* Je retrouve un article de L'Indépendant, signé Jacques Quéralt, du 23.3.1990, consacré à Séguéla et à la pub. Il avait affirmé de façon prémonitoire : " Le sort d'une ville est un sort architectural et culturel. Voyez Paris et les grands travaux; voyez Nîmes ou Montpellier ! Perpignan a tort de ne pas suivre Nouvel..." Dix ans après, J.Paul Alduy a convoqué son ami Jean Nouvel pour bâtir le Théâtre de L'Archipel ! L'essor de Perpignan ne dépend-il que de cette réalisation culturelle..?
De Jacques Séguéla, encore, ce citations, péremptoires : "La pub est un des fondements de la démocratie; c'est elle qui finance le pluralisme." "L'argent n'a pas d'idées, seules les idées font de l'argent." "La pub a créé Gorbatchev, cassé le mur de Berlin, fait tomber Ceausescu..." Aujourd'hui, ce n'est plus la pub qui engendre les révolutions et fait tomber les dictateurs; c'est le net, la communication rapide, une autre forme de la pub...
* A Gap, octobre 1990, la semaine de la culture arménienne: "Le pressoir", "le verger de pommes", "Notre siècle"... Je note, en souvenir de notre ami Takvor Takvorian, du groupe littéraire des Hautes-Alpes : "Il faut défendre l'Arménie; il faut bien, comme arme majeure, l'entière aménité de T. Takvorian...
* Désert, selon Bertolucci, réalisateur de "Un thé au Sahara" : "Le désert de Laurence d'Arabie, un désert magnifique, était plat. Ici, c'est un désert sans la tempête, secoué d'énormes vagues... Ai-je jamais vu au cinéma un tel océan de dunes ? Je ne le crois pas."
* C'est ça l'été, la marinade, le jazz dans le désert, le manège du soleil sur les seins nus, l'hôtel des arts où passent des regards sur des jambes pressées, où l'on récite des aphorismes d'en-deçà la ceinture. Mais c'est ça, la vie, et l'été aussi, au bas des pages de mille livres, la toile rouge d'un Guansé ou la photo grise, les cadavres gelés dans l'hiver de Wonded Knee. C'est ça les golfes clairs et la mort estivale...
* La poésie, c'est contempler l'universel dans le particulier.", écrivait Goethe.
* L'ancre, racine du rêve, est fichée au fond du Cap Béar.
* J'ai écrit sur la vie, j'ai écrit sur la mort... Il est temps, à présent (quel présent !), d'écrire sur la mienne, de mort ! Maintenant que j'ai le temps, disponible et lucide. Ou je le crois, mais comme on dit tout peut arriver si vite...
Ma mort, mots terribles à prononcer, que j'ai, longtemps, refoulés. Je n'osais pas les utiliser, simplement par écrit, et encore...L'adjectif possessif était difficile à extraire du dico personnel ambulant. Donc ma mort. L'écrire. Tourner et retourner la feuille. Ecrire sur elle. Pensum ou confession ? Noter mes dernières volontés. A en faire une oeuvre ! La dernière, l'ultime et comme toujours la plus belle car la plus proche, la plus chaude. Une oeuvre d'art avec la mort et le froid éternel, il faut le faire ! Royaume de la mort, désert gibbeux.