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1 mars 2021 1 01 /03 /mars /2021 10:47
 Mémoire de la Shoah :  spoliation d’œuvres d’art par les nazis - La lettre des Amitiés Internationales André Malraux
 Mémoire de la Shoah :  spoliation d’œuvres d’art par les nazis - La lettre des Amitiés Internationales André Malraux
 Mémoire de la Shoah :  spoliation d’œuvres d’art par les nazis - La lettre des Amitiés Internationales André Malraux

la spoliation d’œuvres d’art par les nazis et les enquêtes de restitution

 

Projection en avant-première et rencontre : "Une collection d’art et de sang, le catalogue Goering" de Laurence Thiriat, dimanche 14 mars 2021 à 16h30

Projection - rencontre : Une collection d’art et de sang, le catalogue Goering de Laurence Thiriat

 

Journée thématique sur la spoliation d’œuvres d’art et les enquêtes de restitution

PROJECTION / RENCONTRE  

EN AVANT-PREMIÈRE

Une collection d’art et de sang, 

le catalogue Goering 

de Laurence Thiriat

 dimanche 14 mars à 16h30 

  sur le site internet du Mémorial

suivie d'une rencontre à18h sur Zoom

Film écrit par Laurence Thiriat et Jean-Marc Dreyfus. 

France, documentaire, 90 mn, Schuch Productions, Flair Production, Kaos Films, ARTE GEIE, RTBF, 2020.

Durant la guerre, Hermann Goering, deuxième homme fort du régime nazi, met en place à des fins personnelles une gigantesque entreprise de spoliation d’œuvres d’art appartenant à des milliers de familles juives. Ces pillages sont consciencieusement notés dans un catalogue, archive sortie de l’oubli en 2015. Mené comme une véritable enquête policière, le film nous conduit aux quatre coins du monde afin de rechercher les témoins, les archives et les traces d’une histoire qui ne passe pas.

La diffusion du film sera suivi d'une rencontre sur la plateforme Zoom en présence de laréalisatrice et de Jean-Marc Dreyfus, historien, coauteur du film, et auteur de Le Catalogue Goering (Flammarion, 2015).

 Animée par Philippe Sprang, journaliste.

Pour suivre la rencontre sur Zoom et poser vos questions aux intervenants l'inscription est obligatoire.  

Retransmission en direct sur le site internet et les pages Facebook et YouTube  du Mémorial de la Shoah

Teaser du film "Une collection d’art et de sang, le catalogue Goering"

 

* Le film sera disponible sur le site internet du Mémorial  le 14 mars de 16h30  à minuit.

Diffusion sur Arte France le 21 mars à 23h50.

Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

 

Mémorial de la Shoah de Paris

17 rue Geoffoy-l'Asnier 75004 Paris - Tél. : 01 42 77 44 72

Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville

contact@memorialdelashoah.org - www.memorialdelashoah.org

- - -

 

La lettre des Amitiés Internationales André Malraux

 28 Février 2021

Au long de cette année 2021 surgissent nombre de « marque-pages » anniversaires qui disent les empreintes Malraux de ces années là, et sont autant d’appels à « remémorations ». Les lignes ci-dessous en évoquent quelques-unes, dans leur contexte condensé, jalons décennaux d’ « une vie dans son  siècle »…

 

… À commencer, en novembre prochain, par le 120ème anniversaire de sa naissance … et le 45ème de son décès.

Et puis, c’était il y a juste 100 ans :

-          L’édition de « Lunes en papier », illustrée par Fernand Léger, et la parution de quelques autres « écrits farfelus ».

-          Peu après, en juin 1921, tournant de vie, rencontre si importante de Clara et d’André qui, dès lors, ne se quittent guère.  Le 14 juillet, dans sa chambre de l’hôtel Lutetia, ils se « découvrent » en ce jour de feux d’artifices. S’ensuivent voyages (à commencer par Florence que leur fille, née en 1933,  honorera merveilleusement en prénom accolé au nom qu’ elle portera si bien), mariage etc…  Beauté de « leurs vingt ans » !

 

En 1931, il y a 90 ans, avec Clara, de mai à décembre, un grand voyage les mène, entre autres, en Perse, en Inde, en Chine, au Japon, au Canada et aux Etats-Unis, périple riche en découvertes, en rencontres, en émotions et moments forts partagés qui seront semence d’écriture.

 

1941, il y a 80 ans, c’est, après son évasion de novembre 1940, l’installation sur la Côte d’azur (Villa « La Souco » à Roquebrune-Cap-Martin, et villa « Les Camélias » à Cap d’ail) où il retrouve l’aimée Josette Clotis avec Gauthier (« Bimbo ») leur premier enfant né aussi … en novembre 1940. En mai, aux « Camélias », Malraux lit avec tant d’intérêt « L’étranger » d’un certain Albert Camus qu’il adressera l’ouvrage à Gallimard avec le qualificatif « important ». On connaît la suite…

 

10 ans plus tard, voilà « Les voix du silence » dans leur première parution de fin 1951, (il y a donc 70 ans !), illustrant ses grands textes sur l’art, dans la continuité des 3 volumes de « Psychologie de l’art » précédemment édités. Événement d’importance.  La maison de Boulogne, autour du couple Madeleine / André, est animée par ses enfants Gauthier (11ans) et Vincent (8 ans) nés de Josette décédée dramatiquement en novembre 1944, et par Alain (7ans à l’époque …), fils de Madeleine et de Roland, demi-frère d’André, résistant disparu tragiquement en mai 1945 quelque 9 mois après l’exécution de son frère Claude, également résistant héroïque, dans un camp nazi. Non loin des photos de chefs-d’œuvre, étalées à même le sol du rez-de-chaussée, trône un piano double Pleyel pour accueillir le grand talent de Madeleine quand elle ne relit pas, avec son attention délicate, les feuillets d’écriture de son mari.

Le 23 mai 1961, la foudre s’est abattue…  Gauthier et Vincent meurent dans un accident de voiture. Leurs voix ne résonneront plus dans la maison de Boulogne. Madeleine est défaite. C’est Malraux, et non André, qui, quelques jours plus tard, s’acquittera parfaitement de son rôle de ministre des Affaires culturelles en accueillant magnifiquement, à la droite du général de Gaulle, le couple Kennedy. Peu après, le 24 juin, le même Malraux ministre inaugure au Havre la première « Maison de la Culture ». C’était il y a 60 ans, dans le tumulte des grandes tensions internationales et de l’actualité algérienne.

 

Enfin, il y a 50 ans, alors que va débuter la guerre d’indépendance du Bangladesh qui le « mobilisera » toute l’année, paraît en mars 1971 « Les chênes qu’on abat », l’un des superbes reflets du futur « Miroir des limbes ». (Re)lire ce « dialogue » entre Malraux et de Gaulle (après les commémorations de l’an dernier en l’honneur du général) est voyage vers les hauteurs. Ces hauteurs, Claude Santelli et Françoise Verny nous en offriront d’inoubliables témoignages, par la réalisation, toujours en 1971, des 9 téléfilms « André Malraux, la légende du siècle » qui seront diffusés en 1972. C’est également à partir de 1971 que, dans le château familial de Verrières, prenant la suite du beau couple formé avec sa tante Louise disparue en fin 1969, Sophie de Vilmorin, dépassant l’assistance qu’elle lui portait, partage sa vie avec Malraux qu’elle accompagnera avec grande dignité jusqu’à la fin dans une douce sérénité aimante et aimée.

 

Souhaitons que ces lignes, simples survols calendaires « anniversaires », se révèlent de surcroît incitation. Incitation à parcourir aussi  les longs et si riches intervalles réguliers de 10 ans séparant les fragments ici évoqués, incitation à approfondir pensée, œuvre et vie exceptionnelles d’intensité et de densité d’un passager du 20ème siècle qui s’appelait André Malraux

 

Joël Haxaire 

Pour Pierre Coureux, Président Fondateur, et toute l’équipe des AIAM.

PS 1 : Bonne lecture pour la suite !

PS 2 : En document joint, notre bulletin d’adhésion / cotisation

  

Perspectives … même si incertitudes !

La prudence est bien sûr « de mise » dans cette situation inédite qui a conduit, et peut encore conduire, à l’annulation  ou au report d’événements, de projets ou d’initiatives. Il n’empêche :

Sans nous avancer aujourd’hui, selon un calendrier précis, dans une énumération exhaustive d’idées, ou dans le détail d’entreprises en cours (qui occupent par ailleurs le programme de notre AG), nous pouvons quand même évoquer quelques « pistes » étudiées :

- Sur le plan « Publications » :

    * Notre revue PAM (« Présence d’André Malraux »), avec Cristina Solé-Castells comme rédactrice en chef, devrait, sauf aléa, voir avant l’été 2021 l’arrivée du numéro 18 « Le Malraux farfelu » sous la direction de Sylvie Howlett…

    * Très bientôt, un « Hors série » sur « Yves Chevalier, un pionnier de l’archéologie sous-marine » sera publié. Voilà excellente opportunité de rappeler l’extraordinaire aventure du DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) créé par Malraux en janvier 1966, aujourd’hui universellement reconnu … et envié.

