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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 00:55

bonnel-juin-1371.JPG                                                    (C) BEN - photos de Jean-Pierre Bonnel -                                     

bonnel-juin-1373.JPG   "demolish serious culture"

bonnel-juin-1374.JPG  La cabane de BEN au musée d'art moderne de Nice.

 

*** Je fais mon Ben (JPB) :

"Vous prendrez un peu de confiture ou un peu de culture..?"

La culture est partout, mais il y a plusieurs cultures, plusieurs niveaux : entre la pétanque et la philosophie de Kant, tout un abîme !"

"Culture d'un individu : à la fois ses connaissances et sa tournure d'esprit, son éducation, son itinéraire...Culture est alors proche de civilisation."

 

----

 

* Il s'agit d'un ensemble lié de manières de penser, de 

sentir et d'agir plus ou moins formalisées 

qui, étant apprises et partagées par une 

pluralité de personnes, servent, d'une ma- 

nière à la fois objective et symbolique, à 

constituer ces personnes en une collectivi- 

té particulière et distincte. 

En second lieu, ces manières de pen- 

ser, de sentir et d'agir peuvent être «plus ou 

moins formalisées»; elle sont très formali- 

sées dans un code de lois, dans des formules 

rituelles, des cérémonies, un protocole, des 

connaissances scientifiques, la technologie, 

 

 

* La culture apparaît comme l'univers 

mental, moral et symbolique, commun à 

une pluralité de personnes, grâce auquel 

et à travers lequel ces personnes peuvent 

communiquer entre elles, se reconnaissent 

des liens, des attaches, des intérêts com- 

muns, des divergences et des oppositions, 

se sentent enfin, chacun individuellement 

et tous collectivement, membres d'une 

même entité qui les dépasse et qu'on ap- 

pelle un groupe, une association, une col- 

lectivité, une société. 

 

La culture est lensemble

 

de la production,

de la diffusion

et de la consommation

des produits de lesprit créateur humain dans le domaine des arts et des  

connaissances.

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 15:46

Archives-Walter-Benjamin.jpg Walter Benjamin - Ecrit par Le Site Catalan Rubrique Conférence

 

Hommage au philosophe Walter Benjamin pour l'anniversaire de sa mort avec Jean-Pierre Bonnel et Hanna Fiedrich

7116e6fef06c749c1e4909087a212287_L.jpg

 

Vendredi 27 septembre 2013 à 20h30 à Elne

 

Un hommage au philosophe pour l'anniversaire de sa mort, aura lieu le vendredi 27 septembre 2013 à 20h30 à la salle Roger Grau dans l'ancien archevêché. 

Au programme de cette soirée, une lecture d'extraits du livre de Jean-Pierre Bonnel « L'ultime chemin de Walter Benjamin », mise en scène par l'actrice Hanna Fiedrich. 

 

Un spectacle hommage offert par les Amis d'Illibéris.

 

Participation aux frais à partir de 2 euros et comme à l'accoutumée, boisson conviviale offerte après la discussion. 

 

Jean-Pierre Bonnel : 

Walter Benjamin est le philosophe juif allemand qui, avec l'avènement du fascisme hitlérien, dut quitter son pays et passer la plus grande partie de sa vie en exil. A Paris, d'abord, où il est aidé par l'écrivain Georges Bataille et le philosophe Adorno; à Marseille, ensuite, où il essaie, en vain, de s'embarquer pour l'Amérique, en compagnie de nombreux artistes et intellectuels juifs; il tentera de fuir, à pied, par l'Espagne et le Portugal, mais la police espagnole le refoule: Benjamin se suicide dans une auberge de Port-Bou, le 26 septembre 1940. Ce livre essaie de retracer les trois derniers jours de la vie du philosophe, depuis Marseille jusqu'à Port-Bou, en passant par Banyuls et la frontière, matérialisée par la Pyrénées. Ce texte veut jouer le rôle de ce manuscrit perdu à jamais: imaginer que l'écrivain a retranscrit là ses derniers instants, où se mêlent l'espérance et le désespoir. 

(livre en vente et dédicace lors de la soirée: 12 euros)

 

 

Mise en scène de Hanna Fiedrich, actrice

Après bien des expériences autour du monde, elle rencontre Arnaud Rykner et va jouer au Théâtre National à Toulouse dans une de ces mises en scène « Les Aveugles » d'après l'oeuvre de Maeterlinck

Arnaud Rykner fut l'assistant et le dramaturge de Claude Régy contribuant au renouvellement du jeu de l'acteur et de l'esthétique du théâtre contemporain. 

Hanna interprétera aussi au Théâtre national de Toulouse « Excédent de poids. », de Werner Schwab, mis en scène par Michel Mathieu ; la pièce sera encensée par la presse. 

A Paris, elle se perfectionnera au théâtre du Soleil avec Ariane Mnouchkine. A cette époque, l'actrice navigue entre Toulouse et l'Allemagne ; elle a des rôles au cinéma, à la télévision. 

A Berlin, ville en pleine mutation depuis la réunification de l'Allemagne, cité de l'art Underground, elle joue dans quelques mises en scène ultra moderne de théâtre...

Installée en Catalogne, elle écrit et interprète sa première œuvre en Français : « Sous le soleil de Frieda » pièce humoristique, originale : un essai transformé. 

(représentations au Théâtre du Réflexe, de la Rencontre...) 

 

Lectures d'extraits du livre de J.P.bonnel (Cap Béar éditions) avec André Roger

psentation par Jean-Pierre Bonnel

Mise en scène par l'actrice Hanna Fiedrich

 

Entrée libre - Participation libre (2 euros...)

