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Par leblogabonnel
Les enfants du Puig INÈS LÉRAUD © RADIO FRANCE
Au coeur du quartier gitan de Perpignan, sur la place du Puig, telle une nuée d'oiseaux, une bande d'enfants jouent et fument des cigarettes. Ils nous font partager une de leurs après-midi.
Reportage : Inès Léraud
Réalisation : Alexandra Malka
Depuis le 10 septembre, France-Culture propose une série d'émissions sur la communauté gitane du quartier Saint-Jacques de Perpignan.
Pour un auditeur qui ne connaît pas le "ghetto" de la place du Puig, les paroles des enfants interrogés par les journalistes de France-culture paraissent effarants : ils disent le non-dit, ils décrivent la vie quotidienne des familles gitanes. Un peu de provocation, sans doute, dans les propos de ces enfants "libérés", mais la vérité surtout : leurs préoccupations, ce ne sont pas l'école ou l'avenir professionnels, mais le sexe, la bouffe, la drogue, les jeux dans la rue, la musique et les réunions en famille....
Enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes ? Bien sûr, les pères sont absents. Les mères sont là, mais laxistes, sans autorité... Où sont les vrais valeurs, où la République dans ce quartier historique et marginalisé depuis des décennies..?
Pourtant pas d'hostilité quand on se promène place Cassagnes ou place du Puig. Pour prendre des photos, il faut cependant être prudent, mais les Gitans sont calmes, gentils, sauf lors de situations-limites, comme en 2005 quand :
"Les six jeunes Gitans qui ont massacré à coups de club de golf et de barre de fer la première victime, Mohamed Bey-Bachir, font partie de cette génération perdue des 14-25 ans, prisonnière des petits trafics et de l'argent facile. « Ketchup », le Gitan de 14 ans et demi qui a déclenché le drame en volant un autoradio dans la voiture de la victime, vol dont Bey-Bachir voulut se venger, déclenchant l'affrontement, avait déjà été arrêté dix-neuf fois."
Ces enfants, ces ados ne semblent pas intégrés; pourtant mairie et inspection académique ont tenté de les maintenir à l'école : au collège Jean Moulin, tout proche, par exemple, où des classes spécifiques ont été créées, les familles gitanes recevant une prime si elles renoncent à l'absentéisme de leurs enfants....
Communauté assistée, certes (on a parlé d'une prime pour obésité, il s'agit, en fait,d'une prime pour invalidité, concernant les gitans obèses : certains se goinfreraient pour grossir et toucher cette prime...), vivant d'allocations, de vols, de trafic de drogues, de commerces troubles...
On est loin de la mythologie (peuple de la fête, de la musique, de la poésie, de la liberté) célébrée par Garcia Lorca et entretenue par certains sociologues (M.Lelon).
La vérité est autre, voici une communauté rongée par le sida, le nanisme, l'obésité, les drogues dures. Depuis longtemps, le sociologue Alain Tarrius a proposé une vision objective et angoissante de ce problème, dans "Fin de siècle improbable à Perpignan" (édition Trabucaire)...
à suivre
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