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28 janvier 2016 4 28 /01 /janvier /2016 08:45
Dessins racistes (sauf la première image)
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Dessins racistes (sauf la première image)

Dessins racistes (sauf la première image)

* Personnalité d'exception, c'est un personnage tranchant : on l'aime ou on la déteste.

Je l'estime, comme d'autres figures politiques : J.P.Chevènement, Simone Veil. Je cherche d'autres noms, en vain...

Femme intelligente, les imbéciles la haïssaient.

Femme cultivée, oratrice talentueuse, les ignorants la maudissaient….

Femme de gauche, au souffle révolutionnaire, les conservateurs, les politiciens de droite l'auraient bien installée au bagne de Cayenne...

Sa présence forte et sa parole en archipel révélaient les démons intimes des racistes et faisaient parler l'inconscient pervers des fascistes….

Ces dessins prouvent que la France est encore un pays de Barbares et de Terroristes. Ils sont chez nous, ces Blancs, ces Médiocres porteurs de béret et de baguette, prêts à sortir le fusil de famille pour chasser l'Etranger, le Migrant, le Noir, l'Arabe, le Sans-papier, le Gauchiste, le Coco…bref, celui qui ne lui ressemble pas...

J.P.Bonnel

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Christiane Taubira : Je suis une bête sauvage : quand je ne suis pas contente, ça se voit ! Si je suis heureuse, ça se voit aussi.

Christiane Taubira

Christiane Taubira, née le 2 février 1952 à Cayenne (Guyane), est une femme politique française.

Elle commence sa carrière politique comme militante indépendantiste, puis participe à la création du parti politique guyanais Walwari. Députée de la première circonscription de la Guyane de 1993 à 2012, elle est à l'origine de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.

Candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l'élection présidentielle de 2002, elle arrive en 13e position du premier tour de scrutin, avec 2,32 % des voix.

Elle est garde des Sceaux, ministre de la Justice du 16 mai 2012 au 27 janvier 2016, dans les gouvernements Jean-Marc Ayrault I et II, puis Manuel Valls I et II. À ce titre, elle défend au Parlement le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Son travail à la tête du ministère de la Justice est salué par la gauche alors que l'opposition juge sa politique pénale laxiste1,2,3,4.

Formation et carrière professionnelle

Née à Cayenne, Christiane Taubira est issue d'une famille éclatée — sa mère, Bertille, aide-soignante, morte à 49 ans, élevait seule ses onze enfants, dont cinq avec le père de Christiane, Georges Taubira, épicier à Cayenne, qui les avait abandonnés.

Elle est divorcée en 2002 du leader indépendantiste Roland Delannon après 20 ans de mariage, et mère de quatre enfants ; ils s'étaient séparés sur fond de crise politique, après qu'il eut constitué une liste dissidente à son épouse lors des élections régionales de 19985.

Titulaire d'un diplôme de troisième cycle en sciences économiques, d'une licence en sociologie et d'un certificat en ethnologie afro-américaine obtenus à Paris, elle a également suivi un troisième cycle en agroalimentaire du Centre français de la coopération agricole6,Note 1.

Elle devient professeur de sciences économiques en 19787.

Cofondatrice de l'association agricole Caricoop pour la Guyane (Confédération caraïbe de la coopération agricole)8, elle en est la directrice générale de 1982 à 1985. Depuis 1990, elle est membre de l'Office de coopération et de commerce extérieur de la Guyane (OCCE-G), un organisme dépendant du conseil régional de la Guyane.

Parcours politique

Militante indépendantiste et création de Walwari

Elle commence sa carrière politique en 1978 comme militante indépendantiste, notamment au sein du Mouvement guyanais de décolonisation (MOGUYDE)9, que son mari Roland Delannon a fondé en 197410. Elle dirige la revue indépendantiste Mawina11. Selon Robert Chaudenson, « ces mouvements anticolonialistes, impliqués dans nombre d'attentats, étaient très violents. » Roland Delannon, avec l'aide de l'UTG, prépare un attentat contre les installations pétrolières de Guyane qui échoue (le complot de Noël)12. Il est alors arrêté le 13 décembre 1974 avec 12 autres personnes. Elle affirme qu'elle a alors été obligée de vivre en clandestinité13,14. Roland Delannon est emprisonné pendant dix huit mois15 et l'arrestation des 13 personnes impliqués dans l'opération déclenche une grève générale de la part de l'UTG16.

Après l'arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981, elle cesse le militantisme indépendantiste, constatant qu'il n'est plus soutenu par les Guyanais13 et fonde son activité professionnelle et devait signer un contrat de professeur-chercheur à l'Université du Québec à Montréal lorsqu'elle est sollicitée pour s'investir en politique. En 1993, elle cofonde avec son mari le parti Walwari et en devient présidente17.

Députée de Guyane (1993-2002)

En 1993 elle est élue députée « non inscrite » de Guyane et vote, dans l'hémicycle, l'investiture du gouvernement Édouard Balladur. Elle intègre un petit groupe parlementaire, République et liberté. L'année suivante, elle est quatrième de la liste Énergie radicale menée par Bernard Tapie lors des élections européennes de 1994. En avril 1994, elle est observateur parlementaire aux premières élections multiraciales en Afrique du Sud18.

À sa réélection en juin 199719, elle rallie le groupe socialiste, et se voit confier par Lionel Jospin un rapport sur la recherche de l'or en Guyane. En 1998, elle se sépare de son mari après que celui-ci s'est présenté contre Walwari aux élections régionales de 1998 sans l'en avertir, fatigué de l'hégémonie politique de son épouse. En 2014, elle exprime des remords dans la presse sur ce passage de sa vie15.

Jusqu'en novembre 2001, elle est apparentée PS. Elle rejoint ensuite le groupe RCV (PRG-MDC-Verts-PCR).

Article détaillé : Loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.

Christiane Taubira a donné son nom à la loi française no 2001-434, votée le 10 mai 2001, qui reconnaît comme crimes contre l'humanité, la traite négrière transatlantique et l'esclavage qui en a résulté, jusqu'à l'abolition de l'esclavage. La loi prévoit également l'insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s'y rapportant. Une des conséquences de cette loi est la création d'une journée annuelle de la mémoire de l'esclavage, qui se tient tous les 10 mai.