    * En automne, également attendu en « Hors série »,  un bel hommage à Irina Antonova par François de Saint-Cheron

    * Enfin, dès que faire se pourra, un autre « Hors série » qui sera hommage appuyé à Jean-Claude Larrat, toujours présent dans nos mémoires.

 

- Sur le plan « Événements », nous nous limiterons volontairement à 3 (même s’il en existe d’autres) parmi ceux aujourd’hui « envisagés ».

    * Vers la  mi-avril, à Montauban, en présence d’Edgar Morin, hommage à Clara et Florence Malraux. Précisions viendront si l’événement se confirme.

    * En début d’automne, à Paris, projection / conférence autour de Malraux et d’Abel Gance, en compagnie de Georges Mourier, réalisateur bien connu de « À l’ombre des grands chênes » (2005) consacré à Abel Gance, chargé par la Cinémathèque française de la reconstruction et restauration de son « Napoléon ». Actualité à suivre !

    * En fin d’automne, à Paris dans divers lieux, et en province, autour du 120ème anniversaire de sa naissance, « Malraux, un homme multiple », série d’expositions évoquant diverses facettes de sa vie, sa personnalité, son œuvre, sa pensée au travers de documents, photographies, objets, meubles, œuvres d’art et ouvrages etc … Les informations viendront à mesure de l’évolution du projet.

  

À propos de « Malraux et l’Afrique noire » 

Ce qui procure grande satisfaction, c’est le « retour » très positif manifesté par un certain nombre de lecteurs, particuliers en leur nom propre ou s’exprimant au nom de leur institution. Voilà qui est gratifiant pour l’ensemble des « auteurs » et « acteurs » de ce numéro 17 de « Présence d’André Malraux ». De votre côté, n’hésitez pas à nous faire part à votre tour de vos commentaires auxquels nous serons très attentifs. Et puis, pour celles et ceux qui souhaitent à leur tour acquérir cet ouvrage, le mieux est de le faire savoir, en précisant vos coordonnées complètes, à Michel Leroy,  – mail :aiam.tresorier@gmail.com  – à qui, une fois les modalités résolues, vous pourrez adresser à son domicile (49 Avenue d’Alembert – 93190 – Livry-Gargan) votre règlement (chèque libellé au nom des AIAM). Il se chargera de l’expédition.

  

« Malraux et De Gaulle », vidéo avec Olivier Germain-Thomas.

 

Grand plaisir d’écouter Olivier Germain-Thomas sur ce sujet qu’il connaît si bien ! 35 minutes passionnantes, sur le site de notre confrère « malraux.org », que vous pouvez retrouver en cliquant sur https://malraux.org/malraux-et-de-gaulle-pas-olivier-germain-thomas

  

ET N’OUBLIEZ PAS de CONSULTER RÉGULIÈREMENT NOTRE SITE https://www.andremalraux.com 

 

 

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24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 10:36
Au palais des Congrès de Perpignan, lundi 23/9/2019 (C) J.Pierre Bonnel
Au palais des Congrès de Perpignan, lundi 23/9/2019 (C) J.Pierre Bonnel
Au palais des Congrès de Perpignan, lundi 23/9/2019 (C) J.Pierre Bonnel
Au palais des Congrès de Perpignan, lundi 23/9/2019 (C) J.Pierre Bonnel

Au palais des Congrès de Perpignan, lundi 23/9/2019 (C) J.Pierre Bonnel

Eric ZEMMOUR historien de la décadence de la France

 

Au palais des Congrès de Perpignan, lundi 23/9/2019

 

J'en ai dit tellement du mal les jours précédents, que je suis allé voir si je pouvais en dire du bien...

 

Affirmatif, mon colon : le discours fut de haute qualité, à se demander si le public, âgé, populaire, pouvait suivre ce flot de réflexions mêlant dates, événements, personnages, citations...

 

Zemmour est prolixe et on se demande s'il va répondre à la question, tellement il se perd dans les origines d'un haut fait...puis il revient au sujet...

 

On notera quelques inexactitudes (sur la phrase de Lénine attibuée à Marx, sur l'exil de Descartes en Suède au lieu d'Amsterdam...), ce qui n'est pas grave.

Ce qui l'est, c'est d'arriver à un bilan qui veut montrer la décadence de la France, et la colononisation des Français qui ne seraient plus que des "Indiens"...

 

Si les Européens ont massacré les peuples d'Amérique pour conquérir de nouveaux territoire, a reconnu Z., si les pays européens, et a France en particulier, ont colonisé et pratiqué des actes condamnables, affirma l'orateur, ils sont à présent colonisés par les immigrés.

 

C'es le grand "renversement", bien sûr, expression non prononcée par Eric Z. qui fut très prudent, après sa condamnation récente pour racisme à l'égard des musulmans et incitation à la haine raciste. Le mot "race" ne fut prononcé que deux fois, mais dans le contexte du 19° siècle...

 

Perte de la grandeur de la France...Si le public avait pu répondre (seuls L. Aliot et deux autres députés -européens avaient le droit de parler), il aurait pu dire que notre pays est encore la 5ème puissance nucléaire mondiale...Quant à la langue, si l'arabe est parlé de plus en plus en Europe et dans le monde, on aurait pu évoquer la francophonie et le statut du français comme langue encore "universelle", à l'ONU...

 

Le tableau était noir et l'espoir était "si le peuple français se réveile", ce qui voulait signifier : voter RN et ici, à Perpignan, Loup Aliot... 

 

Le député Aliot, candidat sans étiquette, heureux de placer sa campagne sous le signe de l'Histoire et d'un intellectuel, évoqua le problème du catalan et des langues minoritaires.

Zemmour ne prit pas parti, sauf de façon implicite : il montra, et c'est juste, que le capitalisme mondial et, en France, la royauté et la 3ème République avaient tout fait pour éliminer les "dialectes" et pour uniformiser le parler et la culture...

 

Il trouva encore un rapprochement inattendu entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche, dont on voit des exemples au niveau intellectuel, sans aborder la critique de la presse (pas de liberté d'expression, affirma L.Aliot), des juges, du parquet et du pouvoir par Mélanchon et Aliot, entre autres...

 

Ce fut un éloge du nationalisme, même celui de Poutine et de l'ex-URSS. Ce fut une condamnation de l'immigration et de la religion des Droits de l'Homme... Les solutions firent défaut...Renvoyer tous les déboutés du droit d'asile et les prochains arrivants ? Même ceux qui viennent pour raison politique ou de maladie..? 

 

Expulser ceux qui commettent des vols, viols en France, mais s'ils sont Français et puis il y a des accords bilatéraux avec les pays du Maghreb, etc...

 

Il faudrait agir pour l'intégration et mettre toutes les conditions matérielles  pour changer les quartiers-ghettos...

 

Agir pour le développement des pays, hélas souvent gouvernés par des dictateurs, des politiciens corrompus avec la complicité de l'Etat français...

 

Zemmour est resté bien discret sur ces questions d'immigration et de sécurité, thèmes centraux de la campagne des candidats du RN. 

 

Je pense que le public, hier soir, est resté sur sa faim, venu pour un débatteur cultivé, et pour sa faconde, mais surtout pour entendre des propos qui leur feraient plaisir et non pas cette objectivité froide, que Zemmour a pratiquée souvent, de façon inattendue, je l'avoue...

 

JPB

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(C) J.Pierre Bonnel

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13 mars 2019 3 13 /03 /mars /2019 10:42
L. Roque - Dictionnaire Le Maitron - 2 photos d'Eysses 1944
L. Roque - Dictionnaire Le Maitron - 2 photos d'Eysses 1944
L. Roque - Dictionnaire Le Maitron - 2 photos d'Eysses 1944

L. Roque - Dictionnaire Le Maitron - 2 photos d'Eysses 1944

Léopold ROQUE 

 

Après avoir publié un premier témoignage sur L. Roque "personnage de Louis ARAGON, dans Les Communistes, Galliamrd" le 17 octobre 2014, je donne à lire aujourd'hui, 13 mars 2019, un 2e extrait :

Le Récit de ses activités durant 40 ans, à partir de ses écrits manuscrits (journal intime détenu par ses deux filles)

Prisonnier et Déporté politique – Témoignage 1939 – 1945 

 

Au fil des jours, entre deux voyages, deux réunions, le soir avant le coucher, le matin bref, des moments où je pouvais rassembler mes souvenirs, aligner les mots, les phrases plus ou moins correctement.  

 

Je restais à la prison de Perpignan, jusqu’à la veille de Noël 1939, pour être transféré à la  prison centrale de Nîmes, jusqu’au 26 mars 1941. J’étais l’un des premiers détenus politique arrivant dans cette prison centrale. Cependant, je dois avouer avoir bénéficié de quelques égards de la part du personnel de surveillance. Au bout d’un mois, je fus appelé pour aller à l’atelier de menuiserie avec un seul droit commun, au lieu d’être mêlé à des dizaines de condamnés à de lourdes peines pour des délits de toutes sortes. Je n’avais plus de promenade muette aux pas cadencés, en sabots, dans la cour. Il m’arrivait assez souvent d’avoir des conversations avec le personnel de surveillance les uns attirés par la curiosité de mes petits travaux de tonnellerie, d’autres venant m’assurer de leur sympathie. 

