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Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.

Toussaint des morts - Mots de la mort : dans mort il y a mot.

hortensia.jpg   DE LA MORT :

 

*La mort, c'est cette mouche sur un tableau de Cimabue, celle sur le crâne rangé sur une étagère, la mâchoire dans "Vanitas" de Barthel Bruyn l'aîné...

 

* Lettres de la vie et de la mort, de Novalis, à la mort de sa fiancée, Sophie, à l'âge de quinze ans. "Quel hasard céleste fut pour moi sa mort; cette mort sauve l'intégrité de son désir et purifie les contingences de la vie terrestre."

 

* Celan, dans "Fugue de mort" : "La mort est un maître."

 

 

* Images lues, photos écrites - Michel Braudeau parle de "quelque chose, qui, une fois sur la pellicule, est déjà dans le passé irrémédiable."

"Travail de deuil et de séparation qui est au coeur de la photo, sa raison d'être. Nous rappeler que que nous ne sommes plus : elle révèle sa propre nature, le refoulé de la mort."

 

"L'irregardable, ce sont les cadavres à la mort d'Andres Serrano, ou la femme nue très âgée de Donigan Cumming...

 

* Strindberg : La danse de mort.

 

* Les revenants : étude sur les morts et les vivants dans la société médiévale Le Monde du 17.6.1994)

 

* Cyrano de Bergerac, qui recevra une poutre sur la tête : "Mourir n'est rien, c'est achever de naître."

"Une heure après la mort, notre âme évanouie sera ce qu'elle était une heure avant la vie."

 

O connaît son histoire de nez. Et Balzac ? "Prenez garde à mon nez; mon nez, c'est un monde !"

 

* R. Pomeau, sur Voltaire : "Il ne saurait mieux prouver et se prouver qu'il est vivant qu'en mourant de temps en temps."

Voltaire, justement : "La vie n'est que de l'ennui ou de la crème fouettée."

 

   * "...le cimetière, trois siècles de morts, il prend à lui seul la moitié du village..." - "Partout, les morts sont plus nombreux que les vivants : à quelle heure exacte est-ce arrivé.." Marguerite Duras (Emily L. éditions de Minuit, page 30)

 

   * Le cercueil vide de Dante.

 

   * Léopardi, mort sur les pentes du Vésuve...

 

   * "Sombre amant de la mort, pauvre Léo." Musset, 1842.

 

   * La mort soupçonnée de Venise.

 

   * Pour Madame de Staël, les gondoles sont aussi bien des berceaux que des cercueils...

 

   * Théophile adore les statues : pour lui, elles associent luxe, mort et beauté.

 

   * Jean-Marie Gleize, le  poète, annonce la mort de la poésie, après Adorno ("Nul poème n'est possible après Auschwitz"et d'autres... tel Paul Celan, se réfugiant dans un hermétisme désespéré, poésie laissant parler le désastre, oeuvre hantée par le génocide et la mort. Aporie de l'art après la Shoah). 

   Non ! la poésie vit sous différentes formes, ou genres divers : pub, chanson, video... même dans la prose du fait divers ! Et ses manifestations font reculer la mort.

 

   * De Mayra Montero : Une nuit avec toi, danse cubaine, boléro, histoire de passion et de mort.

 

   * Le dernier jour de la jeunesse, d'A. Delfini : le livre décrit les premières et les dernières heures de deux amants qui ne se diront jamais qu'ils s'aiment, qui connaîtront la mort avant d'avoir prononcé le mot "amour".

 

   * L'âme accepte la mort dans les Cantates de Bach. Joie, paix sereine dans la célébration du lundi de Pâques. Chaleur de la musique es hautbois, pizzicati des cordes, mélodie du choral, refrains de la flûte traversière, toute cette harmonie fait tinter le glas pour entourer la mort tranquille annoncée...

 

   * René de Ceccaty, écrivant sur Antonio Tabucchi, décrit Requiem, "errance dans une ville structurée comme un rêve : de jardin public en cimetière...c'est aussi un livre de recettes : la nourriture est très étroitement liée à la mort. Les funérailles ont toujours été le prétexte d'un banquet..."

 

   * J'ai peur de m'asseoir et d'écrire : dans cette accalmie du corps et de l'esprit, le passé revient et le futur de la mort approche. J'ai peur des mots du désastre dans ce siècle catastrophique...

 

   * J'aime bien écrire et travailler le soir, vite et à fond, quand j'ai perdu ma journée au soleil, à flâner dans la lumière, à rêvasser, à voir passer le jour. La vie passer...

 

   * Lire Xavier Villaunutia : Nostalgie de la mort (poèmes traduit du mexicain, J.Corti, 1991).

 

   * Jean Grenier, dans Sagesse de Lourmarin, hommage à Camus, aux "nuits chaudes sur les terrasses d'Alger, le sirocco qui desséchait les lèvres comme un désir..."

   "...Tout concourt à la gloire de l'homme. A sa gloire et à sa perte. S'il a un tel prix, c'est qu'il a pour décor de ses actions, plus loin que le paysage, la mort."

 

   * De motui nihil nisi bene.

 

   * Le Cimetière marin, de Paul Valéry, a été calculé pour satisfaire à des conditions de plénitude.

 

J.P.Bonnel

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