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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 14:19

 

Frisco...

san.jpeg    Voilà pour ce jour glorieux !

 

    Et puis, voici la nuit, loin des fugitives étoiles de Las Vegas, comme assez souvent, nous dormons à la belle étoile du bus, afin de gagner du temps et d'économiser une nuit d'hôtel... Ainsi, pour atteindre la destination prochaine, un long ruban de bitume sera parcouru dans le silence de la nuit et des immensités de l'Ouest : il faut dormir avant d'arriver à une des plus originales attractions naturelles, le grand Canyon du Colorado !!! Nous allons descendre vers le fleuve verdâtre et effectuer une rando immémorielle : à ne même pas penser au retour et à la montée sous la chaleur : la beauté vous donne des ailes...

 

     San Francisco ! Je dois relire les livres de la Beat generation : On the road. Enfin, nous voici en Californie ! On the road again ? Non, on va louer une petite voiture pour parcourir cet espace immense. Et c'est moi qui dois parler au téléphone pour réserver un engin : je n'y comprends rien, à cet accent à la gomme ! Pourtant, ça y est, c'est fait, après un dialogue chaotique et surréaliste  : j'ai réussi !

 

         La Californifiction faute de Californication... A califourchon dans la fraîcheur retrouvée et une vie un peu plus calme; en tout cas plus détendue et "cool" que sur la côte Est. Fraîcheur car le vent du grand large et le courant froid du Pacifique se font sentir. Et comment ! En effet, BRR, en arrivant la veille, en débarquant, éreintés, visqueux, moites et anesthésiés, du cher Greyhound, fidèle lévrier... On a été happés par un froid cinglant, ceinturé par les brumes qui cachaient le haut des buildings et par un brouillard -nuages ou pollutions ?- qui pesait sur la ville et noyait le célèbre Golden Gate, pont suspendu entre mers et ciels... On se serait cru, c'est incroyable et râlant, pour un dix août, en plein hiver ! Quelle déception, quand on espère trouver la tiédeur d'un éden, après la chaleur plombée des grandes plaines centrales et des déserts mauves de la Sierra Nevada...

 

       Mais -autre méchante surprise- la difficulté de trouver un hôtel car, en plus de l'heure -il est vingt heures -, c'était la grève (bien choisie, la sécheresse du mot "strike", dont la sonorité évoque des coups de triques et les esprits frondeurs, les fers de lance de la révolte !) générale des employés des gros -et grands!- hôtels du centre-ville. Les ouvriers tournaient devant les portes des établissements, en chantant et en brandissant des pancartes de fortune, sur lesquelles étaient inscrites   les six (les si) fameuses lettres : "Strike". Il s'agissait d'un "spectacle" un peu folklorique, bon enfant, presque fleur bleue, à des milliers de kilomètres de distance de nos dures et massives grèves françaises... Oui, une sorte de show, mais ...dans le froid !

 

          On a tout de même réussi à trouver où se "nocher" : dans un énorme "bloc" tenu par une famille hindoue. Au huitième étage, auquel il faut accéder au moyen d'un minable petit ascenseur qui donne des frayeurs abyssales...

 

          Donc, nous voilà sous les toits de Frisco; nous sommes sur les ailes californiennes, dans un quartier artiste, "Sutter street", rue des galeries de peinture, des expositions où les Dali, Picasso et Chagall ont l'honneur des larges vitrines. En plein centre. C'est tranquille, pourtant Les maisons sont cossues, les gens sont bien habillés, les voitures sont-le plus simplement du monde- américaines ! Mais où se trouve donc le Frisco des Marginaux et des Homos..? Où le paradis des révolutions sociales et des avant-gardes artistiques..? C'est bien propret et bourgeois par ici...

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 11:52

st.jpeg

 

    Etonnant : quand je publie des reportages sérieux (comme mon voyage aux USA), l'impact est limité, l'audience en baisse, mes lecteurs (c'est vous !) me délaissent... Mais quand j'aborde une polémique (Gino Giner, le musée raciste de Perpignan, le pôle culturel et muséal aux mains des gauchistes dans la cité catalane...), alors c'est l'affluence des grands jours. Je vous croyais peu sensibles au voyeurisme, à la chicane, au fait divers, mais vous êtes séduits par ce qui sort de la morosité quotidienne.... Donc, j'ai compris, aujourd'hui, j'enlève le bas !!! Etonnant, non..? (mais vous allez être décus...)

 

 

y.jpeg Paysage de Yellowstone

 

 

 

 

   C'est reposant, magnifique ! Les Américains peuvent être les plus grands écologistes comme les plus grands prédateurs. C'est peut-être parce que des lieux culturels ou historiques (une mémoire, une archéologie, des strates de civilisations lointaines...) leur font défaut qu'ils aménagent avec tant d'amour des parcs nationaux et préservent les espaces naturels. Pour contrebalancer le modernisme, le gigantisme des villes, aussi. Pour tenter de se refaire un passé, comme d'autres essaient de se refaire une virginité, l'Amérique yankee reconstitue des villages indiens : tel celui du XIXème siècle, de Tuzigot, près d'Oak Creek Canyon, ou les villes de l'époque de la ruée vers l'or, baptisées aujourd'hui "villes fantômes"... En définitive, rien que des musées, presque, où les Américains protègent (c'est bien !) ce qu'ils ont pillé (c'est mal !) et font semblant de ressusciter les peuples exterminés (c'est pire !).

