Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Exposition dédiée au peintre catalan Ramon Faura à Saint-Cyprien - Prix Méditerranée 2024 -

Exposition dédiée au peintre catalan Ramon Faura à Saint-Cyprien - Prix Méditerranée 2024 -
Exposition dédiée au peintre catalan Ramon Faura à Saint-Cyprien - Prix Méditerranée 2024 -

PEINTURE - HOMMAGE

 

Monsieur le Maire de Saint-Cyprien, son conseil municipal et la famille de l'artiste ont le plaisir de vous inviter à l'exposition dédiée au peintre catalan Ramon Faura disparu en novembre 2022.

 

Le vernissage aura lieu aux Collections de Saint-Cyprien (4, rue Émile Zola), le vendredi 10 octobre 2024, à 18 heures.

 

Cette exposition exceptionnelle sera visible jusqu’au 31 décembre 2024. Elle proposera au public une sélection d’environ une centaine d’œuvres emblématiques de l'artiste, retraçant son parcours artistique des années 60 à nos jours.

Pour plus d’informations, vous trouverez en pièce jointe un texte biographique détaillant la vie et l'œuvre de Ramon Faura.

 

Vidéos:https://angeletsdelaterra.com/actualitat/1232/Exposition%20de%20Ramon%20FAURA%20aux%20Collections%20de%20Saint-Cyprien

 

 

Ramon Faura (fils)

0033- 668.898.271

 

- - -

 

Exposition dédiée au peintre catalan Ramon Faura disparu en novembre 2022.

 

Le vernissage aura lieu aux Collections de Saint-Cyprien (4, rue Émile Zola), le vendredi 10 octobre 2024, à 18 heures.

 

Cette exposition exceptionnelle sera visible jusqu’au 31 décembre 2024.

 

Elle proposera au public une sélection d’environ une centaine d’œuvres emblématiques de l'artiste, retraçant son parcours artistique des années 60 à nos jours.

 

Ramon FAURA-LLAVARI : un peintre de la vie

 

Ramon FAURA-LLAVARI (1945-2022) était un homme aux multiples facettes : père de famille dévoué, époux aimant, artiste talentueux, ami fidèle, entrepreneur dynamique, sportif passionné, mais avant tout, un être d'exception. Bien que nous souhaitions faire connaître son œuvre et ses nombreuses dimensions, il est important de noter que Ramon n'aimait ni se mettre en avant ni se prendre trop au sérieux. Il préférait vivre pleinement le présent, animé par de nombreux projets de vie, actuels ou à venir, toujours en gardant une place de choix pour ses enfants et son épouse.

 

L'enfance en Catalogne sous la dictature

Né le 2 mars 1945 à Barcelone, au sein d'une famille d'industriels, Ramon FAURA-LLAVARI incarnait une véritable polyvalence d'intérêts et de talents. Aîné de cinq enfants, il était le fils de Ramon FAURA i OBAC, commandant dans l'armée républicaine responsable des usines d'armement de la Generalitat de Catalogne durant la guerre contre les forces franquistes.

 

Dès son plus jeune âge, Ramon se distingue par une précocité remarquable. Il obtient son baccalauréat à 16 ans, puis entreprend des études d'ingénieur tout en suivant des cours de peinture et de dessin à l'école d'art La Massana de Barcelone. C’est là qu’il côtoie des artistes et fréquente l’atelier de Joan Miró.

 

Des ancêtres qui ont marqué la Catalogne

Ramon descendait de la famille Obac, dont les origines remontent à l'époque de Charlemagne. Au IXe siècle, un ancêtre avait reçu en récompense de ses exploits militaires une propriété près de Barcelone, devenue une exploitation forestière dont la grand-mère de Ramon fut la dernière gestionnaire. Aujourd'hui, ce domaine est connu sous le nom de Parc Natural de Sant Llorenç del Munt i l’Obac, et la maison de vacances de son enfance est devenue un musée.

 

Jeune, Ramon accompagnait son père à la chasse et séjournait chez sa grand-mère dans la grande Casa Nova de l’Obac. Les hivers y étaient si rudes qu'il devait dormir tout habillé. Lors des épidémies, la famille se réfugiait à l’Obac. Ramon entendit des récits évoquant qu’il fallait deux jours à cheval pour traverser la propriété, où se cachait Quico Sabaté, figure emblématique de la guérilla anti-franquiste, qu’il aperçut une fois.