La loi est critiquée car elle est considéré comme loi mémorielle se limitant à la traite européenne. Olivier Pétré-Grenouilleau, spécialiste de l'histoire de l'esclavage, a été attaqué en justice au nom de la loi Taubira parce qu'il rappelait que « la quasi-totalité des esclaves africains avaient été razziés non par des Blancs, mais par des négriers africains et que le commerce des esclaves était une routine sur le continent noir bien avant l'arrivée des négriers européens »20.

Candidate à l’élection présidentielle de 2002

En avril 2002, elle est la candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle avec une campagne axée sur l'« égalité des chances ». Elle obtient 2,32 % des voix au premier tour et réalise l'essentiel de son score en France d'outre-mer, notamment en Guyane, où elle obtient 52,7 % des suffrages exprimés21.

Selon certains socialistes, cette candidature a contribué à l'éparpillement des voix de gauche et a été une des causes de l'échec de Lionel Jospin à accéder au second tour de l'élection présidentielle22. D'après d'autres observateurs, comme Jacques Séguéla, Christiane Taubira avait proposé une alliance à Lionel Jospin, qui n'aurait pas donné suite à cette demande23.

Députée de Guyane (2002-2012)

Elle est de nouveau élue députée avec 67,22 % des voix24 le 16 juin 2002, pour la XIIe législature, dans la première circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe socialiste. Tout en demeurant membre du parti guyanais Walwari, elle devient, après le congrès de Toulouse (septembre 2002), première vice-présidente du Parti radical de gauche, poste spécialement créé pour elle et supprimé au congrès de 2004. Elle est en tête de la liste « Europe fraternelle » du PRG aux élections européennes de 2004, dans la circonscription Île-de-France : cette dernière n'obtient que 1,54 %, et aucun élu25.

En 2004, elle est condamnée par le conseil des prud'hommes de Paris pour licenciement injustifié et rupture de CDD « abusive » concernant son ancienne assistante parlementaire, et doit lui verser 5 300 euros26.

En 2006, elle considère que le nombre des immigrés clandestins expulsés de Guyane (7 500 sur 50 000) est dérisoire27. En 2007, à propos de la minorisation des Guyanais de souche, elle déclare : « Nous sommes à un tournant identitaire. Les Guyanais de souche sont devenus minoritaires sur leur propre terre28. »

Le 12 juillet 2006, elle se déclare candidate à l'investiture du PRG pour l'élection présidentielle de 2007. Le 22 octobre, le PRG réuni en Congrès renonce à présenter une candidature, préférant un accord avec le Parti socialiste sur les élections présidentielle et législatives29. Le 20 janvier 2007, Christiane Taubira rallie l'équipe de Ségolène Royal, où elle est nommée « déléguée à l'expression républicaine30 ». Par la suite, lors de la campagne des législatives de juin 2007, elle déclare avoir été « approchée » par l'entourage de Nicolas Sarkozy « avant la fin de la présidentielle » pour faire partie du gouvernement, mais « avoir alors décliné l'offre »31. Elle est réélue députée avec 63,41 % des suffrages le 17 juin 2007 pour la XIIIe législature, dans la Première circonscription de la Guyane32. Elle est apparentée au groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

En avril 2008, elle est chargée par le président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission sur les accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les pays ACP33. Son rapport, remis deux mois plus tard34, émet de lourdes critiques envers ces dispositifs, et formule des préconisations jugées audacieuses35, mal reçues par l'Élysée, le chef de l'État n'ayant fait aucun commentaire.

Christiane Taubira est candidate, à la tête d'une liste divers gauche à l'élection régionale de 2010 en Guyane. Arrivée en tête des quatre listes de gauche en présence, elle conduit une liste d'union de la gauche au second tour. Le 21 mars 2010, avec 43,9 % des voix, elle est battue par le maire de Cayenne, soutenu par l'UMP, Rodolphe Alexandre (56,1 %)36. Elle siège dès lors dans l'opposition.

Le 14 décembre 2010, elle annonce son soutien à Arnaud Montebourg dans le cadre des primaires du Parti socialiste de 2011 pour l'élection présidentielle de 201237.

Garde des Sceaux, ministre de la Justice (2012-2016)

À la suite de la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, elle est nommée pour la première fois au gouvernement le 16 mai 2012 en devenant garde des Sceaux, ministre de la Justice38 au sein du gouvernement Ayrault (dont 30 membres sur 35 sont issus du Parti socialiste). Dès sa nomination, elle est la cible des critiques de l'UMP et du FN39, qui, en particulier après l'évasion d'un détenu lors d'une manifestation sportive opposant détenus et gardiens à laquelle elle assistait, lui reprochent du laxisme.

Après l'annonce du nouveau Premier ministre stipulant que tout ministre de son gouvernement qui se présente aux législatives et qui serait battu devrait démissionner40, les médias annoncent que Christiane Taubira renonce à briguer un nouveau mandat parlementaire41,42.

Les premières mesures qu'elle désire appliquer sont une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel43 et supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs pour garantir la spécificité de la justice des mineurs44. L'annonce de cette suppression, prévue dans le programme du candidat Hollande, est qualifiée de laxisme par l'UMP45, mais est favorablement accueillie par les représentants de l'USM, le syndicat majoritaire de la magistrature46.

Au premier trimestre 2013, confrontée à une vague de départs, la ministre est contrainte de remanier son cabinet ; elle embauche ainsi l'épouse d'un proche de François Hollande, Bernard Rullier, conseiller chargé des affaires parlementaires à l'Élysée. Son prétendu compagnon serait également membre de son cabinet47, mais cette information est vigoureusement démentie par les intéressés48.