   Et les survivants des Indiens peuvent  être visités dans leurs réserves-ghettos, musées vivants...

 

Mes impressions immédiates : fatigue et sommeil ! Nous ne dormons plus, nous somnolons dans la maison provisoire des bus ventrus, chameaux infatigables du désert de l'Ouest yanki... Qu'est-ce qu'un lit ? J'en ai perdu le souvenir... Envoyez-moi un dessin, merci ! De plus, à cause du vent du Pacifique, j'ai attrapé encore un rhume, ce qui contribue à l'ensuquement généralisé ! Vivement la Lorraine et à son climat de congélateur de cervelles... A part ces cogitations, il faut dire que nous trouvons les Amerloques assez distants et, en outre, ne saisissant pas tout à fait l'intonation de leur accent, accentuation à rallonges de mâcheurs de chewingommes, nous ne nous risquons pas à des contacts prolongés et approfondis...

 

   Un "bello", un renseignement, mais la discussion avec les Français en vadrouille est plus courante. Ah! Le plaisir d'entendre l'accent pointu de la tour Eiffel et la langue de Molière ! Cependant, jusqu'à présent, aucun de ces nomades ne nous a paru digne d'entamer des relations suivies. Mon compagnon de route, lui, est encore supportable, mais il faut que je ménage sa susceptibilité car c'est lui qui porte, le plus souvent, le pesant sac-à-dos...

 

  Demain, les grands déserts, la vallée de la mort, les squelettes antiques -ou plus jeunes !-, qui décorent les sables rouges, les vastes paysages fantastiques de l'Ouest américain !

 

  Je récapitule car je me perds dans les distances : ce n'est pas un pays, ce sont des Etats, c'est un espace, d'abord ! Après Toronto, Chicago, puis, après un "voyagenbus" de trente-six heures (et des poussières...de piste !), Salt Lake City, oasis perdue dans le désert blanc. Ensuite, ce fut le parc naturel de Yellowstone, où naissent les plus hautes sources chaudes verticales du monde : lieu très touristique, mais reposant, tout de même, par rapport aux immenses villes angoissantes.

 

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 11:44

toronto.jpeg Toronto

 

 

 

  Toujours près des lacs, près du Michigan, mais à Chicago, où nous sommes arrivés, à minuit, (à l'heure du crime, dans la ville du vice et de la maffia !), sous la pluie, dans un quartier lugubre et désert. Le premier hôtel a fait l'affaire, même si, pour une nuit qui s'annonçait courte, c'était un peu cher... Chicago, le jour, n'a rien de l'image détestable dont on l'affuble en général; c'est même une ville agréable ! Nous visitons l'immense musée des Sciences et de la Technique, puis nous montons sur la plus haute tour du monde (Sears, 442 mètres, cent-sept étages), avant de nous plonger dans les eaux claires du lac. 

 

  Dans une rue du centre-ville, une manifestation, un attroupement, plutôt, de Noirs autour d'un intellectuel muni d'un mégaphone. Deux flics - des Noirs !- s'avancent et tentent de disperser la foule : en vain ! Alors, ils notent l'identité du "meneur" sur un calepin et repartent, l'air penaud, sous les huées.

   Autre formidable "happening" : des chanteurs et des orchestres pop, près de la plage, et d'interminables files de jeunes et d'adolescents s'y rendent. 

 

   Le lendemain, nous reprenons notre fidèle "lévrier" pour la cité du lac salé (et puant, paraît-il), où nous arriverons dans... deux jours, sans escale, si ce n'est quelques arrêts pipi-coca-bière-caca-big mac, ou autre, d'une demi heure ou d'une heure... Deux mille kilomètres dans cette carlingue, qui commence à être pas mal sale et à sentir d'un peu partout... et surtout, de l'arrière-train ! 

 

   Ainsi, après les grandes plaines de céréales et d'herbages, à la limite des Rocheuses, voici Salt Lake City. C'est une ville horizontale : pas de buildings, mais la tranquillité, la propreté, une ambiance bourgeoise et religieuse. La présence de Mormons se fait sentir en tous lieux. Nous visitons l'unique centre d'intérêt : la cathédrale des Mormons et les multiples "dépendances de cette secte qui a réussi à convertir un million de personnes... Mais pas nos ! Nous avons eu droit à un cours pénible sur Jésus Christ et le prophète Smith... Nous avons dû "bader" devant de vastes fresques à la guimauve, dans le style "réalisme socialiste", mais les personnages, bien sûr, ne sont pas tout à fait les mêmes...

 

Vite, quitter S.L.C... Sans avoir vu le fameux lac, mais personne (bus, agence, ou en faisant de l'auto-stop) n'a voulu nous y emmener ! Nous partons alors pour Yellowstone, vers le plus grand parc naturel des Etats-Unis, aux paysages préservés et stupéfiants ! Huit heures d'autobus, mais j'ai déniché un Proust qui comblera bien l'ennui, à moins qu'il ne l'exaspère...