Boissons conviviales après les lectures et la discussion

Contact : J.P.Bonnel 06.31.69.09.32 - Jean-pierre.bonnel@orange.fr

 

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 10:47

JPB-au-col-de-Rumpissa.jpg J.-Pierre Bonnel au col de Rumpissa (à la frontière- chemin W.Benjamin, Banyuls/Port-Bou) - photo de Pascal Yvernault.

 

 

 

* Jeudi 26 : Articles de  Jean Iglesis                                                


Correspondant du Petit Journal 

jean.iglesis@wanadoo.fr"jean.iglesis@wanadoo.fr

 

Petit Journal – Edition du jeudi 26 septembre 2013 - Semaine du jeudi 26 septembre 

au mercredi 2 octobre 2013

 

 

Vendredi 27 septembre, soirée hommage à Walter Benjamin......................................( 1 texte ).. page 5

 

Elne: A la Tour des 4 Vents, le verre connaît un nouveau souffle (1 texte + 1 photo couleurs)...........................page 15

 

Dans les fibres du bois, l'histoire humaine témoigne à «La Petite Voile» (1 texte + 1 photo couleurs).....page 15.

 

*** Vendredi 27 à Elne : soirée d'hommage 

logoreduit02.jpg

  • Elne : soirée Walter Benjamin

Par Sebastià Vilanou i Poncet 

 

Walter-Banjamin-150x150.jpg

Un hommage au philosophe pour l’anniversaire de sa mort, aura lieu le vendredi 27 septembre 2013 à 20h30 à la salle Roger Grau dans l’ancien archevêché. Au programme de cette soirée, une lecture d’extraits du livre de Jean-Pierre Bonnel « L’ultime chemin de Walter Benjamin », mise en scène par l’actrice Hanna Fiedrich. Un spectacle hommage offert par les Amis d’Illibéris. Participation aux frais à partir de 2 euros et comme à l’accoutumée, boisson conviviale offerte après la discussion. Renseignements au 06 31 69 09 32.

Jean-Pierre Bonnel : Walter Benjamin est le philosophe juif allemand qui, avec l’avènement du fascisme hitlérien, dut quitter son pays et passer la plus grande partie de sa vie en exil. A Paris, d’abord, où il est aidé par l’écrivain Georges Bataille et le philosophe Adorno; à Marseille, ensuite, où il essaie, en vain, de s’embarquer pour l’Amérique, en compagnie de nombreux artistes et intellectuels juifs; il tentera de fuir, à pied, par l’Espagne et le Portugal, mais la police espagnole le refoule: Benjamin se suicide dans une auberge de Port-Bou, le 26 septembre 1940. Ce livre essaie de retracer les trois derniers jours de la vie du philosophe, depuis Marseille jusqu’à Port-Bou, en passant par Banyuls et la frontière, matérialisée par la Pyrénées. Ce texte veut jouer le rôle de ce manuscrit perdu à jamais: imaginer que l’écrivain a retranscrit là ses derniers instants, où se mêlent l’espérance et le désespoir.

 

 

*** Samedi 28, à La Jonquera :

 

28-exil.jpg Lectures de "Enfance berlinoise" en catalan, au musée de l'exil de La Jonquera (MUME) le samedi 28 septembre à 11 heures. Entrée libre. (traduction de Anna Soler Horta)

 

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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 21:01

 

vitre.JPG (photo Jean-Pierre Bonnel) Hommage de Karavan "Passages" au cimetière de Port-Bou.

 

* Hommage à W. Benjamin : du 26 au 29 - randonnée le dimanche 29 : 

 

Ens plau dadjuntar-vos el programa del Simposi Internacional “Images in Walter Benjamin’s and W.G. Sebald’s Writings, que tindrà lloc entre el 26 i el 29 de setembre a Girona, la Jonquera i Portbou. Lorganització del simposi és a càrrec de la Càtedra Walter Benjamin, Memòria i Exili de la Universitat de Girona de la qual en formen part el Consorci del Museu Memorial de lExili i lAjuntament de Portbou- i del Zentrum für Literatur und Kulturforschung Berlin (Centre de Recerca Literària i Cultural de Berlin).

 

La celebració del simposi internacional coincideix amb el 73è aniversari de la mort de Walter Benjamin a Portbou.

 

Al costat de les conferències i debats, i també dins el marc del simposi,  el Museu Memorial de lExili (MUME) de la Jonquera inaugurarà el 28 de setembre a les 11.00 h lexposició  “Fragments. A partir dEls emigrats de W.G. Sebald”, projecte dAnna Soler Horta que va rebre lajut a la creativitat artística dins la primera edició de caràcter biennal del Premi Internacional Memorial Walter Benjamin, 2012-2013 (PIMWB). Ai mateix, durant lacte dinauguració es donarà a conèixer el veredicte de la modalitat reconeixement a un treball assagístic inèdit, corresponent també a la primera edició del PIMWB.

 

Alhora, el simposi inclourà lhomenatge a Walter Benjamin que es fa cada any al cementiri de Portbou i la realització, també anual, de la ruta a peu de Banyuls a Portbou en record de les persones que fugien del nazisme durant la Segona Guerra Mundial.

 

Per assistir al Simposi Internacional Images in Walter Benjamins and W.G. Sebalds Writings  és necessari inscriures a: cwb@udg.edu

Per participar a la ruta a peu Banyuls-Portbou cal apuntar-se a lOficina de Turisme Portbou abans del 25 de setembre de 2013. Tel: (0034) 972 125 161

 

Canvis de darrera hora en el programa del Simposi Internacional:

L’actriu Mar Ulldemolins substituirà l’actriu Silvia Bel en la lectura de fragments del llibre Infància a Berlin de Walter Benjamin

A la ruta a peu Banyuls-Portbou hi participarà el músic i compositor Marc Egea en comptes d’alumnes de l’Escola de Música de Torroella de Montgrí

 

Properament soferiran informacions més detallades de les activitats.