 

 

Lloret de Mar, son village

Enfant, Ramon partageait son temps entre Barcelone, l’Obac et Lloret de Mar, où ses parents s’étaient rencontrés et possédaient une maison de vacances. Il y connaissait tous les habitants de Lloret, en particulier les pêcheurs, comme les trois frères Puigvert, pour qui il avait une grande admiration. Ramon y apprit la pêche et découvrit la simplicité de la vie dans le Lloret des années 1950. C’est cette attache qui l'incita à y passer les dernières années de sa vie et à exprimer le souhait d'y être enterré, comme les Lloretencs qu'il appréciait tant.

 

Un Homme d'Exception

Ramon Faura, un homme aux multiples talents, a marqué ceux qui ont croisé son chemin. Champion d’échecs, de hockey sur gazon, et de motocross, il n’a cessé de repousser ses limites. Sportif accompli, il s’illustre comme gardien de but de hockey au Real Club de Polo et joueur de champ au FC Barcelone, où il se lie d'amitié avec le célèbre footballeur Carles Rexach. Avec la sélection espagnole, il participe aux championnats du monde. En parallèle, il brille en motocross, apprenant à démonter et remonter entièrement sa moto entre chaque course. Sa passion pour la compétition est tempérée par la tragédie : son meilleur ami se tue lors d’une course de vitesse, un événement qui marquera profondément Ramon.

 

Le Maître des Échecs et de l'Esprit

Ramon découvre les échecs sous la tutelle d’un ancien champion d'Europe aveugle à Barcelone, qui jouait simultanément contre lui-même et contre Ramon. Lors des déplacements pour les tournois, il s'entraîne avec ses coéquipiers sans échiquier, jouant mentalement dans la voiture. Installé à Perpignan, il continue de jouer aux échecs, mais finit par mettre cette passion de côté, conscient de son besoin de maintenir un équilibre mental. C’était un trait marquant de sa personnalité : il tournait les pages de sa vie avec fluidité, passant d’une passion à une autre avec une facilité déconcertante. Grand lecteur, il pouvait s’endormir avec un livre de mathématiques pures en guise de lecture de chevet. Parmi ses auteurs favoris figurait Isaac Asimov, dont les œuvres de science-fiction et de vulgarisation scientifique le fascinaient.

 

L'Exil en France... en Catalogne Nord

En 1968, opposant au régime de Franco, Ramon se réfugie en France à l’âge de 22 ans. Il voit ce pays comme le berceau des Droits de l'Homme et un havre pour les artistes. C’est durant cette période qu'il commence à exposer et à vendre ses premières toiles. Membre du PSUC, il poursuit la lutte contre le franquisme en transportant des tracts depuis la Catalogne Nord vers Barcelone, utilisant des « pisos lliures » (appartements libres) pour ses missions clandestines. Jean Olibo, maire de Saint-Cyprien et ancien résistant, reconnaît ses talents de peintre et lui propose l’église Saint-Étienne de Vilarasa comme atelier. Un contrat emphytéotique de 99 ans est signé, et une dalle qu’il a coulée peut encore être vue près de l’église.

 

L’Artiste à Perpignan

Bien que séduit par l’idée, Ramon choisit finalement de s’installer à Perpignan, où il trouve un atelier lumineux rue Voltaire, juste au-dessus de la rue Paratilla et à proximité du bar le Gat Negre, un point de rencontre pour les artistes de la région. À cette époque, Perpignan est une ville animée par la présence de nombreux artistes, dont le peintre valencien Balbino Giner et le peintre cérétan Felip Vila. Ramon adopte un rythme de travail rigoureux, peignant chaque matin de 6 heures à 13 heures, et commence à exposer ses œuvres à travers la France.

 

Rencontre avec l’Amour

En octobre 1976, une exposition prévue à Tours l’amène à Bordeaux à cause d'une grève de la SNCF. Bloqué sans ressources, il improvise, achète quelques tubes de peinture et une petite toile, qu’il vend sur la place Saint-Michel. C’est là qu’il rencontre Mathilde, qui le met en contact avec un collectionneur, permettant à Ramon de financer son séjour. Désireux de retourner à Bordeaux après son exposition, il noue des relations artistiques fructueuses, et un collectionneur lui prête un grand appartement en échange d’une toile par mois. C’est dans ce contexte qu’il rencontre Alain, un peintre musicien, qu'il encourage à se discipliner dans son art. Ensemble, ils fréquentent le restaurant de Geneviève, qui deviendra sa compagne pour les 46 années suivantes. Le restaurant, célèbre pour ses confits et entrecôtes, adopte sous l'influence de Ramon une paella qui fait sensation, au point d’apparaître dans le guide Gault&Millau de 1977. Poussé par l’envie de se consacrer entièrement à son art, il retourne à Perpignan.

