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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Pour un musée François ARAGO en Pays catalan - A Estagel et Perpignan, les statues ne suffisent pas !

Arago, statue place...Arago ! - Arago à Estagel, devant le café-restaurant central, pas devant la maison natale, à 2 pas ! (C) Jean-Pierre Bonnel
Arago, statue place...Arago ! - Arago à Estagel, devant le café-restaurant central, pas devant la maison natale, à 2 pas ! (C) Jean-Pierre Bonnel
Arago, statue place...Arago ! - Arago à Estagel, devant le café-restaurant central, pas devant la maison natale, à 2 pas ! (C) Jean-Pierre Bonnel
Arago, statue place...Arago ! - Arago à Estagel, devant le café-restaurant central, pas devant la maison natale, à 2 pas ! (C) Jean-Pierre Bonnel

Arago, statue place...Arago ! - Arago à Estagel, devant le café-restaurant central, pas devant la maison natale, à 2 pas ! (C) Jean-Pierre Bonnel

Pour un musée François ARAGO en Pays catalan, à Estagel..?

 

Une statue à Perpignan, cent fois déplacée au cours de l'aménagement des terrasses qui dévorent les places et les trottoirs...

Place ... Arago, François montre le Canigou, le sud, la Catalogne, ou le ciel plus grand que la mesquinerie de certains gens d'ici, qui se disent Catalans...

Une statue à Estagel, sa ville natale, proche de sa maison natale, où prospère une pharmacie, qui n'a pas voulu de l'ombre du personnage devant sa façade...Alors, on plaça l'enfant du pays entre deux panneaux annonçant les plats du jour et les délices de cette brasserie centrale, qui n'a rien de gastronomique...

 

Une biographie, de temps en temps (1), un article pour rappeler un héros d'ici, mais c'est à Paris, à l'occasion des 350 ans de l'Observatoire, qu'on vient d'inaugurer une saute d'Arago…Oui, de François, en ce mois d'octobre 2017 ! On n'en souffla pas un mot dans les médias locaux…Pourquoi ?

 

Pourquoi l'ignore-t-on, à Estagel la communiste et à Perpignan la "républicaine", teintée de droite radicale..?

 

Il fut pourtant un Grand Homme, directeur de l'Observatoire de Paris ! Polytechnicien ! Astronome ! Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences !

 

Un grand vulgarisateur, dont les cours dans un amphithéâtre (pas celui de Perpignan, mais du fameux Observatoire) de plus de 800 places, firent florès ! Son succès se renouvela avec la parution de son livre fameux, en 1854, L'astronomie populaire !!!

Chercheur, journaliste, spécialiste de la photo (lire dans une prochaine livraison de ce blog), on oublie qu'il fut aussi Président de la République !!! Certes, à peine quelques semaines, entre mars et juin 1848, mais tout de même ! 

 

Pourquoi l'oublie-t-on..? Y a pas que les échecs de l'USAP, les polémiques du papi Pujol ou les embouteillages de Perpignan !!! Ces faits divers font recette, mais la science, la littérature ??? Pas de journal capable d'en parler..?

 

Il observa le méridien, le soleil, les comètes et la lumière de la lune (c'est elle, qu'il montre, du haut de son socle, sur la place des baffreurs, la lune ! Tandis que des facebookeurs montrent la leur, plus minable, sur le réseau dit social…), il observa le ciel, ce qui aboutit à des découvertes innovantes, en matière d'optique et d'astronomie ! Et on le méprise..?

 

Ah, oui, j'ai compris, c'est parce que, pendant les trois journées de juin 1948, une rumeur prétend qu'il ordonna de tirer contre une barricade..? Trouble, comme tous les politiciens...qui se montrent, place à ragots !!!

 

Mais il signa le texte abrogeant l'esclavage…Alors, vite, un musée, à Estagel, ce qui ferait sortir ce village de sa léthargie ! 

 

J.P.Bonnel

- - -

(1) Compte-rendu de J.P.Bonnel dans le numéro 1 de la revue "Lire en Méditerranée", lancée par le CML, mais désormais avortée...

*Lire "F.ARAGO, l'oublié" de Guy JACQUES (Nouveau Monde éditions, 21 euros, 2017)

 

 

 

 

 *** La petite histoire de la statue d’un grand homme

A l’occasion du 150 ème anniversaire de l’inauguration de la statue de François Arago à Estagel, nous allons vous raconter l’histoire de la fête Arago, selon plusieurs sources d’époque.

Dans l’Indépendant du premier septembre 197? un journaliste publie sur deux jours un long article sur la fête Arago, documenté par un manuscrit d’époque (sans doute un édile de 1865).

Le 30 juillet 1865, j’annonçais à la population d’Estagel que la statue de l’illustre François Arago serait érigée sur la place de cette commune, dans les derniers jours du mois d’août suivant. Cette nouvelle fut accueillie avec la plus grande satisfaction; les hommes valides se rendirent aussitôt en foule chez M. le Maire pour offrir le travail de leurs bras. Ces bonnes et louables dispositions furent acceptées et mises immédiatement à profit. Le sol de la promenade qui se trouvait dans un tel état de dégradation que le Conseil municipal n’osait pas entreprendre de le réparer, fut complètement restauré en deux semaines. Un entrepreneur aurait exigé plus de 1200 Francs pour les transports de terre et pour les nivellements.