 

Chères amies et chers amis,

 

Nous avons le plaisir de vous envoyer le programme du symposium international « Images in Walter Benjamin’s and W. G. Sebald’s Writing», qui aura lieu du 26 au 29 septembre à Girona, La Jonquera et Portbou. Le symposium est organisé par la Chaire Walter Benjamin, Memòria i Exili de lUniversitat de Girona – dont font partie le Consortium du Musée Mémorial de lExil et la Mairie de Portbou  et le Zentrum für Literatur und Kulturforschung Berlin (Centre de Recherche littéraire et culturelle de Berlin).

 

Lorganisation du symposium international coïncide avec le 73e anniversaire de la mort de Walter Benjamin à Portbou.

 

Outre les conférences et les débats, et dans le cadre du symposium, le Musée Mémorial de lExil (MUME) de La Jonquera inaugurera le 28 septembre à 11 h 00 lexposition « Fragments. À partir de Els emigrats de W. G. Sebald », un projet dAnna Soler Horta qui a reçu laide à la créativité artistique lors de la première édition, à caractère biennal, du Prix international Mémorial Walter Benjamin 2012 - 2013 (PIMWB). Lors du vernissage, on dévoilera le verdict de la modalité « reconnaissance dun travail dessai inédit », qui correspond aussi à la première édition du PIMWB.

 

Le symposium comprendra également lhommage à Walter Benjamin que lon réalise chaque année au cimetière de Portbou et la randonnée, annuelle elle aussi, de Banyuls jusquà Portbou en souvenir des personnes qui fuyaient le nazisme au cours de la seconde Guerre mondiale.

 

Pour assister au symposium international « Images in Walter Benjamins and W. G. Sebalds Writings », veuillez vous inscrire à : cwb@udg.edu.

Pour participer à la randonnée Banyuls – Portbou, veuillez vous inscrire au Bureau du Tourisme de Portbou avant le 25 septembre 2013. Tél. : (+34) 972 125 161.

    • ** POLAR le jeudi 26 : Dans le cadre du mois à la découverte de Barcelona

      Rencontre avec Jacques Lavergne

      pour son dernier roman publié aux éditions Mare Nostrum

      Le Jeudi 26 Septembre à partir de 18h00 Librairie Torcatis

      "Barcelone aller simple"

      Après avoir évolué dans les milieux du trafic des oeuvres d'art dans un précédent polar,

      Jacques Lavergne aborde dans celui-ci le thème de la disparition brutale et inexpliquée

      d'un être cher. Il a aussi souhaité placer l'essentiel de l'action dans une métropole qu'il

      apprécie et qu'il connait bien, une ville connue pour son climat, sa gastronomie, sa jeunesse,

      son dynamisme et sa culture, et qui, à elle seul, est aussi un des acteurs à part entière de ce livre :

      Barcelone.

      En partenariat avec la cave La Rourède à Fourques représentée par Josiane et Jean Luc Pujol.

      Nos rencontres sur www.librairietorcatis.com

    • **26 septembre 2013

Amapola

Olivier Sebban

Date de parution 10/01/2008

Cadre rouge

384 pages - 21.50 € 

 

Espagne, 1936. À la veille de la guerre civile, Féli, le narrateur, s’engage dans l’armée régulière. Issu d’une famille de juifs marranes installée près de Tolède, le jeune homme est hanté par le suicide de son grand-père, un propriétaire terrien dont les oliveraies ont fait faillite. Croyant laver la honte familiale en se mettant au service de son pays, Féli ne tarde pas à se rendre compte qu’il est en réalité passé dans « le camp de la réaction et de l’aigreur ». La guerre éclate tandis qu’il termine ses classes à l’Alcázar. Il participe, du côté des défenseurs, au siège de la forteresse tolédane.

Son destin bascule lorsque le commandant de la garnison lui confie une lettre d’appel à l’aide à porter au général Franco : hors de l’Alcázar, Féli est aussitôt fait prisonnier par les républicains. Manquant d’être fusillé, il parvient à gagner leur confiance et se range à leurs côtés. Commence alors une vie de périls et d’errance dans un pays à feu et à sang, jusqu’à Madrid. Blessé, Féli y rencontre une jeune infirmière, Amapola. Ensemble, ils décident alors de fuir le cauchemar dans lequel la guerre les a plongés.

 

Olivier Sebban a 36 ans. Servi par un lyrisme puissant et un grand sens du picaresque, Amapola est son premier roman.

Le Jour de votre Nom

Olivier Sebban

Date de parution 20/08/2009

Cadre rouge

408 pages - 21.50 € 

 

Hiver 1939. Contraint à l'exil suite à un guet-apens tendu par son beau-père, Alvaro Diaz quitte l'Espagne fasciste pour la France, laissant derrière lui son épouse et ses deux enfants. Il emporte avec lui un carnet écrit par sa soeur Esther, où il apprend que son père, mort au début de la guerre d’Espagne en héros, a vécu sous un faux nom et l'a transmis à ses descendants. Hanté par cette révélation, Alvaro traverse à pied les Pyrénées, seul, sans vivres ni argent. Malade et épuisé, il est arrêté à la frontière française et interné au camp de concentration de Gurs. Il y passe dix mois dans des conditions effroyables, sous la coupe du lieutenant Davers et du sadique Buisart, l’un des dirigeants du camp. Gurs, c’est aussi le lieu des révélations tragiques : Alvaro y retrouve Paco, un ami qui lui apprend la mort de son fils Victor. Avec Paco et un autre détenu, Alvaro parvient finalement à s'évader. Tous trois sont recueillis près de Toulouse par un prêtre qui leur propose de rejoindre un réseau de résistance. Alvaro aide ainsi des groupes d'enfants juifs à passer en Espagne sous de fausses identités. Sabotages, guérilla contre l'occupant... il est à la fois témoin et acteur d'opérations héroïques et de plus en plus désespérées.