 

Un Bâtisseur et Un Visionnaire

Ramon et Geneviève s’installent dans un mas en ruine à Tautavel, qu'ils reconstruisent de leurs mains. Ramon se révèle être aussi habile en maçonnerie, en électricité, et dans tous les aspects de la construction. En parallèle, il continue d’exposer ses œuvres. En 1989, après la chute du mur de Berlin, Ramon emmène sa famille explorer l’Europe de l’Est en caravane, avec un intérêt particulier pour la Roumanie post-Ceaușescu. De retour en France, il organise des expositions pour des artistes roumains à Saint-Cyprien, où ils vendent toutes leurs œuvres. Il organise également un concours de peinture réunissant des artistes de toute la Catalogne et de France, avec des œuvres exposées dans les rues du village.

 

Un Artiste Indépendant et Authentique

Ramon refusait de se plier aux conventions du marché de l’art pour préserver sa liberté et son indépendance. Il vendait ses toiles directement aux clients, souvent des professionnels comme des architectes et des médecins, qu’il contactait personnellement. Refusant le compromis et le jeu des mondanités artistiques, il se plaisait à défier les attentes. Après un vernissage à Strasbourg, agacé par les questions convenues, il s’amuse à déclarer que c’était son frère handicapé qui peignait pour lui. Il se définissait comme un « smicard de la peinture », estimant que son travail ne devait pas être mieux rémunéré que celui des ouvriers. Il pratiquait des prix accessibles, proposant des étalements de paiement et accordant des réductions pour les étudiants. Sa signature était discrète, presque cachée, signifiant que l'œuvre primait sur l’artiste. À l’occasion, il oubliait même de signer, ce qui amusait ses enfants lors des vernissages.

 

L’Éthique et l’Art

Ramon confectionnait lui-même ses toiles, s’assurant de leur robustesse. Lorsqu’un acheteur l’interrogeait sur une œuvre, il préférait laisser parler l’émotion plutôt que de fournir une explication, optant pour des numéros plutôt que des titres. Il travaillait méthodiquement dans son atelier, préparant ses expositions en peignant plusieurs toiles simultanément. Ses clients étaient souvent des passionnés qui revenaient pour acquérir de nouvelles œuvres, certains venant avant les vernissages pour choisir en priorité l’obligeant à devoir finir des toiles en dernière minute pour l’exposition.

 

Chef d’Entreprise et Inventeur

En 2004, après trente ans à la Maison des Artistes, Ramon se détourne de la peinture pour sauver Prat Dumas, la dernière usine de papiers filtres de France. Grâce à sa détermination et à l’implication des salariés, il redresse l’entreprise, créant même des machines prototypes pour améliorer la compétitivité. Sous sa direction, Prat Dumas devient un leader, exportant 50 % de sa production.

Il choisit de restaurer les fresques sérieusement endommagées de l'église romane du XIe siècle en s'inspirant des techniques des peintres du Moyen Âge. Pendant six mois, il travaille avec précision sur un échafaudage.

 

Le Dernier Combat

Les derniers mois de Ramon sont marqués par une lucidité frappante. Affaibli par un cancer incurable, il tente un dernier traitement à Barcelone, fidèle au dicton familial : « La seule lutte que l’on perd est celle que l’on abandonne. » Malgré la gravité de sa maladie, il continue à créer, réalisant des gravures pour sa dernière exposition en juin 2022. Jusqu’à la fin, il reste animé par l’amour de sa petite-fille Aina, qu’il reconnaît comme une artiste en devenir. Ramon a laissé à sa famille bien plus qu’un héritage artistique : il leur a transmis des valeurs, un esprit créatif et une force vitale inébranlable. Sa vie, riche en réalisations, reste un exemple d’intégrité et de passion.

 

Un Homme de Principes et d’Engagements

Ramon était un anarchiste dans l’âme, à l’image de Georges Brassens. Il s’opposait à l’emprise de l’État sur l’individu et rejetait les compromis, tant dans l’art que dans la vie. Fidèle à ses principes, il a défendu les travailleurs et a toujours fait preuve d’une grande intégrité, que ce soit comme artiste, chef d’entreprise, ou simple citoyen. Il a marqué ceux qui l’ont connu par sa capacité à rester lui-même, refusant de se conformer aux attentes et aux conventions.

