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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Hommages à deux amis disparus il y a peu : Alain IGLESIS, Gérard MALGAT

Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)
Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)
Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)
Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)
Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)
Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)
Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)

Alain Iglesis - Gérard Malgat (débat au salon du livre de Collioure, avec M.Christine Barrault, J.P.Bonnel, Antoni Sistero, Jorge Semprun, Florence Malraux...)

Hommage à Alain

par Jean IGLESIS

 

Face à ta brutale disparition, survenue l'année dernière, les mots sont impuissants et dérisoires...

Ils ne peuvent ni enrayer la peine, ni apaiser la douleur qui étreignent le cœur de ta famille, de tes proches et de tes amis...

Alain , tu as sauvé plus de mille vies extraordinaires au cours de ta simple vie professionnelle, engagée corps

et biens au sein du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix, un groupe d'intervention

d'exception dont tu es rapidement et sans ambages apparu comme une figure, une étoile, un symbole...

Tu as escaladé toutes les cimes, relevé tous les défis, fait reculer les limites du possible...

Alpiniste émérite, patient ouvrier et anonyme combattant du quotidien, sauveteur hors-pair, fort de ta

générosité et de ton abnégation - qualités qui t'étaient devenues aussi familières que naturelles - tu t'es

sacrifié, toi et rien que toi, de manière unique et absolue, pour porter secours aux autres, et ce avec

professionnalisme et témérité, bien souvent au péril-même de ta sécurité et de ta propre personne...

Alain, aujourd'hui tu nous manques tellement, tu nous manques cruellement, tu nous manques infiniment...

Alain, il n'y a pas de gradation dans le deuil... On souffre oui ou non... On pleure ou l'on ne pleure pas...

Alain sache que, partagé que je suis entre les regrets et les remords, j'éprouve une peine immense

entre tous ces rendez-vous manqués, qui n'ont pu se réaliser, au-delà de notre enfance...

Une enfance brève certes, mais si si riche au demeurant, au long de laquelle nous nous sommes protégés et

aimés, mutuellement et fraternellement.

Moi vivant, personne ne t'a touché, ni fait de mal... De même, tu m'as toujours défendu devant le monde

entier... Je t'en ai été, je t'en suis et t'en serai à jamais éternellement reconnaissant...

Avant tes vingt ans, tu es parti vers un autre destin... La montagne t'a appelé et tu l'as rejointe... Elle a été ta

passion, une passion entière, infinie et absolue. Elle t'a occupé, séduit et passionné toute ta vie durant... toute

ta vie oui! jusqu'à l'accident fatal dont tu as été victime, mercredi 19 mai de l'an passé...

Alain, je voudrais te dire que la mort n'est pas une fin en soi... sinon une illusion... La mort ne peut avoir

assez de puissance pour effacer, annihiler, voire abolir l'amour qu'un homme porte à son frère, quelle que soit

la façon dont cette affection puisse avoir l'heur de se manifester ou de s'exprimer: ni dans le silence retenu

de la peine, ni dans l'exubérance désespérante des pleurs, ni dans les plaintes ineffables qui émanent des

cœurs blessés, ni dans le bruissement des vents qui balaient la mémoire des hommes... et ce en vue de faire

disparaître en eux leurs plaies les plus intimes, leurs douleurs les plus profondes, bref de leur faire oublier ce

qui leur est, au tréfonds de leur être, le plus cher...

L'oubli que souhaite apporter la mort est un pari, une gageure sur le souvenir, certes... mais le souvenir est

une lumière inextinguible qu'entretient, que nourrit et qu'affirme la vie...

Alain, pour le monde entier, tu es devenu un héros... Pour ton épouse, pour tes frères et belles-sœurs, pour tes

enfants, pour tes nièces et neveux, pour ta famille et pour tes proches, pour tes amis qui te sont si chers et

auxquels tu manques si profondément, tu es aujourd'hui, maintenant et à tout jamais l'époux, le père, le frère

et l'oncle qui, riche de sa seule vie, a atteint, de par la force, le courage et l' humilité de tous les sauvetages et

toutes les actions qu'il a réalisés, l'inaccessible et insondable Éternité...

J.I.


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  Hommage à Gérard Malgat,

 

décédé le 5 août 2022

 

 

    Quand la tragique nouvelle vous atteint, vous n’y croyez pas, vous ne pouvez imaginer la mort de cet ami. Est-ce cela l’éternité, ce long moment pendant lequel vous avez en vous le souvenir de l’être disparu. ?

   C’est quand vous mourez à votre tour qu’il meurt vraiment. Pour l’instant, il est vivant dans nos mémoires !

 

       Bien sûr, restent ses nombreux articles, et conférences, ses recherches incessantes et ses traductions, ses livres, surtout, admirables qui donnent envie de découvrir Aub et Bosques, de relire Malraux…Gérard le travailleur, l’instit devenu docteur ès-lettres, toujours modeste, prêt à contribuer à une revue, à un colloque, par amitié. En effet, s’il aimait l’Espagne, l’Amérique latine et la Catalogne, il aimait surtout l’amitié.

 

     Il aimait l’amour et la femme de sa vie, Fabiola.

 

       Ils étaient venus coucher chez moi lors de ses interventions en Catalogne : pour les « Estivales » de Marie-Pierre Baux et un débat animé par Jean-Michel Henric…Pour une conférence à la fac de Perpignan…Une autre à Elne…

 

       Puis, un jour, il vint seul, à l’occasion de notre causerie à deux voix sur la culture selon Malraux à Collioure, lors du festival « Un livre à la mer » dirigé par Jean-Pierre Gayraud : cette  édition 2009 du festival sur André Malraux était organisée en partenariat avec les Amitiés Internationales André Malraux (AIAM) présidées par Pierre Coureux.

 

 

    Il ne parlait pas dans sa barbe éternelle, il parlait haut et fort : il savait par cœur la guerre civile espagnole, l’action culturelle de Max Aub pour la République, le cinéma de Malraux, l’œuvre de Picasso…

 

       Enfin, revenu à la maison, il ne causait plus littérature, il se confiait sur Fabiola et sa fille, restées à Paris. Le sentiment pour elles était fort et même, s’il aimait demeurer seul, des semaines durant, à lire, écrire et cultiver son jardin, dans un petit village près de Montluçon, il aimait revenir dans la capitale revoir celle qui gérait la bibliothèque de l’Amérique latine.

 

       Le libertaire retrouvait aussi ses compagnons connus dans un collectif quand il vivait à Villiers le Bâcle dans la vallée de Chevreuse. Ainsi que ses camarades de la Ligue des Droits de l’Homme.

     Car s’il était écrivain, chercheur infatigable, Gérard Malgat était avant tout un humaniste, un militant républicain.

 

    Un homme dont le silence, désormais, nous plonge dans le désarroi…

 

 

Jean-Pierre Bonnel – 7 août 2022

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R
Hommage à Gerard Malgat disparu si soudainement. Quelle perte pour nous, pour la science désintéressée. Gérard avait la vocation de la recherche et son parcours courageux et de grande qualité, original, force le respect. On ne peut que souscrire à ton hommage, Jean-Pierre Bonnel.
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