A travers l'odyssée tragique d’Alvaro Diaz, l'auteur excelle à nous montrer des scènes fortes, qui témoignent d'une maîtrise et d'un sens du romanesque impressionnants. La trame historique, riche et passionnante, ouvre aussi à une réflexion très personnelle sur la trahison, l'exil et le secret.

 

Roi mon père

Olivier Sebban

Date de parution 07/02/2013

Cadre rouge

176 pages - 17.00 € 

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Un père de famille, universitaire, dont l'ex-femme ne respecte pas le droit de garde de ses deux fils, décide de les enlever. Tous trois s'exilent au coeur d'une région montagneuse et reculée, dans une bergerie désaffectée que le père a acquise auprès d'un vieil homme sous une fausse identité. Leur vie s'organise autour de tâches rudes, essentielles à leur survie. Les premières neiges et l'isolement sapent peu à peu le lien qui les unit. Malgré l'amour du père pour ses fils, malgré son rêve obstiné et fou de régénération dans la pureté des hauteurs, le manque maternel s'installe. Le père a bien rencontré une femme à qui il a acheté des chevaux et qui est devenue sa maîtresse, mais celle-ci s'est éprise de lui et représente une menace. Après avoir passé l'hiver de justesse, il n'aura qu'une obsession : mettre ses enfants à l'abri de toute présence féminine, au-delà de la frontière et de leur pays natal.

Récit d'un amour infernal, d'une peur, et d'une rédemption impossible, ce roman est aussi une aventure métaphysique, l'odyssée d'un désastre où la nature détruit l'oeuvre, renvoie froidement l'homme à sa juste mesure.


  • Au centre espagnol : 16h Rencontre avec Olivier Sebban autour de ses ouvrages consacrés à l’Espagne « Amapola » « le Jour de votre nom » et présentation de son dernier livre « Roi mon Père » (Seuil). Dédicace à partir de 17h30 en collaboration avec la Librairie Torcatis.
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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:34

photos 0695  J.P.Bonnel : Port-Bou et Cap de Creus.

 

 * Hommage à WB 1 : demain mercredi 25 septembre, rando de Banyuls à Port-Bou - RV à 7h30 devant la mairie de Banyuls, sinon départ de Puig del Mas (parking avant le torrent) - Pique-nique au col (de Rumpissa) - repas à Port-Bou et visite du cimetière.

 

    ** Contact JPBonnel : 06 31 69 09 32 -  carte : voir numéro spécial de "Pyrénées Magazine", été 2013 (tracé et reportage de P.Teisseire-Dufour avec J.P.Bonnel).

 


 

* W.Benjamin est-il un philosophe ?

 

Très peu d'oeuvres de l'auteur des "Passages" peuvent être qualifiées de philosophiques, à part la thèse initiale qui fut très mal reçue par l'université et à part sa dernière oeuvre, inachevée sue "Le concept d'Histoire"; il s'agit là sans aucun doute d'un des plus beaux textes philosophiques du XX° siècle.  Le marxisme hétérodoxe de ces Thèses et l'écriture poétique, fulgurante et polysémique font de cette courte réflexion une oeuvre originale, unique...

 

Cependant WB n'est pas philosophe au sens de créateur d'un "système" (ni Camus, par exemple, ni Onfray, ni les "nouveaux philosophes", style BHL, A.Glucksmann... Sartre, peut-être avec l'existentialisme...)

WB est un intellectuel, un penseur d'avant-garde qui s'est intéressé aux nouveaux médias (cinéma, photographie, messages urbains): on le redécouvre car il est moderne, ses thèmes (l'aura de l'oeuvre d'art...) sont actuels. 

Mais ce n'est pas un philosophe, lui-même détestant, comme Goethe, la philosophie, qu'il a pourtant bien étudiée !

 

Si nous considérons ses sujets d'étude, il est question de langage, d'Histoire, de traduction, surtout de littérature (Proust, Kafka...); Hanna Arendt le qualifiait "d'homme de lettres"; lui-même voulait devenir le plus grand critique littéraire d'Allemagne; son oeuvre littéraire est sans doute plus importante que son oeuvre philosophique, mais il faut considérer les "Thèses sur l'Histoire" à part car monumentales par la vision du futur, le regard vers le passé, la volonté de ne pas croire au progrès qui broie les foules et les anonymes.

 

WB un philosophe, non, mais un anonyme, que l'on découvre, mais dont la mort est une énigme et sa tombe un signe faux et virtuel... Il n'aimait pas les étiquettes, on ne peut le classer, le cataloguer : WB est irrécupérable. Proche des communistes, puis contre le communisme orthodoxe, marxiste mais mystique et romantique, fortement marqué par la théologie et le messianisme juif, WB est divers, insaisissable...

 

C'est le penseur de l'utopie, le défenseur d'une Histoire vue du point de vue des vaincus, des sans-grades : une conception à rebrousse-poil. C'est ça, WB est notre poil à gratter, notre penseur anticonformiste qui ne sera jamais du côté des maîtres et des puissants !

 

C'est le penseur qui tente d'apporter l'espoir d'une civilisation humaine délivrée de la haine, de l'horreur, des guerres. Mais le char triomphal du progrès et l'ambition des politiciens et l'affairisme des financiers et marchands de canons nous condamnent à la mort et à l'extermination des faibles...