 

   A Desmoines, un bon wamaha café. Un steak à Cheyenne. Un milkshake à Rock Springs. Hier, c'était une truite à huit heures du matin à Salt... Mais non, tout ça, c'est du flashback ! Plutôt, nous avons pris un expresso à Pocatello, une glace à Butte et une voiture de location à Yellowstone. Sources chaudes, lacs de montagne, pins, caribous, cerfs, ours, écureuils et, of course, des dizaines de geysers ! Attendre une heure pour fixer pendant une minute le plus "fidèle" : le "Faithfull geyser" !!!

 

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 11:39

 

 

  li.jpegLa Liberté nous est montée à la tête !!!  

  (merci pour le commentaire de Pascal Y. : il devrait publier ses carnets américains !)

 

 USA 2 


 

  Eté à l'heure Picasso : une rétrospective géante est organisée au MOMA, où sont exposés, non seulement les tableaux sur Guernica et Les demoiselles d'Avignon, mais encore les mille faits et gestes de l'artiste, dessins, sculptures, aquarelles... Une vitrine montre l'artiste face à un modèle nu, traduit en cubes sur la toile. Et dans Greenwich Village, l'omniprésente statue gigantesque de Pablo trône...

 

  Impossible de rencontrer l'exotisme à Manhattan : rien qu'un théâtre de carton pâte inanimé. Exception : on peut trouver le vertige à Harlem et une longue interrogation à Central Parc, en essayant de comprendre les règles d'une partie de baseball qui se déroule sur une immense pelouse... L'exotisme fugace peut vous serrer la main dans les quatre rues du quartier chinois ou sur les terrasses calmes des cafés du quartier italien;

 

   Rien que des voitures et des gratte-ciel ! Avec le recul, on peut se rendre compte du "néant" newyorkais - à part Broadway, yes! - quand on compare cette vie banalisée avec l'agitation des plages de Los Angeles : Santa Monica, Pacific Palissades, Long Beach, et avec l'animation de Hollywood, de Disneyland ou de Marineland... Surtout, avec la fébrile modernité de Venice : concours de skate, paddle tennis, jogging, lutte et haltérophilie sur la plage, pétitions pour la libéralisation de la drogue, couples divers, transistors énormes collés aux oreilles et qui crachent la musique la musique la plus "dure", tonnes de glaces, de hot-dogs, cuves de coca-cola et, pour couronner le tout, le spectacle hétéroclite de la Krishna, fête qui vous offre flons-flons, confessions, longs discours philosophiques et collations pour ascètes du Tibet...

 

   Vite, dernier tour de piste dans New York. Ultime pizza à "Little Italy", une photo furtive de Carnegie Hall, où l'on signe pour les acteurs en grève, diapo géniale de Wall Street, Trade Worl Center, Rockefeller Center, dernier bus de la septième avenue pour Washington Square, avant de regagner, à East Side, le nauséeux hôtel "Valencia"...

 

      A New York, nous avons presque tout visité : le cloître  (The Cloisters) avec les morceaux de chapiteaux pris à Saint-Michel de Cuxa, la statue de la Liberté, la cinquième avenue avec le MOMA, mais impossible d'obtenir un ticket pour la rétrospective Picasso... Des quartiers agréables, mais le décor écrase, la chaleur est insupportable et nous sommes déjà fatigués : des kilomètres à travers Manhattan ! Des hôtels crades et bruyants ! 

   La vie ne paraît pas trop chère; je traîne Didier dans les bouibouis chinois…

 

 

   Nos pérégrinations à travers la côte Est, en direction de la côte Ouest, vers la Californie -en passant par le Canada !-, se poursuivent bien... Nous sommes un peu fatigués par la chaleur, les trajets en bus et les petits déjeuners : deux œufs sur le plat, chaque matin, quel mal au foie !...

 

Nous avons quitté New York, ses bruits et la chaleur étouffante pour faire une petite incursion vers les chutes et les lacs du Niagara. La vie n'est pas très différente de celle des Etats-Unis, mais l'espace est occupé de façon plus horizontale que verticale. Nous mangeons bien, dormons pas trop mal et voyageons en bus... pour l'instant ! Je ne comprends pas grand-chose aux divers accents américains mais eux, ils semblent goûter l'anglais du lycée Arago... Demain, les plaines du centre et le western, comme au ciné, depuis les étranges lucarnes de ce cher "Greyhound"...

 

  Oui, ô spectacle inoubliable, nous venons de visiter les chutes du Niagara, du côté canadien et donc, nous profitons de ce détour, après les grandes eaux pour touristes ayant larme facile (et l'arme, je veux dire, l'appareil-photo ) à l'oeil, pour faire une incursion à Toronto. C'est le même gigantisme qu'aux USA, même si la vie paraît plus calme et la région plus verte, plus "aérée" : grâce aux lacs, sans doute... Manhattan, la Liberté, les Cloisters... cela semble loin, désormais !  On se sent plutôt aspiré par les grandes plaines centrales, par les grandioses paysages de western : grand Canyon, Monument Valley, la Vallée de la Mort...

