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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 19:12

 

   * L'éblouissement à Collioure avec elle. La balade, mille fois expérimentée, est nouveauté, beauté, redécouverte des rues, de l'église, des façades, du château, des plages... Les lieux sont neufs avec les yeux de l'amour. 

 

    Ils parcourent un village désertée, au coeur de l'hiver; un pêcheur italien qui traque, au crépuscule, les poulpes malins dans leurs fosses noires et rocheuses. "C'est un animal aphrodisiaque ! ", rit-il. Derrière l'église, dans l'ombre et le vent froid, une femme de Lituanie venue ici jouer de l'accordéon pour quelques euros; elle parle assez bien le français.  : "Pourquoi ne vous mettez-vous pas au soleil; on se gèle ici, près de la Moulade ! 

- Parce que, à cet endroit, ça marche, les gens donnent ! Mais au soleil : rien !"

 

   Il la guide à travers le petit port. Elle prend des centaines de photos; elle s'approprie Collioure en remplissant sa machine d'images. Il faut courir jusqu'au phare pour capter, prendre, cadrer les deux voiles latines : deux barques catalanes face à la mer, dans le soleil. Chacune est seule dans la rade, mais dès la pleine mer, elles se suivent, se rapprochent, dansent comme un ballet nuptial. Les voiles font l'amour. Deux voiles pour deux amants qui, s'ignorant quelques jours auparavant, se réunissent ici et trouvent, se retrouvent presque comme ils auraient dû le faire il y a une éternité...

 

   Entre deux photos, ils se prennent la main. Entre dix et vingt prises de vue, ils s'embrassent. A pleine bouche comme en pleine mer. Ils y sont quasiment, ils la cernent, la dominent depuis l'étroit chemin qui mène au phare. Ils sont si près des felouques qui se caressent du bout des voilures ! Ils voudraient voguer là-bas, sur la mer calme, d'un bleu à peine veiné par un rayon de soleil. Faire l'amour sur l'eau, sur l'horizon, sur une ligne imaginaire, loin des limites du port... Se serrer fort à cette hauteur de poésie pour montrer que le lieu importe peu, même s'il donne des ailes au sentiment...

 

   Ils resteront là un long moment à regarder, à prendre la mer, à la prendre en images. Lui, c'est cette belle femme rousse qu'il voudrait prendre, dans la solitude et la beauté de la plage. Il pourra l'inviter à monter dans la colline des oliviers, par les acrobates escaliers de schistes, jusqu'au moulin. Inutile de capter le bonheur dans la mémoire numérique. Il est là, tout près, au plus profond...

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commentaires

E
quelle miévrerie cela tient du roman de gare. vous vous dites professeur d'université, écrivain, quel plagiat d'autres ont écrit et dépeint Collioure sans sensiblerie grotesque.
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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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