Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
Journal intime : le sexe des mots :
* C'est facile, en fin de compte, d'écrire par aphorismes; ça repose; c'est bien plus dur de s'atteler à un roman !
ITALIE
* Je redoute l'autoroute sous les Alpes, j'appréhende les tunnels de Nice à Genova : ils se suivent à un kilomètre de distance, ça n'en finit pas ! Le jour, la nuit, et toutes ces voitures qui foncent vers les vacances... Les ponts de l'autoroute enjambent mille vallées protégées dont les versants à l'adret sont creusés de serres à légumes en terrasses bâchées, qui brillent au soleil...
Gênes : la cathédrale Saint-Laurent contient, dans son trésor, la coupe sainte dans laquelle le Christ aurait bu, lors de la fameuse Cène. Le Graal de la dernière scène entre amis... Qu'a-t-il donc bu ? Du vin, vraiment..? Livourne, quatre voies gratuites jusqu'à Rome : la via Aurelia. Plages, marinas avant la ville éternelle. Hôtel Corsi, à Tarrimpietra, à vingt-cinq kilomètres de Rome
* Les gisements de marbre de Carrara sont à ciel ouvert. Très haut, dans la montagne, ces riches cavernes semblent des névés se reflétant sous la lumière. La route de Ligurie est droite, entre la mer et la chaîne des Appenins.
* A Rome, je fais le tour des chapelles, musées insoupçonnés, où sont enterrés des artistes. La descente vers le Corso est un chemin de croix; un autre vers le Styx des commerces, des touristes et des badauds... Quelques minutes au Caffé Greco si bien climatisé et tapissé d'oeuvres...Reprendre le cours de la visite, sous la chaleur, dans l'effervescence des rues; se reposer un moment : café "Americano" face au Panthéon. Colonnes d'Agrippa, moins vingt-sept et les restes d'Hadrien (plus 125). Finir au restau "routard" "La Montecarlo". On apprécie le calme du Trastevere : la foule de la fontaine de Trevi est loin; loin aussi les ruelles aux lumières tamisées, autour de la Plaza Navona à restaurants musiciens, aux vendeurs, aux peintres caricaturistes, rois de la nuit et du tourisme...
La beauté se trouve sur les façades decette ville muséale à ciel ouvert : et encore ne voit-on pas la munificence des palais : toiles, meubles, tentures, objets divers... Plaza del opulo : une place Concorde ave obélisque en plus petit et les départs du Corso et des avenues... Sculpture de Neptune, su Sphinx, des personnages figés tout autour; soudain un vivant qui fait le mort, mais il est vrai, il respire, on le voit, il perd son aura quand il ôte sa "personna"...
* La cité du Vatican est écrasée par la canicule. Je suis écrasé par les chefs-d'oeuvre de G.Bellini, L. de Vince, F. Lippi, Raphaël... La représentation du Christ, nu, avec son petit zizi, que l'artiste,ou la censure cacha, grâce à la main de la mère... Paris Bordone : "San Giorgio uccide il drago.". Caravage : Déposition de la croix. Visage noir et rides éclairées dans "La négation de Saint-Pierre" de G. de La Tour, en clair-oscur, toujours. Un peintre étonnant, ici : Dali. "Paysage angélique", 1977, don du roi Juan Carlos. Crucifixion, 1954, don, en 1973, de John Patrick Cody. A la vue de Dali, les jolies Japonaises ont comme un orgasme, plus que l'extase mystique: elles se mettent à crier, à piailler...Etonnant et déplacé dans cette cité, encore, ce gros cardinal dans un paysage vert, peint par l'ineffable Botero !
* Dans la chapelle Sixtine : dire que Raphaël fut enfermé ici pendant quatre ans, à peindre, en 1509/11 et après 1514 ! Moi, je m'enferme dans la divine chapelle et j'écris le roman de la BD qui se déroule sur les murs et le plafond... Une noix tombe du ciel de la Sixtine ou vient de la main impie d'un touriste ? Il est écrit que les visiteurs sont priés de ne pas prendre de photos, de téléphoner, de crier, de péter ni de toucher aux fresques... En vérité, cette salle bondée et sombre ressemble à une basse-cour, où chacun essaie de lire ou d'interpréter les scènes bibliques pour faire l'esthète vis à vis de sa famille ou de ses voisins ! Il y a trois niveaux d'interprétation...