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Par leblogabonnel
Maillol, de l'atelier de la maison rose de Banyuls à la métairie,
où se trouve le tombeau de l'artiste (le sculpteur; d'abord enterré -et occulté- au cimetière de la ville, est transféré sous la statue Pensée, en 1961) et le musée qui lui est consacré.
Au sous-sol, la cuisine en schistes est ornée d'ustensiles et d'objets faïencés, ainsi que de pilon, marmites en fonte et en terre, verres émaillés…
On remarque une tapisserie grand format représentant deux femmes très belles qui se promènent et on croit deviner les visages cachés des amants..?
Les bronzes sont nombreux :
Torse sur le dauphin (1910), Phryne, même année, un grand bronze intitulé "Torse du printemps" (1911), le Torse de l'été (idem), Torse "Action enchaînée", de profil, sans bras, daté de 1905, en écho au monument à la mémoire d'Auguste Banqui (Jardin des Tuileries, haut de 2,15 m); une copie et placé depuis 2020 sur la promenade de la plage de Banyuls.
Oeuvre de format réduit, comme le Monument à Cézanne (1912/25, présent aux Tuileries).
Ces "essais", ces "brouillons" d'une grande beauté sont entourés de terres fuites, tel le Torse, sans tête ni pieds de 1910. Notons aussi la gracieuse Nymphe assise de 1900…
De nombreuses photos de l'époque montrent un Maillol bucolique, heureux dans le paysage de la vallée de la Rome. Ainsi avec le calot noir, la longue barbe de l'artiste au visa fin et au nez allongé, en chemise blanche, dans un pantalon de flanelle…
La photo avec Matisse a été prise dans le jardin de la maison-atelier de confection de papier, de la maison de Marly-le-Roy, propriété aujourd'hui du chanteur Hugues Aufray…
A l'extérieur, la beauté de la nature méditerranéenne est magnifiée par les cyprès anciens et majestueux qui forment un quadrilatère protecteur autour de la robe silencieuse. Ces arbres d'une verticalité spirituelle dessinent une architecture protectrice, face aux vents et aux foules bruyantes.
Est mis en valeur ici la solitude d'un modeste cimetière personnel…
En fin d'après-midi, il faut être sensible aux rayons de lumière, filtrés par la carrure vête des géants longilignes.
Seule, une faille dans l'armure d'un arbre, perturbe un peu la fraîcheur du lieu, apte à la méditation et à une pensée intime pour l'ermite éternel de la métairie…
JPB
(autres textes sur Maillol dans le livre CatalognArts et dans la brochure consacrée à Dina Vierny : Une grande dame au pays de Maillol (2000, Perpignan, assoc. Frontières,entretien avec D.Vierny, JP. Bonnel et André Roger)
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