Lorsqu’arriva le jour de ma libération, le 26 mars 1941, je fus informé la veille, que je risquais d’être cueilli, à ma sortie à 7 heures du matin, par la police qui, déjà amenait mes camarades dans les camps de concentration. Profitant de ce que les petits travaux que j’avais effectués à l’atelier pour le personnel et pour lui, le Directeur passant devant moi, je lui remis les quelques lignes que j’avais rédigées, lui demandant l’autorisation de quitter la prison à 5 heures du matin, afin d’avoir mon train à 6 heures. 

Le 26 mars 1941 à 5 heures du matin, je franchissais libre, les portes de la prison centrale de Nîmes. 

Le temps de récupérer, reprendre contact, me réadapter au grand air et préparer mon départ.  

J’arrivai à Limoges, le 27 avril et me rendis à l’adresse convenue : « restaurant d’Aguesseau, rue d’Aguesseau », tenu par des camarades très sympathiques.

La liaison était établie avec Victor Michaut, qui était le maillon rattachant Limoges à la Direction Centrale du parti.

Mon deuxième voyage, vers la fin mai, fut Châteauroux. Les risques étaient plus grands, c’était la ligne de démarcation qui divisait la France en deux zones : Nord et Sud. 

En ce lieu, c’était le point de rencontre de la police de Vichy avec la Gestapo. Je dois à la connaissance parfaite des lieux par les cheminots, d’avoir passé entre les mailles de la police et au dévouement de l’un d’entre eux, qui me conduisit assez loin de la gare, où  un ouvrier du bâtiment nous attendait.  Il me conduisit à son tour, chez le camarade qui devait me recevoir et habitait un quartier ouvrier, en périphérie de la ville de Châteauroux. Je n’avais pas mission de demander les noms. 

Après avoir prolongé la conversation et donné quelques indications, nous partagions le  repas du soir. Alors que je me disposais à passer la nuit en m’appuyant sur la table, je dus me conformer à leur décision, ils avaient un grand lit, de la place pour tous les trois : la femme du camarade, lui et moi. 

En fait, ces deux déplacements se firent sans grandes difficultés, c’est probablement les plus beaux souvenirs que j’ai de cette période de guerre, car je crois que c’est l’image même de cette fraternité qui lie les communistes entre eux. 

Cette fraternité, je la retrouve à l’occasion d’un autre déplacement, qui n’eut pas le même succès, mais qui a eu le don de m’écarter du danger. 

 Vers la mi-juin 1941, je me rendis à Périgueux où le rendez-vous était fixé en face de la porte du cimetière, devant un café à l’enseigne : « On est mieux ici qu’en face ». J’avais connu ces lieux en 1938.   

Toujours sous la protection des cheminots, au moment où le train stoppait en gare de Périgueux, un cheminot se dirige vers la locomotive. Le mécanicien qui avait mission de me diriger dans la gare, vient me dire : « Tu me suis au dépôt, tu ne peux pas aller en ville, il y a danger ». 

Je me conformai aux décisions et je regagnai Limoges par le train suivant.  

Cette descente de police à Périgueux n’était pas étrangère à la recherche des évadés du camp de Nexon, évasions à laquelle Vigne (militant syndical) et moi n’étions pas étrangers, en mai 1941.    

J’ajoute aussi que la venue de Pétain à Limoges, le 1er mai 1941, avait mis la police sur les dents, car des jours et des semaines après, on pouvait lire sur les murs de la ville et des campagnes : « Pétain trahison », « Pétain le boche », « Pétain vendu », etc…   

Faire évader des camarades des camps de Nexon et St Paul d’Eyjaut était une de nos préoccupations essentielles avec Arthur Vigne. 

Un jour de juin, j’étais place Carnot à Limoges où j’attendais un camarade. Avant son arrivée, je vis du côté opposé de la place, un groupe d’une dizaine de personnes, parmi lesquelles je reconnus le camarade Licart détenu au camp de St Paul. Il vint me serrer la main. Il était  secrétaire d’une section du parti de Perpignan, employé à l’hôpital de cette ville. L’entrevue dura quelques secondes.

*Ce fut, je crois, le dernier fait marquant des 95 jours de liberté que j’ai vécus pendant la guerre 1939-1945 du 26 mars 1941 au 30 juin 1941.    

- - - 

Le 30 juin 1941 - c’était un dimanche - par un beau soleil d’été, Arthur Vigne et moi, nous nous sommes rendus sur les bords de la Vienne.   

La police était à nos trousses, Michaut et Georgette, avaient été arrêtés la veille, mais hélas, ils n’étaient pas les seuls. Dans les locaux de la police nous n’avons pas pu nous compter, au palais de justice nous nous sommes retrouvés 56.  Le commissaire Pigeau, et sa brigade, venu expressément de Vichy ne manquait pas de zèle, un nombre assez important de personnes arrêtées fut relâché sur le champ ou par les juges, faute de preuves. 

Lajoix de Limoges, représentant de commerce,  avait beau protester de son innocence, que notre rencontre était pour affaire, il fut embarqué dans la même galère que nous. 

Nous étions incarcérés dans la prison cellulaire de Limoges. Entassés à plus d’une dizaine par cellule, à raison de 2 ou 3 d’entre nous parmi les droits communs.

Le lendemain de notre incarcération, nous nous retrouvions dans le hall de la prison. Evidemment, nous discutons des conditions de notre existence en cellule : je ne pense pas qu’il puisse exister des mots pour  décrire l’état infect de ces lieux. 

A part Victor, Arthur, je ne connaissais personne d’autre, et au cours de la conversation, Victor Michaut me dit : « Toi qui as l’habitude de la prison, tu sors de l’une pour rentrer dans une autre, à notre nom à tous, tu devrais écrire au chef de la prison de Limoges pour lui demander le régime politique ». 

Je rédigeais la lettre le jour même, le chef de la prison me fit appeler pour me dire que ma lettre serait remise au procureur. Quarante-huit heures après, je fus rappelé par le surveillant chef : « Il n’est pas possible de vous accorder le régime politique, mais le Procureur de la République donne son accord pour que vous soyez ensemble ». 

 

Je crois que c’est dans la journée même que nous fûmes amenés au premier étage de la prison dans les 3 cellules communicantes  par l’intérieur, appelées l’infirmerie. C’était une belle victoire. Cette opération fut bénéfique du point de vue moral, pour l’ensemble des camarades, comme en ce qui concerne l’hygiène et enfin, écartés de cette promiscuité. 

 

C’était aussi, du point de vue approvisionnement et solidarité, nous, qui venions de loin et ne pouvions voir les nôtres, étions adoptés par  les camarades de Limoges et des environs, qui  avaient des visites fréquentes. C’était déjà un gourbi, comme nous les avons constitués par la suite à Eysses. 

Mais ce qui était nécessaire, c’est que nous avions répartis nos tâches pour l’organisation de notre défense au procès, sans savoir s’il y aurait procès et comment nous serions jugés. Ce qui était important surtout,  ce qu’il ne fallait pas dire.

Nous sommes restés ainsi, à l’infirmerie de la prison de Limoges durant deux mois et demi. Deux ou trois jours avant le procès, nous étions transférés à la prison de Périgueux. Je retrouve une connaissance qui me met à l’aise, le surveillant chef de la prison de Périgueux était un ancien premier surveillant de la centrale de Nîmes, qui venait très souvent à la menuiserie et son attitude n’était pas hostile. 

 

Le 21 septembre à 9 heures du matin, dans la salle des assises du Palais de Justice de Périgueux, nous comparaissions devant la section spécialiste du tribunal militaire de Périgueux : juridiction d’exception. 

A l’arrivée des juges militaires, c’était déjà prévu, dans notre emploi du temps, nous nous levions à nos bancs d’accusés pour chanter la Marseillaise.  L’écho de la voix de 56 personnes résonnait dans ce palais de justice,  le sous-officier et la douzaine de jeunes militaires qui nous accompagnaient, commanda le « garde à vous » et le « présenter armes ». Je dois dire que nous ressentions quelque fierté, mes camarades et moi, de voir ces officiers supérieurs figés au garde à vous pendant que nous chantions l’hymne national. 

 

Pendant les autres séances, nous avons repris le chant de la Marseillaise, mais ce fut sans succès, les gendarmes avaient remplacé les jeunes soldats et ceux-ci restèrent impassibles : il n’y avait plus pour eux d’hymne national français. 

Notre procès dura deux jours, les 21 et 22 septembre 1941, divisé en quatre séances. Et contrairement à ce qui s’était produit à d’autres procès du même genre, il n’y eut  pas de condamnation à mort. 

Dans son réquisitoire, le colonel Roques, fit état de notre attitude « intempestive », puis il ajouta « Il n’y aura pas de martyrs au sortir de ce tribunal. » Ce fut une autre victoire pour nous. Le bilan fut le suivant : Michaut : travaux forcés à perpétuité, Vigne et moi : 20 ans, Lajoix : 10 ans, Georgette : 9 ans etc…

De retour à la prison de Périgueux, le surveillant chef nous attendait à la porte pour connaître le résultat et lorsque nous lui annoncions : travaux forcés, il nous dit « travaux forcés » apparemment surpris de notre attitude, il s’attendait à nous voir effondrés sous le poids des condamnations. Nous lui avons répondu : « Nous ne moisirons pas dans votre prison. »

 

Effectivement, à partir de ce 22 septembre 1941, commençait une longue épopée de prison à prison qui devait se terminer en Allemagne : Dachau et ses commandos où tant des nôtres périrent. 

