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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

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L'affaire D'Oriola, suite - L'hommage en 2011 de Christian Bourquin et Hermeline Malherbe

D'Oriola, Tokyo 1964 -

D'Oriola, Tokyo 1964 -

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L’affaire Pierre Jonquères d’Oriola

 

Vulgarisée par le site perpignanais « Made in Perpignan » fournissant des arguments et preuves concernant l’engagement continu du célèbre champion dans la Milice pétainiste et dans les partis d’extrême-droite, jusqu’au FN-RN… la mairie RN de Perpignan est accusée de célébrer des personnalités d’extrême-droite (donner une rue à Pierre Sergent…)

 

Sans vouloir défendre en aucun cas la mairie d’Aliot, je suis pour dire toute la vérité et ses nuances : j’ai publié sur mon blog des hommages rendus par la municipalité à des personnalités de gauche ou à des événements anti-nazis, comme l’hommage aux victimes de Valmanya…

 

Le responsable local de LFI prétend que c’est le site montpelliérain  L’Agglorieuse qui est à l’origine de l’affaire (son texte plus bas).

 

L’Affaire dévoile encore la part d’ombre chez chaque homme, sa double aspiration, comme l’écrivait Baudelaire, vers la spiritualité et, en même temps, vers la bestialité, le libre cours donné à ses fantasmes et abominations. La dualité, la complexité de tout individu pousse à la polémique, à l’insulte, à la censure, à la cancel culture.

 

L'abbé Pierre :

Ainsi, le grand ami des démunis est qualifié aujourd’hui de violeur abominable (son nom est banni désormais de Perpignan par la municipalité RN).

 

Planski :

De même, l’admirable cinéaste juif est rejeté car il a violé une mineure. Ainsi du monstre Depardieu, infatigable harceleur, et pourtant notre plus grand acteur … Ils sont condamnables même si leurs oeuvre et interprétations sont admirables. C’est le débat entre l’homme et l’œuvre : L. Ferdinand Céline est un romancier révolutionnaire mais aussi un salopard nazi qui pratiqua la délation : faut-il brûler son oeuvre littéraire ? Et Maillol, accusé de collaboration (voir mon livre récent sur le sculpteur et ses rapports avec les Allemands 1940/45)..? On n’en finirait pas…

 

Quant à P. Sergent, tortionnaire loué par le RN et les nostalgiques de l’OAS, il fut au début un Résistant à 17 ans qui sauva au moins un juif… Et D’Oriola, qu’on définit comme un homme élégant, amical, érudit…il rejoignit la sinistre Milice qui fut aux ordres des criminels nazis…

 

   La municipalité prétend ne rendre hommage qu’au grand champion, et c’est louable, mais on ne peut gommer l’aspect obscur…

 

Il est vrai qu’en raisonnant ainsi : ne considérer que le côté noir d’un individu on va changer des milliers de rues, de collèges, etc. Ainsi, F. Mitterrand, grand président des Grands Travaux parisiens et réalisateur de la victoire de la gauche unie, fut, sous la IV° République, un sinistre ministre de la justice qui ordonna la peine de mort à une douzaine de militants du FLN algérien…

 

  De nombreux traitres et criminels ont leur rue; on n’en finirait pas de les supprimer et de faire tomber les statues… L’Homme est décidément une sale bête !!

 

JP.Bonnel

 

 

- - -

Hommage de Bourquin et H. Malherbe

 

...ils ont choisi de célébrer le grand sportif). Ils ignoraient aussi sans doute le passé de D'Oriola, puisque, à présent, la présidente du CD66 refuse d'être présente à l'événement officialisant l'installation de la plaque en hommage à P.J.D'O.

