Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Petit dictionnaire incomplet des incompris d'Alain Gerber, éditions Alter Ego "Jazz Impressions", 256 pages, 19 euros, 2012.
Rares sont les petites maisons d'éditions implantées en province qui arrivent à se faire connaître nationalement. Quand j'ai publié "Moi, Matisse à Collioure", j'étais heureux de constater la diffusion, grâce aux éditions Balzac: mon petit livre se trouvait à la librairie Gallimard, à Paris, à côté des meilleurs ouvrages d'art, à la librairie du Centre Pompidou...
On connaît le succès de la maison d'édition d'Arles, toujours citée en exemple, "Actes Sud": sa réussite est presque unique ! On pense tout de même aux éditions du "Diable Vauvert", créées en 2000 par Marion Mazauric, à Vauvert. Cependant, comme le fondateur d'Actes-Sud, elle avait des contacts à Paris, où elle était directrice de collection pour "J'ai Lu".
Dans le 66, Trabucaire a tenté, un temps, d'avoir un relais à Paris, mais a renoncé et la diffusion est locale, régionale (Roussillon-Languedoc-Catalogne). Les Presses littéraires, dirigées par l'imprimeur de Saint-Estève, Jérôme Fricker, ont essayé de lancer quelque ouvrage de façon nationale (le livre du chanteur -?-), mais la maison d'édition (le plus souvent à compte d'auteur) profite surtout de la vogue du polar (avec Françoise Delmont, Dani Boissé...) La dernière née en Roussillon, TDO, malgré sa présence dans les salons de France et de Navarre et un catalogue bien nourri, demeure une maison locale, spécialisée dans le roman du terroir, genre à la mode, populaire, jouissant d'un grand succès. Enfin, "Mare Nostrum", avec sa collection consacrée à la Retirada et à la guerre d'Espagne, a eu un impact certain après du public national avec les livres de Max Aub. (dont l'oeuvre, abondante et méconnue, est reprise depuis à Paris, par les "Fondeurs de briques".)
C'est "Alter Ego", maison spécialisée dans le domaine des arts moderne et contemporain, dirigée par Joël Mettay, résidant à Céret, qui se hisse en haut de l'affiche des éditeurs locaux reconnus à Paris et dans les medias. Grâce à sa collection sur le jazz, avec les livres profonds et érudits de Michel Arcens (ancien chroniqueur à Midi Libre, de 1974 à 2001, vivant à Perpignan) et d'Alain Gerber, journaliste à France-Musique et auteur de nombreux ouvrages. Avec un prix national et un bel article dans "Le Monde des livres" (sélection du 21 décembre 2012), on peut lire que "Gerber a trempé sa plume dans son coeur pour évoquer, dans une galerie de 46 courts portraits, non pas des petits maîtres, mais les malentendus du jazz..."
Préface d' Alain Gerber
Editeur : Alter Ego, Céret, France - 2010 - 17.00 €
Une musique toujours inventée...
Avec «Instants de jazz», Michel Arcens fait revivre ceux et celles qui ont fait ou font encore cette musique. Louis Armstrong, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Miles Davis, Thelonious Monk, John Coltrane, Stan Getz, Chet Baker, Lee Konitz, Django Reinhardt y sont présents, parmi d'autres figures tutélaires.
Pour atteindre son but, l'auteur met en résonance le jazz avec la littérature, la peinture et même la philosophie. Un peu comme si la ci-devant «musique de nègres» dévoilait tout un horizon de possibles, un peu comme si son histoire était une aventure «toujours recommencée».
En «prologue» à ces «Instants de jazz», Alain Gerber - sans doute le plus grand «écrivain de jazz» aujourd'hui - a proposé quelques textes, singuliers, poétiques, imaginatifs et comme musicaux, tous évocateurs de cet art et de ceux qui, au jour le jour, depuis un siècle, nous en font le présent.
En contrepoint, les photographies de Jean-Jacques Pussiau, rassemblées ici pour la première fois, sont une autre voie vers l'évocation du jazz, une autre façon, insidieuse mais insistante, de donner à entendre les battements de coeur de ses ouvriers.
Michel Arcens a été le rédacteur d'une chronique de jazz de 1974 à 2001, publiée par le quotidien Midi Libre. Il est auteur de nombreux articles sur le jazz notamment pour deux ouvrages «1928» et «1929» (éditions du Signe) ou, occasionnellement, pour Jazz Magasine. Il a aussi conçu la programmation de plusieurs festivals de jazz.
Écrivain maintes fois primé (Prix Interallié, Bourse Goncourt de la nouvelle, Prix de la ville de Paris), critique de jazz et homme de radio, Alain Gerber a signé près de cinquante ouvrages : romans, nouvelles ou essais. Le dernier paru est «Blues» (octobre 2009, Fayard). Ses célèbres portraits romancés de jazzmen (comme «Chet», «Lady Day» ou «Miles, ce feu paisible», son essai «Ce cas Coltrane» ou les textes lumineux de «Balades en jazz» sont autant de références pour ceux qui aiment le jazz.
Auteur : Alain Gerber
Date de saisie : 07/07/2011
Genre : Poésie
Editeur : Alter Ego, Céret, France
Prix : 18.00 €
ISBN : 9782915528275
GENCOD : 9782915528275
Sorti le : 18/05/2011
Des sources d'enchantement, il y en a partout dans l'univers qu'Alain Gerber nous invite à découvrir par-dessus son épaule. Pour la bonne raison qu'il y a partout, dans chacune de ses pages, à leurs détours et dans tous les tours qu'elles nous jouent, des mots qui chantent et des chants qui empruntent, l'air de rien, les mêmes chemins que les mots.
Après nombre d'essais et de récits, après tant de romans, «Longueur du temps» se présente comme une aventure où cet auteur ne s'était jamais risqué auparavant.
Alain Gerber ici se raconte. Ou plutôt tous ses souvenirs se disent dans l'instant de la lecture. Qu'ils soient ceux de l'enfance ou qu'ils se situent en d'autres temps et en d'autres lieux - au Mexique ou en Grèce, à Montréal ou à Ouagadougou - ils se disent tous, lorsqu'ils s'offrent à nous, dans une sorte de «présent absolu». L'un après l'autre, ils s'expriment comme ils viennent, comme ils se ressentent, comme ils s'inventent, se disent et se redisent sans doute : tous sont là, tous vivent intensément. Parce que leur naissance, leur élan ont lieu comme au coeur de chaque mot, dans chacune des phrases de chacun de ces textes. Ces textes dont on ne sait pas trop (et leur auteur pas plus que nous, confie-t-il volontiers) s'il faut dire qu'ils sont «de la poésie» - comme si toute littérature cligne de ce nom n'aspirait pas à ce destin quelque voie qu'elle emprunte un jour !
Alors oui, même si ces pages l'invitent à explorer des terres nouvelles, le lecteur ne sera pas dérouté s'il connaît l'oeuvre d'Alain Gerber. Celui qui aura la chance de la découvrir, pour sa part, comprendra vite ce qu'est la littérature pour cet auteur aussi rare que prolifique : une forme de musique, c'est certain.
Une forme de jazz peut-être bien...