Quelques jours après le 22 septembre, nous étions transférés à Pau. 

 

-Pau, la ville des Rois, avec une prison aux salles communes et des murs lézardés, le plâtre arraché faisant apparaître les pierres recouvertes de punaises, les paillasses étaient infectées de gros poux. A cette physionomie de la prison, répondait un surveillant-chef qui est assurément l’un des personnages les plus abjects que nous ayons rencontrés, jugez-en ! 

Il avait instauré un règlement intérieur : «  Les distributions de colis aux prisonniers auraient lieu le 30 de chaque mois.»

Hors, le premier novembre 1941, la femme de notre camarade Lajoix est venue de Limoges,  voir son mari,  pendant quelques minutes, à travers les grillages, séparés par un long et large couloir. Elle était porteuse d’un colis avec quelques friandises, charcuterie et un lapin rôti. 

Le colis ne fut remis à Lajoix que le 30 novembre : sucre, confiture, charcuterie, tout mélangé, un lapin rôti recouvert de moisissure. Vigne et moi avons découpé ce lapin, sans couteau, bien entendu, et tous les morceaux ont été lavés au seul robinet dont nous disposions, celui de la chasse d’eau. Interdiction de jeter le moindre aliment ; tenaillés par la faim,  nous avons mangé ce lapin.

Courant décembre, nous étions transférés à la prison cellulaire de Tarbes, avec le désir de l’administration pénitentiaire d’aggraver notre condition de prisonnier. Nous étions soumis au régime de l’isolement pendant quelque temps. 

 

A la centrale de Nîmes, avec mon pécule de prisonnier, j’avais acheté un dictionnaire, « Tout en un » où figurait l’enseignement du morse. J’ai copié quelques alphabets sur des morceaux de papier que, au moyen d’une ficelle, nous transmettions par les hautes fenêtres des cellules, les faisant balancer de droite à gauche, et sans nous voir. C’était vraiment un drôle d’exercice. 

Quelques notions de morse acquises, avec un objet, crayon, cuillère, etc… la frappe sur le mur indiquait les points ou les traits, dont le nombre et les coups désignaient la lettre. C’est ainsi que nous parvenions à nous communiquer les nouvelles de l’extérieur. Dans ce genre d’exercice, le camarade Plauque, ancien postier, était le plus fort. 

Je remarquais, par-delà les barreaux de la fenêtre de ma cellule, la présence fréquente d’un merle, sur les branches d’un arbre du jardin. Je récupérais toutes les miettes de pain, j’attrapais des mouches et après avoir nettoyé la fenêtre, partie extérieure des barreaux, je répandais chaque jour, le produit de ma collecte, pour celui qui était devenu quotidiennement mon fidèle compagnon. 

Il y avait trois ou quatre mois que durait notre isolement lorsque, par un beau dimanche ensoleillé du printemps 1942, le surveillant de service (probablement en accord avec son chef), nous rassembla dans une cour où nous nous retrouvions pour la première fois, depuis notre arrivée à Tarbes. 

Pour nous détendre, nous avons joué à saute-mouton. J’avais une envie folle de sauter, Fontbonne était debout : je passe par-dessus ses épaules, mais à la reprise de contact avec le sol, mon pied gauche se pose sur une pierre grosse comme une noix, se tord : je tombe, les camarades me relèvent : je m’étais fait une entorse. Encore maintenant, aux changements de temps, mon pied me rappelle ce souvenir de prison. 

Pendant un mois,  des camarades appelés pour travailler à la cuisine, m’ont préparé journellement des bains d’eau salée. 

Progressivement nous améliorions nos conditions de détenu. Nous avons d’abord obtenu d’être groupés à 3 par cellule. Chaque cellule que nous occupions a été désinfectée. Nous avions régulièrement, tous les quinze jours, le change des draps. Puis nous avons eu la possibilité de nous grouper dans la journée dans une même  cellule, de prendre nos repas ensemble et puis,  enfin, d’avoir dans la journée les portes de nos cellules ouvertes, ce qui nous permettait de mieux nous organiser et parfois d’entreprendre des parties de belotte qui duraient toute la journée. 

 

 Un jour à la fenêtre de la cellule que je partageais avec Arthur et Victor, je vis un ouvrier maçon travaillant à l’extérieur avec l’intention de communiquer  avec nous. 

Tarbes est une ville où je venais fréquemment pendant mes tournées de propagande dans l’année 1938. Je connaissais les camarades de la Direction Fédérale du parti et je  leur ai fait parvenir la liste de prisonniers politiques. J’ai retrouvé le camarade Perpret, l’un des rares survivants de cette époque. C’était en 1967, à l’occasion de la tenue du Comité National de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes), dont j’étais Président. Il avait été maire de Tarbes à la Libération, il est à présent Conseiller Général d’un canton de Tarbes.

Le 15 octobre 1943, (jour de la fête de ma mère et la veille de mon trente huitième anniversaire), nous quittions la prison de Tarbes en fourgon cellulaire : nous étions deux, durant le parcours de Tarbes – Hautes Pyrénées -  à  Eysses  – Haute Garonne -  soit plus de 250 kilomètres. 

(à suivre)

ROQUE Léopold

Né le 16 octobre 1905 à Laroque-des-Albères (Pyrénées-Orientales), mort le 6 septembre 1978 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; ouvrier tonnelier ; secrétaire à la propagande de la Région catalane du Parti communiste puis secrétaire de la Fédération communiste des Pyrénées-Orientales (1945-1947) ; résistant dans la Haute-Vienne ; déporté ; ouvrier à Vénissieux (Rhône) ; mlilitant des Pyrénées-Orientales après 1970.

 

Fils d’un tonnelier — Joseph Roque, âgé de trente ans en 1905 — qui mourut au front pendant la Première Guerre mondiale et de Thérèse Soler âgée de vingt-neuf ans en 1905, Léopold Roque fut déclaré pupille de la nation le 8 janvier 1920 par le tribunal de Céret (Pyrénées-Orientales). Il se maria une première fois le 20 novembre 1926 à Laroque-des-Albères avec Marguerite Guichet née dans cette commune le 13 juin 1906. Le divorce fut prononcé le 11 décembre 1962 par le tribunal de Perpignan. Il se remaria le 8 avril 1963 à Villeurbanne (Rhône) avec Françoise, Élisa Romaguera.

Ouvrier tonnelier domicilié à Elne (Pyrénées-Orientales), Roque adhéra au Parti communiste en 1929. Il fut candidat au conseil d’arrondissement de Perpignan dans le canton de Perpignan-est, le 18 octobre 1931. Membre du bureau de la Région catalane du Parti communiste et secrétaire du comité local de Rassemblement populaire d’Elne, il publia en août 1934 un article intitulé : « Pour un large front unique d’action révolutionnaire » dans L’Avant-Garde. Il entra au conseil municipal d’Elne le 19 mars 1935 et y siégea jusqu’à sa déchéance le 24 octobre 1940.

Léopold Roque se présenta dans la circonscription de Perpignan aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936. Il arriva en tête des candidats du Rassemblement populaire au 1er tour. Bien que Louis Noguères, candidat de la SFIO, se fût désisté en sa faveur, Delcos, radical hostile au Front populaire et soutenu officieusement par le leader départemental de la SFIO, Jean Payra, l’emporta de justesse au second tour.

Léopold Roque participait activement à l’organisation de l’aide et de la solidarité à l’Espagne républicaine. Il eut l’occasion d’effectuer des passages clandestins en Espagne en empruntant les sentiers de sa commune natale, Laroque-des-Albères, située près de la frontière. Candidat au conseil général, le 10 octobre 1937, dans le canton de Perpignan-est, il ne réussit pas à arracher ce siège à la SFIO.

Léopold Roque était alors secrétaire délégué à la propagande au sein du bureau de la Région catalane du Parti communiste. Très proche d’André Marty et soutenu par lui, il succéda à Pierre Terrat au poste de secrétaire de la Région catalane en mars 1939.

Arrêté peu après la dissolution du PC, Léopold Roque fut condamné à dix-huit mois de prison. Libéré, il gagna la Haute-Vienne où il participa à la lutte clandestine contre Vichy. Il fut à nouveau arrêté en juillet 1941, condamné à vingt ans de travaux forcés et incarcéré à Tarbes puis à Eysses où il fut un des dirigeants de la lutte clandestine. Il participa à une tentative d’évasion collective qui échoua et fut déporté à Dachau (Allemagne).

Il revint en 1945 dans les Pyrénées-Orientales et, toujours appuyé par André Marty, succéda peu après à Marcel Monteil au secrétariat de la Fédération communiste des Pyrénées-Orientales. Il y resta jusqu’en 1947 date à laquelle il gagna la région lyonnaise.

Ouvrier chez Berliet à Vénissieux, Léopold Roque y travailla jusqu’en 1970 et fut un militant actif du PCF et de la CGT. Pendant plusieurs années, il fut délégué au comité d’entreprise. Il présida une amicale d’anciens déportés qu’il fonda dans le Rhône. Il assura également le secrétariat de la section du Rhône de la FNDIRP, présida la section du Rhône de l’UFAC et siégea au Bureau national de l’Amicale des anciens détenus patriotes de la centrale d’Eysses.

Après son retour à Laroque-des-Albères, Léopold Roque fut secrétaire de la cellule communiste locale jusqu’en 1978 et présida la section de la Côte Vermeille de la FNDIRP.

 

POUR CITER CET ARTICLE :

http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article129588, notice ROQUE Léopold par André Balent, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 13 décembre 2018.

photo Pierrot Berchoud, Tarare.

Archives André Balen

 

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, liasse 169. — Arch. com. Laroque des-Albères, état civil, acte de naissance de Léopold Roque et mentions marginales ; acte de mariage entre Léopold Roque et Marguerite Guichet. — Le Travailleur catalan, 1936-1939, 14 septembre 1978. — L’Avant-Garde (Prades), août 1934, avril 1936. — Horace Chauvet, La politique roussillonnaise de 1870 à nos jours, Perpignan, 1934. — Supplément Rhône-Alpes del’Humanité, septembre 1978 [nécrologie]. — Lettre de Madame Roque. — Témoignage de Fernand Cortale. — Rens. mairie d’Elne.

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27 mai 2017 6 27 /05 /mai /2017 09:16

(C) Karle, Banyuls infos, Banyuls sur mer. 2016

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26 juin 2016 7 26 /06 /juin /2016 10:24
Salon de la Retirada en Salanque - Paulilles, conférence
Salon de la Retirada en Salanque - Paulilles, conférence

Salon de la Retirada en Salanque - Paulilles, conférence

*Salon de la Retirada avec Isbelle Sabot-Calis, Jean Dauriach…26 juin, salle des fêtes de Villelongue de la Salanque :

Entrée libre

**dimanche 26 à 16 h, salle Novelty de Banyuls :

Conférence de Christine Salles sur la dynamiteriez de Paulilles - entrée libre.

"Une industrie chimique au coeur d'une vallée agricole".

Le Comité du Souvenir Français de Banyuls vous convie cordialement à assister à la présentation d’une conférence :

« LA DYNAMITERIE DE PAULILLES

UNE INDUSTRIE CHIMIQUE DE POINTE AU COEUR D'UNE VALLEE AGRICOLE

Qui aura lieu à la salle Novelty à Banyuls sur mer

LE DIMANCHE 26 JUIN 2016 À 15 H 00

Cette conférence sera présentée par Mademoiselle Christine SALLES, historienne de l’art et archéologue qui animera les débats et pourra répondre aux diverses questions.

Entrée libre et gratuite

Seront vendus sur place les différents livrets qui ont été élaborés par le comité.

**PARIS : le député des P-O Jacques Cresta intervient auprès de la maire pour soutenir le projet de l’artiste Marc-André 2 Figuères qui concourt pour réaliser une statue de François Arago…

 

Jacques CRESTA (PS), député de la 1ère circonscription des P-O, conseiller régional, est intervenu en direction d’Anne HIDALGO, la maire de Paris, et de son 1er adjoint, Bruno JULLIARD, afin de soutenir le projet de l’artiste catalan Marc-André 2 Figuères qui concourt pour réaliser la statue de François Arago à Paris.

 

En effet la statue de l’homme politique, savant, inventeur catalan est la dernière à n’avoir pas été réintroduite sur sa stèle d’origine après la disparition de toutes les statues des places Parisiennes pour répondre à l’effort de guerre.

 

L’association Polytechnique a ainsi lancé un concours pour rendre une nouvelle fois hommage à ce grand homme qui est François Arago.

L’artiste a proposé une représentation réaliste de François Arago qui de plus fait cadran solaire. Son projet a été sélectionné et fait partie des quatorze finalistes. Le choix devrait intervenir dans les prochains mois. Il est à noter que toutes les représentations de François Arago ont toujours été réalisée par un artiste roussillonnais, le député Jacques CRESTA espère que cette tradition perdure.

 

Il a eu l’occasion d’évoquer avec les cadres catalans toute l’importance de cette reconnaissance pour notre territoire au travers de cet hommage à François Arago, en souhaitant qu’à cette occasion nous puissions en profiter pour utiliser cette image comme vecteur de communication. 

 

 

© site des P. O…uillade, juin 2016 -

 

Ce site ne publie pas mes communiqués de presse (conférences, publications de livres…) alors je le remercie pour ses articles…

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21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 08:39
Robert VINAS, lors d'une conférence à Banyuls (photo J.P.Bonnel)

Robert VINAS, lors d'une conférence à Banyuls (photo J.P.Bonnel)

RENCONTRE : avec l'historien Robert VINAS

 

            Entretien avec Robert Vinas

 

 

Robert est né à Ria, au pied de la tour et du drapeau catalan, en hommage à Guifred le Poilu. Il vit ensuite à Palau et à Pollestres à partir de neuf ans.

 

"Je suis de Pollestres ; j'ai fait mon CM2 à l’école primaire et joué au foot et au rugby dans ce village ".

 

Il fait ses études au Lycée Arago et à la Faculté des Lettres de Montpellier conclues par le CAPES d’Histoire et Géographie et un DES d’histoire du Moyen Age sur les Templiers du Masdèu. Après le concours de l'enseignement il obtient un premier poste à Liévin, dans le Pas de Calais, mais deux ans après il revient au pays, à Céret. 

 

Il doit ensuite faire son service militaire, en régiment disciplinaire à Arras, seul moyen de se rapprocher de son épouse, restée à Liévin.

 

Ensuite, Robert obtient un poste à l'étranger : l'armée lui accorde une permission exceptionnelle pour se rendre à l'alliance française à Paris et rencontrer Marc Blancpain, Président de l'Alliance.

 

Il va se rendre au Brésil, à Curitiba, ville de province, mais avant de partir, il effectue un stage à Royan, au Centre des méthodes audiovisuelles.

 

Il est au Brésil en février 68, à Rio, le jour du carnaval. Il va y rester cinq ans : deux enfants vont naître au pays des indiens Guaranis.

...

Ce que j'ai fait de mieux : parti du dialecte roussillonnais de base, j'ai appris le catalan oral et écrit, ce qui m'a donné des ouvertures vers Gérone, Barcelone, Majorque : j'ai deux conférences prévues à Figuères et Palma avant l’été. 

 

Je récuse l'expression "Pays catalans" car je préfère la formule "Pays de langue catalane".

 

Faut-il intégrer tous les pays où on parle catalan ? Valencia affirme qu'elle n'est pas catalane mais son valencien c'est du catalan à 95%. J'ai fait une conférence à Valencia ; à la fin, on m'a dit : "Vous parlez très bien le valencien du Nord".

Aux Baléares, ils disent "on est majorquins", mais ils reconnaissent qu'ils parlent catalan. En Roussillon, seulement 10% de la population parlent catalan ; il faut aller dans les maisons de retraite ; on y parle catalan avec 90% des gens.

 

Pourquoi cette faiblesse de la langue catalane ici : une ou deux générations n'ont pas fait le travail de transmission à leurs enfants. Dès le 18e siècle, la décatalanisation a commencé : les élites ont trahi, elles ont voulu les avantages et ont négligé la langue. Puis sont venues les lois de la 3éme république et l'interdiction de parler catalan dans les écoles. La chute est très sensible depuis la guerre de 1914.

La langue ne pourra être sauvée que quand il y aura plus d'autonomie en Catalogne. Mon « indépendantisme » est culturel : la plus grande autonomie rapprochera le Roussillon du Sud ; cela permettra de sauver ce qui peut l'être.

 

Durant la seconde moitié du XIXe siècle eut lieu la "renaissance catalane" qui fut la redécouverte d'un territoire avec des artistes, des artisans, des intellectuels... Les tendances catalanistes resurgissent jusqu'en 1936 avec la Generalitat ; ensuite, régna le franquisme et depuis 1975 a lieu une nouvelle résurgence. J'y crois : pour conserver ce passé, nous avons besoin d'une Catalogne forte et la plus autonome possible. Est-ce un Etat capable d'être moderne dans l'Europe d'aujourd'hui ? Oui, car il a la capacité d'invention et d'initiative économique beaucoup plus que dans le reste de l’Espagne. Barcelone sera le port et l'entrepôt de la Méditerranée occidentale.

 

La Catalogne au Moyen-Age était une nation ; il faut lire Ramon Muntaner : dès le début du XIVe siècle, l'idée nationale est présente ; c'est un sentiment d'appartenance à une nation depuis le Moyen-Age.

 

Etre catalan, on le sent aux tripes. Cela n’empêche pas d’être citoyen français, malgré quelquefois de douloureux tiraillements.

 

 

Propos recueillis par Jean-Pierre Bonnel (extraits) 

 

* entretien à paraître dans un livre "Mémoire culturelle du pays catalan"

 

(Teresa Rebull, Eliane Comelade, M.Claude Valaison, Renata Portet, Claude Massé, Joséphine Matamorros, Olga et Pierre Garcia-Fons, Jacques Maso, Michel Perpinya, Serge Kamké,  Pere Verdaguer, Ramon Gual, Seege Fauchier, Patrick Loste...)

 

 

 

*BANYULS : l'association "Culture et patrimoine en Côte Vermeille" 

 

a le plaisir de vous inviter à la conférence qu'elle organise le dimanche 22 mai 2016

à 17 heures  à Banyuls-sur-Mer - Salle Novelty

 

Le trésor des Templiers

 

par Robert VINAS  -  Entrée libre

 

 

 

Alors que les historiens du Moyen Âge ont apporté sur la constitution et le devenir de l'indéniable fortune templière des éléments de réponse indiscutables, l'introuvable trésor des Templiers continue à exciter l'imagination des hommes. Car depuis le Moyen Âge, la même question se pose : où est passée cette fortune ? Et rien ne peut empêcher les hommes d’aujourd’hui de penser que les Templiers nous ont laissé des trésors cachés. C’est leur recherche éperdue qui va nous faire sortir de l'Histoire pour entrer dans le mythe. C’est cette recherche, à la base de la constitution du mythe templier, que nous contera Robert Vinas.

 

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11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 08:53
Camp de Rivesaltes © Jean-Pierre Bonnel

Camp de Rivesaltes © Jean-Pierre Bonnel

Lieux de mémoire en Catalogne (2) :

 

(suite de Mémorial de Rivesaltes, Estivales de Perpignan...)

 

 

Ces débats, libres et ouverts au plus large public, permettront de s’interroger sur la permanence, en Catalogne, d’un patrimoine témoin de la guerre, de la douleur et de la haine, durant les années tragiques 1939/45.

 

 

    Il est donc grand temps de dresser un état des …lieux de la mémoire ! Des initiatives, venues des deux côtés de la frontière, sont à signaler et à encourager. Elles sont tout à fait bienvenues, en Catalogne et ici, en Roussillon, dans un département traumatisé par les séquelles de la guerre civile espagnole (la Retirade, l’exil de Machado, le poète républicain, les camps de la honte…) et de l’occupation de la France par le fascisme et l’antisémitisme (le camp de « rétention » de Rivesaltes, le « suicide » de Benjamin, philosophe juif allemand, à la frontière, l’emprisonnement du « communiste » Aub au camp du Vernet d’Ariège). Elle s’inscrit aussi dans les projets européens actuels de préservation de ces lieux, où, au vingtième siècle, le tragique et le racisme se sont installés.

 

    Musées de l’exil : La Junquera et Port-Bou (Fondation Walter Benjamin)- Ainsi des crédits sont débloqués, en Catalogne, afin de construire, à La Junquera, juste à la frontière (il faudra s’interroger un jour sérieusement sur cette notion et cette réalité en Catalogne ; c’est ce que fait, mais à l’échelle mondialiste, le Festival de Radio-France, à Montpellier, cet été) un musée consacré à l’exil : ce bâtiment, dont le budget est de 2,36 millions d’euros, sera ouvert à l’été 2004. De même, à Port-Bou la Fondation internationale Walter Benjamin a contacté l’architecte Norman Foster, mondialement connu, afin d’aménager le vieil hôtel où mourut l’intellectuel apatride : Foster a visité la ville-frontière de Port-Bou et s’est engagé à proposer un aménagement de l’hostal Fonda Francia, rue de la mer, pour qu’elle devienne le siège de la Fondation W.Benjamin, abritée depuis sa création dans un local municipal très modeste, non loin du port.

 

    La Fondation Max AUB de SEGORBE  (province de Valence- comarca de Alto Palancia), la ville natale de Max Aub, créa la fondation en 1988 : à la session extraordinaire du 11 novembre, le conseil municipal, avec l’avis unanime de tous les partis politiques, vota l’acquisition de la bibliothèque et des archives personnelles de l’écrivain ; c’était l’enfant du pays, mais là n’était pas l’unique motivation de la municipalité : Aub est désormais reconnu comme un grand écrivain et un défenseur de a démocratie, en Espagne comme dans le monde. La fondation conserve ainsi l’abondante correspondance de M.Aub avec Buñuel, José Bergamin, Vicente Alexandre, Rafael Alberti, Gabriel Celaya, Blas de Otero, Octavio Paz, Ramon Sander , Jorge Guillen et nombre de personnalités européennes ou mexicaines (Aub vécut la fin de sa vie en exil au Mexique). La bibliothèque, inaugurée le 31 mai 1997, est estimée à dix mille volumes et qualifiée d’humaniste : en elle se projettent sa vie, ses idées, son monde intérieur ; elle contient surtout la littérature espagnole de la guerre civile et de l’exil, ainsi que les auteurs latino-américains. 

 

L’objet de la Fondation est la sauvegarde et la diffusion des œuvres de M.Aub, à travers des traductions, colloques, conférences, concours et publications littéraires, ainsi que par l’intermédiaire de productions théâtrales, musicales ou cinématographiques ; il s’agit surtout d’éditer et de rééditer la centaine d’œuvres écrites, romans, biographies, souvenirs, aphorismes, pièces de théâtre…de cet écrivain prolifique et encore si peu publié en France. 

 

C’est la famille de Max Aub qui perpétue sa mémoire, sa fille Elena, surtout, épaulée par le Ministère de la Culture espagnole et les Institutions régionales : Generalitat Valenciana, Diputacion de Valencia, Ayuntamiento de Segorbe…(contact :Jaime Faus, s/n, 12400, Segorbe –Castellon- Apdo.Correos 111-Fax : 964.71.38.66.77. ou www.maxaub.org)

 

    La Fondation MACHADO de Collioure est née en 1977 afin de perpétuer le souvenir de l’œuvre et de la pensée du poète-philosophe et de susciter des recherches et des travaux sur l’homme et ses écrits. A l’initiative de cette association, aidée et abritée (car la Fondation, qui n’a toujours pas de murs, est virtuelle) par la mairie de Collioure, se trouvaient le sculpteur Manolo Valiente (décédé en 1991), le pète Antonio Gardo, les professeurs Monica  Alonso (Université de Barcelone),  Jacques Issorel (Université de Perpignan), Miguel Hernandez (longtemps Secrétaire général) et Paul Combeau (Trésorier). 

 

La première action de la Fondation a été de créer un prix littéraire, décerné tous les deux ans, à la date anniversaire de la mort d’A.Machado : le 22 février 1939.

 

(Voir le portrait du poète dans La Semaine des 21 et 28 février 2002). 

 

A cette occasion, des lectures de poèmes, des spectacles de musiques, de danses et des expositions sont organisés pour commémorer la mémoire de poète et de sa mère Anna Ruiz, morts tous deux à quelques jours d’intervalles, dans la Maison Quintana. On peut citer deux grands moments machadiens à Collioure : en 1985, le « train de la Poésie », après un circuit par les villes où vécut Machado, s’arrêtait dans le petit port catalan ; une manifestation symbolique dédiée aux « poètes du sacrifice », selon l’expression de Rafael Alberti, célébra Lorca, Miguel Hernandez et Antonio Machado. En 199, un congrès international « Sesento Anos después », accueilla de nombreux intellectuels, dont l’écrivain Vasquez Montalban. Parmi les lauréats du prix international, citons Bernard Sésé, Georges Colomer, Narcisso Alba, Alberto Szpunberg et Javier Pérez Bazo. Espérons que la Fondation, dont le Président d’Honneur est Michel Moly, maire de Collioure, trouvera rapidement un refuge et que grâce à des crédits européens, la municipalité pourra acquérir la « Casa Quintana », le seul lieu digne d’accueillir la « mémoire du futur » d’Antonio Machado…(Mairie de Collioure, ou www.collioure.net/fondation.asp)

 

 

    Les Amitiés internationales André MALRAUX -    Etant donné que Malraux, en raison de ses divers engagements (compagnon de route des communistes, puis ministre gaulliste), est un personnage « récupérable » par toutes les idéologies, cette association se veut apolitique ; son but est d’honorer la mémoire d’une figure essentielle du XXème siècles, dans les domaines culturels et littéraires ; elle se propose d’être un lien entre les lecteurs et les spécialistes. Les AIAM, association régie par la loi de 1901, créées en 1998 par Pierre Coureux, né à Perpignan et depuis longtemps « Catalan de Paris », organisent des tables rondes, conférences, rencontres sur tous les aspects de la vie culturelle et projettent des films réalisées sur la vie et l’œuvre de Malraux. L’association participe à de nombreux travaux, par l’intermédiaire de ses adhérents et correspondants européens, sur le statut de l’intellectuel dans la société contemporaine ; elle publie ainsi chaque année une revue « Présence d’A. Malraux » (7 euros, librairies et Maison de la Presse de Perpignan), faisant le bilan de ces débats et dont le responsable est le professeur Henri Godard, éditeur des œuvres de Malraux, Giono et Céline dans La Pléiade-Gallimard. Le comité scientifique est formé d’une centaine de personnalités, universitaires, artistes, écrivains, galeristes, dont Jorge Semprun, Maurice Schumann, Pierre Mauroy, Paul Nothomb, Dina Vierny, Jean Lescure, Antoine Terrasse, Michel Le Bris,, , Edmonde Charles-Roux, Jean D’Ormesson, Jean Grosjean, André Brincourt, P. de Boisdeffre, Christiane Desroche-Noblecourt, Edouardo Arroyo, Geneviève de Gaulle Anthonioz (ces deux derniers, récemment décédés)…Les Amitiés A.Malraux ont organisé, il y a deux ans, à Perpignan, avec le CML, un colloque sur A.Malraux (avec la participation, entre autres, du journaliste  Olivier Todd, biographe de Malraux et de Mme Elvira Farreras, secrétaire de l’écrivain durant la guerre d’Espagne) A Valmy et au Couvent des Minimes, l’association fera entendre les  voix de son Secrétaire-Fondateur Pierre Coureux et de Gérard Malgat, traducteur, chercheur en littérature et spécialiste des rapports Malraux-Max Aub. (Les AIAM-72, rue Vauvenargues, 75018, Paris-  HYPERLINK "http://www.pierre.coureux@aol.com" www.pierre.coureux@aol.com )

 

    

 La mémoire d’Elisabeth Eidenbenz, au Château d’En Bardou – On suggère enfin d’inviter un responsable de ce lieu de la campagne illibérienne, qui fut une maternité d’indésirables, dirigée par une institutrice suisse, durant la seconde guerre mondiale ; en 2005, ce château pourrait devenir un lieu officiel de la mémoire d’Elne et des camps de concentration voisins : en effet, accouchèrent là les femmes exclues, exilées, des camps d’Argelès ou de St-Cyprien, et six cents enfants « de nulle part », regroupés à présent dans l’association « Helen’Arts », présidée par François Charpentier. La mairie d’Elne, dirigée par Nicolas Garcia, désire acheter cette ancienne demeure de la famille Bardou-Job et en faire un lieu de mémoire, d’expositions et de réflexion. Il ne manque que deux millions d’euros ! Alors, mécènes ou simples anonymes, soyez généreux, et, surtout, n’ayez pas…la mémoire courte !

                             

 

J.P.Bonnel (blog 2003)

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 09:32
Camp de Rivesaltes © Jean-Pierre Bonnel

Camp de Rivesaltes © Jean-Pierre Bonnel

*** Concours photos Paris Match

 

Participez au concours Photos pour l'Histoire organisé par Paris Match du 21 octobre au 22 novembre et retrouvez votre photo exposée au Mémorial de Rivesaltes.

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Pendant soixante-quinze ans, le camp de Rivesaltes a rassemblé ceux dont la France, par manque de moyens, par idéologie ou par honte, n’a pas voulu. Baptisé « Centre d’hébergement » pour les Républicains espagnols, pour les Juifs, pour les Tsiganes, l’ancien camp militaire Joffre servira aussi de « Camp de regroupement des harkis ». Symbole de la honte, le camp est longtemps resté à l’abandon. La création d’un mémorial par la Région Languedoc-Roussillon et le département des Pyrénées-Orientales, inauguré le 16 octobre par le Premier ministre Manuel Valls, consacre le drame de ces réfugiés comme partie intégrante de notre histoire. Il est désormais un lieu de mémoire incontournable. L’architecture est signée Rudy Ricciotti.

Concours Photo > Un concours photos est organisé avec Paris Match du 21 octobre au 22 novembre 2015.

Prenez une photo du Camp de Rivesaltes et envoyez-la à : rivesaltes@parismatch.com ou postez-la sur les réseaux sociaux avec la mention #memorialderivesaltes

A gagner : votre photo exposée au « Mémorial de Rivesaltes » avec le reportage du photographe de Paris Match, Vincent Capman, un appareil photo numérique en série limitée ou une sélection de livres albums Paris Match.

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MEMORIAL DU CAMP DE RIVESALTES

Avenue Christian BOURQUIN 

66 600 SALSES LE CHATEAU 

Tel: 04 68 08 34 90 / 04 68 08 39 70 

Fax: 04 68 08 34 99 

 

info@memorialcamprivesaltes.fr

 

- - - 

 

 

 

« LES LIEUX de MEMOIRE»  en Catalogne (1)

 

et rencontres avec des responsables de fondations : connaître le passé pour mieux appréhender l’avenir ! 

 

(J.P.Bonnel - 2003)

 

    

Le Mémorial du Camp de Rivesaltes (l’historial-mémorial dont le chef de projet est Denis Peschanski)

 

 Une autre bonne nouvelle vient de tomber : après de longs atermoiements et des années de négociations avec les communautés concernées, C.Bourquin annonce enfin l’inauguration du Mémorial du Camp de Rivesaltes pour fin 2005. L’Etat vient de céder au Conseil Général des P.O. une partie de l’ancien camp de concentration, au nord de Perpignan, pour y élever un lieu de mémoire dédié aux 10.000 réfugiés espagnols de 1939, aux 4500 juifs et tziganes, dont la moitié fut exterminée ensuite à Auschwitz, et aux 35000 harkis, rapatriés à la fin de la guerre d’Algérie, qui y furent successivement internés. 

 

Le protocole d’accord, signé entre le préfet M.Fuzeau et C.Bourquin, prévoit la cession par le Ministère de La Défense, actuel propriétaire du camp, de 42 hectares, pour le prix symbolique de 100.000 euros. Cependant, il faut savoir que le camp occupe 350 hectares et le CG66 est intéressé par 200 hectares, afin d’étendre la zone industrielle et artisanale : on a bien peur que, à côté de la bonne action du Mémorial, n’ait lieu une guerre spéculative dans ce secteur nord du département ; on redoute aussi les boues de la station d’épuration, dont le projet d’épandage, adopté par le conseil municipal de M. André Bascou, se situe à la lisière (encore une histoire de frontière !) du camp

 

    * Les « Estivales » de Perpignan ont eu la bonne idée, de se décentraliser, cet été, et d’organiser des spectacles et des rencontres à Gérone et Argelès. Surtout, afin de commémorer le centenaire de l’écrivain espagnol Max Aub, scénariste du film de Malraux :  L’Espoir, l’association a mis en place deux « tertulias », qui signifient à la fois : discussions , improvisations, joutes oratoires, veillées littéraires. 

 

   D’abord, au Château de Valmy, près d’Argelès sur mer, le jeudi 17 juillet à 17h, sont invitées plusieurs fondations qui œuvrent au devoir de mémoire : ces associations (Machado à Collioure, Aub à Ségorbe, Malraux à Paris, Walter Benjamin à Port-Bou et les responsables du Mémorial du camp de Rivesaltes) viendront « témoigner du sens de leur engagement, de l’avenir des lieux de mémoire, de leur rôle. » Ensuite, le 18 à 18h, au Couvent des Minimes de Perpignan, l’œuvre de Max Aub sera évoquée, avec des spécialistes français et espagnols. (Tertulias dans le cadre des « Estivales » de Perpignan  (17 et 18 juillet 2003)

 

 

Ces débats, libres et ouverts au plus large public, permettront de s’interroger sur la permanence, en Catalogne, d’un patrimoine témoin de la guerre, de la douleur et de la haine, durant les années tragiques 1939/45.

 

...à suivre.  (JPB)

 

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 10:08
camp de Dachau

camp de Dachau

  Le Camp de Rivesaltes

 

 

   Le Monde daté des 27 et 28 sept 2015 vient de publier un dossier sur le camp de Rivesaltes, qui sera inauguré le 16 octobre prochain.  

 

Un article fait l'historique, depuis l'incroyable trouvaille de Joël Mettay (journaliste, éditeur à Céret) d'un fichier d'internés dans une déchetterie…depuis l'action initiale de l'écrivain Claude Delmas, s'opposant vite au projet de C.Bourquin, président du CG66. 

 

Celui-ci, devenu président de Région, veut que la réhabilitation du camp soit son oeuvre (la seule qui comptera, c'est vrai) et il fera tout pour obtenir les fonds et le choix de l'architecte Rudy Ricciotti. Celui-ci coûtera cher à la Région Languedoc-Roussillon (et à l'Etat qui participe enfin, avec l'avénement de F.Hollande : 23 millions d'euros pour la construction et 1,5 million d'euros pour le fonctionnement annuel…

 

L'article du quotidien ne cite pas les premiers historiens du camp de Rivesaltes, ni le dernier, Nicolas Lebourg (éditions Trabucaire) qui actualise le problème et doit désormais servir de référence : oubli incompréhensible de la bibliographie !

 

L'entretien avec l'architecte montre que ce camp est la honte du lieu, du département des PO, de la Catalogne et de la France. Les Pyrénées orientales furent le pays de l'internement : Harkis, Gitans, Résisants, Républicains de la Retirada, Tziganes, Juifs (2400 sont déportés vers l'Allemagne).

 

Ricciotti cite Denis Peschanski, spécialiste des camps, stigmatisant l'action de Pétain, du régime de Vichy, nourrissant les camps d'extermination avec les internés de Rivesaltes, de Gurs… Honte de l'Etat français !

