sur le corps original : lillypariz@yahoo.fr / 06.17.09.35.66 / Serge BARBA et JPB à Banyuls, 11 mars 2016
Le dernier rendez-vous culturel de la saison organisé par l’association Les Rendez-Vous de Saint Estève est un C.E.P.S. (Cours d’Éducation Populaire Stéphanois).
Les chemins de la Retirada, conférence de Serge Barba, parrainée par Alizé Beauté.
Lundi 13 juin, à 18h 30, au Théâtre de l’Étang, à Saint Estève.
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Espagne, janvier 1939. Après que Barcelona est tombée aux mains des Franquistes, poussés par la mitraille, les vaincus (les Républicains), militaires et civils fuient vers la frontière pour se réfugier en France. Début février 1939, sonne l’heure de la Retirada, (la retraite), l’exil pour un demi-million de personnes que les autorités françaises de l’époque choisissent de concentrer dans des camps pour éviter la dispersion. |
Retraité de l’enseignement, Serge Barba a présidé pendant sept ans l’Association Fils et Filles de Républicains Espagnols et Enfants de l’Exode. Il a publié « De la Frontière aux barbelés, Les chemins de la Retirada, 1939 ». Son lieu de naissance, la Maternité suisse d’Elne, est en grande partie à la source de l’intérêt qu’il porte à l’exil des Républicains espagnols. |
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Entrée libre et gratuite.
Pour tous renseignements : Les Rendez-Vous de Saint Estève Mel : rdvse@rdvse.fr Tel : 06 72 80 39 86
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Poésie, Jo Falieu:
Sur les chemins d'exil
Ils ont traversé des zones de fureur
Ils ont fui des villes en flammes
ont vu mourir leurs femmes et leurs enfants
Ceux en proie à quelque dictature
devenus ennemis sans trop savoir pourquoi
assaillis sans répit toujours sous la menace
épris de liberté
partis pour rompre leur silence
D'autres partis sans rien pour seulement fuir la misère
traversent des déserts d'ingratitude
Les voilà en chemin sans but, sans port d'attache
avec cet idéal qui leur ronge le cœur
cherchant la main tendue qui toujours se dérobe
devenir l'étranger
inspirer la peur l'indifférence souvent la haine
Ceux fuyant leur propre désespoir
famille décimée dans les terreurs des guerres
Avec leurs yeux qui dessinent l' espoir
ils allument des fenêtres sur la vie
que nul ne voit s'ouvrir
Seuls des camps de la honte viennent ouvrir leur porte
et ne leur offrent qu'un mince répit
les rejetant au large de leur solitude
Même la mer leur fait offense
ballotés sur des rafiots d'infortune
leur vie clapote comme un hasard
cramponnés à leur peur ils en oublient le sens du vivre
savent-ils encore ni d'où ils viennent
ni où ils vont ?
Il ne leur reste que la saveur de quelqu'amour perdu
comme une trace dans le cœur
de leur terrible oubli
Jo Falieu
05 04 2016
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Chemins d'exil
Zones de fureur
flammes sur la ville enfants errants femmes meurtries
la guerre porte d'exil prendre la route sans but
sans objectif la peur vissée au ventre la faim
comme un cauchemar
chemins d'ingratitude aux courbes des déserts
ballot qu'on traine
comme un sac de secrets inavouables
l'implacable rejet avec ses yeux surpris de tant de haine
être partout l'étranger l'intrus
alors que dans ses yeux se dessine l'espoir
que s'allument des fenêtres sur la vie
en attente d'un sourire
de quelque furtive compassion
d'un moment de tendresse
Fuite sans pardon aux portes des déserts
ballotés sur des esquifs d'incertitude
même la mer leur fait offense
leur vie clapote comme un hasard
cramponnés à leur angoisse
chercher du sens
Transis de souvenirs terribles
hantés de rêves où se coagulent les désirs
Etre dans cette éternelle attente d'une porte ouverte sur l'avenir
Mais les camps
les camps de la honte les camps du mépris
foule de solitudes
Il ne leur reste
que la saveur de quelqu'amour perdu
comme une trace dans le cœur
d'un impossible oubli
Jo Falieu 05 04 2016