Walter-Benjamin--JPBonnel.jpg

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 19:55

 

Ceci-n-est-pas-une--jpg (photo Jean-Pierre Bonnel)

 

             La poésie : un combat de chaque jour contre les discriminations…

 

«Je ne pense peut-être pas comme vous; néanmoins je ferai tout ce qu’il est en mon pouvoir pour que vous puissiez vous exprimer…»

Voltaire

 

 

La liberté

L’exclu

Le tour d’écrou

Le fou

L’étoile jaune

A un anti-fumeurs

Le nain

Sept  poèmes de Jean Iglesis

 

 

La liberté

 

On m'a baptisé 

Sans me demander mon avis.

On m'a mis à l'école

Sans me demander mon avis.

On m'a appris à utiliser l'argent

Sans me demander mon avis.

On m'a obligé à servir l'armée

Sans me demander mon avis.

On m'a obligé à travailler

Sans me demander mon avis.

Alors aujourd'hui, je souris 

Quand on vient enfin me demander mon avis

Sur la liberté.

 

 

L’exclu

 

Comme je n’avais plus de famille

On m’a oublié de la C.A.F.

 

Comme je n’avais plus de travail

On m’a oublié de la Sécu

 

Comme je n’avais plus de toit

On m’a oublié de l’Office d’H.L.M.

 

Et comme je n’avais plus aucune dignité

On a oublié de m’aimer.

 

 

 

Le tour d’écrou

 

Si tu fais un nouvel effort,

Nous arriverons à bon port.

Il nous faut construire demain

Du labeur même de tes mains.

 

Si tu fais un nouvel effort,

Crois-nous, tu n’auras pas eu tort

De chercher au fond de ta poche

La clé d’un avenir si proche.

 

Si tu fais un nouvel effort,

Ton nom luira en lettres d’or

Au monument des pas-grand-chose

Tombés pour quelque juste cause,

Mais dont on est sûr qu’ils sont morts

D’avoir fait un dernier effort.

 

 

 

 

 

Le fou 

 

Il disait

Que la haine survient toujours après l'amour

Et que ces sentiments changent selon les jours

Et que l'on croit aimer ce qu'on ne peut avoir

Et qu'on a mal au cœur quand on est seul le soir.

Mais nous, on savait bien qu'il ne pouvait penser

Et on disait partout qu'il était insensé.

 

Il chantait

Que la vie est emplie d'innombrables mensonges,

Que la vie ne pourrait après tout qu'être un songe,

Que les hommes ne pensent qu'à se déchirer,

Qu'il n'y a rien de bon enfin à en tirer.

Mais nous, on savait bien qu'il chantait des sornettes

Et hurlions sur les toits qu'il était malhonnête.

 

Il rêvait

A des mondes emplis de sincère amitié,

A des matins plus purs que des rêves d'enfant,

A des hommes loyaux et riches de pitié,

A des îles peuplées de mondes innocents.

Mais nous, on savait bien qu'il rêvait au néant

Et on allait partout en le calomniant.

 

Et, un jour,

Il a dit que le mal ne venait que de l'homme,

Que les chemins ne mènent pas toujours à Rome.

Alors on eut envie de l'entendre se taire ;

On le fit interner dans un lointain asile

Car nous, on savait bien qu'il dérangeait la ville

Et il est maintenant heureux dessous la terre.

 

 

L’étoile jaune

 

Elle dit la haine et la peur,

La shoah d’un peuple qui meurt

Et que le destin abandonne.

Elle le dit mieux que personne,

L’étoile jaune.

 

Elle sait la honte et la faim,

La souffrance de jours sans pain,

La gravité du glas qui sonne.

Elle le sait mieux que personne,

L’étoile jaune.

 

Elle a des reflets au matin

Qui raniment les cœurs éteints

Et ressuscitent les automnes.

Elle revit mieux que personne,

L’étoile jaune.

 

Elle se souvient des ghettos,

De la folie des longs couteaux,

Des libertés qu’on emprisonne

Et s’en souvient mieux que personne,

L’étoile jaune.

 

Et face au ciel qui ne luit plus,

Elle brille pour les exclus,

Au mépris du canon qui tonne.

Elle brille mieux que personne,

L’étoile jaune.

 

 

 

A un anti-fumeurs

 

A ton arrestation

Les flics t'ont passé tabac.

Avant ton exécution

On t'a offert

La dernière cigarette du condamné.

Après que tu as eu cassé ta pipe  

On a inscrit

Sur ta tombe

"Tu n'es que cendres. "

Alors je me dis

Que tu dois fulminer,

Toi qui, durant toute ta vie,

Avais ardemment lutté

Contre le tabagisme.

 

 

 

 

 

Le nain

 

Au square

Quand la petite vieille

Emmitouflée dans sa robe noire

A crié aux pigeons :

"Petits !... Petits !... "

Le nain

Qui se promenait

Sans penser à mal

S'est retourné

Et l'a regardée

D'une étrange façon.

 

Au cinéma

Quand la vendeuse de billets

Emprisonnée dans sa cage de verre

S'est exclamée :

"J'entends des voix !... "

Le nain

Qui demandait un balcon

Sans penser à mal

S'est reculé pour être vu

Et a payé sa place

D'une étrange façon.

 

Sur la route

Quand le conducteur du trente tonnes

Ereinté par le trajet

A hurlé :

"Je fonce !... "

Le nain

Qui empruntait le passage protégé

Sans penser à mal

A voulu échapper au monstre mécanique

Mais s'est fait écraser

D'une étrange façon.

 

Et au cimetière

Quand le fossoyeur

Etonné par la dimension du cercueil

S'est écrié :

"Tout le monde devrait être de cette taille !... "

Le nain

Qui visitait le paradis

Sans penser à mal

A levé la tête

Et s'est mis à sourire

A la façon d'un homme heureux. 

 

Jean Iglesis

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 22:59

 

Sylvain-Magny-et-Veronique-Carvalho--atelier--La-Tour-des-.JPG photo de Jean Iglésis : Sylvain Magny et Véronique Carvalho, atelier «La Tour des 4 Vents»

 

 

Elne   A la Tour des 4 Vents, le verre connaît un nouveau souffle... 