 

   Demain, les grandes plaines du centre, nos grandes silhouettes sveltes dans les grandioses paysages des westerns... Nous avons pris un forfait bus-les Greyhounds- pour quinze jours; nous louerons ensuite une voiture à Los Angeles. A bientôt, pour le récit de nos folles aventures américaines !

 

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 12:28

images-copie-3.jpeg

 

 

   * J'en reviens toujours à l'Italie.  Michel-Ange a cinquante-huit ans quand il commence Le Jugement dernier : prédomine l'idée de péché, Dieu est un justicier, un dieu vengeur, l'oeuvre représente le combat tragique entre la matière et l'esprit. C'est la fin du Cinquecento. 

Trois niveaux de représentation sont proposés: le plafond est un ciel avec la Genèse, les saints et les Pères de l'église, le Voyants (la Sibylle de Cumes...); ensuite, les vingt-quatre premiers papes dont Saint-Pierre est le premier.; puis, en bas, les scènes du Nouveau Testament et la vie du Christ dans des rectangles identiques, où le bleu domine sur les toges, les eaux, le ciel...

 

   * Dix juillet 2007, Rome sous la pluie : la route du bord de mer (Grostto) est interminable. Pour le couple pris dans cette situation, les scènes de l'amour-haine éclatent, puis de longs silences s'installent. Ils vont vers Sienne... Ils vont profiter de la nuit des étoiles depuis le beffroi de l'admirable cité toscane. Ils font semblant d'être amoureux en ce lieu de beauté, d'Histoire, d'architecture incomparable. Les pavements, les orgasmes de Sainte-Catherine, la folle concurrence des cavaliers du Palio, les nielles et graffitis, la pinacothèque, le palais Chigi, les toiles de Botticelli...

   Dire que tout est beau à Rome serait banal, un triste truisme ! Rome EST la beauté. Rome sera toujours dans Rome et la beauté l'habite : art, richesses diverses, strates de civilisations, allure noble et élégante des Romains des beaux quartiers...

 

   Ils sont au restaurant, sur la place, presque réconciliés -oubliés, presque, les jugements rapides "Tu es un handicapé de la vie", "Tu as été élevé dans la haine" !- quand une collègue téléphone à Julien depuis Perpignan et lui annonce le décès soudain de Louis A., qui venait juste de prendre sa retraite...

 

   Nuit de bruits d'hommes se querellant, d'automobiles, de machines étranges, et rêves macabres : ma propre mort ou celle de l'ami Louis. J'ai l'idée de faire interférer deux descriptions : la beauté de Sienne se mêlant à la vision de la mort qui impose sa beauté...

 

   * De Sienne à Pise, par la Toscane profonde. Je photographie les villages, les vignobles du Chianti. Mais que fait Marie ? Disputes quant à l'orientation, à la conduite, à la vitesse dans les virages, à des commentaires plus ou moins âpres; elle prétend que je suis violent verbalement... Voici Pise, "champ des miracles", selon G. D'Annunzio. Je ne voulais pas y aller -top connu, trop touristique) mais je n'ai pas regretté: au diable, les a priori ! Tout est neige, coupole, baptistère, tour, marbre qui me rappelle le Taj Mahal indien. Chaire de G. Pisano, gothique italien; Campanile du Dôme, d'époque romane, par l'architecte Bonanno. Photos au couchant de cette architecture blanche, sur fond de gazon verdoyant, images étranges de l'inclinaison de 1,43 mère et de 5,17 au sommet ! 

 

   L'auberge "Chio" est modeste mais propre. Le soir, le centre est peu vivant, mais le bord de l'Arno et l'église Santa Maria sont agréables. O revient au site le dimanche matin, le champ des miracles est bondé de soleil. 

   On prend la route de la côte; à La Spezia, café, glaces près du pot; la serveuse, habillée de noir, semble appartenir à la secte des Dracula, avec sa moitié de crâne rasée, cependant très sympa. Le café largo est très fort et la glace fond à cause du vent marin impitoyable...

 

   Autoroute pour Gênes; hôtel "routard" près de la rue Garibaldi (encore une !), dans le centre; descente vers le port cosmopolite en quête d'un restaurant. Le lendemain, on enchaîne la cathédrale San Lorenzo, le Ghesu qui possède deux Rubens, le palais Ducale du Moyen-Âge et la tour avec sa célèbre prison qui accueillit Paganini, pour détournement de mineure, une admiratrice : au violon, mais sans le sien, le pauvre ! Je pense soudain à Colomb, à Marco Polo, le Vénitien, enfermé à ..? (il écrivit dans sa geôle les mille merveilles du monde ! ) Photos de la ville et de la mer depuis cette tour. Du premier port de la Méditerranée, du plus grand aquarium.  Restau "Grattacielo" : pizzeria "gratte-cul" : plat unique, poulpe à la Ligure; et, tout de même, petit gâteau aux fruits des bois...