 

 

Rédaction de La Clau

20/07/2011 00:45

 

Pierre Jonquères d’Oriola, l’une des grandes personnalités du Pays Catalan, est décédé ce mardi matin à l’âge de 91 ans. Double champion olympique de saut d’obstacles, en 1952 à Helsinki, puis en 1964 à Tokyo, l’illustre habitant de Corneilla del Vercol, en plaine du Roussillon, s’est éteint à son domicile, une grande bâtisse traditionnelle catalane située à la vue de tous les automobilistes, en bordure de la route qui joint Perpignan à la Côte Vermeille. Pierre Jonquera d’Oriola, qui a quitté la vie entouré de ses enfants, faisait partie de la noblesse du Roussillon dont les attributs ont été offerts par Louis XV.

Cette personnalité multifacettes était aussi un grand propriétaire terrien, façon Ancien Régime, cédant une bonne partie de ses nombreuses hectares de vigne, situées dans sa propre commune, au bénéfice de projets immobiliers, au cours des 30 dernières années. A la tête d’un domaine viticole, chef de file d’une famille présente également à Palau del Vidre, Perpignan et Villeneuve de la raho, il avait été également champion du monde individuel de saut d’obstacles en 1966.


Plus récemment, Pierre “Pierrot” Jonquères d’Oriola avait affiché sa couleur politique, marquée à l’extrême droite. En 2002, il avait assumé la
toute première position du comité de soutien du candidat à l’élection présidentielle Bruno Mégret, transfuge du Front National et président du Mouvement National Républicain. Ce personnage respecté faisait partie des célèbres enfants du Pays Catalan nés en 1920…

Ce lundi soir, le cavalier défunt a reçu, par communiqué, l’hommage du président apparenté socialiste de la Région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, qui a retenu son « caractère bien trempé ». De son côté, Hermeline Malherbe, également apparentée socialiste, et présidente du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, a rendu hommage à un « extraordinaire parcours sportif qui force l’admiration » et une « activité de viticulteur sur les terres catalanes de ses ancêtres ».

 

Pour sa part, le Front National des Pyrénées-orientales a rappelé que le sportif avait également été « membre du bureau départemental » du parti de Jean-Marie Le Pen et fait partie du « comité de soutien » de ce dernier. En 1995, M. Jonquères d’Oriola déclarait « Jean-Marie Le Pen est la dernière chance de la France », selon le contenu du même message.

 

- - -

...Le fil en question, c’est la tribune pour La France Insoumise 66 parue sur le site d’information L’Agglorieuse. Elle a ensuite donné lieu à un communiqué relayé par les médias locaux. C’est avec prudence que nous avions lancé le débat, reconnaissant les mérites sportifs de Pierre Jonquères d’Oriola et le fait qu’il n’avait pas, a priori, de sang sur les mains ou la conscience. L’angle d’attaque portait sur les obsessions recuites et clientélistes de Louis Aliot, maire d’extrême droite de Perpignan qui ne cesse de cliver et de brutalisera à cet effet. 

Le fil tiré, la pelote s’est ensuite déroulée bien davantage qu’on ne le pensait. Voici qu’on apprend que Pierre Jonquères d’Oriola fut membre de la Milice et condamné à l’indignité nationale à la Libération (puis amnistié ultérieurement lors d’une des vagues d’amnistie prises au nom de la réconciliation nationale). Ces informations fondamentales furent dévoilées par le travail de L’Agglorieuse, quant bien même un site d’information local, véritablement peu scrupuleux, se précipita pour s’en approprier indûment le contenu et l’exclusivité.

Force est de reconnaître que ces informations changent radicalement les perspectives. Mais visiblement pas pour le maire de Perpignan qui persiste à inaugurer comme projeté le parc. Notre travail d’alerte aura cependant eu une autre vertu, celle de permettre au Conseil départemental de ne pas se compromettre à la cérémonie d’inauguration à laquelle il était prévu initialement qu’il participe.

Que Louis Aliot ait été véritablement ulcéré lors du Conseil municipal, il doit néanmoins en tirer les conséquences. Il lui faut renoncer, sans qu’il n’y ait besoin d’une décision de justice comme pour l’esplanade Pierre Sergent, à son projet obsessionnel de division sur des bases idéologique en fin de compte nauséabondes.

Francis DASPE, animateur de La France Insoumise   20 mai 2025

 

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