 

Nul besoin de Rose des Vents pour parvenir à «la Tour des 4 Vents», un atelier singulier et intime dans lequel Sylvain Magny et Véronique Carvalho travaillent le verre, et ce au souffle-même de leur passion commune.

 

Installés depuis 12 ans déjà à la Ville Haute d'Elne, ces deux artistes – qui ne manquent pas d'inspiration - réalisent des créations de pièces en verre soufflé à la canne, ainsi que d'autres, aussi brillantes, en verre ou en métal .

Les œuvres que proposent au public Sylvain et Véronique sont des plus éclectiques: luminaires, objets de décoration pour la table et pour la maison, bijoux... Des créations tout à fait uniques qui allient l'art, l'esthétique et l'utilitaire,  à l'aune d'une savante alchimie.

 

Que l'on soit néophyte ou quelque peu éclairé, les pièces réalisées dans une humilité et dans un savoir-faire qui font honneur  à ce sympathique et jeune couple, constituent des bris de cosmos chus de leur imaginaire, qui envahissent le ciel de notre quotidien...

 

«L'art souffle vers le verre...le verre souffle vers l'art...» un chiasme qui résume assez bien la démarche de la Tour des 4 Vents...

 

A la découverte de cet atelier, naît et grandit la passion que l'on éprouve face à ce qui est beau...Au souffle éthéré du hasard, le verre devient soudain limpide et cristallin... Dans son silence éloquent, ses éclats, ses chatoiements (et ses bris parfois ) n'ont de cesse de parler à notre âme et à nos cœurs...

 

La Tour des 4 Vents – 1 Rue du Couvent – 66200 Elne (parking Sant Jordi, à côté de l'Office du Tourisme) – Tel: 04 68 22 85 79 –

 e-mail  "mailto:magny.sylvain@free.fr"magny.sylvain@free.fr – site web :  "http://www.magny.eu/"www.magny.eu

 

Ouvert du lundi au samedi – de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 19 h

 

 

Jean Iglesis

 

 

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 10:42

 

 images-copie-26.jpeg  (C) Modest CUIXART.

 


Au restaurant Can Tomàs de Cantallops : peinture et gastronomie

 

 

Teresa Carbonell a obtenu le premier prix de cuisine, à Can L'augustia, à la Jonquera, en 1989. On lui avait déjà rendu hommage en 1977 avec le Prix pour sa trajectoire dans l'hôtellerie...

 

Je regarde les photos de Modest Cuixart placés sur les murs de la salle à manger. Je ne les connaissais pas. Nostalgie : les bons souvenirs de Palafrugell...

 

Ces cadres émouvants et l'ambiance familiale vont convient à la carte locale qui suggère du chevreau, du sanglier en pot au feu, des viandes à la braise...Le vin du pays a été mis en bouteille dans la cave d'Espolla.

 

Miquel Cardoner Vinas est l'ancêtre créateur du restau "Can Tomàs" de Cantallops (Alt Emporda); il a acquis cette maison le 4 juin 1890 pour trois cents duros d'argent...

 

Il est arrivé, portant l'argent dans une bourse, à travers les montagnes de l'Albera, en compagnie d'un homme de confiance.

L'acte de vente sera conclu au mas "Dels Silers", près de Cadaquès.

 

Peu de temps après le père Cardoner va ouvrir son commerce; puis son fils, secondé par son épouse Francesca Carbonell, prend la relève : ils tiendront ce restaurant toute leur vie durant. Ils étaient connus sous les noms de "Le Xeis" et "La Xeixa"...

 

Actuellement, c'est Thérèse, la nièce, qui, avec la famille "es fa carrer". Oui, le fait courir avec talent...

 

* Après avoir visité La Jonquera, ses alcools, ses tabacs, son église, son musée de l'exil (MUME) et ses troubles "paradis", sortez du village, sortez des hypermarchés et prenez, à gauche, la route départementale 601, qui mène à cantallops (7 km environ à partir de la zone commerciale)...

 

 

 

 

 

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CONFERÉNCE « Esthétique de la menace » par Pierre Louis Faloci

Vendredi 20 Septembre 2013 à 19h30
au Centre dArt Contemporain Àcentmètresducentredumonde

Pierre-Louis Faloci travaille et enseigne à Paris. Sa pratique professionnelle et son enseignement tendent vers un seul but : considérer l'architecture et le paysage comme une globalité.

Il développe ce sujet dans un cours théorique à l'Ecole d'Architecture de Paris Belleville appelé «Esthétique de la Menace ».

Ce cours porte sur un inventaire exhaustif de la question de la menace à la fois dans lHistoire et dans le monde contemporain.

Ce thème implique pour lui une nouvelle manière de travailler larchitecture, le paysage et lurbanisme. Il développera, à travers des exemples contemporains, des projets récents ou en cours, ses convictions théoriques. Sappuyant sur le cinéma, lart contemporain et la notion dhistoire sourde des lieux, il explicitera sa manière daborder les projets.

Parmi les projets seront présentés les 20 ans daventure architecturale et paysagère au MontBeuvray (Equerre dargent), larticulation du palais de Justice dAvesnes-sur-Helpe avec une fortification de Vauban, la transformation du musée de Rochefort et du Musée Rodin, la transformation du site du Struthof. Il nous parlera également de projets en cours tels que laménagement urbain du centre ville de Briançon, laménagement du site archéologique de Mariana en Corse et le projet de mutation au môle 1 de Dunkerque de la Halle auxSucres en un pôle urbain regroupant musée du développement durable, learning center, centre durbanisme et archives de la ville et enfin le Musée de la Grande Guerre de Souchez, près de Lens, dont le chantier démarre en fin dannée.