   Promenons-nous dans la rue Garibaldi ! Le premier portrait est celui de cette brunette à la chevelure bouclée de beurette; son string est visible au-dessus du pantalon, son ventre proéminent; le nez est aquilin : belle colère d'aigle, soudaine et inattendu de la part de cette Italienne qu'on croyait pacifique... On se perd dans l'artère à cause du labyrinthe de ce quartier. La nuit silencieuse s'avance sous les toits, il faut entrer à l'hôtel : des tas de revues italiennes tout autour de la chambre; je préfère feuilleter le livre sur Saint-françois d'Assises... Matin sur les hauteurs génoises: le petit-déjeuner est étrange et spartiate... Dernier tour de ville, derniers souvenirs de Gênes; revenir au Ghesu, aux Rubens, tiens un Simon Vouet et les reliques ramenées de la croisade, le Graal, les cendres et la tête de Saint-Jean Le Baptiseur au musée. 

 

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 17:50

ninaune.jpg "Le désir n'est pas isolé. Il est multiple et secret. Il est par les autres et pour les autres. Je me suis raccordée aux hommes, aux femmes, aux objets et aux images qui ont construit la personne que je suis", écrit Nina Bouraoui en guise de prologue à Nos baisers sont des adieux. Ce petit livre saturé de sensibilité est une galerie de portraits, traversant les années, de 1972 à 2009. L'auteur du prix Renaudot 2005 (Mes mauvaises pensées) les rapproche, les relie par le seul fait qu'ils ont tous été objets de désir, et d'un amour fou. Entre Paris et Alger, Berlin et Abou Dhabi, entre personnes, oeuvres et images, Bouraoui brise les codes de l'espace et du temps pour tisser doucement une toile fragile, "une géographie intime, la géographie des sentiments".

    D'une intimité émouvante, toute nue, elle se livre et s'abandonne, à l'écriture et à nous, lecteurs. Page après page, rencontre après rencontre, c'est sa vie qui nous est contée, dans ce qu'elle a de plus singulier. Et pourtant, elle semble universelle, cette existence, elle nous parle, au plus profond. C'est dans ce paradoxe que réside la magie murmurante des textes de Bouraoui, des textes indispensables, raisonnants, fondamentaux.   (     Nos baisers sont des adieux de Nina Bouraoui (J'ai Lu, 159 p., 6,70 euros).

**En Mars "Le Franc Théâtre " vous propose...le samedi 3 mars à 21h dans le cadre du festival de l'humour à Pia salle Jean Jaures, le Franc Théâtre joue "L'ours" et "La demande en mariage" de Tchekhov.

 

Le dimanche 4 mars à 18h dans la salle de cinéma Le Majestic du Boulou et samedi 17 mars à 21h à la cave aux contes de Tresserre, le Franc Théâtre  joue "Huis Clos" de Jean Paul Sartre.

   Enfin, dans le cadre des rencontres"Les Dimanches du Vauban", dimanche 25 mars à 18h, Le Franc Théâtre accueille au cinéma Le Vauban, Place castellane à Port Vendres, la compagnie "Et pourquoi pas nous ?", avec son spectacle "Et vous, ça va ?" epicerie_aspertinette_exterieur.png

***  L’Aspartinette – Paris

boite_sardines_real_conservera_espanola.png

L'Aspertinette – 72, rue Condorcet, 75009 Paris, Tel : 01 48 78 17 97. Quelque part dans le 9ème, vient de s'ouvrir un petit coin de Catalogne où vous trouverez un bel assortiment de vins nature, charcuteries et produits catalans qu'il fait bon de mettre à sa table basse d'apéritifs. Et si vous passez par là, à l'heure où justement les bouteilles s'ouvrent et les bellotas se tranchent, une jolie salle vous accueillera pour y goûter tout ce qui s'y vend. Bon profit !

   A une poignée de mètres de la très commerçante rue des Martyrs, se trouve une petite boutique au joli nom qui annonce la couleur : l'aspartinette, goûter ou collation en catalan, idéal justement pour profiter d'un petit creux pour s’y arrêter se remplir le panier gourmand et/ou la panse directement.

Quand vous passez la porte, vous tombez tout d'abord nez à nez avec une vitrine où se prélassent saucisses sèches, fouets, bellotas, tommes de brebis et les beurres Bordier. Sur votre droite, des casiers de bois clair présentent une assez conséquente collection de vins naturels et entre les bouteilles, les élégantes boîtes grises de la Real Conservera Española. Le mur continue avec huiles d'olives, figues sous toutes ses formes de Viv' Les Figues et autres pots de confiture Pro Sain... On s'y sent bien dans ce petit bout de Catalogne à Paris. En plus Béatrice vous expliquera tous ses produits et tous les gens qui les font. Il est temps de passer à la dégustation !

