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Le mouvement raëlien et son prophète - Approche sociologique complexe du charisme : Annie Cathelin - Editions L'Harmattan - Collection "Logiques Sociales" - Février 2004
Quelques temps passés en observateur, au sein du Mouvement Raëlien, groupe considéré comme une secte, si l'on s'en tient aux critères de dangerosité définis par l'État, ont permis de réfléchir aux composantes et à l'exercice du charisme de son leader Raël. Cet ancien journaliste sportif, de nationalité française, prétend avoir rencontré, par deux fois, des extraterrestres qui l'auraient choisi pour porter à l'humanité la révélation sur notre destinée : ils nous auraient créés par clonage et nous serions nous-mêmes amenés à devenir un jour des Créateurs, grâce au clonage. Ayant constitué autour de lui un groupe qui a pris, depuis vingt-cinq ans, des dimensions internationales, Raël se prétend le dernier Messie, celui qui annonce au monde, le début d'une ère nouvelle, la fin de l'ignorance et des illusions sur nos origines.
Ce livre montre comment la captation des adeptes par un leader charismatique s'exerce sur des personnes en rupture de classe, en rupture avec leurs valeurs d'appartenance, qui peuvent parfois avoir elles-mêmes d'autres valeurs à proposer. Cependant tentées par la fusion sécuritaire dans une communauté qui les isole du monde, elles étouffent « dans l'oeuf » leurs velléités de contestation. La secte reste contradictoirement, à la fois, lieu d'aveuglement et lieu de contestation potentielle et d'investissement de la religiosité. Celle-ci ne saurait être réduite entièrement à un phénomène pathologique ou à un produit de l'embrigadement idéologique, mais reste l'expression d'un drame existentiel. L'efficacité du gourou sectaire tiendrait plus à la manipulation de la religiosité sincère des adeptes qu'à celle de leur fragilité psychologique et de leur crédulité sup-posées.
Annie CATHELIN est sociologue et docteur en sociologie de l'université de Perpignan. Elle s'est spécialisée dans l'étude des croyances et des représentations sociales liées au phénomène sectaire et aux questions touchant à la santé et à la maladie. Elle vit dans les Pyrénées-Orientales.
- - - Extrait de Wikipédia : Carrière artistique et sportive
Claude Vorilhon passe son enfance à Ambert, en Auvergne, élevé par sa tante et sa grand-mère, une « ardente athée »1.
Guitariste, il se rend à Paris en 1961 pour devenir chanteur de rue. Sous le pseudonyme de Claude Celler, il a sorti plusieurs chansons en imitation de Jacques Brel en 1966, dont : Le miel et la cannelle, Madam' Pipi, Monsieur votre femme me trompe, Quand on se mariera, et Sacrée sale gueule ; en 1971 : Mon amour Patricia. Il entre chez Disc'AZ avec Lucien Morisse, où il fait six disques, dont Le Miel et la Cannelle. Cependant, en septembre 1970, son producteur se suicide et la carrière de Claude Celler, s'arrête là.
Un peu plus tard, il crée à Clermont-Ferrand une revue de sport automobile, Auto-Pop. Sa revue est un échec, après le choc pétrolier et l'interdiction des compétitions automobiles. En 1974, il abandonne sa profession de chroniqueur sportif et se consacre au mouvement qu'il vient de créer.
Claude Vorilhon a été marié trois fois, successivement à Marie-Paul Cristini, Lisa Sunagawa et Sophie de Niverville1.
Une rencontre avec des extraterrestres ?
Claude Vorilhon affirme avoir vécu deux expériences de rencontre rapprochée du troisième type avec des extraterrestres qui sont les fondements de son idéologie.
D'après sa description, le 13 décembre 1973 au soir (soit 13 jours après l'interdiction des compétitions automobiles par le gouvernement Messmer2 marquant la fin de son magazine Auto-Pop), alors qu'il se promène aux Puy de la Vache et au Puy de Lassolas, il prétend apercevoir une soucoupe volante qui atterrit devant lui. Un être extraterrestre en sort, parlant français et lui disant être venu pour le rencontrer et lui donner un message qu'il aura pour mission de répandre à travers toutes les nations.
