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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Hommage à Serge KAMKE - Exposition Can Iaio, atelier galerie de Toulouges -

(C) Jean-Pierre BONNEL - pour les droits : 06 31 69 09 32 -
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Exposition

 

Can Iaio - Atelier Galerie

 

 

 

 

 

*L’espace venant à manquer, il décide de créer Can iaio (signifiant "chez le grand-père"), en accord avec l’atmosphère générale qu’il y a instauré, soulignant son attachement aux racines locales. Son objectif : concrétiser un projet novateur en exposant des peintures locales du XXe siècle (proposées également à la vente) mais également en proposant des leçons pour débutants et confirmés.

À l’occasion de sa 8e exposition, il décide de rendre hommage à l’artiste Serge Kamké, peintre roussillonnais du XXe siècle, en exposant certaines de ses œuvres chères à son cœur. Ce peintre enseigna les arts graphiques aux Beaux-arts de Perpignan entre 1954 et 1987 et fut également professeur de dessin à l’école Jean-Macé. Son credo : rigueur, discipline et travail acharné.

 Vous aurez donc la possibilité de venir contempler l’héritage de ce peintre du samedi 4 mars vernissage à partir de 18 h 30) au vendredi 31 mars dans la galerie d’art Can Iaio, située 20 avenue Jean-Jaurès.

 

 

 

 

Serge Kamké chez lui, brd Clémenceau, à Perpignan, en 2014 (photos Jean-Pierre BONNEL)

 

Mort de Serge Kamké (5 sept. 2018)

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Rencontre avec le peintre Serge Kamké

(extraits de mon livre

Une Mémoire culturelle en Catalogne)

 

J'avais rencontré Serge Kamké à l'occasion du vernissage de la rétrospective Martin-Vivès à Saint-Cyprien. Je lui ai parlé de mon projet de livre sur la "mémoire culturelle" en Roussillon-Catalogne. Intéressé, cet homme discret, modeste, m'a donné rendez-vous chez lui, à Perpignan.

 

L'appartement, qui s'ouvre sur un grand boulevard du centre-ville, est aussi l'atelier de l'artiste. Je suis accueilli par la gentillesse et un grand soleil de février... 

 

Nous allons dérouler l'existence longue et riche de ce peintre figuratif sensible à toutes les nuances de bleus et privilégiant la représentation de personnages immobiles.

 

* Cet artiste, installé depuis des décennies à Perpignan, né à Toulouse, est parisien, d'origine nordique et catalan d'adoption par ses parents, et a passé son enfance et son adolescence à Barcelone.

 

...

 

Au lycée français de Barcelone, S. Kamké apprend à côtoyer des collégiens de nationalités très différentes. Il découvre la peinture en observant le savoir-faire de son oncle, le peintre Georges Kamké, qui venait, de Paris. Serge Kamké est attiré par le dessin; il entend parler de la célèbre salle Parès de Barcelone, d'artistes catalans, ainsi Santiago Rusiñol.

 

...

 

"A l'âge de seize ans, je suis confronté à la guerre civile de 1936 en Espagne. Le consulat nous a conseillé d'aller en France et là je suis mobilisable, mais non mobilisé ! Je n'ai pas eu vingt ans, je n'ai pas connu ce bel âge... A la fin de la guerre, j'avais vingt-six ans...

 

Après toutes ces années terribles, je me suis remis totalement au dessin et j'en ai vécu, jusqu'à ma nomination aux Beaux-arts de Perpignan, sur concours."

 

En Roussillon, il se lie d'amitié avec Jean-Jacques Prolongeau et Roger Maureso, deux grandes figures de l'art roussillonnais...

...

 

Ensuite, avec Prolongeau, l'école de dessin s'est transformée en Ecole des Beaux-Arts, très appréciée dans tout le bassin méditerranéen. J'appréciais en particulier mes collègues Germain Bonel, Huguette Béziat, Gony, très gentils... qui sont devenus des amis..."

 

Serge a été nommé professeur titulaire, sur concours, aux Beaux-Arts; enseignant la discipline des arts graphiques dans laquelle le dessin est roi; il demandait à ses élèves des dessins au crayon très précis. 

 

"Mme Béziat elle voulait, par exemple, que l'on dessine un artichaut coupé en deux : c'est formidable, un artichaut ! Ou des squelettes de poissons : ça devient des monstres ! Elle faisait dessiner à partir d'éléments naturels; il fallait les analyser et traduire par le dessin ce que l'on voyait...", explique S. Kamké.

 

...

 

J'ai exposé dans une galerie pour la première fois à Paris, puis à Perpignan, à la galerie de "La main de fer"; ensuite à la salle Arago, qui a peu à peu décliné...

 

Bien plus tard furent créées les galeries de Thérèse Roussel,  de Madame Gueynoun, avec L'Olympe, de Roger Castanl, avec la Castangalerie, puis la salle basse du Palais des Congrès, la Maison de la Catalanité...

 

J'ai connu et apprécié Manolo Valiente, Balbino Giner... J'ai aussi connu Maître Marius Rey, un personnage extraordinaire, amoureux fou de la peinture et ami des artistes : sa collection de tableaux miniatures se trouve au musée Rigaud.

 

Une de mes toiles de très petit format figure dans la collection du musée Rigaud; c'est Martin Vivès qui avait acheté deux de mes tableaux pour Rigaud : il adorait recevoir des artistes chaque samedi soir, dans le Didi's, sa villa de Canet-plage; il a hébergé des peintres qui sont devenus ses amis...

 

Il était aussi correspondant d'un journal d'art, qui avait quelques centaines d'abonnés. Il participe tous les ans -depuis trente ans !-  à l'événement "Art en Capital", au Grand-Palais, à Paris : "Voyez les catalogues, avec les tableaux exposés à cette occasion : "Le retour", "Les menhirs"...

 

"Ma peinture est figurative, libre; je suis classique sans être académique. Je ne transforme pas le sujet; ma peinture, parfois, est presque abstraite... Je ne raconte pas d'histoires : pas de narration, pas de message à délivrer, mais une suite de réactions, d'impressions, ou de sensations...

 

Je place dans le tableau quelques personnages car cela donne une échelle dans le paysage... Mes personnages sont souvent des figures sévères, silencieuses, mais figées..."

 

S. Kamké a aussi donné parfois des cours de dessin, à l'atelier boulevard Clémenceau : "A présent, je suis égoïste, je travaille pour moi... »

 

La peinture, aujourd'hui, ce sont les petits formats, en attendant que les doigts veuillent bien fonctionner à nouveau ! Il y a eu une évolution dans ma peinture : elle naît à présent de lieux mystiques, austères, minéraux...J'ai l'air "rigolard" en apparence, mais on a tous deux faces opposées... J'aime beaucoup la montagne, le ski; cependant, depuis un an, je regrette de ne pas pouvoir m'adonner à cette passion... 

 

J'exalte, dans ma peinture, le silence et la solitude; mes personnages ont l'air mutiques, inhibés... Au départ, avant de commencer un tableau, j'ai une sensation : une sorte de sévérité...

 

Jean-Pierre BONNEL

Perpignan, 11 février 2014
 

 

 

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