Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
L'exode et la mer -
Mémoire de l'Exil -
Certaines municipalités -de gauche, surtout : Collioure, avec la Fondation Machado; Saint-Cyprien, avec le Mémorial du camp, dans le parc de Valmy; Elne, avec un spectacle sur "Le trésor de la guerre d'Espagne"; de droite, à Saint-Cyprien (mais le maire est un enfant de la "Retirada"), au monument en hommage aux Républicains...ont célébré le 75° anniversaire de l'exil des Républicains.
Rien à Perpignan ou au Barcarès, villes où ont été implantés aussi des camps (Les Haras...), mais elles sont dirigées par des maires de droite dure ou extrême, privilégiant les commémorations en faveur de l'Algérie française et des héros de l'OAS (voir mes articles dans le blog, et d'autres, à venir).
M.Pujol, d'origine pied-noir ne se sent pas d'affinité avec les Républicains, de Catalogne, d'Espagne ou d'ailleurs ? N'oublions pas que les régimes fascistes ont installé des camps en Afrique du Nord (en Algérie, lire les souvenirs de Max Aub !)
En ce 75 ème anniversaire de l'EXIL (il ne faut plus dire Retirada, retraite étant un mot péjoratif, connotant l'armée en déroute , battue à la bataille de l'Ebre, les colonnes de fugitifs étant harcelés jusqu'à la frontière française...), les hommages ont été nopmbreux. Certes, il faut maintenir la flamme et se battre contre "la mémoire courte".
Cependant ce recours à la mémoire tragique, à la constitution d'itinéraires le long des camps et autres lieux de souffrance, mène à une mode, à un "tourisme mémoriel". C'est sans doute plus intelligent de se rendre à La Jonquera pour visiter le MUME (musée de l'exil) que de rendre visites aux putes roumaines ou latinos...
Cependant, ces hommages appuyés juste avant les élections du 23 mars...Et il aura fallu attendre la fin du XX siècle (1999, 60ème anniversaire) pour oublier la mauvaise conscience, pour avouer (presque) que l'on n'a pas aidé ces exilés comme on aurait dû...Qu'on ne les considérait pas comme des frères, comme des Catalans, mais comme de "sales Espagnols", nous qui, aujourd'hui, jouons au Catalanistes jusqu'à revendiquer l'indépendance pour la "Catalogne Nord"...
Que ces exilés ont été pillés par les soldats et les douaniers français, à leur arrivée au Perthus, au col de Balitres, ou ailleurs... Qui le dit..? Que ces pauvres hères ont été exploités, dans les camps mêmes, les villageois d'ici leur "donnant" quelques victuailles contre des bijoux..Qui l'a écrit..? La mémoire est encore censurée, refoulée, obstruée... Malgré le passage du temps et la mort des exilés et témoins de l'époque, la vérité ne sort pas de ces commémorations qui se contentent de nostalgie, de récits dramatiques, de gerbes et de discours, de bons mots et de ripailles collectives dans un restaurant du coin...
Oui, des livres, des expos, la maintenance de la mémoire, mais de façon objective, en disant ce qui fait mal, en avouant que tout n'a pas été blanc du côté de la République (lutte entre anars, trotskistes et staliniens), que tout n'a pas été convivial du côté des populations qui "accueillaient" ces exilés, souvent considérés comme nos ROMS d'aujourd'hui...
J.P.Bonnel
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A l'occasion de la commémoration des 75 ans de la Retirada, le Mémorial du Camp de Rivesaltes vous propose d’assister à une mise en scène de M. Georges Bécot « L’Exode et la mer » qui évoque l'arrivée des républicains espagnols en France en 1939.
« L’Exode et la mer » est une création inspirée du roman d’Andrès Trapiello « Días y Noches » (Madrid, 2000) traduit en français sous le titre « Les cahiers de Justo Garcia » par Alice Déon (Paris, 2004).
MERCREDI 5 MARS 2014 - 19H15
A L'INSTITUT JEAN VIGO - PERPIGNAN - REPRÉSENTATION GRATUITE