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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

A propos d'Occident : Goasguen, Madelin, Devedjian, Longuet, Novelli - Question à Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan

images-copie-17.jpeg Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan
  1. L'actualité revient sur les anciens d'Occident, ces militants d'extrême-droite, aimant faire le coup de poing contre les gauchistes, devenus des "libéraux" et ministres sous Giscard, Chirac... Madelin, Devedjian, Longuet, Novelli...Un livre raconte leur passé tumultueux...
  2. Certains avouent et reconnaissent s'être trompés. Un qui reste silencieux, c'est Jean-Marc Pujol, l'actuel maire de Perpignan, qui, même s'il déclare (portrait publié dans l'Indépendant du 20 février 2014) : "je ne m'étais pas trompé dans mes combats de jeunesse" (contre le communisme, car M.Pujol cite la chute du mur de Berlin"... 
  3. D'origine Pied-Noir, il est ensuite pour l'Algérie française : "L'Algérie française a struturé ma vie politique", ce qui explique sa logique actuelle (plaques, mur, musée algérianiste : hommage à l'OAS et à une vision nostalgique de la colonisation).
  4. On peut se tromper, puis changer, évoluer... Comme d'autres d ses anciens camarades du parti de Madelin, M.Pujol peut enfin avouer "oui, j'étais à Occident, et maintenant je suis un démocrate" ! *
  5. Il est normal qu'on sache tout du parcours politique d'un homme public qui désire être maire, qu'en pensez-vous..?- - -
  6. * Autre page sombre, celle-là parfaitement assumée : lAlgérie française et un ancrage bien à droite. Jean-Marc Pujol est ouvertement anticommuniste. « Mai 68 était une révolution de petits bourgeois », insiste-t-il. Ses détracteurs le classent à lextrême droite. « Des gens comme lui sintéressent à nous, raconte ainsi lancien secrétaire général du FN, Louis Aliot, installé à Perpignan. Pour linstant, il préfère le confort du système pour faire avancer ses idées. » Régulièrement, la rumeur revient que le nouveau maire de Perpignan aurait appartenu à Occident, un groupuscule fascisant où Alain Madelin, Patrick Devedjian et Hervé Novelli ont fait leurs classes.
  7.    Faux, répond lintéressé. « Je ne me suis jamais caché : je suis un homme de droite. Pas plus. On me caricature. On se dit : Cest un pied-noir, il est anti-communiste, alors il est à lextrême droite . Cest oublier que jai fait quatre campagnes municipales contre le FN ! » Même sil reconnaît avoir eu des relations proches avec lancien député frontiste Pierre Sergent, un ami de son père, Jean-Marc Pujol se réclame du centre droit, « du canal libéral de lUMP, tendance Raffarin, Bussereau, Novelli ».            (extrait d'un portrait par Gwenaëlle Guerlavais)BShzHEcIAAAjneg.jpg

 

**Quarante ans après, les anciens d'Occident revisitent leur passé

Le Monde.fr | 26.02.2014 à 12h24 |Par Gérard Davet et Philippe Ridet (Rome, correspondant)

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Ils sont ou ont été ministres, chefs de parti, fonctionnaires, députés, membres de cabinets ministériels... ils sont responsables de journaux ou d'agences de communication. Dans les années 1960, ils avaient 20 ans et militaient au sein du mouvement d'extrême droite Occident, créé en 1964 et dissous en 1968. C'est l'itinéraire de Patrick Devedjian, Alain Madelin, Hervé Novelli, Claude Goasguen, Anne Méaux, entre autres, que retrace le journaliste et écrivain Frédéric Charpier dans son livre Génération Occident.

Lire Valls-Goasguen : les députés UMP menacent de boycotter les questions au gouvernement

Cet article est paru dans Le Monde du 13 février 2005 


Sur cette photo, c'est leur jeunesse qui frappe, et ce parfum d'années 1960 : les lunettes noires et la gabardine claire de Patrick Devedjian, le sourire juvénile et carnassier d'Alain Madelin. A l'arrière-plan, les comparses anonymes. Le document orne la couverture de Génération Occident (Seuil), livre enquête sur l'histoire et les membres de ce mouvement d'extrême droite, créé en 1964 et dissous en 1968.

Aujourd'hui, sans rien renier de leur passé, ils cherchent pourtant à le minimiser« C'était un moment de notre vie », explique Alain Robert, un proche du député (UMP) Robert Pandraud. « J'étais jeune », plaide le député (UMP) Hervé Novelli.« Nous étions jeunes et libres, se remémore le sénateur (UMP) Gérard Longuet. Il s'agissait là de rites initiatiques de jeunes gens, un folklore d'aspect paramilitaire. » D'autres, comme le député (UMP) Alain Madelin, préfèrent ne plus évoquer cette période. « Je n'ai pas encore lu ce livre, j'ai d'autres activités », lâche- t-il. Lassitude de devoir se justifier ? « Dès qu'on parle de ça, on assemble des ragots et des historiettes invérifiables. Notre histoire reste à écrire », explique un ancien membre du parti d'extrême droite.

