Fin du mythe des Brigades internationales en Espagne

 Tous ces jeunes venus des quatre coins du monde, volontaires pour aider la République espagnole et lutter contre Franco, avaient l'enthousiasme de ceux qui croient  en un idéal.  Rempli d'illusions, croyant à la possibilité d'une révolution prolétarienne, Sygmunt Stein * vient se battre en Espagne, avec les Brigades internationales, fer de lance, de 1936 à 38, de la lutte antifasciste.

   Hélas l'épopée est de courte durée et les mythes de la solidarité, du combat fraternel, de l'union des gauches, s'effondrent vite. Nommé à la propagande, à Albacete, l'auteur comprend vite le rôle de l'URSS: ne pas faire la révolution, mais éliminer ceux qui n'acceptent pas l'emprise communiste; les B.I. participent ainsi à l'élimination du Poum, en Catalogne. Staline aide la République en envoyant des armes surannées, contre des lingots d'or... 

  S. Stein est surtout sensible à l'antisémitisme qui s'empare même des anarchistes et de ses compagnons brigadistes. L'amertume et profonde, à l'opposé de "l'illusion lyrique" du Malraux de "L'Espoir", ou de "Sierra de Teruel"...

* Ma guerre d'Espagne (traduit du yiddish, Le Seuil, 19 euros)

Comments

[HjS]

La première publication de cet ouvrage date de 1956 [pm "création" d'Israel 1947]
Un "témoignage" de l'intérieur et du poste de chargé de propagande ²nous dit-on. Ce témoignage semble de plus revu avec les lunettes troubles de l'occupant israélien de(s) territoires occupés. Il
fallait oser.
Car, où était après guerre Sygmunt Stein (sa bio disponible est extraordinairement lacunaire entre 1938 et 1968)?
Voir aussi la réponse plus argumentée, plus historique ... et mesurée, sur
http://www.acer-aver.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=518&Itemid=1

Mais rien que la postface signée par Jean-Jacques Marie, trotskiste militant qui ne peut trouver dans cet ouvrage que du miel pour ses thèses ... me gêne un peu et m'empêche de devenir moi aussi
zélote de ce "témoignage".