Ces travaux furent exécutés avec un entrain et une ardeur qui semblaient provoquer de nouvelles entreprises. M. Camps le comprit et, à son appel, un fossé de 5 mètres carré sur 2 mètres de profondeur fut creusé, les terres enlevées, aussitôt remplacées par le béton sur lequel repose le piédestal.

Tous ces travaux ainsi que le port de la statue de Rivesaltes à Estagel, des blocs de pierre, de la grille, etc, n’ont pas coûté un centime. Tant de désintéressement fait l’éloge de notre laborieuse population ; elle se montra déjà digne du beau cadeau qu’on veut lui faire, puisque c’est par un travail généreux qu’elle commence à honorer la mémoire de son cher François.

La marche des travaux nous obligea à renoncer au dessein de faire arriver la statue le dimanche 27 août. Le 25, à 9h du soir, le crieur public fit savoir qu’on partirait le lendemain matin pour la gare de Rivesaltes.

Le départ se fit sans bruit sans que personne se fût concerté à l’avance. Ceux qui restèrent ignoraient le nombre et le nom des absents.

Vers six heures du soir, la tête du cortège déboucha sur la place. Elle se composait d’une quarantaine de Cavaliers et quelques vieillards montés sur des bourriques. Immédiatement après arrivaient à la file un grand nombre de véhicules de toute espèce, chariots, jardinières, chars à banc, tilburys, etc. Le défilé s’opéra dans un ordre admirable. Les premiers arrivés prirent position dans les rues qui aboutissent à la place Arago ; les voitures qui formaient les queues se massèrent en demi-cercle de manière à laisser, en face du piédestal, une place au camion qui portait la statue et qui fermait le cortège.

 

Né à Estagel (Pyrénées Orientales) le 26 février 1786, il s’illustre à 6 ans, dans son village, au moment de la bataille de Peyrestortes, il entre à l’école Polytechnique le 22 novembre 1803.

  • En 1804 il est chef de brigade dans cette même école.
  • De 1806 à 1809 il voyage avec Biot, pour « continuer les travaux de prolongation de la méridienne » (une aventure de 3 ans relatée plus loin).
  • En 1809 il est élu à l’académie des sciences, à l’âge de 23 ans.
  • 1810-1831 enseignant à l’école Polytechnique.
  • 2 janvier 1810, il remplace provisoirement Monge.
  • 22 décembre 1815, il est nommé titulaire de la chaire de Monge.
  • 5 septembre 1816, il est nommé professeur d’analyse appliquée à la géométrie, de géodésie et d’arithmétique sociale.
  • 9 décembre 1830, il présente sa démission de professeur.
  • 28 février 1831, sa démission est acceptée par le ministre de la guerre.
  • 1832-1844, il est membre du conseil de perfectionnement de l’école.
  • 1812 à 1845, il enseigne à l’observatoire le cours d’astronomie populaire. (ouvert au public)
  • 1822, il est membre du bureau des longitudes.
  • juillet 1830, il est élu secrétaire perpétuel de l’académie des sciences à la mort de Fourier.
  • Août 1830, il est membre de la commission chargée de la réorganisation de l’école Polytechnique.
  • novembre 1830, Commandant provisoire de l’école Polytechnique, il fait prononcer le passage de l’école du Ministère de l’intérieur à celui de la guerre.
  • 1831-1848 carrière politique.
  • 1831, il est député des Pyrénées-Orientales, membre du Conseil Municipal de Paris et du Conseil Général de la Seine.
  • 1833-1836, il défend à la Chambre l’organisation et la mission de l’école Polytechnique.
  • 1840, il amène la chambre à se préoccuper des questions ouvrières, ce qui lui vaut une immense popularité parmi la classe ouvrière.
  • 1843, il est nommé à la direction de l’Observatoire.
  • 1844, il prend la défense de l’école Polytechnique, attaquée par une certaine presse, après le licenciement collectif des élèves.
  • Février 1848, il est porté par l’acclamation populaire au Gouvernement provisoire. Nommé Ministre de la Marine et de la Guerre, il signe notamment l’abolition de l’esclavage dans les colonies et la suppression des châtiments corporels dans la marine.
  • 1851, il refuse de prêter serment à l’Empire. A la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, par Louis Napoléon Bonaparte, le serment politique fut exigé de tous les fonctionnaires et députés qui devaient jurer « obéissance à la constitution et fidélité au président ». Le refus du serment était considéré comme une démission. Arago refusa de prêter serment, mais sa notoriété fit qu’il conserva malgré tout ses fonctions à l’académie des sciences. (Étienne son frère lui rend hommage de son exil à Bruxelles.
  • le 2 octobre 1853, il meurt à Paris à l’âge de 67 ans.
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