Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Par leblogabonnel
Los ANGELES.
Le soleil s'est levé, aujourd'hui, pour nous permettre de marcher à travers les larges avenues, d'aller jusqu'à la jetée apercevoir le pont enjambeur et, surtout, admirer la ville depuis la baie... Depuis le port, où de modestes bateaux ramènent des paquets de sardines devant la gourmandise tentalesque et, en fin de compte, devant l'effronterie millénaire des goélands qui se jettent sur quelques poissons, échappés en vain des nasses et des filets : ils engloutissent subrepticement ces malheureuses bêtes ! A partir de ce port balayé par une bise aux lèvres glaciales, on se délecte des collines urbanisées à l'extrême et, au cœur de la baie, île exilée, bannie, répudiée, hypocritement rejetée, occultée, de la prison d'Alcatraz, mot espagnol signifiant "pélican"...
Journée magnifique, donc, à errer en plein soleil retrouvé dans le quartier marginalo-artiste de North Beach. Enfin, l'après-midi sert à monter par les célèbres rues pentues qui traversent les non moins renommés "cabble-cars" -les tramways-, où s'agglutinent des grappes humaines. Vous montez dans une de ces rues et, devant vous, s'étalent le bitume monotone et le ciel bleu ! Quand, Sisyphe heureux, vous avez atteint le sommet, vous vous reposez quelques minutes et contemplez la masse brune d'Alcatraz ou les fourmis de l'espace portuaire.
Ensuite, vous replongez de l'autre côté de la rue, et le rouleau infatigable du macadam vous emporte vers la ville, vers Golden Parc, vers Berkeley-campus ou encore, pour nous, vers quelque restau T et l'hôtel Post 66, pour y trouver peut-être un brin de nostalgie, le mal du pays...catalan.
Ou bien, au lieu de redescendre tout de suite, vous pouvez revenir sur vos pas et jouer, en haut de la rue, avec le soleil qui décline et semble mourir sous vos pieds en pénétrant le goudron... Ou jouer avec les différents éléments du décor, qui vont, tour à tour, à votre guise, disparaître ou ressusciter, naître, renaître, ou agoniser... et surtout, bien sûr, se ménager une halte à Powell Street, la célèbre et tortueuse rue aux géraniums... enfin, frapper, fasciné, à la porte de la nuit : le jazz vous ouvre alors ses portiques de la joie !
Océan Pacifique, vu à Long Beach.
L'océan amène ses eaux en strates épaisses. Ses rouleaux ne sont pas vraiment paisibles quand ils drainent avec force des joutes d'écume autour de la tête du nageur inconscient, quand les muscles ocres doivent trouer la masse aqueuse sur le sable mouillé...
Fuites de franges vertes, circulation pressée de bave dentelée, couronne de vagues et eau à la bouche du château qui fait eau de tous remparts...
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