photo du 19 mars 2014 devant le mur des disparus, centre national de documentation des Français d'Algérie. (présents : B.Lafontaine, R.Grau, J.M.Pujol, MM.Zidani et Parra, Olivier Amiel...)
Evénement en contradiction avec ce qu'a toujours déclaré M.Pujol : ne pas commémorer le 19 mars, qui, pour lui, est une honte pour la France, qui a laissé commettre des crimes en Algérie, l'armée française demeurant l'arme au pied. En effet, la guerre d'Algérie ne s'achève pas le 19 mars, mais jusqu'en 1964, des citoyens algériens, harkis, arabes ou français d'Algérie mourront : il faut reconnaître les tortures et crimes du FLN, mais aussi les tortures et les crimes de l'OAS; or, le maire de Perpignan semble surtout rendre hommage aux victimes du FLN ce manque d'objectivité m'a toujours choqué...
C'est pourquoi, lors du 1er débat sur la culture (organisé par Michel Pinell-, salle des libertés), j'ai été le 1er à prendre la parole et à m'interroger sur l'identité de Perpignan : "Perpignan la Pied-Noire"..???
Des applaudissements et des réactions révoltées...
A la fin du débat, je suis accosté par Suzy Simon-Nicaise, conseillère municipale et directrice du "musée de l'Algérie"; elle me dit que j'ai tort et qu'on va tout m'expliquer; elle m'invite au centre de doc et on prend mes coordonnées...
3 ou 4 mois se passent et rien, pas de RV, pas d'invitation...
Je fais alors le 1er pas: je me rends au couvent Ste-Claire, parle avec la documentaliste (très sympa, d'ailleurs) et note mes coordonnées dans un cahier: on me contactera...
3 mois encore sans nouvelles...Pour la journée du patrimoine, je me décide et vais voir le mur des disparus et visiter le musée : je ne remarque pas de documents qui célèbre ouvertement l'Algérie française et dans la vitrine consacrée à Camus, je ne vois pas l'extrait du roman "La Peste", coupé de son contexte et utilisé pour récupérer l'écrivain (vois le livre de Benjamin Stora : Camus brûlant).
Je croise Mme S.-Nicaise mais je ne lui parle pas car elle est occupée par de nombreux visiteurs..
Mais pas de nouvelles...Ce musée (en éternelle rénovation, je passe devant tous les jours, semble fermé..?)
M.le Maire ne répond pas ? Y a-t-il un pilote ?
Nous prépare-t-on un musée plus objectif, plus scientifique, ouvert à toutes les guerres, tous les exils (Républicains espagnols...) comme au MUME de La Jonquera... On veut bien le croire...mais on se méfie, en ces temps de promesses électorales...
** historique de l'affaire du "Centre nationale de documentation des Français d'Algérie"
(né du "Cercle algérianiste" et futur musée de l'exil à Perpignan..?)
Le Centre de documentation fait suite à la “stèle de l’OAS” érigée en 2003 au cimetière du Haut-Vernet et dont ils demandent le déménagement dans un lieu privé, et au “mur des Disparus” inauguré en 2007.
Après plusieurs années de polémiques, un Centre de documentation des Français d’Algérie (CDFA), a été inauguré le 29 janvier 2012, dans l’ancien couvent Ste Claire à Perpignan.
Alors que le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, lui-même pied-noir, avait annoncé son intention de « dépolitiser » l’inauguration, celle-ci s’est déroulée en présence de Gérard Longuet, ministre de la Défense, pendant le congrès annuel du Cercle algérianiste [2]. Un congrès au cours duquel Thierry Rolando, président national du Cercle algérianiste avait insisté sur « l’éternel besoin de reconnaissance du drame que nous avons vécu, de la mémoire de ceux que nous avons laissés de l’autre côté de la Méditerranée » [3].
« Nous ne remettons pas en cause la création d’un centre d’information, à condition qu’il porte sur l’histoire franco-algérienne, que ce soit un lieu de mémoire partagée et qu’il soit piloté par un comité scientifique constitué d’historiens. Comme cela avait été promis par Jean-Paul Alduy, clament d’une même voix les membres du collectif. Mais confier ce centre de documentation au seul Cercle algérianiste, c’est scandaleux. Car cela représente une subvention de 1,8 M€ au bénéfice d’une association ! Peut-être les habitants de Perpignan pourraient contester l’utilisation de ces fonds publics à des fins partisanes… » [4]
source : ligue des droits de l'Homme - http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5133
Notes :
[1] Contact : ldh66@ldh-france.org – Site internet : http://www.ldh-france.org/section/p....
[2] Au cours de l’après-midi du même jour, Marine Le Pen avait organisé un grand meeting à Perpignan...
[3] « Pieds-noirs : "L’éternel besoin de reconnaissance" », L’indépendant du 29 janvier 2012.
