D'une mer à l'autre : le festival du livre 2014 de Collioure rend hommage à Patrick O'Brian

 Jacques Manya, maire de Collioure, Gildas Girodeau, coordinateur du festival et Denise Snodgrass, adjointe à la culture (photo J.P.Bonnel)

C'est au Faubourg, quartier populaire, entre mer et route *, que le festival nouveau, consacré à la littérature générale et maritime, a donné rendez-vous aux médias locaux. **

Une nouvelle donne, un nouvel élan, selon les mots de Gildas Girodeau qui, après les renoncements de plusieurs éditeurs, a accepté de coordonner le festival, en étroite collaboration avec la nouvelle municipalité et la dynamique librairie Torcatis. 

Et il a eu raison de relancer ce salon, avec méthode et sérieux, même si le temps lui est compté pour tout organiser. Tout change : la date puisque le festival aura lieu durant le premier week-end de septembre: le lieu car il y avait des problèmes de sécurité au Boramar et près du port : l'agora des auteurs et éditeurs aura lieu dans le bel espace méditerranéen des platanes de la place du marché (place du 18 juin) et se déplacera le dimanche matin au Faubourg.

Changement de nom, enfin : après "Un livre à la mer", voici "D'une mer à l'autre", qui garde l'ouverture vers l'horizon maritime, vers l'aventure, vers d'autres pays et océans : pourquoi pas un salon sur l'Islande..? 

M. Manya, dans un entretien, dans la revue "Terres catalanes" voulait une ouverture vers les Baléares, la Méditerranée, et c'est vrai qu'il y a là de quoi faire : parler de la Palestine, inviter des auteurs libanais, égyptiens, grecs et même…catalans ! En effet, même si des auteurs catalans, tel Victor del Arbol et V.Garcia Delgago, de Barcelone), sont invités en septembre prochain, on a peu parlé de Catalogne… Pas un mot en catalan, étrange pour un maire qui parle cette langue et pour un animateur nationaliste, voire indépendantiste… La présence de "médias français" (aucun journal du sud n'était présent… Et Alex Rayné, où est-il..?) a sans doute"plombé" le discours…

Le titre nouveau contient deux messages : la vocation maritime de Collioure (on rêve alors à un salon consacré à Cuba, racontant la mémoire de ces Catalans qui ont ramené à Notre-Dame des Anges, les fameuses et pathétiques "havaneres" ! Ensuite, on a voulu symboliser la notion de main tendue vers un ailleurs.

Et là, au Faubourg, à deux pas de la maison étroite de pêcheur où Matisse a peint la "porte-fenêtre" célèbre, c'était vraiment un hommage à la littérature et à une ville de Collioure ouvertes sur…l'infini des mers et des hommes !

Le festival, cette année, veut rendre un hommage à …l'Irlande, en la personne du romancier Patrick O'Brian dont on fête le centenairede la naissance; cet homme charmant et discret a vécu plus de 50 ans à Collioure et est enterré au cimetière nouveau… (Tout est nouveau, à Collioure, et Marc Gilmant s'obstine à parler de l'intemporalité du petit port catalan; allez tout de même voir l'expo de photos de cet artiste à la galerie de l'ancienne mairie!!!)

Comme l'a déclaré Gildas : "O'Brian est le plus irlandais des auteurs catalans !"

Le nouveau maire a pris la parole, après les remerciements de Denise Snodgrass, pour dire qu'il avait voulu un festival ouvert sur la littérature vivante, sur le domaine maritime, car Collioure est la porte d'entrée de la couleur, du bleu Matisse; donner un nouveau souffle au salon du livre, tout en n'oubliant pas les autres axes de la culture : musique, danse, théâtre, et "bien sûr, la peinture, qui constitue le code génétique de Collioure"." 

Il a voulu aussi s'adresser aux commerçants car "on ne fait pas de la culture pour la culture" : il faut penser aux retombées économique d'un festival…

On a senti ce maire modeste et volontaire, les deux qualités, à son avis, d'un responsable municipal…

Longue vie au new festival et rendez-vous les 5, 6 et 7 septembre 2014, en plein coeur de Collioure !!!

J.P.Bonnel

* avec un peu de bruit, hélas, mais le café-restaurant "Le St-Elme" est partenaire du festival...

Pourquoi n'avoir pas choisi le jardin du musée d'art moderne, silencieux et ombragé, quand on recherche la "sérénité" (argument de la mairie pour ne plus ancrer le festival sur les quais, près du port, ou sur l'admirable "théâtre de la mer"...)

** Je tiens à remercier ici Gildas Girodeau et Roger Coste (librairie Torcatis) de m'avoir invité : mails personnels, propositions de dédicaces et de participation à une table ronde, et invitation à la conf de presse…

  Après le lamentable salon du livre du Soler, eurent lieu d'insipides (selon plusieurs témoignages) salons, à Amélie, Leucate, Le Barcarès, Font-Romeu, Les Angles, Prats, auxquels je n'ai pas été invité, alors que je connais les organisateurs (mais ceux-ci ne me reconnaissent, peut-être, plus…) : il faut sans doute être cornaqué par une librairie ou un éditeur…