En tant que garde des Sceaux, elle porte le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, qu'elle qualifie de « réforme de civilisation »49. Lors des débats au Parlement, où elle est particulièrement présente, ses nombreuses prises de parole et son habileté suscitent le respect, plus que l'approbation, de l'opposition, qui avait pourtant fait d'elle une cible privilégiée lors de ses débuts au gouvernement, faisant de ce débat un « moment » particulier de sa carrière politique50,51,52,53. Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe est approuvé par l'Assemblée nationale en seconde lecture par 331 voix contre 225 (opposition) et 10 abstentions.

À l'été 2013, elle met en œuvre un projet de réforme pénale, qui voit notamment la création de la « contrainte pénale ». Si la garde des Sceaux considère qu'il s'agit de la fin du « tout-carcéral », certaines de ses prises de position ont donné lieu à des divergences avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et à un « procès en laxisme » intenté par la droite54. La loi est promulguée le 15 août 2014.

Un an plus tard, sa loi d’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne fait l'objet d'une censure de 27 sur 39 articles par le Conseil constitutionnel le 13 août 2015, dont des mesures visant la lutte contre la pédophilie et le financement de l'aide aux victimes, considérées comme des cavaliers législatifs55.

Lors de l'élection territoriale de 2015 en Guyane, elle figure en 11e position sur la liste Walwari (section de Cayenne), qui recueille seulement 7,10 % des voix au premier tour56,57. Elle ne parvient ainsi pas à retrouver son mandat de conseillère régionale, qu'elle avait abandonné en août 2012[réf. nécessaire].

Elle est au centre d'une polémique, en décembre 2015, pour avoir annoncé sur une radio algérienne, Alger Chaîne 3, que le gouvernement français renonçait à l'extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux convaincus de terrorisme alors que le Conseil des ministres du lendemain a maintenu cette proposition dans son projet de réforme constitutionnelle58,59.

Le 27 janvier 2016, la démission de Christiane Taubira est annoncée par l’Élysée. Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et président de la commission des lois à l'Assemblée nationale60,61. Sur le réseau social Twitter, elle explique le jour même62:

« Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit. »

Travaux et prises de position

Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !

Christiane Taubira est fréquemment considérée par les politiques comme un « électron libre », en raison de ses prises de position personnelles entrant peu dans une logique de parti63.

Loi sur les signes religieux dans les écoles publiques

Contrairement au PS et au PRG, elle s'oppose ainsi, en 2004, au vote de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques, considérant que « Faire œuvre législative plutôt que mission pédagogique, c’est perdre foi en la République, alors que sont soigneusement évités les terrains où se nouent les tensions les plus lourdes de sens dans l’affrontement éthique64. »

Référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe

En 2005, elle prend position pour le « non » lors du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe65, contrairement au PRG, dont elle est, à l'époque, encore vice-présidente.

Référendum sur le statut de la Guyane

Lors du référendum de 2010 sur le passage de la Guyane à un statut de collectivité d'outre-mer, bien que critique envers le caractère flou du projet, elle appelle à voter « oui » au sein du mouvement Guyane 7466.

Victime d'attaques racistes

Comme d'autres femmes ministres, dites de la diversité, elle fait face à de nombreuses insultes racistes67 et sexistes68.

En novembre 2013, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme condamne les propos, qu'il considère comme des attaques racistes, tenus dont elle fait l'objet depuis plusieurs semaines, et notamment la couverture d'un hebdomadaire d'extrême droite, Minute, publié avec la photo de la ministre accompagnée de la légende : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane »69. L'hebdomadaire repousse l'accusation de racisme, arguant qu'il n'a fait qu'utiliser deux expressions françaises, « dont la seconde — la partie sur la banane — est familièrement utilisée pour décrire une personne en bonne forme70. »

Le 30 octobre 2014, le directeur de l'hebdomadaire est condamné à 10 000 euros d'amende pour sa une, Le Monde avec AFP rappelant alors que la ministre avait dénoncé des propos « d'une extrême violence » déniant son « appartenance à l'espèce humaine »71. Le parquet ayant jugé la peine trop clémente fait appel72. Lors du procès en appel qui se tient le 4 juin 2015, le parquet requiert une amende identique ainsi qu'une peine de prison de deux mois avec sursis73. Lors du délibéré rendu le 17 septembre 2015 la condamnation du directeur de Minute à 10 000 euros d’amende est confirmée74.

Détail des fonctions et des mandats

Mandat local

Mandats parlementaires

Fonction ministérielle

Ouvrages

De Christiane Taubira

  • L'Esclavage raconté à ma fille, Paris, Bibliophane, coll. « Les mots à coeur »,‎ 2002 (réimpr. 2006 et 2015), 165 p.
  • Codes noirs : de l'esclavage aux abolitions, Paris, Dalloz, coll. « A savoir »,‎ 2006, 150 p.
  • Rendez-vous avec la République, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres »,‎ 2006, 195 p.
  • Égalité pour les exclus : le politique face à l’histoire et à la mémoire coloniales, Paris, Temps Présent,‎ 2009, 93 p.
  • Mes météores : combats politiques au long cours, Paris, Flammarion,‎ 2012, 551 p.
  • Paroles de liberté, Paris, Flammarion, coll. « Café Voltaire »,‎ 2014, 138 p.

Sur Christiane Taubira

  • Carolien Vigoureux, Le mystère Taubira, Plon, 210 pages, 2015.