[4] « Deux visions de l’histoire franco-algérienne, un seul musée », L’indépendant du 24 janvier 2012.
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* Musées et mémoriaux comme le Mur des disparus sont les champs de bataille de cette guerre des mémoires.
Selon Jean-Marc Pujol maire de Perpignan, les pieds noirs ont été les premières victimes du FLN. Lui-même pied noir, il est l’homme politique qui a encouragé la construction du Centre et a rassemblé pour sa construction environ 2,5 millions de dollars de fonds publics, à savoir l’État et sa propre municipalité.
« Il a fallu cinquante ans pour que le pays reconnaisse sa responsabilité dans ce qui est arrivé aux Juifs pendant la deuxième guerre mondiale », dit M. Pujol, en faisant allusion à la demande de pardon pour le rôle de la France dans la déportation des Juifs, formulée pour la première fois par un président français, Jacques Chirac, en 1995. « Nous pensons qu’un jour nous aurons à prendre nos responsabilités pour ce qui est arrivé aux pieds noirs. »
Ce point de vue, qui oublie les Algériens victimes des pieds noirs, va de pair avec une vision « heureuse » de la vie quotidienne, paisible et bien intégrée, en Algérie avant la guerre. Elle ne correspond pas à la réalité ; le vote d’un Européen valait ceux de dix musulmans, 14 % seulement des enfants musulmans étaient scolarisés, et les revenus des musulmans étaient cinq fois moindres que ceux des Européens.
Jeudi 26 avril 2012
Perpignan, capitale des nostalgiques de l’Algérie française, par Roger Hillel *** Un article de Médiapart *** Le quotidien algérien Expression donne son point de vue
http://www.anpnpa.org/?p=754
Inauguration du centre de documentation
des français d’Algérie.
Dimanche 29 janvier 2012, au Palais des Congrès devant une foule de pieds noirs venus de toute la France, le président du Cercle algérianiste, du maire de la ville et du ministre de Nicolas Sarkozy ont à l’unisson vanté les bienfaits de la colonisation.
En cette journée de dimanche 29 janvier 2012, la pluie, le froid, et le vent se sont abattus sur Perpignan ainsi que le méritait l’affligeante inauguration du Centre de documentation des français d’Algérie. Affligeant les discours que devaient prononcer d’abord Thierry Rolando président national du Cercle algérianiste, une association qui regroupe des milliers de pieds noirs perdus dans la nostalgie de l’Algérie d’avant l’indépendance, puis Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan et enfin Gérard Longuet, ministre d’Etat. Un personnage à qui colle toujours à la peau son passé de fondateur en 1963 du mouvement d’extrême-droite, Occident. Ce passé, il l’a habilement exhibé après s’être fait huer pour avoir cité le nom du général de Gaulle. Et puis, pour retourner, non sans succès, son auditoire en sa faveur, il a fustigé les «adeptes de la repentance», et flatté «cette formidable entreprise de la présence française en Algérie». Puis, pour ne pas être en reste, il a achevé son discours en entonnant le chant des africains, suivi par une salle exaltée et rugissante et conclu l’inauguration par : «vive le souvenir de la France en Algérie». Ce slogan faisait écho à celui de Thierry Rolando qui avait terminé sa harangue par ce cri: «que vive l’Algérie qui fut la notre, l’Algérie Française». Il faut dire que ces deux personnages s’apprécient. Le premier n’avait-il pas la veille, au congrès national du Cercle algérianiste, salué «le parcours politique particulier» du second, ajoutant à son endroit pour s’en féliciter, qu’il avait été «le leader du mouvement Occident». Encadré par ces deux allocutions, celle du maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol se voulait larmoyante et pateline. Histoire de prouver son ouverture d’esprit, il avait parsemé son propos des mots : «Amour, vérité, justice, mémoire». Des mots sirupeux qui ne sauraient estomper son hommage au commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, l’un des fondateurs de l’OAS, fait Grand’Croix de la Légion d’honneur, le 28 novembre 2011, par le Président de la République. Jean-Marc Pujol est familier des coups bas sachant se faire ovationner en s’insurgeant contre «ces falsificateurs de l’Histoire, ceux qui ont voulu faire croire aux lendemains qui chantent en fournissant le goulag en URSS». C’est sous de tels auspices qu’a été conçu le Centre de documentation des français Algérie désigné dans le message de Nicolas Sarkozy lu par Gérard Longuet comme «le musée consacré au souvenir des français d’Algérie». On ne saurait mieux définir ce Centre qui ouvre ses portes dans un haut-lieu historique de la ville, le Couvent Sainte-Claire, qui fit office de prison jusque en 1989. Tout un symbole : une ancienne prison pour emprisonner l’Histoire.
