Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Par leblogabonnel
Barbarie - Nous sommes saturés d'images d'horreur : C. Bobin (suite)
Hier, je voulais citer C Bobin et l'écriture est partie autre part...
Vers ce monde montrant des images sans discontinuer : guerres, viols, crimes, enfants décapités, l'inventivité dans le mal absolu.
Et les écrans nous assaillent; nous voulons résister, fermer la télé, l'écran du portable mais le désir de savoir ce qui se passe est le plus fort.
Désir de voir. Avec, bien sûr, toujours, cette curiosité malsaine de l'Européen installé dans son confort, relatif parfois, mais dans la paix : voir, en voyeur, le déclin de l'humanisme, et la force des idéologies religieuses létales !
L'écrivain dit cette omniprésence de l'image et des écrans beaucoup mieux, dans ses petits livres, tels des poèmes, des méditations, une sagesse livrée dans un style simple et pur.
Ainsi, dans l'Inespérée : "La télévision, c'est le monde qui s'effondre sur le monde, une brute geignarde avinée...La télévision, c'est le monde à temps plein, à ras bord de souffrance...Tu es là, dans ton fauteuil ou devant ton assiette, et on te balance un cadavre, suivi du but d'un footballeur et on vous abandonne tous les trois, la nuit du mort, le rire du joueur et ta vie à toi, déjà si obscure..."
... "Un monde sans images est désormais impensable...Il faut laisser le bas aller jusqu'au bas, laisser la décomposition organique du monde se poursuivre... En attendant, les images vraies, les images pures trouvent asile dans l'écriture, dans la compassion de solitude de celui qui écrit..." (folio, p. 22/23)
L'image écrit, sans cesse, sans se lasser et elle dit le séisme du monde. Des télés témoignent sans interruption de la marche universelle vers un progrès de l'esprit désormais, on l'a compris, impossible...
JPB
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog