Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Charles était-il une traînée ?
ça ne nous regarde pas ! Prenait-il des stoppeurs à bord de son bolide pour les emmener dans une de ses belles maisons ? L'oeuvre du poète est plus importante que l'Homme-pouet-pouet !!! Etait-il, ce milliardaire, d'une avarice forcenée..?
Tout cela interesse Karle Zéro qui analyse la part d'ombre du fou chantant dans un docu décoiffant (Arte, ce dimanche à 22h35). Il évoque la vie privée et la sexualité du chanteur, connu pour ses conquêtes masculines. Je me souviens l'avoir croisé plusieurs fois rue de la Barre en bonne compagnie, ou aperçu, les nuits d'été, dans les dunes de Canet-Sud...
Cet homme avait une double vie, de bourgeois parisien soignant son apparence dans le monde du spectacle et de la politique, et de traînée infatigable, hantant les lieux de débauche et de marginalité, tel Pasolini ou Jean Genêt. Il fut d'ailleurs condamné en 1963, pour "atteintes aux bonnes moeurs"...
Il était donc comme nous tous, doubles et ambigus. Il était socialiste en soutenant Mitterrand, mais déclarait aier "l'ordre établi"...
Ce film très intime verse souvent dans le fait divers...
Son attitude durant l'Occupation nazie fut, elle aussi, peu claire; pétainiste, il dut pourtant enregistrer en-dehors de France, certaines chansons étant interdites, et "Douce France" ayant été interprété par les nazis comme un chant de Résistance...
Né à Narbone, Trénet fait ses études secondaires au lycée Arago de Perpignan et rencontre Albert Bausil; ce sera une suite de folles soirées, des bassesses de Sant-Vicens aux hauteurs de la Terrasse au soleil, à Céret...Chassé, en 1928, du lycée, il va avec sa mère à Berlin et s'adonne au dessin : comme Cocteau, il a tous les dons, écriture, peinture, musique...Le poète lui fera découvrir l'amitié de Max Jacob, qui devient alors son inspirateur...Il compose "La mer" en 1939 en prenant le train qui, de Perpignan à Narbonne, serpente entre les étangs entre Corbières et Méditerranée; il existe plus de quatre mille versions de cette chanson, qui mènera Charles vers sa maison-navire d'Antibes...Il s'achètera ensuite une villa près de Saint-Maur, en face de l'île d'amour...Puis d'autres, et enfin un appartement à Canet-Sud, lieu de ses premières amours interdites...
* source : C.T. par Pascal Bussy (Librio) et C.Trenet par Berbard Revel, qui est expert en ce qui concerne les démêlées de la famille Trenet avec l'exécuteur testamentaire, ancien compagnon du chanteur (lire ses articles dans "La Semaine du Roussillon")
** Journée en hommage aux Républicains espagnols à Saint-Cyprien
Suite à la Retirada, le 8 février 1939, sur la plage de Saint-Cyprien, les autorités militaires installent un camp destiné à interner entre 70 000 et 90 000 républicains espagnols. Au mois de mars 1939, 100 000 internés sont recensés dans ce camp qui s’étale désormais sur près de 24 hectares. Pour le 75e anniversaire de l’ouverture de ce camp, la Ville de Saint-Cyprien entend rendre hommage à ces hommes et ces femmes, combattants de la liberté et victimes du fascisme qui, durant leur exil, ont poursuivi le combat pour les valeurs républicaines et démocratiques.
Programme de la journée d’hommage du dimanche 16 février 2014 :
- 9h30 : Signature à l’Hôtel de Ville de la Convention de collaboration culturelle et patrimoniale par M. Thierry Del Poso, maire de Saint-Cyprien et Sònia Martínez Juli, maire de la Jonquera et présidente du Consorci Museu Memorial de l’Exili (MUME). La signature de cette convention permettra d’effectuer un travail de recherche transfrontalier afin de mieux connaître et diffuser l’histoire du Camp de Saint-Cyprien mais également d’intégrer les lieux de mémoire de la Retirada situés sur le territoire de Saint-Cyprien aux routes de mémoire proposées par le MUME.
- 10h15 : Visite guidée en catalan de l’exposition « Martin Vivès, une vie engagée, une œuvre libre », une manifestation réalisée en collaboration entre Les Collections de Saint-Cyprien et le Museu Memorial de l’Exili de la Jonquera.
-11h : Dépôt de gerbe au Monument en hommage aux Républicains espagnols par M. Thierry Del Poso, Maire de Saint-Cyprien, Mme Antònia Benitez Gonzales, Maire de Sant Cebrià de Vallalta, Mme Sònia Martinez Juli, Maire de la Jonquera et présidente du Consortium Museu Memorial de l’Exili. Monument d’Hommage aux Républicains espagnols, situé à la croisée des rues Vaugelas et Delacroix, Saint-Cyprien Plage.
-12h30 : Calçotada à Grand Stade les Capellans, organisée par l’Association Els Amics Cebrianencs.
-16h : Récital de chants républicains interprétés par Vera Caprani à la Médiathèque Prosper Mérimée.
Entrée libre
Mardi 18 février : Images mouvantes à la médiathèque
La Médiathèque de la Ville de saint Cyprien propose mardi 18 février à 18 h la projection du film unique sur l’événement : « L’Exode d’un peuple » de Louis Llech assorti d’une musique originale de Virgile Goller. Ce film accompagne l’ouvrage édité conjointement en 2008 par l’Institut Jean Vigo et les éditions Trabucaire « La Retirada en Images Mouvantes », assorti d’un descriptif très documenté. Universitaires, journalistes, conservateurs de cinémathèques des deux côtés de la frontière ont joint leurs efforts pour analyser des images d’un siècle de fer et de sang.
Sous la direction de Michel Cadé, Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Perpignan Via Domitia et Président de la Cinémathèque euro-régionale Institut Jean-Vigo, ont collaboré à l’ouvrage : Floreal Pelato, réalisateur, Alfonso del Amo, María García Barquero, Fonctionnaires Grégory Tuban, journaliste, Martine Camiade, François Amy de la Bretèque, Vicente Sánchez-Biosca, Jean Tena, Ángel Quintana Professeurs, Kees Bakker.
Ce film réalisé au moment de l’exode républicain de février 1939 est vu à travers l’œil d’un « amateur éclairé » dont la spécificité du document est un regard juste, une cohérence du propos et une distance prise avec l’événement.
500 000 hommes, femmes et enfants, civils et militaires ont, sous la poussée des forces franquistes, eu à franchir au cœur de l’hiver, la frontière franco-espagnole le long du département des Pyrénées Orientales : peuple jeté sur les routes de l’exil.
Michel Cadé accompagnera cette séance et donnera quelques clés pour comprendre ces images brutes, rares, sans fard de la tragédie que le cinéma a parcimonieusement consacré à la Retirada.
L’entrée est libre. La Médiathèque Prosper Mérimée se situe au village, proche du stade Gaston Godail, 1 rue François Arago.
Renseignements au 04 68 21 01 3