W.Benjamin à la bibliothèque nationale, Paris, photo G.Freund.
N'ayons pas peur des mots et que l'action suive le mot d'ordre :
"La révolution ne fait que commencer"
Le centre d'Art contemporain Walter Benjamin a été inauguré hier, samedi 12 octobre à Perpignan:
Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol a déclaré : "La révolution commence à Perpignan. Si j'ai voulu que naisse ce centre d'Art en liaison avec l'école, c'est pour donner du sens au Perpignan de demain. Inscrit dans la modernité et qui puisse permettre de redynamiser le cœur historique et identitaire de la ville. Cette expression artistique sera un lieu de liberté pour les Perpignanais".
Une inauguration qui allait de pair avec le lancement officiel de l'exposition d'art contemporain Entropia 1. Elle se tiendra conjointement dans ces nouveaux locaux et au couvent des Minimes durant 69 jours (*). Au total 280 œuvres qui selon le directeur de la culture à la ville, Jordi Vidal, "dialogueront entre elles. Notre ambition est de témoigner d'un monde en mutation en dressant une cartographie artistique des changements contemporains. Cette exposition se présente comme un parcours organisé autour d'œuvres d'artistes reconnus internationalement mais aussi de jeunes créateurs".
(*) Du 13 octobre au 20 décembre sur les deux sites. Tous les jours sauf le lundi de 10 h 30 à 18 h. Entrée libre. Aujourd'hui de 10 h à 14 h, possibilité de se faire photographier son 'Aura' au centre d'Art contemporain.
---- Perpignan et les arts
Ratages et occasions perdues...
Faire connaître Perpignan grâce à ses gloires locales. Bonne idée, mais c'est vite vu !
D'abord, Arago, : il a sa place au coeur de la ville, sa statue plantée n'importe où l'index pointé vers...le Canigou ? Non, vers Estagel, son village natal ! Alors, laissons Arago aux Fenouillèdes et à Banyuls, pour le laboratoire du CNRS...
Ensuite Maillol : on aurait pu garder au pays les artistes passagers, Dufy ou Picasso... Collioure et Céret ont échoué; à Perpignan, c'est un musée Dali, près de la gare, qu'on aurait dû fonder, à l'époque où des tableaux étaient accessibles...Encore un ratage ?
A Perpi, quelques tableaux, pas un vrai lieu ! On essaie donc de récupérer Maillol, avec quatre statues. Mais l'artiste est à Banyuls, sa ville natale, à la métairie rebaptisée musée, et à Paris, grâce à la fondation Dina Vierny...
Alors reste Claude Simon, mais le prix Nobel est peu lu, inconnu des gens d'ici, du grand public et, malgré les hommages de 2013, ses livres demeurent souvent au stade de l'édition originale...
On peut, à la rigueur, organiser l'itinéraire, depuis la rue de la cloche d'Or jusqu'au village de Salses, à la frontière des Corbières...
Les élus d'ici semblent voués à l'échec (acceptation de la THT, retards du TGV...); quant à une "fondation Trénet",...Celui-ci vécut dans le quartier de la gare et fréquenta le lycée Arago puis la vie culturelle des Bausil et Bauby...Elle est improbable, cette fondation : qu'y mettra-t-on ? La collection de disques que pourrait y installer Jean Cazagran..? Mais Narbonne s'est identifiée au chanteur et les encarts publicitaires pleuvent partout, à Perpi, un autre occasion perdue, des rideaux de fumée...
Demeure un musée de l'Algérie française et une stèle aux généraux de l'OAS... Camus a voulu être récupéré, mais depuis peu, la vitrine sur l'écrivain est épurée, seuls quelques livres subsistent, pas de documents, pas de citation tronquée (lire B.Stora) qui faisaient accroire que Camus était pour l'Algérie française, alors qu'il penchait pour une sorte de fédéralisme...
En fin de compte, tentons de faire entrer H.Rigaud dans son musée agrandi : acquisitions ou prêts..? Expos, colloques..? Seul grand artiste d'ici, mais si peu catalan (lire Renada Portet), et si grand maître français, courtisan de Louis XIV et protégé par les plus grands...
Perpignan la belle célébrera-t-elle le grand centralisateur, Louis le Grand..?
(J.P.Bonnel)