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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Printemps des poètes : Jean IGLESIS - Nîmes - Barcelone, par Boris VIAN

Printemps des poètes : Jean IGLESIS - Nîmes - Barcelone, par Boris VIAN

Printemps et poésie… Vive la vie !...

 

 

Il faut cultiver son jardin… Cette sentence - dans l’acception que lui ont donnée Leibnitz et plus tard Voltaire, il y a plus de trois siècles – prend une certaine résonance dans une société où le bitume et l’espace urbain ont graduellement remplacé les vertes prairies et les champs régulièrement moissonnés.

Néanmoins, le jardin est devenu peu à peu un lieu privilégié, intime, où l’individu se ressource.

 

Si l’on parle de retrouver ses racines, on sait qu’en le for intérieur de tout un chacun, frémit et survit un jardin secret, un espace privé, inviolé dont l’entrée est interdite aux autres.

Verlaine – dans un poème fameux – n’a-t-il pas « poussé la porte étroite qui chancelle  » ? Ronsard n’a-t-il pas prié Hélène dans un sonnet mémorable de « cueillir dès aujourd’hui les roses de la vie » ? Corneille n’a-t-il pas lancé à l’endroit de Marquise « le temps saura faner vos roses comme il a ridé mon front ? ».

 

Malherbe n’a-t-il pas écrit à Monsieur Du Périer à la mort de sa fille « Car elle était du monde où les plus belles choses ont le pire destin. Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin… »

Bref les fleurs ont peu à peu gagné en force jusqu’à obtenir un langage… la pensée c’est le souvenir… la rose la femme aimée… l’œillet un signe distinctif marginal repris par Gide, Proust et Lorca…

On comprend aisément que dans notre civilisation judéo-chrétienne, les fleurs ont acquis une force de symbole indéniable qui reste attachée à l’homme et à la femme dans ce qu’ils ont de plus viscéral.

La pensée antique, fondée sur les espaces a tout naturellement légué aux citadins et aux rurbains le jardin comme lieu privilégié, représentatif de ce que l’on peut être ou de ce que l’on souhaite devenir.

Un souci d’ordre, d’esthétique, visuelle, sensorielle, intuitive vient régénérer un monde de progrès dans lequel le jardin est plus que jamais un lieu de vie, de préservation de soi et de liberté.

Il convient d’honorer tous les jardiniers qui patiemment, humblement et sûrement nous communiquent une image de leur sérénité, de leur éclat et de la beauté de ce qui est intrinsèquement fragile : une fleur, un pétale de rose… mais quelle leçon face à l’Eternité.

« Or des vergers fleuris se figeaient en arrière – Les pétales tombés des cerisiers de mai – Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée – Ses pétales flétris sont comme ses paupières » Guillaume Apollinaire (Poème « Mai »)

Toute une leçon pour conclure que plus que jamais dans un univers en mouvement perpétuel et en bouleversement … cultiver son jardin constitue une évidente et impérieuse nécessité…

 

Jean Iglesis

 

- - -

 

NIMES

 

Depuis le train, on voit Nîmes. La ville, par dessus les toits. La plupart des tuiles sont d'un rouge rosi, usé, patiné part le soleil et le vent. Les nouveaux immeubles sont blancs. Laids soleils d'hiver...

 

A l'approche de cette cité romaine, je ne pense pas à la villa carrée, mais à la tour poétisée par Hugo. Je n'ai pas une pensée pour la ville moderne, pas le moindre regard. Tous les yeux vers un téméraire carré d'art.

 

Me revient une mémoire littéraire : poèmes ou lettres, bribes du poète faisant, près des Costières du Gard, son service militaire. Séparé de celle qu'il aime, Lou ou la louve, la vraie ou l'idéalisée. Il se console en aimant  le métier des armes et les artifices de la guerre. Le mal aimé sera trépané. Sortira de son crâne toutes les poésies accumulées. Et la plus noire, la mort...

 

J.P.Bonnel

 

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 Barcelone, chanson, par Boris VIAN

 

Barcelone

Des pavés, du soleil, des visages

Un été plein d´images

Et de fleurs

Barcelone

Dans le port un bateau qui s´amarre

Le bourdon des guitares

Et mon cœur

J´ai revu

Cette rue sous le ciel de septembre

J´ai revu

La fenêtre grillée de sa chambre

Jours trop courts

Le vent chaud caressait nos visages

Et l´amour

Nous jetait des étoiles au passage

Barcelone

Souvenir de nos nuits haletantes

D´un été qui me hante

Barcelone

 

Ce matin

Je reviens dans la rue douce et triste

Le chemin

M´a mené jusqu´au banc de jadis

Et soudain

Te voilà c´est bien toi rien n´existe

Dès demain

Tous les deux nous irons vers la vie

Barcelone

Sur le port, dans le vent qui se lève

Je vois vivre mon rêve

Barcelone

 

 

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