Notes

  1. ↑ Pendant de nombreuses années, les portraits médiatiques de Christiane Taubira lui attribuent un, voire deux doctorat(s), en économie, en ethnologie ou en agroalimentaire, selon les sources (Les diplômes des ministres du gouvernement Ayrault - Orientations, 23 mai 2012 [archive]). Dans son ouvrage Contre la justice laxiste (éditions L'Archipel, avril 2014), Philippe Bilger, ancien avocat général à la cour d'assises de Paris, laisse entendre que la garde des Sceaux ment sur son curriculum vitæ : « Elle a laissé dire, et ne l’a jamais contesté dans l’espace médiatique, qu’elle avait deux doctorats, l’un en économie, l’autre en ethnologie [...]. ». Sollicité, le cabinet de Christiane Taubira, alors Garde des Sceaux, affirme que celle-ci n’a jamais dit elle-même qu’elle possédait ces diplômes et explique que ces mentions sont dues aux journalistes qui « travaillent un peu trop sur Wikipédia » (Taubira et ses prétendus doctorats : « C’est la faute aux journalistes » Rémi Noyon [archive], Rue89, 28 mars 2014). « À première vue, l'erreur semble venir d'une confusion entre le « troisième cycle d'économie » qu'elle a entrepris (qui pouvait conduire à l'époque à un DEA ou un DESS) et l'acquisition d'un doctorat, qui suppose d'avoir soutenu une thèse avec succès » — (Le Monde, 28 mars 2014). Selon certaines enquêtes journalistiques, la ministre n'aurait pas affirmé détenir ces diplômes mais n'aurait pas non plus démenti publiquement de façon explicite ceux qui lui prêtaient leur obtention (Christiane Taubira et l'intox des doctorats - Maxime Vaudano, Le Monde, 28 mars 2014 [archive] et « On a vérifié les mensonges présumés de Christiane Taubira sur son niveau de diplôme » - Europe 1, 28 mars 2014 [archive]).