 

Un héritage riche en valeurs et en réalisations

Ramon n'était pas seulement un artiste, mais un homme d'une grande intégrité, aux multiples talents et passions. Son engagement pour sa famille, son art et ses valeurs fait de lui une figure exceptionnelle dont l'influence perdurera bien au-delà de sa vie.

Il laisse derrière lui un héritage riche et complexe, fait de peintures, d’innovations, de combats politiques et de réalisations personnelles. Ceux qui l'ont connu se souviendront d'un homme aux multiples talents, ayant vécu plusieurs vies en une seule. Artiste, ingénieur, sportif, entrepreneur, il a su marquer les esprits par son indépendance d'esprit et sa capacité à rester fidèle à ses principes.

 

 

Ramon FAURA: un pintor de la vida

Exposició dedicada al pintor català Ramon Faura que va morir el novembre de 2022. La inauguració tindrà lloc a les Collections de Sant Cebrià de Rosselló (carrer Émile Zola, 4), el divendres 10 d'octubre de 2024, a les 18 h. Aquesta exposició excepcional estarà visible fins al 31 de desembre de 2024. Oferirà al públic una selecció d'un centenar d'obres emblemàtiques de l'artista, recorrent el seu recorregut artístic dels anys 60 fins a l'actualitat.

 

Ramon FAURA-LLAVARI: un artista de la vida

Ramon FAURA-LLAVARI (1945-2022) va ser un home amb múltiples facetes: pare de família devot, espòs amorós, artista talentós, amic fidel, emprenedor dinàmic, esportista apassionat, però, sobretot, una persona excepcional. Tot i que desitgem donar a conèixer la seva obra i les seves nombroses dimensions, és important assenyalar que a Ramon no li agradava destacar-se ni prendre's massa seriosament. Preferia viure plenament el present, mogut per nombrosos projectes de vida, actuals o futurs, sempre reservant un lloc especial per als seus fills i la seva esposa.

L'infància a Catalunya sota la dictadura

Nascut el 2 de març de 1945 a Barcelona, en el si d'una família d'industrials, Ramon FAURA-LLAVARI encarnava una autèntica polivalència d'interessos i talents. El gran de cinc fills, era el fill de Ramon FAURA i OBAC, comandant a l'exèrcit republicà responsable de les fàbriques d'armament de la Generalitat de Catalunya durant la guerra contra les forces franquistes.
Des de ben petit, Ramon es distingia per una precocitat notable. Va obtenir el batxillerat als 16 anys i després va començar estudis d'enginyeria mentre seguia classes de pintura i dibuix a l'escola d'art La Massana de Barcelona. És aquí on va conèixer artistes i va freqüentar el taller de Joan Miró.

Uns avantpassats que van marcar Catalunya

Ramon descendia de la família Obac, amb orígens que es remunten a l'època de Carlemany. Al segle IX, un avantpassat va rebre com a recompensa pels seus èxits militars una propietat prop de Barcelona, que es va convertir en una explotació forestal, de la qual la seva àvia va ser l'última gestora. Avui, aquesta finca és coneguda com el Parc Natural de Sant Llorenç del Munt i l'Obac, i la casa de vacances de la seva infantesa s'ha convertit en un museu.

De jove, Ramon acompanyava el seu pare a caçar i s'estava amb la seva àvia a la gran Casa Nova de l'Obac. Els hiverns eren tan durs que havia de dormir vestit. Durant les epidèmies, la família es refugiava a l'Obac. Ramon va escoltar relats sobre com calien dos dies a cavall per travessar la propietat, on es va amagar Quico Sabaté, una figura emblemàtica de la guerrilla antifranquista, que va veure una vegada.

Lloret de Mar, el seu poble

De nen, Ramon repartia el seu temps entre Barcelona, l'Obac i Lloret de Mar, on els seus pares s'havien conegut i tenien una casa de vacances. Coneixia tots els habitants de Lloret, especialment els pescadors, com els tres germans Puigvert, per als quals sentia una gran admiració. Ramon hi va aprendre a pescar i va descobrir la simplicitat de la vida en el Lloret dels anys cinquanta. Aquesta vinculació el va impulsar a passar-hi els darrers anys de la seva vida i a expressar el desig de ser-hi enterrat, com els lloretencs que tant apreciava.

Un Home d'Excepció

Ramon Faura, un home amb múltiples talents, va deixar una empremta inesborrable en aquells que van creuar el seu camí. Campió d'escacs, d'hoquei sobre herba i de motocròs, no va deixar mai de superar els seus límits. Esportista complet, va destacar com a porter d'hoquei al Reial Club de Polo i com a jugador de camp al FC Barcelona, on es va fer amic del famós futbolista Carles Rexach. Amb la selecció espanyola, va participar en campionats mundials. Paral·lelament, va brillar en el motocròs, aprenent a desmuntar i muntar completament la seva moto entre cada cursa. La seva passió per la competició es va temperar amb la tragèdia: el seu millor amic va morir en una cursa de velocitat, un esdeveniment que va marcar profundament Ramon.

El Mestre dels Escacs i de l'Esperit

Ramon va descobrir els escacs sota la tutoria d'un antic campió d'Europa cec a Barcelona, que jugava simultàniament contra ell mateix i contra Ramon. Durant els desplaçaments per als tornejos, s'entrenava amb els seus companys sense tauler d'escacs, jugant mentalment dins del cotxe. Instal·lat a Perpinyà, va continuar jugant a escacs, però finalment va deixar aquesta passió, conscient de la necessitat de mantenir un equilibri mental. Això era un tret destacat de la seva personalitat: passava les pàgines de la seva vida amb fluïdesa, movent-se d'una passió a una altra amb una facilitat sorprenent. Gran lector, podia adormir-se amb un llibre de matemàtiques pures com a lectura de capçalera. Entre els seus autors favorits hi havia Isaac Asimov, les obres del qual de ciència-ficció i divulgació científica el fascinaven.

L'Exili a França... a Catalunya Nord

El 1968, oposat al règim de Franco, Ramon es va refugiar a França a l'edat de 22 anys. Veia aquest país com el bressol dels Drets Humans i un refugi per als artistes. Va ser durant aquest període que va començar a exposar i vendre els seus primers quadres. Membre del PSUC, va continuar la lluita contra el franquisme transportant pamflets des de la Catalunya Nord cap a Barcelona, utilitzant "pisos lliures" per a les seves missions clandestines. Jean Olibo, alcalde de Sant Cebrià i antic resistent, va reconèixer els seus talents com a pintor i li va proposar l'església de Sant Esteve de Vilarasa com a taller. Es va signar un contracte d'ús de 99 anys, i encara es pot veure una llosa que ell va col·locar a prop de l'església.

L'Artista a Perpinyà

Tot i estar seduït per la idea, Ramon va triar finalment establir-se a Perpinyà, on va trobar un taller lluminós al carrer Voltaire, just a sobre del carrer Paratilla i a prop del bar Gat Negre, un punt de trobada per als artistes de la regió. En aquella època, Perpinyà era una ciutat animada per la presència de nombrosos artistes, com el pintor valencià Balbino Giner i el pintor cerdà Felip Vila. Ramon va adoptar un ritme de treball rigorós, pintant cada matí de 6 a 13 hores, i va començar a exposar les seves obres arreu de França.

Troballa amb l'Amor

L'octubre de 1976, una exposició prevista a Tours el va portar a Bordeus a causa d'una vaga de la SNCF. Bloquejat sense recursos, va improvisar, comprant alguns tubs de pintura i una petita tela, que va vendre a la plaça Sant Miquel. Va ser allà on va conèixer Mathilde, qui el va posar en contacte amb un col·leccionista, permetent-li a Ramon finançar la seva estada. Amb el desig de tornar a Bordeus després de la seva exposició, va establir relacions artístiques fructíferes, i un col·leccionista li va prestar un gran apartament a canvi d'un quadre al mes. En aquest context va conèixer Alain, un pintor músic, a qui va animar a disciplinar-se en el seu art. Junts freqüentaven el restaurant de Geneviève, que es convertiria en la seva companya durant els següents 46 anys. El restaurant, famós pels seus confits i entrecots, va adoptar, sota la influència de Ramon, una paella que va causar sensació, fins al punt d'aparèixer a la guia Gault&Millau de 1977. Mogut pel desig de dedicar-se completament a la seva art, va tornar a Perpinyà.

