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Par leblogabonnel
Julien Verjoul ne voulait pas aller voir ce film : encore un long-métrage français petit bourgeois, ou franchouillard, loin des chefs-d'oeuvre américains ou coréens, qui, eux, ont quelque chose à dire...
Il y est pourtant allé, Verjoul, l'intello de mes deux, et il eut raison : le film tient sutout grâce aux interprétations et à Bacri, pourtant si vieux, mal rasé, peu sensuel, couard, avec son problème d'Oedipe : son père joué par Claude Rich, président du conseil d'Etat, devenu homo, est épatant, aussi !
Le film montre la médiocrité du monde contemporain, l'hypocrisie et la lâcheté des bourgeois et bureaucrates qui nous gouvernent. Seule Zorica, une Serbe sans papier interprétée par Isabelle Carré, est une héroïne "positive". Car le film a du sens, s'interrogeant sur l'immobilité des égoïstes privilégiés en place et au chaud dans leurs bureaux, ainsi que sur les mouvements incessants d'immigrations dans un monde en guerre, en crise, en quête plus de finances que de sentiments...
Le film est donc politique, incarné par deux figures de bourgeois nauséabonds : l'Etat serait pourrie et la République inflexible, même devant la détresse humaine. Bien sûr, on ne peut accueillir toute la misère du monde, mais la souffrance, la maladie extrême, oui : la France et l'Europe ont toujours été des territoires d'errances et de passages. On n'exige pas d'accueillir des terroristes, des bandits, des voleurs, mais des hommes et des femmes comme Zorica, oui !
L'oeuvre est pessimiste et noire, telle la situation actuelle. La note finale, cependant, est plus gai et plus humaine...Face à la recherche immédiate du plaisir de la plupart de nos contemporains, un couple s'ébauche, pur, loin de la débauche généralisée... Un peu de morale, ça fait pas de mal, pensa, en sortant dans la nuit catalane, Julien...
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