Références

  1. Le Monde du 27 janvier 2016 [archive]
  2. http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/07/27/31003-20150727ARTFIG00132-baisse-du-nombre-de-detenus-la-consequence-de-la-politique-penale-de-taubira.php [archive]
  3. http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/05/31/la-reforme-penale-controversee-de-taubira-examinee-mardi-a-l-assemblee [archive]
  4. http://www.franceinfo.fr/emission/votre-france-info/2013-2014/la-tres-controversee-reforme-taubira-10-04-2013-15-15 [archive]
  5. ↑ Mariana Grépinet, « Le livre de la semaine - Le mystère Taubira », Paris Match no 3444, semaine du 21 au 27 mai 2015, page 39.
  6. Biographie - Site officiel de Christiane Taubira, députée de Guyane
  7. Biographie [archive] - les-elections-presidentielles-2012.com
  8. Biographie de Christiane Taubira [archive] - Portail du Gouvernement
  9. Sur franceinter.fr. [archive]
  10. « Résistance et lutte armée aux Antilles-Guyane » [archive], sur etoilerouge.chez-alice.fr.
  11. Sur rfi.fr. [archive]
  12. « Taubira-ti ? Taubira-ti pas ? » [archive], Robert Chaudenson sur blogs.mediapart.fr, 13 novembre 2013.
  13. ↑ a et b Interview de Christiane Taubira [archive], dans StreetPress.com, 6 janvier 2011.
  14. « Enquête. La face cachée de Taubira » [archive], Geoffroy Lejeune, valeursactuelles.com, 9 décembre 2013.
  15. ↑ a et b « Roland Delannon, la “blessure” de Christiane Taubira » [archive], Le Figaro, 3 janvier 2014.
  16. - Chronologie des luttes aux Antilles [archive], p. 15
  17. ↑ Samba Doucouré, « Christiane Taubira: « La première fois de ma vie que j'ai voté, c'était pour moi » » [archive], streetpress.com,‎ 5 décembre 2011 (consulté le 13 août 2015)
  18. Ancien site de Christiane Taubira
  19. Résultats des élections législatives de 1997 Cayenne-Macouria (1re circonscription) [archive], sur le site assemblee-nationale.fr
  20. Encore aujourd'hui [archive], Eric Conan, L'Express.fr, 4 mai 2006.
  21. http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle_2002/(path)/presidentielle_2002/003/973/03973.html [archive]
  22. ↑ Pascal Virot, « 2007 : Taubira rejoint les postulants de gauche » [archive], Libération, 13 juillet 2006.
  23. ↑ Jacques Séguéla : Autobiographie non autorisée, Plon, 2009.
  24. Résultats des élections législatives de 2002 Cayenne-Macouria (1re circonscription) [archive]
  25. Résultats [archive], sur le site du ministère français de l'intérieur.
  26. « Députés et… patrons » [archive], Thomas Bronnec, L'Express, 4 octobre 2004.
  27. ↑ Jeanne Ridereau, « Des mesures spécifiques pour lutter contre les clandestins », publié le 10 mai 2006 sur le site INFOAntilles [archive].
  28. ↑ Jean Piel, « Questions internationales (1) Les territoires français d’outre-mer s’alarment de l’afflux d’immigrés clandestins », MFI Hebdo, 20 avril 2007, en ligne [archive]. Christiane Taubira avait déjà fait une déclaration analogue en 2005 ; voir Marianne Payot, « La bombe migratoire », L'Express, 1er décembre 2005, en ligne [archive].
  29. ↑ « Le Parti radical de gauche ne présentera pas de candidat à la présidentielle », dépêche AFP citée par le Monde, 22 octobre 2006.
  30. ↑ Jean-Baptiste de Montvalon, « La campagne de la candidate PS "bat de l'aile" ? Mme Taubira veut "l'amplifier" », Le Monde, 21 janvier 2007.
  31. « Christiane Taubira affirme "avoir été approchée" par l'entourage de Nicolas Sarkozy » [archive], dépêche AFP citée par le Monde, 14 juin 2007.
  32. « Résultats des élections législatives 2007 - Ministère de l'Intérieur » [archive], sur interieur.gouv.fr,‎ 17 juin 2007 (consulté le 15 juin 2013)
  33. ↑ « Christiane Taubira chargée d'une mission sur les accords de partenariats économiques », Le Monde, 22 avril 2008.
  34. [PDF] « Les accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les pays ACP. Et si la politique se mêlait enfin des affaires du monde ? » [archive], rapport à monsieur le président de la République remis par Mme Christiane Taubira, députée de Guyane, 16 juin 2008.
  35. ↑ Lauranne Provenzano, « Accords économiques UE-ACP : Christiane Taubira jette un pavé dans la mare [archive] », afrik.com, 2 juillet 2008.
  36. ↑ Élections régionales de 2010 - résultats en Guyane [archive] sur le site du ministère de l'Intérieur.
  37. « Primaires du PS : Taubira "conjugue" sa candidature avec celle de Montebourg » [archive], Mediapart.
  38. Christiane Taubira, une indépendante à la justice [archive], Le Monde, 18 mai 2012.
  39. Christiane Taubira sous le feu des attaques de l'UMP [archive] Le Monde, 22 mai 2012
  40. Gouvernement Ayrault : tout ministre battu aux législatives devra partir [archive], Le Figaro, 16 mai 2012.
  41. Législatives : Taubira n'est pas candidate [archive], Le Figaro, 18 mai 2012.
  42. ↑ AFP, « Christiane Taubira ne sera pas candidate aux législatives » [archive], Le Monde,‎ 18 mai (consulté le 19 mai 2012)
  43. « Taubira confirme une loi “très vite” sur le harcèlement » [archive], Le Figaro, 17 mai 2012.
  44. « Mineurs : Taubira réaffirme la fin des tribunaux correctionnels » [archive], Le Figaro, 20 mai 2012.
  45. « Accusé de "laxisme" sur la sécurité, le PS reste serein » [archive], L'Express, 21 mai 2012.
  46. Article de lejdd.fr [archive], 21 mai 2012.
  47. ↑ Pascal Ceaux, « Justice: pourquoi les collaborateurs de Taubira la quittent » [archive], sur lexpress.fr,‎ 27 mars 2013 (consulté le 15 juin 2013)
  48. Le conseiller de Taubira dément toute relation avec la ministre [archive], sur le site leparisien.fr du 28 Mars 2013, consulté le 6 janvier 2016.
  49. « Mariage des homosexuels. Taubira détaille son projet » [archive], Sud Ouest, 7 novembre 2012.
  50. ↑ Sophie Huet, « Mariage gay : les douze forcenés de l'Hémicycle » [archive], sur Le Figaro,‎ 8 février 2013 (consulté le 27 mai 2013)
  51. ↑ Charlotte Rotman, « Veil, Badinter et… Taubira » [archive], sur Libération,‎ 4 février 2013 (consulté le 27 mai 2013)
  52. ↑ Sylvain Courage, « Dix jours de Taubiramania à l'Assemblée » [archive], sur Le Nouvel Observateur,‎ 8 février 2013 (consulté le 27 mai 2013)
  53. ↑ Gaël Vaillant, « Taubira se révèle dans l'hémicycle » [archive], sur Le Journal du dimanche,‎ 6 février 2013 (consulté le 27 mai 2013)
  54. ↑ Jérôme Sage, « Réforme pénale : l'Élysée conforte Taubira », in Le Figaro, samedi 31 août-dimanche 1er septembre 2013, pages 8-9.
  55. ↑ lefigaro.fr, « Plusieurs mesures portées par Taubira sabrées par le Conseil constitutionnel » [archive] (consulté le 27 août 2015)
  56. Elections régionales et des assemblées de Corse, Guyane et Martinique 2015 [archive], sur le site interieur.gouv.fr, consulté le 6 janvier 2016.
  57. Régionales. La liste sur laquelle Taubira était candidate a fait…7% [archive], sur le site valeursactuelles.com du 9 décembre 2015, consulté le 6 janvier 2016.
  58. Déchéance de nationalité, déchéance de Christiane Taubira [archive], sur le site lefigaro.fr du 23 décembre 2015, consulté le 6 janvier 2016.
  59. Christiane Taubira plus fragilisée que jamais [archive], sur le site lemonde.fr du 23 décembre 2015, consulté le 6 janvier 2016.
  60. « La ministre de la Justice Christiane Taubira a démissionné » [archive], Le Figaro, 27 janvier 2016
  61. Démission de Taubira : « Parfois résister c’est partir » [archive], Le Monde, 27 janvier 2016
  62. « Christiane Taubira (@ChTaubira) | Twitter » [archive], sur twitter.com (consulté le 27 janvier 2016)
  63. Christiane Taubira chavire l’Outre-mer [archive], sur le site rfi.fr, 2002
  64. Position de Ch. Taubira sur la loi sur le foulard islamique [archive], sur le site christiane-taubira.org
  65. Entretien avec Rosa Moussaoui [archive], L'Humanité, 2 mai 2005.
  66. Dans l'ombre des régionales [archive], L'Express du 6 janvier 2010
  67. ↑ Hélène Pillon, « Ces femmes politiques dans le viseur des racistes » [archive], sur lexpress.fr, L'Express,‎ 13 novembre 2013 (consulté le 10 août 2015).
  68. Nouvelobs.fr, Najat Vallaud-Belkacem, cible des réac' : comme Taubira, elle subit racisme et sexisme, 12 mai 2015 [archive]
  69. Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Press briefing notes on France / Racism, Albinism, Cambodia protests and Human Rights Day [archive], 15 novembre 2013.
  70. ↑ Le Monde.fr avec AFP, « L'ONU s'alarme des attaques « racistes » à l'encontre de Taubira » [archive], sur lemonde.fr,‎ 15 novembre 2013 (consulté le 2 janvier 2014).
  71. ↑ Le Monde.fr avec AFP, « 10 000 euros d'amende pour le directeur de Minute ayant comparé Taubira à un singe » [archive], sur lemonde.fr,‎ 30 octobre 2014 (consulté le 9 août 2015).
  72. ↑ Le Monde.fr avec AFP, « Une » de Minute sur Taubira : le parquet fait appel de la peine, jugée trop clémente » [archive], sur lemonde.fr,‎ 12 novembre 2014 (consulté le 9 août 2015).
  73. « Taubira comparée à un singe à la Une de « Minute » : prison avec sursis requise en appel » [archive], sur lcp.fr, LCP Assemblée nationale,‎ 4 juin 2015 (consulté le 9 août 2015).
  74. « Minute » condamné en appel pour avoir comparé Christiane Taubira à un singe [archive], Le Monde,‎ 17 septembre 2015 (consulté le 22 septembre 2015)

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Articles connexes

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« Rien n’interdit de faire sens avec beauté »

L’art oratoire est de retour. Après une succession de campagnes présidentielles marquées par la « pipolisation » et la volonté de casser les codes, celle de 2012 se distingue par le nombre de beaux discours « à l’ancienne » qu’elle donne à entendre.