Photo LDH Toulon
«Morceaux de choix» du discours de Jean-Marc Pujol
«L’amour de notre pays perdu, de nos familles dispersées, les français d’Algérie l’ont peu à peu construit en métropole. Je dis métropole parce que je sais que pour beaucoup d’entre vous le mot France a été synonyme d’abandon, d’incompréhension, de trahison et d’injustice. La France qui nous abandonné c’est celle qui a ordonné aux soldats de ne pas sortir des casernes le 5 juillet 1962 à Oran quand les massacres commençaient, c’est celle du froid calcul politique toutes tendances confondus. Mais, n’oublions surtout pas qu’au même moment des officiers français désobéissaient pour sauver les pauvres vies emportées par la monstruosité politique (il s’agit des officiers qui créèrent l’OAS. NDLR) le temps est venu de sortir des lectures biaisées d’idéologues au service d’une cause dépassée qui travestissent la vérité pour se donner bonne conscience… déjà lorsque nous avons érigé le mur des disparus nous avons dû faire face à des campagnes de désinformation et de calomnies des falsificateurs de l’Histoire» .
A l’appel du collectif «pour une histoire franco-algérienne non falsifiée», quatre-vingt personnes se sont retrouvées place Cassanyes pour protester contre l’inauguration du Centre de documentation des français d’Algérie
Le collectif «pour une histoire franco-algérienne non falsifiée» ne voulait pas laisser sans riposte l’inauguration du Centre de documentation des français d’Algérie. Un «musée» qui mérite plutôt l’appellation de centre «de dévotion de la France en Algérie» tant sa présentation des 132 années de présence française en Algérie est conçue comme une apologie de «l’oeuvre française en Algérie». A l’heure où le ministre Longuet faisait son apparition dans le Palais des congrès, à l’instant même où il était ovationné par une salle comble de nostalgéristes debout et trépignants, quatre-vingt militants bravant le froid étaient rassemblés à quelques encablures pour sauver la face de la ville de Perpignan qui se flatte d’accueillir un centre de documentation à vocation nationale et qui n’est en fait, après la stèle OAS et le mur des disparus, que la 3ème pièce d’une lamentable opération de réhabilitation du colonialisme français pilotée par la mairie et le Cercle algérianiste.
Les militants, après avoir inauguré une «place des victimes du colonialisme», puis expliqué aux passants le sens de leur initiative, devaient lancer des slogans on ne peut plus explicites :
Non ! Pas d’argent public pour les nostalgiques de l’Algérie Française.
Non au Centre de documentation des français d’Algérie.
Oui pour une histoire franco -algérienne non falsifiée.
Oui pour la vérité sur les crimes du colonialisme, halte au racisme et à la xénophobie.
Roger Hillel
Un article de Médiapart
http://blogs.mediapart.fr/blog/banyuls/260112/contre-le-retour-des-bienfaits-de-la-colonisation
Contre le retour des "bienfaits de la colonisation"
Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée à Perpignan
Notre collectif constitué de vingt organisations associatives, syndicales et politiques organise ce rassemblement pour protester contre la création dans le couvent Sainte-Claire du centre de documentation des français d'Algérie. La mairie de Perpignan en a confié la conception et la gestion au « Cercle algérianiste », une association de nostalgiques de l’Algérie française qui n’a aucune légitimité pour représenter l’ensemble des Français d’Algérie. Il a été inauguré le dimanche 29 janvier 2012 en présence des représentants de l'Etat et de la mairie. Une inauguration à laquelle l’extrême-droite xénophobe et raciste a participé.
Outre la création de ce centre, financé pour plus de 2 millions d'euros avec des crédits de la ville et de l'Etat, la mairie a accepté et favorisé en 2003 l'érection dans le cimetière nord d’une stèle dédiée à l’OAS, puis en 2007 l'édification derrière le couvent Sainte-Claire du « mur des disparus » qui ignore bien des personnes, françaises et algériennes, disparues en Algérie entre 1954 et 1964.
Le collectif entend ainsi protester contre les tentatives des nostalgiques de l’Algérie française de réhabiliter l’idée coloniale et œuvrer à l’écriture d’une histoire franco-algérienne qui ne soit pas falsifiée.
NON ! Pas d'argent public pour les nostalgiques de l'Algérie Française.
NON au Centre de documentation des français d'Algérie.
OUI pour une histoire franco-algérienne non falsifiée.
OUI pour la vérité sur les crimes du colonialisme, halte au racisme et à la xénophobie.
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Cliquez sur le lien ci-dessous pour prendre connaissance d'un article du quotidien algérien "Expression"
http://dandelotmije.over-blog.com/article-le-maire-qui-a-trompe-nos-elus-un-article-du-quotidien-algerien-expression-a-propos-du-centre-de-do-97777834.html
(blog de Michel Dandelot - le blog des anciens combattants d'Afrique du Nord)