Son attitude est assez marginale dans un monde oùlarchitecture emblématique triomphe plus que jamais. Il pose la question de la « cause » de ce métier et de son véritable rôle théorique et social.

NOTA : Pierre-Louis Faloci a reçu lEquerre dargent pour le Centre Européen dArchéologie du Mont Beuvray, la médaille dargent de lAcadémie dArchitecture et a été nominé trois fois au prix Mies Van der Rohe (grand prix européen de larchitecture)Plusieurs livres sont en préparation sur son cours théorique et lensemble de son travail à ce jour.

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Vendredi 20 Septembre 2013 à 19h30
au Centre dArt Contemporain Àcentmètresducentredumonde

Entrée libre

> à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3, avenue de Grande Bretagne 66000 Perpignan
tél.: 04 68 34 14 35

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 10:18
images-copie-25.jpeg   François Dumont


 

   Le jeune pianiste nous a fait l'honneur de venir à Elne, en juillet dernier, pour participer au festival de piano "Fortissimo" : un beau succès ! Puis F. Dumont est venu partager un verre après le spectacle : gentillesse et naturel de la part de ce virtuose qui a l'avenir devant lui ! 

 

Il vient d'enregistrer, avec le perfectionnisme qui le caractérise, l'opus complet pour piano de Ravel. Il s'explique lui-même : Ravel et l'interprétation...

 

Il apllique l'exigence du maître à la lettre "jouer, sans interpréter !"; on a pu reprocher à F. Dumont de se montrer trop respectueux (lire l'article dans Télérama du 28.08.2013, page 52 : "manque encore un zeste d'insolence.")... Le talent et le travail sont là; plus tard, bientôt sans doute, le recul, l'ironie, l'insolence ... (JPB)


 

François Dumont joue Ravel chez Piano Classics
François Dumont présente l'intégrale de la musique pour piano de Maurice Ravel, chez Piano Classics ! Un répertoire emblématique interprété de main de maître par l'un des meilleurs pianistes français actuels.


Ravel fascine par sa capacité peu commune à manier avec aisance différents idiomes musicaux, différents langages, différentes formes, tout en gardant pour chacun d'eux une signature sonore bien à lui.

Ainsi, dans « Le Tombeau de Couperin», la concentration de l'écriture pianistique sur une tessiture réduite du clavier, l'utilisation intensive d'ornements, l'économie de la forme et la référence explicite aux danses anciennes de la Suite Française sont autant d’éléments qui, réunis, distillent la saveur particulière de ce magnifique hommage aux grands clavecinistes français des XVIIe et XVIIIe siècles.

Il est par ailleurs difficile de croire qu'il s'agit du même compositeur qui écrit «Gaspard de la nuit ». De par sa virtuosité et sa volonté de repousser toujours plus loin les limites de la technique pianistique, ce cycle est directement influencé par l'écriture lisztienne. De fait, cette influence de Liszt se poursuit dans des pièces comme « Ondine », « Jeux d'eau » ou « Une barque sur l'océan », où Ravel développe le style inventé par Liszt dans « Les jeux d'eau de la villa d'Este», dans lequel les sonorités du piano semblent se métamorphoser en substance aquatique, avec ses incessants miroitements et ses infinis changements de couleurs.

Dans les « Miroirs », Ravel offre une utilisation des résonances (notamment dans les mouvements lents, « Oiseaux tristes »et « La vallée des cloches ») - comparable à la palette d'un peintre impressionniste. Ceci contraste fortement au sein du même recueil, avec les sonorités sèches de guitare et de castagnettes utilisées dans l'Alborada del Gracioso, une pièce authentiquement espagnole, avec ses imitations folkloriques et le « Cante jondo » de la partie centrale...

De même, les « Valses nobles et sentimentales», dont le titre est une allusion directe aux « Valses nobles» et « Valses sentimentales »de Schubert, illustrent la richesse de l’œuvre de Ravel de par leur écriture dans un style « de Salon »- mais ô combien raffiné est cet hommage ironique de Ravel à Vienne!

Ce qui fascine chez Ravel est la parfaite adéquation entre l'essence (ce qui est dit) et les moyens d’écriture utilisés pour le dire. En effet, Ravel brille aussi bien dans l'art d'écrire des Valses viennoises que des Suites Françaises, des fantasmagories lisztiennes, des rythmes folkloriques espagnols, des aquarelles aquatiques, des pantomimes de salon, des prières hébraïques, des fantaisies orientales ou du Jazz.

Quelle maîtrise de la composition, quelle richesse d'imagination! Aucun autre compositeur n'a été capable de parler autant de langues de manière si convaincante.

Pourtant, la vraie nature de Ravel semble se situer ailleurs. Son lyrisme secret nous touche d'une manière unique. Le fait que tant de personnes écoutent encore le « Boléro» dans le monde entier dénote une forte puissance d'attraction, un magnétisme inconnu, un étrange pouvoir de séduction intrinsèques à sa musique.
Au delà du masque de ces harmonies somptueuses, on devine la voix personnelle de Ravel, que je trouve bouleversante en son émouvante simplicité. Ses confessions les plus intimes sont dissimulées derrière une éblouissante profusion de détails, une incroyable richesse d'invention, un art hautement sophistiqué.

L'énigme de Ravel est loin d'être résolue. Ses contradictions sont multiples : il était lui-même un pianiste relativement limité, mais aucun autre compositeur n'a réussi à faire sonner l'instrument de manière aussi colorée et variée, avec son insolente virtuosité et son pianisme raffiné à l'extrême.
Il avait une aversion pour la froideur et la sécheresse des techniciens parfaits, des virtuoses vides de sens. Néanmoins, il déclara ne pas vouloir être « interprété » mais seulement « joué », souhaitant éviter tous les excès des « interprètes ». Cependant, si les tempi très rapides de Marguerite Long dans son Concerto en sol ne le perturbaient pas, car « avec [elle] on était sûr d'entendre toutes les notes » , de nombreuses biographies relatent pourtant ce fameux incident avec Toscanini, qui avait osé diriger le Boléro dans un tempo trop rapide.