A gauche, en particulier, cela faisait longtemps que le public n’avait pas été aussi bien servi – même si Besancenot avait montré de vraies qualités de tribun : Mélenchon succède à Hue et Buffet, Hollande à Jospin et Royal... Et leurs prestations suscitent un certain engouement : on voit des électeurs se réunir pour les suivre sur les chaînes info ou en streaming sur Internet.

La persistance du meeting comme ingrédient majeur des campagnes électorales peut sembler incongrue, anachronique.

On a eu envie d’en discuter avec une des meilleures oratrices françaises, Christiane Taubira. La députée PRG de Guyane, qui fut candidate à l’élection présidentielle de 2002, savoure chaque mot « comme une friandise ». Et pour elle :

« Un grand discours, ça dit l’essentiel au moment où cet essentiel doit être dit sans qu’il soit facile de dire cet essentiel-là. »

Rue89 : On a l’impression qu’une émission de télé peut faire basculer une élection. Et pourtant, le meeting existe encore. Comment l’expliquez-vous ?

Christiane Taubira : Parce que c’est l’exercice de relation par excellence. La télévision démultiplie la parole publique, elle touche infiniment plus de monde qu’on ne pourrait en rassembler dans un meeting. Mais le meeting reste l’exercice politique majeur. C’est une rencontre, à la fois cathartique, affective, politique donc le meeting est absolument irremplaçable.

Et pourtant cela se résume souvent à prêcher des convaincus...

Souvent, c’est vrai, les meetings rassemblent des partisans. Par contre j’ai vécu pendant la primaire des situations extrêmement inhabituelles. J’ai soutenu Arnaud Montebourg, nous avons fait beaucoup de terrain et j’ai vécu des meetings, des ambiances, que je n’avais pas vécus avant. C’était un public à l’écoute, demandeur de paroles, de réponses, de précisions, qui n’applaudissait pas tout le temps.

J’aime bien les débats : c’est un langage explicite, très clairement formulé. Le meeting, lui, est un langage codé : le dialogue se joue dans les applaudissements, dans les rires, dans les soupirs. Le meeting est plein de chaleur, plein d’enthousiasme. Je crois que c’est vraiment l’exercice que je préfère. ll y a aussi un côté festif, déclaration d’amour ; un côté « nous sommes ensemble mais nous restons à votre écoute avec notre vigilance citoyenne »...

Ce sont des choses que vous présupposez. Peut-être que, dans la salle, des tas de gens ont été traînés là par leur conjoint, qu’ils attendent juste que ça finisse le plus vite possible...

Ça arrive probablement mais c’est marginal. Les gens ont trop d’occupations, trop d’opportunités, trop de choses à voir à la télé... S’ils sont là, c’est qu’ils sont passionnés. A l’exception, encore une fois, des meetings de la primaire, où beaucoup de gens venaient se faire une opinion.

Quels sont les ingrédients à réunir pour faire un bon discours ?

Je ne suis pas un modèle parce que je suis une sensitive, une intuitive et une sensuelle. En meeting, j’ouvre les vannes. Je suis vraiment avec le public, je parle aux gens. C’est pas un exercice pour la télé.

On m’a déjà dit de penser à quelques phrases que la presse puisse reprendre. Mais je n’y pense pas. J’ai vraiment besoin de sentir les gens. Je suis dans l’instant. Ma fréquence se branche sur les gens et du coup les gens me portent.

Je ne saurais pas vous dire quels sont les ingrédients. Je pense qu’il ne faut pas être trop long, en même temps il faut prendre le temps de dire des choses. J’ai un présupposé qui m’arrange : je pense que les gens sont intelligents et instruits.

Il faut que ce soit beau, enthousiasmant, enchanteur. Les gens sont sensibles à la poésie. Pas la poésie pour montrer sa culture et son érudition. Mais la poésie parce qu’une très belle pensée formulée admirablement par un grand esprit colle à la situation. Cette poésie-là percute les gens tout droit dans leur cœur.

« Rien n’interdit de faire sens avec beauté »

Qu’en savez-vous, quand vous êtes à la tribune ?

On le sent. J’ai des regards, dans la salle. Et ces regards-là parlent. Souvent il est arrivé qu’à la fin d’un meeting des gens viennent me saluer et je leur dis : « Vous étiez assis à tel endroit, j’ai vu votre regard. »

Je balaye sans arrêt, je scanne, comme on dirait aujourd’hui, je tombe sur des regards qui sont des bornes. Je continue à circuler mais je sais que là, il y a une fontaine.

Ils sont touchés par la musique des mots ou parce que ça fait sens ? Comment distinguer les deux ?

La magie, c’est les deux. On peut dire des choses avec beaucoup de sens mais avec un vocabulaire très aride, très rêche. Sadi Carnot aimait dire au début de ses discours : « Je ne suis pas venu pour vous séduire mais pour vous convaincre. »

Moi je pense que rien n’interdit de faire sens avec beauté, avec lyrisme. Je pense que si les gens s’accrochent à un propos, c’est parce qu’il y a les deux. On leur parle de quelque chose qui résonne chez eux, mais on leur dit dans une musique qui est agréable.

Cette part de « musique » prend-elle de plus en plus de place dans les discours ?

Il y a des gens qui toute leur vie feront des discours rêches, ils sont comme ça. Moi je n’ai pas le souci des phrases. Je les aime naturellement musicales. Alors elles me viennent musicalement.

Vous dites-vous parfois que vous avez cédé à la facilité en faisant de belles phrases capables d’emporter l’assistance ?

Non, pour une raison toute simple : je n’ai jamais fait de meeting sans en avoir vraiment envie, sans être complètement dans le combat, sans savoir vraiment ce que je fais là. Ceux qui cèdent à la facilité sont ceux qui font meeting sur meeting en service commandé ou les vrais démagogues, ceux qui veulent éblouir ou estourbir les gens – estourbir est un créolisme.

« Je suis une bête sauvage »

Mais quand on est dans une longue campagne, que soir après soir on doit répéter un peu la même chose, les mots prononcés dégagent-ils encore de la sincérité ?

