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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

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Collioure n'est plus Collioure - L'exposition Plein soleil montre l'évolution du petit port devenu station balnéaire

Collioure n'est plus Collioure - L'exposition Plein soleil montre l'évolution du petit port devenu station balnéaire
Collioure n'est plus Collioure - L'exposition Plein soleil montre l'évolution du petit port devenu station balnéaire
Collioure n'est plus Collioure - L'exposition Plein soleil montre l'évolution du petit port devenu station balnéaire
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(photos : à l'époque du Festival "Un livre à la mer" avec M. Christine Barrault, hommage à Gérard Malgat, débat sur Malraux et la guerre civile espagnole - Les figures de Collioure partent peu à peu, après Jojo Pous, Petit-Louis...)

 

 

Musée de Collioure

 

           Exposition de l'été 2024

 

Plein soleil

Collioure 1945-1985

 

L’après-guerre ouvre une période heureuse et prospère pour Collioure qui attire alors à elle des artistes désireux de renouer avec le plaisir de la création et une certaine insouciance.

Pendant un peu plus de 20 ans, Collioure, à l’instar d’autres villages de la côte méditerranéenne, construit sa légende.
Ce Collioure, joyeux et festif, vibre autour de quelques personnalités fortes. Willy Mucha, René Pous, Balbino Giner aimantent autour d’eux artistes mais aussi stars du show-biz se mêlant dans une ambiance où le travail n’exclut pas la fête.

      On va à Collioure autant pour voir que pour être vu.
Les derniers feux de la cité des peintres brillent alors de tout leur éclat avant que ne s’opère la mutation de cette côte en aire de loisirs sous la pression de l’héliotropisme et de l’aménagement touristique.

    En 1968, dans un immense feu de joie brûlent les barques de Collioure pour libérer la plage et faire de la place au tourisme naissant. Le port de pêche devient station balnéaire, l’authenticité se mue en folklore et les artistes désertent la ville.
         En 1985, l’installation du musée au sein de la villa Pams muséalise cette histoire désormais devenue patrimoine.
      Un monde en chasse un autre.

 

(C) Ville de Collioure - Musée d'art moderne de la ville

 

Plein soleil / Full Sun

Willy Mucha à l’ombre du clocher

Les Templiers, l’amitié pour boussole

Années 1950, Collioure au zénith

L’heure bleue

Années 1960, les derniers feux

Années 1970, aveuglés par la lumière

Années 1980, la morsure du soleil

Chronologies

Notices biographiques

Bibliographie

Sous la direction de Claire Muchir, conservatrice du patrimoine, directrice du musée d’Art moderne de Collioure.

    Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition « Plein soleil, Collioure 1945-1985 » organisée par le Musée d’Art Moderne de Collioure, du 8 juin au 29 septembre 2024.

 

 

- - - -

 

   Collioure n’est plus Collioure.

 

   Malgré la volonté catalane, l’esprit de résistance et la chanson de Jordi Barre… « Collioure ne sera pas toujours Collioure. »

 

   Elle n’est plus elle-même, d’ailleurs, depuis des décennies et tout le monde accepte cet état de fait.

 

   Le petit port devait évoluer, comme le reste du monde : la population mondiale augmentant, la mondialisation de la communication et la généralisation des transports ont ouvert les vannes du flux touristique ; la mode et la pub aidant, nous avons tous eu envie d’aller ailleurs, de découvrir le monde, de courir à la découverte de la beauté et donc, de ce petit bout de Catalogne…

 

   Il y eut 1936, les congés payés et les premiers départs enthousiastes et curieux vers l’autre, l’étranger et son territoire.

   Puis les années 1950 et 60, l’aménagement du territoire, la démoustication, la destruction des casots des pauvres sur le littoral, au Bourdigou par exemple,

 

   Fallait-il anticiper, résister à l’invasion ? Ne pas ouvrir le POS pour ne pas bétonner et n’accepter qu’une population restreinte afin de vivre au contact de la nature entre mer et vignes, au cœur d’un patrimoine millénaire à préserver .. ?

   L’appât du gain a conduit les gens d’ici à se laisser tenter : louer un appartement, puis vendre une vieille maison, un rez-de-chaussée, une cave où un commerce s’installera. Le Catalan râle, mais se laisse faire : on ne veut pas le touriste, mais son argent ; on veut le beurre et l’argent du beurre tout en étant convaincu de sauver son pays, ses traditions, sa convivialité... ! Hélas !

 

    La Collioure de notre enfance est morte.

Collioure, paradis éternel n’est plus qu’une utopie, une image de carte postale ! Une nostalgie.

 

   Cependant, vous pouvez encore capter sa beauté méditerranéenne construite par l’homme artiste et architecte qui a su épouser cet espace naturel composé de collines, de terrasses, de plages, de criques… Au petit matin, avant le déferlement de la foule, vous pouvez vous promener, regarder, vous baigner. Avant que les grappes d’estivants ne s’allongent au Boramar comme pour mourir au soleil, dieu idolâtré pour lequel on dépense son temps libre et son argent…

 

   Oui, à ce moment-là, Collioure est toujours là, et sa pure beauté se donne en silence dans les premières lumières douces, avant les couleurs fauves du plein midi…

 

J.-P. Bonnel

 

(a publié sur Collioure : un reportage dans Terres catalanes - des photos avec des textes : Les saisons de Collioure - un roman sur Collioure : Mathilda...)

 

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