Produit 1 : La Boîte de sardines

  Cela commence par une conserve de la mer, cette fois-ci. Une boîte de Sardinillas en Aceite de Oliva de Real Conservera Española. Bon, n'en jetez plus, ce sont les meilleures sardines en boîtes que j'ai goûtées depuis une tripotée de conserves ! Toutes petites et toutes fines, sans arrête, avec une chair qui se tient sous la dent tout en se laissant fondre sur la langue. C'est bon comme une première sardine à l'huile, ça se rappelle avec délice quelques heures après dans un coin de la tête avec l'envie d'aller finir la boîte. Bref, c'est une conserve qui ne se gardera pas longtemps !

Côté prix, on frôle la ligne rouge de l'indécence. 19,50 € la boîte de 130g, ça fait quand même cher le plaisir à l'huile. A cause de ça, au jeu des notes, ça sera un B+ parce que même si c'est très bon, c'est franchement hors de prix.

Produit 2 : Le fouet

Spécialité catalane, cette fine saucisse sèche semblait m'appeler derrière sa vitrine. J'ai cédé à cette sirène pour l'apéritif du soir-même. C'est sec comme un jour d'été en Espagne, c'est parfumé comme un petit pimiento coloré, c'est tout à fait ce qu'il faut pour titiller les papilles avant le dîner. (Le fouet avec son petit prix, 2,81 € l'aller (un demi fouet, quoi) vaut son A et se déguste sans retenue.)

Produit 3 : Le conseil de l'épicière

Cette fois-ci, ça sera un vin. Nature, bien sûr. Avec un nom qui déjà me fait rire "Tout bu or not tout bu". Il parait qu'il se carafe, dommage, depuis que j'ai cassé la mienne, j'ai plus. Mais bon, je l'ouvre un peu avant, je le mets dans un verre, j'attends un peu et j'attaque.

Quand on aime les Médocs, les vins naturels, c'est toujours un peu étrange. Celui-là a tout ce qu'il faut pour ne pas trop perturber. Une jolie couleur rouge profond, bordeaux, presque violet, un petit air de cuivre au nez, du fruit rouge juste assez. Ça a même mérité un second verre. Tout bu or not tout bu, definitely, I drink ! (10€ la bouteille)

Moyenne de l'épicerie L'Aspartinette à Paris : B - Très chouette petite adresse du 9ème qui vaut le détour si vous voulez un bon conseil en vins naturels et respirer un petit air de Perpignan. La salle de dégustation au fond fait aussi envie. On y retournera pour un autre apéritif et découvrir d'autres produits catalans. Bref, longue vie à la toute jeune Aspartinette dans ce quartier qui aime les jolies boutiques et les bons produits.

L'Aspertinette – 72, rue Condorcet, 75009 Paris, Tel : 01 48 78 17 97 - Page Facebook en attendant le site internet

 

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 17:10

_MG_9384.CR2.jpg  * Malgré toute sa force brutale, bestiale, fractale, le vent ne peut rien contre les ventouses du jecko, lézard des préhistoires exposant son silence d'orgueil au soleil de minuit. 

 

   *  Eté : atteindre le gouffre plein du savoir, cette mer de vase dévoreuse, mère mouvante. Aller jusqu'au désert compact, la mériter pour obtenir la récompense d'un enfant, la pureté d'un mirage, la gourmandise de l'indicible plaisir du rien, du non-savoir des origines. (Collioure, 12.7.1992)

 

   * Mire la mer (avant de l'écrire ?). Se caler entre les galets qui font le dos rond. Etre mouillé par le vent salin qui vient humecter la plage. Ses jambes implorent une impossible marée.

 

  *  J'étais au sommet comme un corail profond. Je voyais le bout des terres, la pointe rouge de la mer depuis mon nid préhistorique. Je dévorais la montagne des calanques, vertes de thym et de lumière d'incendie. Soleil dans les yeux, soufre au fond du nez.

    Les feux étaient pourtant morts d'angoisse à l'idée de lécher la conque de la mer, de peigner la douce ennemie, de brûler de plaisir les bateaux...

  Victoire, tu prêtais le soleil comme un premier matin sur une terrasse d'ifs, insérée dans une baise grise endormie, inhumaine...

   Ile hypothétique d'un nouveau monde. Je restais là, prostré dans la chaleur du Bengale, prisonnier des mâchoires du spectacle solaire... Hébété jusqu'au soir, jusqu'au cercle ocre de la mort inscrite dans les pins dégénérés de Cassis.

   Redescendre vers l'embrun, vers la pluie des rivages, avec des espoirs de plein midi réitérés. Ecouter ton chant, montagne, suivre ta loi inflexible, Nausicaa, à la triple roche élevée. 

   Demain, je planterai la tente à la crête du chemin de ronde. Pour une randonnée farouche sur l'immobilité du temps...

 

  * La langue de brouillard marin enveloppe de façon si rationnelle le faubourg du petit village et le théâtre de la mer que l'on ne voit plus les acteurs angéliques jouer la pièce tragique de Federico Garcia Lorca...

 

  * Mots de l'aventure. L'Argentière, Saint-Clément, Embrun, juin 92 : l'épopée du Raft. Longue descente de la Durance. Patience, esquive et endurance...

