Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Marseille, fenêtre sur l'Orient

* Marseille

 

   Je ne raconterai pas l'histoire de la sardine qui a bouché le vieux port, ni son enterrement : lire Fernando Arrabal.

Basalte bleu des solitudes. Solivage de tes hanches qui chantent dans l'amour de la nuit, ô soleares sentimentales !

   "J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité." (Robert Desnos)

 

  Clair soleil aux débarcadères du poème, eau douce pour navire.

Zeugma, fusion du rêve et du réveil.

 

   Marseille, ville-espace à conquérir, la maîtriser, la quadriller par le plan et les pièges de la mémoire. Jaillissent les souvenirs de Jules Esperandieu aux pied romano-byzantin de Notre-Dame, phare d'une mer cosmopolite.

 

   Plus bas, dans les caves de la nuit, le jazz mêle-pêle, mille-pattes aux mille couleurs, chante le Panier, le Rose et le Merlan sur les linges de la Charité. D'autres ont écrit la chanson de la révolte : "A quand la rénovation ?"

 

   Partout, rien que toiles et poésies, au coeur cafardeux de tous ces taudis !"

 

   J'entends les hexa et heptamètres, les épodes, les strophes isomorphiques du poème sans parole, de la chanson sans musique, mais parfaite : il ne fait pas d'impair, le Verlaine !

 

   Clair soleil, vert printemps. Air-Bel, poésie marine, villa commune délaissée pour la paix des Amériques. 

L'auteur voit tout et le reste, c'est comme ça : focalisation zéro pointé ! Ce pourrait être la définition de l'amour.

 

   Le disciple de Pagnol, sur le vieux port, cite des phrases de théâtre, entre deux perroquets enivrants. La mouette, à la terrasse de l'hôtel, est comme un poil sur la langue ou un fer à repasser sur une table d'opération... Lire Louis Brauquier (Nîmes 1900/1976)

 

   * Ici, on a l'impression que le passant ne fait que passer : ville ouverte, porte de l'Orient Les écrivains ne notent que quelques impressions fugaces, leur départ comme Isabelle Eberhardt, rêvant d'Afrique... Ou Casanova, qui embarque, au début de ses Mémoires, comme Flaubert, racontant ses voyages, vers l'Orient..

   Le tourbillon prend tous ces habitants de la grande cité, riches et pauvres aux rêves impossibles, ou immigrés aux espoirs de retour, investissant peu à peu le centre historique... Les plus aisés montent sur les collines, pour s'ancrer dans une terre ou une pointe rouges, allant même plus loin, dans la profonde Provence,  Population e perpétuel mouvement : autoroutes, métro, train et bateaux... Ville qui subit la crise, la concurrence, l'incessant agitation des dockers... Le temps où les grandes compagnies maritimes, les messageries Paquet ou La Transatlantique, soutenaient des revues, notamment les célèbres "Cahiers du Sud"... Ils ont été repris par les éditions de L'Aube, en terre provençale...

   La beauté pour la Provence, le commerce pour Marseille... Mais  le Phocéa ne hante plus le vieux port; crise morale, économique, politique (les clans), crise culturelle : on parle d'arrêter l'opéra, la revue de poésie "Le Refuge " est morte, et son animateur Julien Blaine a lancé une bouteille à la mer sale, pour créer un "nouvel espace de liberté"... (Marseille, été 1990). 100_6685.JPG

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article