Toujours selon lui, il reçoit alors son nom de prophète, « Raël », qui signifie « Le Messager ». Les entretiens dureront six jours, à raison d'une heure par jour et feront l'objet de son premier livre Le livre qui dit la vérité, lequel affirme que toutes les formes de vie sur Terre ont été créées par ces extra-terrestres, les Elohim, grâce à une maîtrise du génie génétique et une avance scientifique de 25 000 ans. Tous les nombreux prophètes que cette Terre a connus auraient été envoyés par les Elohim mais leurs messages incompris et déformés par les humains auraient été pervertis.
Claude Vorilhon affirme avoir reçu la mission d'informer le monde sur ses origines et celle de construire une ambassade en vue du retour des Elohim. Les extraterrestres lui donnent des explications sur certains mystères (qu'il rapportera dans son livre) en s'appuyant sur de nouvelles lectures des textes sacrés, tel que la Genèse. Il fonde alors, fin 1974, MADECH (mouvement pour l'accueil des Elohim créateurs de l'humanité) qui allait devenir le mouvement raélien3
Rael prétend rentrer de nouveau en contact avec les Elohim le 7 octobre 1975. Ces derniers l'auraient alors amené sur leur planète où il retrouve le Bouddha, Moïse, son « demi-frère » Jésus et Mahomet et reçoit de nombreux enseignements qu'il va décrire dans son second livre, Les extraterrestres m'ont emmené sur leur planète. Il affirme y avoir découvert des êtres merveilleux, harmonieux et pacifiques qui lui enseignent une philosophie fondée sur le plaisir, l'amour, la connaissance et la conscience.
Doctrine
Sa doctrine politique (« géniocratie ») veut instaurer que seules les personnes dotées d'un quotient intellectuel élevé soient en charge des fonctions dirigeantes4.
Claude Vorilhon s'attaque de façon virulente à l'Église catholique romaine. Il a lancé une campagne d'apostasie (« débaptisation ») et de « déchristianisation de l'Afrique » (campagne d'affichage et distribution de feuillets « Afrique, réveille-toi ! ») et ses militants ont lancé une campagne contre des prêtres pédophiles.
Rencontres médiatiques
En novembre 2005, Claude Vorilhon reçoit la visite de l'écrivain Michel Houellebecq, qui s'est inspiré de lui pour le personnage du gourou de son roman La Possibilité d'une île, ainsi que celle de l'humoriste et activiste politique Dieudonné M'bala M'bala. Cependant, ni l'un ni l'autre ne font partie du « mouvement raélien ».
Les procès
Depuis les années 1980, Raël et son mouvement ont intenté de très nombreux procès, généralement « en diffamation », à des personnalités ou des médias7,8,9,10,11,12,13,14. Un commentaire d’Ophélie Winter en 2004 avait été plus particulièrement médiatisé15.
Pour certains observateurs, les actions en justice initiées par Rael semblent lui servir de publicité au moins autant qu’à obtenir réparation16, comme dans l’affaire des « bébés clonés », qui s'est révélée être un canular ou un fait qui n'a pas été démontré, mais a en tous cas apporté une attention médiatique mondiale à Rael17.
La rencontre avec les extraterrestres
La « rencontre » est fréquemment considérée, par les associations ufologiques, comme une exploitation religieuse du phénomène OVNI18, par d'autres auteurs comme un plagiat d'autres récits19,20, comme un récit incohérent et probablement mensonger21,22, voire comme une histoire montée de toute pièce pour trouver le succès, selon certaines de ses anciennes connaissances23,24 ou pour sortir d'une dépression25.
Les anges de Raël
Les « anges » de Raël, sont des femmes censées être au service de Raël et des Elohim, dont le physique est « un critère important » et qui mettent « au service de leurs Créateurs et de leur Prophète leur beauté intérieure et extérieure », en « veillant sur tous les points à leur confort ». En attendant l'arrivée des Elohim, Raël étant le seul prophète, elles doivent « s'occuper de son bien-être »26.
Accusation de plagiat
Raël est accusé par un auteur anonyme d'avoir rédigé ses livres en plagiant divers ouvrages de science-fiction des années 1960 et 1970, en particulier ceux de l'auteur Jean Sendy31,32.
L'affaire Onfray
Le 4 mars 2006, Michel Onfray s’est vu attribuer par Raël le titre de prêtre honoraire du mouvement raélien, qu'il a refusé. Onfray a répondu le 16 mars par un article : « Raël, crétin sidéral, ou La mauvaise odeur des journalistes35. »
Bibliographie: