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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 17:10

_MG_9384.CR2.jpg  * Malgré toute sa force brutale, bestiale, fractale, le vent ne peut rien contre les ventouses du jecko, lézard des préhistoires exposant son silence d'orgueil au soleil de minuit. 

 

   *  Eté : atteindre le gouffre plein du savoir, cette mer de vase dévoreuse, mère mouvante. Aller jusqu'au désert compact, la mériter pour obtenir la récompense d'un enfant, la pureté d'un mirage, la gourmandise de l'indicible plaisir du rien, du non-savoir des origines. (Collioure, 12.7.1992)

 

   * Mire la mer (avant de l'écrire ?). Se caler entre les galets qui font le dos rond. Etre mouillé par le vent salin qui vient humecter la plage. Ses jambes implorent une impossible marée.

 

  *  J'étais au sommet comme un corail profond. Je voyais le bout des terres, la pointe rouge de la mer depuis mon nid préhistorique. Je dévorais la montagne des calanques, vertes de thym et de lumière d'incendie. Soleil dans les yeux, soufre au fond du nez.

    Les feux étaient pourtant morts d'angoisse à l'idée de lécher la conque de la mer, de peigner la douce ennemie, de brûler de plaisir les bateaux...

  Victoire, tu prêtais le soleil comme un premier matin sur une terrasse d'ifs, insérée dans une baise grise endormie, inhumaine...

   Ile hypothétique d'un nouveau monde. Je restais là, prostré dans la chaleur du Bengale, prisonnier des mâchoires du spectacle solaire... Hébété jusqu'au soir, jusqu'au cercle ocre de la mort inscrite dans les pins dégénérés de Cassis.

   Redescendre vers l'embrun, vers la pluie des rivages, avec des espoirs de plein midi réitérés. Ecouter ton chant, montagne, suivre ta loi inflexible, Nausicaa, à la triple roche élevée. 

   Demain, je planterai la tente à la crête du chemin de ronde. Pour une randonnée farouche sur l'immobilité du temps...

 

  * La langue de brouillard marin enveloppe de façon si rationnelle le faubourg du petit village et le théâtre de la mer que l'on ne voit plus les acteurs angéliques jouer la pièce tragique de Federico Garcia Lorca...

 

  * Mots de l'aventure. L'Argentière, Saint-Clément, Embrun, juin 92 : l'épopée du Raft. Longue descente de la Durance. Patience, esquive et endurance...

       Ne restaient plus que quelques méandres, quelques écueils, quelques trous sombres. Les corps marins, les pieds lourds et les peaux bleues de frisson et de froid, sous les falaises de Châteauroux, sous les montagnes de l'Embrunais... Nous ne rêvions plus, à l'arrivée, corps trempés, yeux mouillés, aux embruns du danger, amis à un alcool bien chambré, aux quatre coins d'une cheminée... (photo : Nadine de Brabandère)

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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