Mais le mythe lui est installé. Alors que l'extrême gauche affiche ses élans révolutionnaires et sa générosité, les militants d'Occident sont du côté des manches de pioche et des discours racistes. Infréquentables. « Pourtant, on a un héritage commun. Je trouve Jean-Christophe Cambadélis très sympa, dit le député (UMP) de Paris Claude Goasguen, ancien président de la Corpo de droit d'Assas, proche d'Occident. Si je l'avais trouvé sur ma route, peut-être serais-je devenu trotskiste. »

Il y eut donc Occident et la Corpo de droit, mais aussi le GUD (Groupe union droit) du député (UMP) Bernard Carayon. Ou encore le GAJ (Groupe action jeunesse), dont se réclamait l'actuel secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint-Sernin. Autant de structures étroitement liées, ou issues les unes des autres. Un vrai creuset de l'extrême droite, où l'on relève également les noms de François d'Orcival, l'un des responsables de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, ou d'Anne Méaux, ancienne attachée de presse de Valéry Giscard d'Estaing et patronne d'Image 7, l'agence de communication du gotha de la politique et des affaires.

« C'est fantastique, s'énerve Alain Robert, inspirateur d'Occident, puis du GUD.Quand on parle de l'extrême gauche, tout est sympa. Mais dès qu'on parle de l'extrême droite, c'est violence et barres de fer. Nous n'aurions été que des adorateurs de Mussolini et de Goebbels, alors que les gauchistes vénéraient Beria ! »

L'affaire est moins manichéenne qu'il n'y paraît. Occident, c'est avant tout l'alliance d'anticommunistes primaires et de colonialistes forcenés, sur fond de défoulement physique. Sous l'influence de Pierre Sidos, un ancien du mouvement franciste, maître à penser de la mouvance nationaliste, financé par Hubert Lambert, le magnat du béton qui allait rendre riche Jean-Marie Le Pen quelques années plus tard, Occident naît en 1964.

« TUEZ LES COMMUNISTES »

Le programme prévoit de bannir le « suffrage universel », mais aussi de combattre« les ennemis de l'intérieur », à savoir « les puissances financières », la franc-maçonnerie ou les « métèques ». On y tient des conversations racistes, dans les arrière-salles des cafés, avant d'aller « taper sur le bolchevique ». L'actuel ministre délégué à l'industrie, Patrick Devedjian, recruté en 1963 à 17 ans, y côtoie M. Longuet et M. Madelin, surnommé « Mado ». Leurs slogans ne font pas dans la nuance : « Tuez tous les communistes où ils se trouvent ! » « Si on ne portait pas une parka avec 253 badges de Mao, on se faisait agresserphysiquement, assure William Abitbol, ancien député européen (1999- 2004) proche de Charles Pasqua. On s'est beaucoup fritté, j'appelle ça mes années degymnastique. »

Occident trouve sa triste apogée avec le raid sur le campus de la faculté deRouen, en janvier 1967. Une dizaine de jeunes gauchistes y sont sérieusement blessés. Une affaire qui vaudra la prison, puis une condamnation judiciaire, à M. Devedjian, M. Longuet et M. Madelin. Progressivement, ces trois-là s'éloignent d'Occident, qui est dissous en 1968. Ils laisseront derrière eux la droite extrême, pour se fondre, pour les uns, dans un libéralisme mâtiné de giscardisme, pour les autres, dans un étatisme à la mode gaulliste.

Quatre années d'une folle errance politique, avec peu de regret, semble-t-il. Si ce n'est celui de s'être égaré. « Je me suis totalement trompé et je l'assume, déclare M. Devedjian, mais je n'ai cautionné aucun crime. » A les en croire, nulle nostalgie, non plus. « J'étais affecté par mes problèmes personnels, explique M. Goasguen,mais je n'ai aucune honte, je n'ai rien fait de délictueux. J'ai seulement perdu beaucoup de temps. » Une vision partagée par M. Carayon, lui qui brûla des drapeaux de l'URSS sur les Champs-Elysées et fracassa la vitrine d'Aeroflot, en 1977, à l'occasion de la venue de Leonid Brejnev à Paris : « Nous n'avons pas été happés par la dérive terroriste, explique le député UMP. Et puis la violence était partagée. » « Quand j'ai reçu un coup, je l'ai rendu, argumente M. Longuet.J'assume avoir été d'extrême droite. On s'est simplement trompés sur le modèle colonial, qui ne pouvait perdurer. »

Aujourd'hui, ces hommes se croisent, souvent, aux détours d'itinéraires politiques contrastés. MM. Devedjian et de Saint-Sernin sont au gouvernement, M. Schuller prépare son procès dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine, M. Goasguen brigue la Mairie de Paris, tandis que M. Longuet siège au Sénat. Evoquent-ils leurs souvenirs d'étudiants ? « J'en parle parfois avec Guillet, Madelin ou Devedjian, dit M. Carayon, ils ont vécu des années rudes. » Il arrive à M. Devedjian d'aborder le passé, avec M. Longuet. « On en parle parfois. Pour se moquer de nous », explique le ministre délégué à l'industrie. Pas sûr que M. Longuet ait pourtant le coeur à se moquer de lui-même. Il regrette surtout que l'on remue ces souvenirs. « Nous avons passé trois ans à l'extrême droite, et trente ans dans la famillelibérale. Si j'étais né en 1945, on m'aurait reproché d'avoir soutenu le maréchal Pétain... »

Cet article est paru dans Le Monde du 13 février 2005

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J
Bonjour<br /> <br /> Vous devriez demandé au mari de votre copine Me Ripoull son action au cabinet de Jacques blanc pour le rapprochement avec le FN!!!
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