Manque d'eau en Roussillon : ils nous mentent ? La leçon d'Henri Salvayre -

L'hydrologue devant la résurgence d'Estramar, à Salses.

Manque d'eau en Roussillon : ils nous mentent ? La leçon d'Henri Salvayre 

Il faut découvrir un article sur les vendanges à Lanzarote (aux Canaries)...pour lire un hommage à H. Salvayre ! 

Dans la colonne développant "3 pistes pour adapter le vignoble aux fortes chaleurs" (1), il est écrit : 

"...on sait, grâce aux recherches de l'hydrologue H. Salvayre, que le massif des Corbières; dans le Languedoc, recèle le plus grand réservoir d'eau d'Europe. encore faut-il réaliser des aménagements pour acheminer cette eau. La question de l'irrigation est d'abord un choix politique..."

Les responsables, préfecture, élus...ne parlent que de sécheresse et de manque d'eau. Les médias leur emboîtent le pas…  De l'obligation d'économiser et de récupérer l'eau de pluie... 

Ainsi, le lieutenant Christophe Menigon :

"On récupère de l’eau qui serait perdue. C’est un système vertueux! L’objectif est de ne pas puiser dans la ressource en eau potable afin de garantir sa pérennité. Sinon, avec le tourisme et l’augmentation de la population dans le département, on va se retrouver en pénurie d’eau".

C'est bien de faire attention à l'usage de l'eau, mais quand on possède des nappes aussi importantes, pourquoi priver d'eau potable plusieurs villages, les maraîchers, les citoyens qui n'ont, l'été, que la piscine municipale pour se rafraîchir, car habitant loin de la mer, ou pauvres, ou trop jeunes ou trop âgés..?

Parce qu'il faut garder intacte la nappe et ne pas forer n'importe où ? Pourtant Salses et Opoul ont déjà eu recours à une canalisation depuis Estramar jusqu'à leurs villages...

      L'acheminement, la construction de canalisation coûteraient trop cher.? La dernière infrastructure dans le 66 remonte au Moyen Age, avec El Canals traversant la plaine (Prades, Ille...Perpignan) et dans l'Aude, c'est le canal du Midi sous Louis XIV..?

Va-t-on assoiffer le 66 sans utiliser Estramar ? Veut-on laisser mourir la vigne catalane au lieu d'adapter le vignoble au réchauffement climatique..? L'attitude de la préfecture et des élus, politiques... est frileuse (économiser) au lieu de lancer un vaste chantier de canalisations et de lutte contre les déperditions !!!

JPB

… Estramar, la réserve d’eau des Corbières :

Cela représente plusieurs centaines de millions de m 3 d’eau. Une eau potable, d’une parfaite qualité et qui a l’avantage d’être renouvelable : "Les réserves souterraines des Corbières se reconstituent instantanément, contrairement à l’eau puisée dans les plaines de l’Aude et des Pyrénées-Orientales qui a 5 000 ou 10 000 ans et qui ne se renouvelle pas…

Le seul accès dans l’immense bassin est une spectaculaire résurgence baptisée la Font Estramar, à Salses-le-Château. Cette ancienne grotte inondée a été explorée jusqu’à 160 m de profondeur, limite des capacités humaines. …

La mer d’eau douce serait, en fait, constituée de trois grands réservoirs karstiques : celui des Corbières maritimes, des Hautes-Corbières et celui de l’Orbieu. Certains sont alimentés par les cours d’eau : Orbieu, Verdouble et Agly. Les points bleus représentent les résurgences qui sont, d’ailleurs, bien plus nombreuses. Trois dans le bassin de l’Orbieu, neuf dans les Hautes Corbières et huit sur le littoral. Les douves du fort de Salses, par exemple, sont remplies par une résurgence. Quant à la Font Estramar, elle alimente un élevage piscicole. 

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Henri Salvayre, habitant de Millas, a toujours clamé l’importance de la préservation des nappes phréatiques. C’est grâce à lui, scientifique et homme de terrain, que de nombreux captages d’eau dans la région ont été découverts : Opoul-Périllos, Villefranche-de-Conflent ou encore Les Angles. Il a toujours voulu protéger le département et ses réserves en eau en diffusant ses connaissances. Son idée de créer un hydroscope n’a cependant jamais vu le jour.

- Son ami, Alex Auffret, de Millas, a témoigné lors du décès d'H. S. : 

"On s’est connu quand je me suis battu contre le projet de la voie sur berge de la RN 116. Un jour il m’appelle et me dit : 

‘‘Je peux vous aider, je suis hydrologue’’. On a mené le combat ensemble, mais malheureusement on a perdu. C’était quelqu’un de brillant, un battant, un militant, un puits de science. Il ne buvait que de l’eau ! Pour lui, c’était la meilleure des boissons. Il disait : 

‘‘L’eau, c’est de l’or sous nos pieds, et un jour, nous n’en aurons plus’’".

(*) Supplément "Le Monde des vins", 24 juin 2023, page 4.