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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Au CAC de Sain-Cyprien, Joël Capella nomade entre Machado et Walter Benjamin

arton46.jpg   Le vernissage, samedi 1er septembre,  de l'expo "regard nomade sur l'oeuvre de W.Benjamin et A.Machado", à Saint-Cyprien village *, attira, malgré la froide tramontane, la plus grande foule esthète de l'été !

   Le CAC allait donc revivre, au coeur d'un village tourmenté depuis plusieurs années ?

   Le lieu me rappela, en effet, les grandes expositions de M. de Montozon, dont un éditeur courageux devrait publier les écrits lumineux ! Le lieu, hanté en ce samedi,  par le poète mort à Collioure et le philosophe, qui s'est suicidé à Port-Bou, était aussi parcouru par le souvenir de l'ancien maire, M. Bouille, fidèle aux vernissages, accompagné de l'ancien conservateur Sébastien Planas.  M.Bouile aimait tant l'art qu'il détourna des oeuvres municipales pour son propre plaisir; inculpé, lâché par ses amis politiques (UMP), il se suicida dans la prison de Perpignan.

 

   A présent, le nouveau maire, Thierry Del Poso, libéré de ses ennuis municipaux (garde à vue, vente d'un camping sans appel d'offres; harcelé par trois conseillers municipaux UMP, l'ancien militant au "Nouveau Centre" adhéra à l'UMP et se débarrassa des fâcheux du même bord), relance l'art contemporain. Cet enfant de la Retirada, petit-fils de Républicains communistes, a invité un artiste ami (études similaires à la Sorbonne), qui parle de l'exil espagnol durant la guerre civile, parallèlement à celui de W. Benjamin : le poète et le philosophe sont morts de chaque côté de la frontière (**). 

 

    C'est un an et demi (et non 6 mois, comme l'affirma J.Capella en son discours peu structuré et non éclairant) qui sépare leurs fins comparables (février 1939, Machado meurt d'épuisement à la pension Quintana de Collioure-septembre 1940,  suicide de W.B.). Il est regrettable aussi que J.Capella, insérant dans ses toiles des extraits de l'ultime lettre de W.B. prononce Benjamin à la française, alors que Walter était juif "Benyamin"; en outre, qualifié à deux reprises d'Israélien, W.B. a toujours refusé le poste proposé par son ami Scholen à Jérusalem; juif et marxiste, WB n'était en rien sioniste...

 

    En ce lieu tragique, évoquant des moments historiques sinistres, le spectateur n'éprouve pas de sentiment profond face aux grands formats de J.Capella; il s'agit d'un vagabondage sans conséquence, de peinture décorative, sans grande imagination... On peut, certes, être amusé -alors que tout sourire est déplacé en ce Centre d'art- par ces grands disques colorés au centre desquels, le promeneur peut apercevoir la mer, cet horizon indépassable et angoissé qui était celui de Machado, venant jusqu'au Boramar, et de Benjamin, passant l'épreuve des "passages" jusqu'au cimetière marin dominant Port-Bou et l'infini...

 

 

  * Centre d'Art Contemporain
P
lace de la République
66750 SAINT-CYPRIEN

Contact
33 (0)4 68 21 32 07

Contact presse : Stéphanie Misme : +336 74324951

 

** Voir mon livre "Machado et Benjamin, deux destins à la frontière", puis la réédition en deux volumes, aux éditions Cap Béar (2010 et 2011): Machado, de Séville à Collioure - W.Benjamin, la mort à Port-Bou (15 euros)

 


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S
Veuillez m'excuser, mais on ne saisit pas vraiment quel est l'objet de votre propos :<br /> <br /> - une critique politique à l'égard des maires de Saint-Cyprien ? Car que viennent faire ces propos dans un article qui se veut un compte-rendu du vernissage d'une exposition ?<br /> <br /> - une critique d'art sur le travail de J. Capella ?<br /> Dans ce cas, le minimum serait sans doute d'entrer davantage dans l'argumentation esthétique plutôt que dans l'affirmation d'une opinion qui ne vaut malheureusement pas par elle-même.<br /> <br /> - une auto-promotion gratuite de votre propre travail d'investigation sur Benjamin et Machado ?<br /> <br /> Dans tous les cas, si votre propos illustre votre connaissance des parcours du poète et du philosophe, il illustre également votre méconnaissance totale du travail de l'artiste. Si vous ne l'aviez<br /> compris, cette exposition est un hommage d'un artiste à un poète et un philosophe, un regard nomade, forcément subjectif, à la lumière d'une trajectoire politique, artistique, humaine.<br /> Je ne saurais que vous conseiller, si vous ne l'avez fait, de jeter un oeil sur le catalogue édité par le Cercle d'Art sur le parcours esthétique "nomade" de Joël Capella à l'occasion de cette<br /> exposition. Si cela ne vous conduit pas à reconsidérer votre propos (les goûts et les couleurs ne se discutant pas) vous en tirerez, à n'en pas douter, un quelconque enseignement sémiologique et<br /> poétique.
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L
<br /> <br /> mon article était tout cela, politique, esthétique... Je ne connais pas l'artiste, mais j'ai trouvé sa connaissance et son travail superficiels : facilité et manque de sentiment. J'ai été déçu<br /> car le parallèle que je décrivais il y a quelques années dans mon livre 'Deux destins à la frontière", n'apparaît pas clairement ici, ni dans le disccours préliminaire de J.Capella. Merci pour<br /> votre commentaire. JPB<br /> <br /> <br /> <br />
J
Bonjour Jean-Pierre,<br /> <br /> J'étais au vernissage hier à Saint-Cyprien. Sans te voir, mais en pensant à toi et en me remémorant la lecture d'un passage de tes écrits lors de la présentation du film d'Olivier Moulaï sur "La<br /> Frontière" au Castillet il y a quelques mois, avec Jean-Louis Ferrer.<br /> Je te remercie pour les mots justes que tu viens d'avoir concernant cette exposition. Je n'y ai trouvé que peu de "partage réel". A bientôt. Josiane.
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