       Ne restaient plus que quelques méandres, quelques écueils, quelques trous sombres. Les corps marins, les pieds lourds et les peaux bleues de frisson et de froid, sous les falaises de Châteauroux, sous les montagnes de l'Embrunais... Nous ne rêvions plus, à l'arrivée, corps trempés, yeux mouillés, aux embruns du danger, amis à un alcool bien chambré, aux quatre coins d'une cheminée... (photo : Nadine de Brabandère)

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:30

canal-du-midi.jpg   Dimanche, il a vu

 

   Un mur qui chante "l'avenir est à nous", un restaurant russe proposant un accompagnement au piano et un bar catalan à tapas  emboutit et zarzuella pour deux. 

 

    En cette ville occitane, il a découvert l'immeuble qui abritait le jeune théâtre de Molière, l'Illustre Théâtre. 

 

   Place de La République, la statue qui brandit les droits de l'homme a été recouverte d'une toge blanche : il a gelé toute la nuit, mais c'est surtout une fête patronale qui a engendré ce carnaval; et les rues sont jonchées de paille : seraient passés par là des milliers de bovins..?

 

    Ce dimanche matin de froid et de soleil, entre les mamies chargées de pains et de gâteaux et les intellos attablés à la terrasse du café des arts, est passé un homme grand, tirant son vélo pareil à une seconde maison; c'est, en fait, son unique bien, truffé d'objets de récupération; ce sans-dominicile fixe claudique et son dos est chargé de deux guitares. Il navigue dans les rues en quête d'un abri.

 

   C'est dimanche et le jour s'annonce heureux. Il marche libre et léger. Il découvre la vie comme au premier jour. Il ne connaît pas son bonheur...

 

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 19:46

Journal intime : le sexe des mots :

 

   * C'est facile, en fin de compte, d'écrire par aphorismes; ça repose; c'est bien plus dur de s'atteler à un roman !

 

ITALIE

 

   * Je redoute l'autoroute sous les Alpes, j'appréhende les tunnels de Nice à Genova : ils se suivent à un kilomètre de distance, ça n'en finit pas ! Le jour, la nuit, et toutes ces voitures qui foncent vers les vacances... Les ponts de l'autoroute enjambent mille vallées protégées dont les versants à l'adret sont creusés de serres à légumes en terrasses bâchées, qui brillent au soleil... 

   Gênes : la cathédrale Saint-Laurent contient, dans son trésor, la coupe sainte dans laquelle le Christ aurait bu, lors de la fameuse Cène. Le Graal de la dernière scène entre amis... Qu'a-t-il donc bu ? Du vin, vraiment..? Livourne, quatre voies gratuites jusqu'à Rome : la via Aurelia. Plages, marinas avant la ville éternelle. Hôtel Corsi, à Tarrimpietra, à vingt-cinq kilomètres de Rome

 

   * Les gisements de marbre de Carrara sont à ciel ouvert. Très haut, dans la montagne, ces riches cavernes semblent des névés se reflétant sous la lumière. La route de Ligurie est droite, entre la mer et la chaîne des Appenins. 

 

   * A Rome, je fais le tour des chapelles, musées insoupçonnés, où sont enterrés des artistes. La descente vers le Corso est un chemin de croix; un autre vers le Styx des commerces, des touristes et des badauds... Quelques minutes au Caffé Greco si bien climatisé et tapissé d'oeuvres...Reprendre le cours de la visite, sous la chaleur, dans l'effervescence des rues; se reposer un moment : café "Americano" face au Panthéon. Colonnes d'Agrippa, moins vingt-sept et les restes d'Hadrien (plus 125). Finir au restau "routard" "La Montecarlo". On apprécie le calme du Trastevere : la foule de la fontaine de Trevi est loin; loin aussi les ruelles aux lumières tamisées, autour de la Plaza Navona à restaurants musiciens, aux vendeurs, aux peintres caricaturistes, rois de la nuit et du tourisme...

   La beauté se trouve sur les façades decette ville muséale à ciel ouvert : et encore ne voit-on pas la munificence des palais : toiles, meubles, tentures, objets divers... Plaza del opulo : une place Concorde ave obélisque en plus petit et les départs du Corso et des avenues... Sculpture de Neptune, su Sphinx, des personnages figés tout autour; soudain un vivant qui fait le mort, mais il est vrai, il respire, on le voit, il perd son aura quand il ôte sa "personna"...

 

   * La cité du Vatican est écrasée par la canicule. Je suis écrasé par les chefs-d'oeuvre de G.Bellini, L. de Vince, F. Lippi, Raphaël... La représentation du Christ, nu, avec son petit zizi, que l'artiste,ou la censure cacha, grâce à la main de la mère... Paris Bordone : "San Giorgio uccide il drago.". Caravage : Déposition de la croix. Visage noir et rides éclairées dans "La négation de Saint-Pierre" de G. de La Tour, en clair-oscur, toujours. Un peintre étonnant, ici : Dali. "Paysage angélique", 1977, don du roi Juan Carlos. Crucifixion, 1954, don, en 1973, de John Patrick Cody. A la vue de Dali, les jolies Japonaises ont comme un orgasme, plus que l'extase mystique: elles se mettent à crier, à piailler...Etonnant et déplacé dans cette cité, encore, ce gros cardinal dans un paysage vert, peint par l'ineffable Botero !