Un Constructor i Un Visionari

Ramon i Geneviève es van establir en un mas en ruïnes a Tautavel, que van reconstruir amb les seves pròpies mans. Ramon es va revelar tan hàbil en la maçoneria, l'electricitat, i en tots els aspectes de la construcció. Paral·lelament, va continuar exposant les seves obres. El 1989, després de la caiguda del mur de Berlín, Ramon va portar la seva família a explorar l'Europa de l'Est en caravana, amb un interès especial per la Romania post-Ceaușescu. De tornada a França, organitza exposicions per a artistes romanesos a Sant Cebrià, on venen totes les seves obres. També organitza un concurs de pintura que reuneix artistes de tot Catalunya i França, amb obres exposades pels carrers del poble.

Un Artista Independent i Autèntic
Ramon es negava a sotmetre’s a les convencions del mercat de l’art per preservar la seva llibertat i independència. Venia les seves teles directament als clients, sovint professionals com arquitectes i metges, amb qui contactava personalment. Refusant el compromís i el joc de les mundanitats artístiques, li agradava desafiar les expectatives. Després d’un vernissatge a Estrasburg, molest per les preguntes típiques, es va divertir dient que era el seu germà discapacitat qui pintava per ell. Es definia com un "mileurista de la pintura", creient que la seva feina no havia de ser més ben remunerada que la dels obrers. Praticava preus accessibles, oferint pagaments ajornats i descomptes per als estudiants. La seva signatura era discreta, gairebé amagada, assenyalant que l’obra havia de prevaler sobre l’artista. De vegades, fins i tot oblidava signar, cosa que feia riure els seus fills durant els vernissatges.

L’Ètica i l’Art
Ramon confeccionava ell mateix les seves teles, assegurant-se de la seva robustesa. Quan un comprador li preguntava sobre una obra, preferia deixar que parlés l’emoció abans que donar una explicació, optant per números en lloc de títols. Treballava metòdicament al seu taller, preparant les exposicions pintant diverses teles alhora. Els seus clients eren sovint apassionats que tornaven per adquirir noves obres, alguns venint abans dels vernissatges per triar amb prioritat, cosa que l’obligava a acabar les teles a última hora per a l'exposició.

Cap d’Empresa i Inventor
El 2004, després de trenta anys a la Maison des Artistes, Ramon es va apartar de la pintura per salvar Prat Dumas, l’última fàbrica de papers filtres de França. Gràcies a la seva determinació i la implicació dels treballadors, va redreçar l’empresa, creant fins i tot màquines prototip per millorar la competitivitat. Sota la seva direcció, Prat Dumas es va convertir en líder, exportant el 50% de la seva producció.
Va optar per restaurar els frescos seriosament danyats de l'església romànica del segle XI inspirant-se en les tècniques dels pintors medievals. Durant sis mesos, va treballar amb precisió sobre una bastida.

L’Última Combat
Els últims mesos de Ramon van estar marcats per una lucidesa colpidora. Debilitat per un càncer incurable, va intentar un últim tractament a Barcelona, fidel al refrany familiar: "L'única lluita que es perd és la que s’abandona." Malgrat la gravetat de la seva malaltia, va continuar creant, fent gravats per a la seva última exposició al juny del 2022. Fins al final, es va mantenir animat per l’amor de la seva neta Aina, a qui reconeixia com una artista en potència. Ramon va deixar a la seva família molt més que un llegat artístic: els va transmetre valors, un esperit creatiu i una força vital incommovible. La seva vida, rica en realitzacions, és un exemple d’integritat i passió.

Un Home de Principis i Compromisos
Ramon era un anarquista en el fons, a l’estil de Georges Brassens. S’oposava al control de l’Estat sobre l’individu i rebutjava els compromisos, tant en l’art com en la vida. Fidel als seus principis, va defensar els treballadors i sempre va mostrar una gran integritat, ja fos com a artista, empresari o ciutadà. Va deixar empremta en aquells que el van conèixer per la seva capacitat de romandre fidel a si mateix, rebutjant conformar-se a les expectatives i convencions.

Un Llegat Ric en Valors i Realitzacions
Ramon no era només un artista, sinó un home d’una gran integritat, amb múltiples talents i passions. El seu compromís amb la seva família, el seu art i els seus valors fa d’ell una figura excepcional, la influència de la qual perdurarà molt més enllà de la seva vida.
Deixa enrere un llegat ric i complex, format per pintures, innovacions, lluites polítiques i realitzacions personals. Aquells que el van conèixer recordaran un home amb múltiples talents, que va viure diverses vides en una sola. Artista, enginyer, esportista, empresari, va saber deixar empremta amb el seu esperit independent i la seva capacitat per romandre fidel als seus principis de vida.

 

 

- - - - - - - - 

 

Littérature :

PRIX Méditerranée 2024 :

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article