La répétition n’exclut pas la sincérité. La spontanéité recule mais si on est convaincu le premier jour, on l’est toujours le dixième jour. Moi j’ai toujours eu ce souci de ne pas répéter. On peut formuler différemment une même idée. J’ai une structure, un plan, je sais ce que je veux dire. Mais une situation peut me faire faire une digression, une citation ou une plaisanterie peuvent me venir...

Avec l’expérience que vous avez, vous connaissez désormais les ficelles, vous savez ce qui marche.

Franchement, je n’ai pas de ficelles et je n’en connais pas. La seule recette que je connaisse, c’est que je sois bien et heureuse d’être là parce que sinon ça se verra. Je suis une bête sauvage : quand je ne suis pas contente, ça se voit ! Si je suis heureuse, ça se voit aussi.

Je me souviens d’un conseil que m’a donné un député à l’Assemblée il y a très longtemps. Il m’a dit : « Quand tu interviens, souviens-toi que tu parles à tes électeurs. » Je l’ai regardé complètement éberluée. Je n’ai jamais suivi ce conseil : quand je suis à l’Assemblée, je suis à l’Assemblée. Je suis là dans le lieu et dans l’instant.

Je ne suivrai jamais de ficelles : la politique est un moment de ma vie et je ne veux pas trahir ce qu’a été ma vie avant ni compromettre ce que sera ma vie après. J’ai toujours refusé de transiger sur les principes : ils ont une durée plus longue que la parenthèse de ma vie politique. Je préfère rater un meeting que d’avoir des problèmes de conscience.

Il vous est arrivé de rater un meeting ?

J’ai tout le temps cette impression. Après les émissions et après les meetings. Même si on me dit que c’était excellent, je suis lucide et je connais les failles de mes interventions. Je sais que là je n’ai pas été assez claire, que là j’ai oublié une idée... Au début ça me rendait insomniaque et ça me donnait mal à la tête, je prenais deux aspirines. Maintenant je dissèque et j’essaye de ne pas refaire les mêmes erreurs.

« Quatre fois sur cinq, ça ne se passe pas de la façon prévue »

Est-ce que vous considérez qu’il existe deux catégories d’hommes politiques selon qu’ils écrivent eux-mêmes leurs discours ou qu’ils acceptent qu’on les écrive pour eux ?

Il y a même une troisième catégorie : ceux qui ne font pas du tout de discours et qui préfèrent répondre à des questions. Vous êtes alors dans une autre gestuelle et une autre logique intellectuelle.

Vous prononcez des discours, vous participez à des débats, vous donnez des interviews : est-ce que votre langue change en fonction des exercices ?

La langue reste la même. D’abord parce que vous vous retrouvez souvent dans des situations d’improvisation. Ça m’est arrivé une fois à la Guadeloupe avec Hollande. On m’appelle à la tribune, je regarde François avec surprise, il me regarde froidement. Le lendemain on voit dans la presse « Taubira a réveillé la salle »... Bon. Mais personne n’avait eu l’amabilité de me prévenir.

En politique, quatre fois sur cinq, ça ne se passe pas de la façon prévue. La nécessité d’improviser fait que la langue reste la même.

Mais la méthode d’expression peut changer : il y a des exercices plus pédagogiques que d’autres. Le meeting n’est pas un exercice pédagogique. Dans un colloque où je dois expliquer pourquoi il faut que l’Europe soit une Europe des peuples, des territoires, des cultures, de la créativité, je ne le ferai pas de la même façon que si je viens chanter dans un meeting l’aventure européenne comme défi extraordinaire et extravagant que les hommes se sont donnés.

Parmi les candidats à la présidentielle, y en a-t-il que vous admirez en tant qu’orateurs ?

En tant qu’orateurs, je ne pense pas...

Même Mélenchon ?

C’est indiscutablement un orateur. Et Hollande est extrêmement brillant dans la réactivité, le rebond sur un propos qui peut venir de la salle, ou un sujet d’actualité.

Et Marine Le Pen ?

Je n’ai vraiment aucune envie de l’écouter. Ce qui m’intéresse, en politique, c’est la sincérité, l’expression de convictions réelles. Qu’on soit d’accord ou pas, ça nourrit le débat démocratique. Mais je pense que Marine Le Pen, comme son père, est dans un jeu.

Je vous posais cette question parce que je me demandais si les modérés n’étaient pas condamnés à être de moins bons orateurs.

On peut très sérieusement se poser la question. C’est sûr qu’on peut avoir des envolées enflammées si on appelle à la révolution. Mais l’exercice a ses perversions : on franchit vite le cap de la crédibilité. A la fin, c’est comme si on était allé à un beau spectacle. On n’est pas dans l’accolade d’une vie qu’on empoigne ensemble et qu’on va porter ensemble.

Dans les derniers meetings auxquels j’ai assisté, la salle vibre plus quand l’orateur parle de lui-même, de son histoire, que quand il expose ses projets. Est-ce une part qui prend de l’importance ?

Dans les discours du passé que j’ai lus, en effet, il n’y avait pas de parenthèse personnelle. Cela va certainement crescendo parce que nous vivons une période où les hommes politiques sont plus exposés que jamais et où on considère que leur vie privée, leur tempérament, leur caractère, tout cela fait partie de leur engagement public.

« Les mots, je les ai sur la langue »

Je vous avais demandé de sélectionner des discours qui vous ont marquée. Qu’avez-vous choisi ?

Un grand discours, ça dit l’essentiel au moment où cet essentiel doit être dit sans qu’il soit facile de dire cet essentiel-là. La personne qui parle sait où elle est, à quel moment elle est, et où est le nœud. Et elle attaque le nœud. C’est courageux et pertinent.

On peut dire de très belles choses qui auront des effets dans vingt ans ou qui valaient il y a quinze ans. Mais là, la personne dit ce qu’il faut au moment où il faut et alors que ça doit lui rapporter des baffes.

J’ai choisi Mandela : son discours de premier président élu d’Afrique du Sud, en 1994. C’était le 10 mai. Il y a des dates fétiches, comme ça, qui construisent elles-mêmes leur fétichisme. Louis Delgrès avait publié son très beau discours de résistance au rétablissement de l’esclavage le 10 mai 1802. C’est aussi notre date, choisie par Chirac, de souvenir national de la traite négrière...