 

   * Dans la chapelle Sixtine : dire que Raphaël fut enfermé ici pendant quatre ans, à peindre, en 1509/11 et après 1514 ! Moi, je m'enferme dans la divine chapelle et j'écris le roman de la BD qui se déroule sur les murs et le plafond... Une noix tombe du ciel de la Sixtine ou vient de la main impie d'un touriste ? Il est écrit que les visiteurs sont priés de ne pas prendre de photos, de téléphoner, de crier, de péter ni de toucher aux fresques... En vérité, cette salle bondée et sombre ressemble à une basse-cour, où chacun essaie de lire ou d'interpréter les scènes bibliques pour faire l'esthète vis à vis de sa famille ou de ses voisins !  Il y a trois niveaux d'interprétation...Cosprons--creche-bleue.jpg

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 19:10

osier.jpg  * La pluie soudaine sur Nice : il pleut sur la mer. Peut-on mouiller la mer..?

 

* Au musée d'art moderne de la ville de Nice (MAMAC) l'expo sur "Le bleu en avant", titre un peu bête et peu parlant, mais qui veut montrer toutes les variations bleutées dans les créations des artistes de la Côte d'Azur : Matisse, Yves Klein... Je préfère les salles consacrées à Niki de Saint-Phalle, et le trajectoire de sa vie dans le vestibule, ses photos : le beau visage de Kiki...

 

   * Le long de la promenade des Anglais, capter toute la gamme des bleus : de la mer au ciel, de l'affiche à la poubelle en acier, des rangées de chaises disposées en rang pour les visiteurs jusqu'aux enseignes de immeubles américaines ...Raconter l'épopée de cette balade, non plus en photos (trop facile), mais en mots !

 

   Au musée de Cimiez, dans la villa italienne du musée Matisse, décorée d'oliviers. Monochrome de ces verts tout contre le rectangle rouge de la façade... Je vois "La jeune fille à l'ombrelle", peinte à Collioure en 1905 : encore du pointillisme à la Signac. Puis le portrait de Matisse par Derain, vu pour la première fois au musée Terrus d'Elne. Le bronze des statues "Les deux négresses" de 1907. En septembre 1921, il oue un appartement au fond du cours Saleya, au troisième étage, un place Ch.Félix; en 1926, Matisse habite au quatrième étage; en 1931, il prend un atelier rue Désiré-Niel Je vois la fresque de La Danse destinée au docteur Barnes...En 1938 jusqu'en 1954, le peintre hante l'hôtel Regina: il achète un appartement au troisième étage. Il réside à Vence en 1943, jusqu'en 49, à la villa "Le Rêve". .. De Collioure, j'admire la petite statuette de 1906/07, aux cheveux striés... Je reviens à la villa florentine presque chaque année. Avec A., M., S. ou H... comme pour redécouvrir la ville et le musée pour la première fois. De toute manière, le plaisir de la visite est renouvelé grâce aux installations temporaires. 

 

   * Me revoici à Nice. I love Nice. Nice is nice ! A l'hôtel Carlone, boulevard F.Grosso.

 

      Le patron arabe est sympa, il fait payer la chambre chaque fois qu'on prend les clés...Il ne prête le journal, Nice-matin, qu'une fois qu'il l'a bien épluché tout au long de la journée; le quotidien, c'est son occupation favorite; internet, il n'y pige rien...Il n'en finit pas -il s'ennuie)- de raconter son boulot : beaucoup de présence, attendre le chaland, tourner les pages du journal et...de la vie !

 

     Rachida, la réceptionniste, de l'hôtel Dante, 12 rue Andrioli, était vraiment sympa, je me rappelle; à cent mètres, on a la plage, la mer, chaude, et les vagues, les galets, de grosses fesses : pas de place pour ma serviette !

   Au bout de deux ou trois heures, on finit par s'habituer à tous ces voisins énergiques et bons vivants : la naine, le couple beur, les Turcs aux six enfants, les Italiens qui piaillent et font les beaux en jouant au foot dans l'eau, le vieux Français qui écoute la radio à fond...  La fille seule au beau visage, aux lèvres belles côtoie la femme de soixante ans aux seins flottants...Tous sont presque devenus des copains, des "amis" comme à facebouque... Je les photographie en guise de lien: je leur souris, mais ne leur parle pas : doivent me prendre pour un muet ou pour un sauvage...

    Je ne me lasse pas du spectacle de la promenade italienne : footing, vélo, rolers, vieux assis , rentiers se promenant dans des habits de dimanche; ça va, ça vient, et c'est bien... Je passe aussi une autre éternité sur le cours Saleya, à musarder entre les antiquaires, à compter les couleurs vives qui ornent les façades : ici, c'est déjà l'Italie !

 

   * Voyager, bourlinguer jusqu'à en avoir marre de bouger et assez de la vie... Est-ce possible de se lasser ainsi ? Sans doute, avec la fatigue du corps, le démantèlement de l'esprit, la déchéance complète : tout compte fait, c'est bien fait, la vie...

 

 

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...

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