La musique de Ravel peut être qualifiée sans aucun doute de « musique française », figurant probablement parmi les œuvres artistiques les plus originales, les plus typiques et les plus représentatives que la France ait produites. 
La structure chez Ravel est toujours clairement dessinée, concise et précise et utilise souvent de nombreuses formes anciennes (Sonatine, Menuet, Fugue, Prélude etc). Cependant, l'audace des harmonies, certaines textures étonnantes, son imagination fantastique sont tout sauf «classiques». 

Il fut un moderniste, un innovateur, revêtu d'un habit classique des plus élégants.

Au regard de ces contradictions, Ravel semble atteindre un délicat équilibre, un savant dosage entre cœur et raison. Sa musique parle aux sens aussi bien qu'à l'esprit, à l'intelligence tout autant qu'à l'intuition. Cela explique en partie pourquoi ses œuvres ne semblent jamais vieillir : elles gardent cette éternelle jeunesse, cette fraîcheur qui a le pouvoir de toujours nous surprendre et nous emmener dans des régions inconnues et féeriques.
La complexité de Ravel ne saurait être qualifiée de purement intellectuelle, sèche ou prétentieuse. Il s'agit plutôt d'une élégance de l'âme, une noblesse de sentiments, une secrète sensibilité que Ravel distille dans l'alchimie de ses harmonies. Sa musique respire l'innocence de l'enfance, elle contient une part indescriptible de magie. La constante référence à un passé révolu (dans le « Tombeau de Couperin » bien sûr, mais aussi dans de nombreuses autres pièces dont le nom est une danse ancienne) dénote une certaine nostalgie, un sentiment de douce amertume qui au détour d'une phrase vous saisit le cœur, par surprise. Ravel nous conte la faille de l'humain, la fragilité et l'innocence du paradis perdu de l'enfance. A ce titre, « L’enfant et les sortilèges » (son unique contribution à l'opéra) semble être une clef pour comprendre son œuvre toute entière. Chez Ravel, pas de débordement d’émotions : c'est souvent ce qui n'est pas dit mais seulement suggéré, implicite, qui est le plus fort et parfois le plus troublant.

La vie de Ravel s'est terminée en tragédie et je ressens ce sentiment tragique dans sa musique. Il ne s'agit nullement d'une tragédie grecque ou beethovénienne, mais plutôt du sentiment de la solitude humaine, son désespoir et son impuissance face à l'inexorable destin.
A mes yeux, même ses œuvres les plus brillantes et les plus populaires (je pense au Boléro ou à l'Alborada del Gracioso) comportent une facette tragique, ans parler du sombre « Concerto pour la main gauche » ou de « La Valse », œuvre quasi autodestructrice.

Un orchestrateur de génie, un esthète aux milles couleurs, tel était Ravel.
Il a transcrit pour orchestre un grand nombre de ses œuvres pour piano de manière souvent spectaculaire, même si, à mon sens, la version originale reste plus convaincante et personnelle.

La beauté de son message, les subtils parfums de l'essence ravélienne stimulent notre imaginaire.
Le rêve de sa musique inspire l'auditeur vers toujours plus de curiosité, de culture et de sensibilité.

(c) François Dumont
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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 09:20

debat-dfmmes-collioure.jpg   bat "féministe" lors du festival du livre de Collioure (août 2013) : à droite, deux des sociologues auteures du rapport sur la prostitution à la frontière des 2 Catalognes ("Du visible à l'invisible", Balzac éditeur, 2003)

 

 ---

 

On peut vouloir l'occulter, instaurer l'omerta, la mettre dans des hôtels claquemurés et des chambres closes, la prostitution est éternelle, indéracinable. ..

 

Comme la guerre, hélas, elle est un besoin, une passion du mâle; et les femmes, féministes ou pas ne peuvent l'interdire ou la supprimer... Pourquoi ?

 

   D'abord, de façon simpliste et évidente parce qu'il y a, à toutes les époques, des femmes qui se prostituent : par obligation (gagner de l'argent), facilité (ça rapporte plus que de faire des ménages), ou plaisir (rarement) !

 

Surtout, il persiste, le commerce des  corps parce que tous les hommes n'ont pas l'aisance ou le physique pour séduire; le laid, le handicapé, l'introverti, ont recours à la liberté de l'échange monnayé...

 

Si 12 à 18 % des hommes (enquête récente) ont recours à la prostitution, par internet de plus en plus, c'est pour assouvir des fantasmes, réaliser des pratiques impossibles dans le couple, connaître des femmes nouvelles, hors-normes, belles, inatteignables dans le quotidien, trouver variété et diversité dans les pratiques sexuelles, fréquenter une femme qui ne vous juge pas, ouverte à toutes les lubbies corporelles, sans tabou... La prostitution est souvent un défouloir, une solution pour éviter un trop grand nombre de viols et de violences (même si la violence est omnipsente à l'encontre d'un corps acheté !).

 

Ces hommes ne sont pas tous des monstres ou des malades : la majorité d'entre eux condamnent le proxénétisme, la traite des êtres humains.

 

La prostitution leur paraît nécessaire, indéracinable; c'est pourquoi la pénalisation leur semble injuste, ridicule : un autre façon pour l'Etat de vous prendre de l'argent...

 

Quant à la morale, condamnons d'abord les va-t-en guerre, les marchands d'armes, les politiciens qui trahissent la démocratie, etc...la liste est longue ! Hélas, encore une foi !

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