 

Et Serge Klarsfeld, avocat de la cause des déportés juifs de définir Rivesaltes "le Drancy de la zone sud" !

 

Avec Argelès, St-Cyprien…Rivesaltes sont les stigmates de la mémoire d'ici, d'une Catalogne, terraitoire de l'enfermement, dans une France de la honte, du crime et du déshonneur. Les migrants, les sans-papiers, les exilés sont "accueillis" dans ces camps à la  "violence cachée", "lieux pétrifiés", dit Ricciotti :"quand on quittait Rivesaltes, c'était pour aller au four"…

 

L'architecte a raison : "ni pardon, ni oubli" pour les Catalans et Français complices, pour le Régime de Vichy, qui livra aux nazis des milliers de Juifs, de démocrates, de Résistants !

 

 

 

J.P.Bonnel

* DACHAU HUMANITAIRE? L' Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide communique

La municipalité de Dachau annonce qu’en vertu du droit d’asile, elle propose aux réfugiés d’occuper des logements situés dans une annexe de l’ancien camp nazi de cette ville. On apprend à ce moment-là que cette même municipalité a pris la décision, en 2014, de transformer ces bâtiments en « logements sociaux».

Scandale!

Ces bâtiments sont le lieu où les déportés étaient torturés, où ceux qui s’approchaient des miradors étaient abattus, où des médecins nazis se livraient à des expériences médicales sur des êtreshumains.

L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), inquiète de la montée des extrêmes droites, souvent néo nazies, s’associe à l’émotion que provoque, en Allemagne et en Europe, cette effarante décision tant parmi les associations d’anciens déportés et associations juives, notamment, que chez tous les antinazis. Ce lieu doit rappeler au monde la nécessité d’être vigilants, afin que ces atrocités ne se reproduisentplus.

Ce lieu est un des symboles de la barbarie nazie où se manifesta, notamment, la volonté d’anéantissement des juifs d’Europe. Il doit rester un lieu de mémoire et de respect pour les victimes.

L’UJREexige qu’il soit mis fin à cette décision ignoble et inadmissible.!

UJRE

25 septembre2015

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 11:16
Survol du camp d'Argelès en février 1939

Survol du camp d'Argelès en février 1939

Exposition

De la chute de Barcelone à la Retirada.

Report of Wide World Photo for The New York Times

Depuis 1989, Perpignan est l'incontestable capitale internationale du photojournalisme. Pourtant, 50 auparavant, la ville est déjà projetée au premier plan de l'actualité mondiale, au cœur de l'activité des photojournalistes avec la Retirada. La chute de Barcelone, le 26 janvier 1939, provoque le premier exode civil de masse en Europe. Le département des Pyrénées-Orientales passe ainsi, en seulement deux semaines, de 250 000 habitants à près de 800 000. L'urgence humanitaire se double alors d'une crise sanitaire de premier ordre et trois immenses camps de concentration sont établis sur la côte roussillonnaise. Près de 330 000 républicains espagnols y seront internés.

La Retirada à la une de la presse internationale

Du 27 janvier au 10 février 1939, la Retirada est couverte par la presse internationale. A partir du 28 janvier 1939, un pool de plus de 135 journalistes rejoint le Roussillon pour informer les lecteurs de cet événement majeur de la politique internationale qui annonce la chute de la République espagnole. De nombreux photojournalistes sont également présents à la frontière catalane et réalisent pour les agences photographiques comme Fulgur, Keystone ou Wide World Photo for The New York Times une série de reportages pour les plus grands titres.

Retirada, Perpignan en état d'urgence

Les bureaux parisiens de l'agence américaine Wide World Photo for The New York Times [Photo NYT] restent, durant toute la Retirada, en liaison directe avec son correspondant local, le Studio Chauvin. Les clichés pris par une dizaine de photojournalistes à Cerbère, Port-Vendres, Le Perthus, Saint-Laurent-de-Cerdans ou Bourg-Madame sont envoyés par Bélinogramme depuis le siège du studio d'Augustin Chauvin, situé au 13 boulevard Clemenceau, à ceux de la délégation parisienne de l'agence photographique américaine. La position hégémonique sur le marché de la photo de presse de Photo NYT permet aux images qu'elle diffuse de faire les unes des grands journaux toutefois certaines, comme le démontre l'exposition « De la chute de Barcelone à la Retirada. Report of Wide World Photo for The New York Times », sont demeurées jusqu'à aujourd'hui inédites.

Capa, Chim ou Chauvin... le reportage de NYT Photo

Les 42 tirages photographiques originaux présentés à l’exposition du MUME –qui furent montrés l’année dernière à la Casa de la Generalitat de Catalunya à Perpignan– permettent de redécouvrir un patrimoine visuel essentiel de l'histoire du XXe siècle mais également d'éclairer d'un jour nouveau celle du photojournalisme. En effet, par la couverture dynamique et engagée de la Guerre Civile espagnole, cette profession gagne ses premières lettres de noblesse et les photo-reporters sortent enfin de l'anonymat. Ils commencent à représenter des signatures reconnues et leur écriture photographique des faits bénéficie d'une véritable reconnaissance populaire. Le reportage de Photo NYT reprend les clichés pris en Roussillon de son correspondant local, Augustin Chauvin, ainsi que ceux de deux noms émergents de la photo de presse : David Seymour-Chim ou Robert Capa.

« Capa saint et sauf à Perpignan »

Le 28 janvier, ces deux photo-reporters sont présents sur la frontière catalane. Robert Capa quitte définitivement l'Espagne. L'exposition « De la chute de Barcelone à la Retirada. Report of Wide World Photo for The New York Times » montre deux clichés pris ce jour-là. La communication de ces clichés aux bureaux parisiens de Photo NYT permet d'avoir les premières nouvelles de Capa depuis le 26 janvier. Le photo-reporter avait donc réchappé aux bombardement de l'aviation fasciste qui pilonnait l'avancée des réfugiés républicain vers la frontière. Olivia Chambers, des bureaux parisiens de The March of Time annonce au directeur de la photographie du magazine Life par télégramme : « Capa sain et sauf à Perpignan ». Wilson Hicks envoie en réponse, le 31 janvier 1939, le message suivant : « Vous auriez pu y rester, comme je le craignais, après le travail photographique que vous avez réalisé dans l'Espagne loyaliste, vous n'auriez pas été bien traité par les ennemis des loyalistes si vous étiez tombé entre leurs mains. Life a été très satisfait de vos photos d'Espagne et de Chine. J'espère que votre modestie n'en souffrira pas si je vous dis que vous êtes aujourd'hui le photographe de guerre numéro un ».

Rober Capa couronné à Perpignan en 1939

Pour le commissaire de l'exposition « De la chute de Barcelone à la Retirada. Report of Wide World Photo for The New York Times », Eric Forcada, « il était important, que en 2014, année de célébration du 75e anniversaire de la Retirada et 25e anniversaire de la création du festival Visa pour l'image de revenir sur un événement qui a impacté de manière décisive l'histoire du XXe siècle ainsi que celle du photojournalisme. Si la relation entre photojournalisme et Guerre d'Espagne a été largement étudiée, celle qu'il a entretenu avec la Retirada reste quasiment inédite. Cette exposition ainsi que son catalogue entendent participer à la réparation de cet oubli ».

Lorsqu'en 1946, Robert Capa écrit ses mémoires de guerre, « Sligthly out of focus – Juste un peu flou », il entend rappeler le sens et le poids historiques de son reportage du mois de janvier 1939. « Les journalistes avaient écrit leurs articles, j'avais pris mes photos mais cela n'intéressait personne ou presque, et quelques années plus tard, des milliers d'autres êtres humains en fuite avaient couru sur des milliers d'autres routes et s'étaient fait tuer, devant les mêmes troupes et les mêmes croix gammées ».

Le photographe de guerre numéro un exprime ainsi l'une des missions essentielles du photojournalisme, celle de témoigner de l'horreur, la montrer au monde, pour qu'elle ne se répète.

Vous pouvez télécharger des images des œuvres exposées sur “ HYPERLINK "https://www.dropbox.com/sh/otozb0jdqs3hv43/AABVg3FEJu9F5V9sJgjqBPhYa?dl=0" Dropbox”.

Exposition :

« De la chute de Barcelone à la Retirada. Report of Wide World Photo for The New York Times »

Commissaire : Eric Forcada

Lieu : Museu Memorial de l’Exili

Dates : du 24 janvier au 22 mars 2015

Entrée : libre

Renseignements : 00 34 972556533 + QR Code

L'exposition « De la chute de Barcelone à la Retirada. Report of Wide World Photo for The New York Times » est une production de la Casa de la Generalitat de Catalunya a Perpinyà, de Mare Nostrum Éditions avec la collaboration du Museu Memorial de l'Exili de la Jonquera. Elle compte avec le soutien de la Ville de Perpignan

Catalogue:

« De la chute de Barcelone à la Retirada. Report of Wide World Photo for The New York Times »

Auteur : Eric Forcada

Langues : Français, Catalan & Anglais

Pages : 128 p.

Prix : 25 euros

Éditions : Mare Nostrum Éditions, Perpignan

Renseignements : www.marenostrumedition.com

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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