Bon, je ne suis pas bonne en lecture parce que j’ai l’habitude de parler sans lire mais allons-y.

« Nous, le peuple d’Afrique du Sud, nous sentons profondément satisfaits que l’humanité nous ait repris en son sein, et que le privilège rare d’être l’hôte des nations du monde sur notre propre terre nous ait été accordé, à nous qui étions hors-la-loi il n’y a pas si longtemps... »

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Discours de Nelson Mandela du 10 mai 1994

Il sort de 26 ans de prison ! Il sort de 26 ans de prison et il dit ça à la face du monde ! Là, sur la terre sud-africaine ! Les Noirs sont majoritaires, ils égorgent tout le monde [s’ils le veulent]. Ils peuvent dire qu’ils font des expropriations de biens et une distribution nationale. Mandela peut dire mille choses mais il dit ça. C’est fabuleux. C’est pas spécialement lyrique mais... Wow ! I feel so great !

Vous les relisez souvent, les discours que vous jugez importants ?

Je peux relire des passages, je peux me remémorer des passages. Vous savez, les mots, je les ai sur la langue, comme un bonbon, une sucrerie, une friandise. Il y a des paroles de gens que j’aime beaucoup, que je relis et que je suce. Non, ce n’est pas joli : je les savoure. Mais ce n’est pas juste la musique des mots. C’est la force de la pensée amplifiée par la beauté des mots qui l’expriment.

Quel est votre deuxième choix ?

Par ordre chronologique, c’est le discours d’Yitzhak Rabin, quelques minutes avant son assassinat. Et là non plus, ce n’est pas spécialement lyrique.

J’avais une tendresse particulière pour cet homme qui avait fait la guerre toute sa vie et qui a pris cet avion pour aller à Oslo rencontrer l’ennemi héréditaire, cet homme qui ne la ramenait pas, qui s’était dépouillé des insignes militaires, qui avait fait le choix de la paix. J’ai évidemment pleuré quand il a été assassiné. Comme j’ai pleuré pour l’assassinat de Thomas Sankara. Je n’ai pas pleuré pour l’assassinat de Maurice Bishop mais j’étais en rage.

Je ne lis pas l’hébreu mais les phrases étant sobres et la construction simple, je pense que cette traduction donne vraiment à entendre sa parole.

« La voie de la paix reste encore préférable à celle de la guerre. Je l’affirme en tant que militaire et ministre de la Défense, qui assiste trop souvent à la douleur des familles de soldats de Tsahal... »

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Discours d’Yitzhak Rabin du 4 novembre 1995

C’est la sobriété qui vous touche ?

La sobriété, la crédibilité de celui qui parle compte-tenu de ce qu’a été sa vie, et cette humilité extraordinaire.

« Si je suis dans la difficulté, je cogne »

Passons au dernier choix.

C’est l’inévitable, c’est Barack Obama. Il faut se rappeler qu’il dit ça au moment où on l’accuse à la fois de ne pas être assez noir et d’être trop noir et où le révérend Wright a fait des déclarations tonitruantes et intempestives contre l’Amérique blanche.

On l’attaque de partout et il dit ça :

« J’ai choisi de me présenter à la présidence à ce moment de l’Histoire parce que je crois profondément que nous ne pourrons faire face aux défis de notre temps sans que nous ne les résolvions tous ensemble... »

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Discours de Barack Obama du 18 mars 2008

Je vais finir par l’histoire qu’Obama raconte à la fin de son discours :

« C’est l’histoire d’une jeune Blanche de 23 ans nommée Ashley Baia qui a organisé notre campagne à Florence, en Caroline du Sud. Elle a travaillé à organiser une communauté principalement afro-américaine depuis le début de cette campagne et un jour elle assistait à une table-ronde où chacun racontait son histoire et pourquoi il était là.

Et Ashley a dit que, quand elle avait 9 ans, sa mère fut atteinte d’un cancer. Et parce qu’elle a dû rater des jours de travail, elle a été renvoyée et a perdu son assurance maladie. Elles ont été contraintes de se faire déclarer insolvables et c’est à ce moment-là qu’Ashley a décidé de faire quelque chose pour sa mère.

Elle savait que la nourriture représentait l’un de leurs principaux postes de dépense, et donc Ashley a convaincu sa mère que ce qu’elle aimait vraiment manger n’était rien d’autre que des sandwiches à la moutarde. Parce que c’était ce qu’il y avait de moins cher à manger.

Elle a fait cela jusqu’à ce que sa mère aille mieux et elle a dit à tout le monde lors de cette table-ronde que la raison pour laquelle elle avait rejoint notre campagne était d’aider les millions d’autres enfants qui, dans ce pays, veulent et doivent aider leurs parents, eux aussi.

Or Ashley aurait pu faire un choix différent. Peut-être que quelqu’un lui a dit, à un moment, que la source des problèmes de sa mère était les Noirs qui vivaient du “Welfare” et qui étaient trop paresseux pour travailler, ou les Hispaniques qui venaient dans le pays illégalement. Mais elle ne l’a pas fait. Elle a cherché des alliés dans son combat contre l’injustice.

Ashley termine son histoire et fait le tour de table en demandant à chacun pourquoi il soutient la campagne [...]. Arrive le tour de cet homme âgé noir qui est resté, pendant tout ce temps, assis silencieusement. Et Ashley lui demande pourquoi il est là. Et il ne soulève pas de problème spécifique. Il ne parle pas de la santé ou de l’économie. Il ne parle pas de l’éducation ou de la guerre. Il ne dit pas qu’il est là à cause de Barack Obama. Il dit simplement à tout le monde : “Je suis ici parce qu’Ashley existe.” »

La première fois que j’ai lu ça, je l’ai lu en anglais, j’ai pleuré, pleuré, pleuré...

Savez-vous pourquoi ?

Elle est magnifique, l’histoire de cette gamine qui, au lieu de macérer dans des frustrations, se retrouve à s’engager.

Je viens d’un milieu très humble, je suis d’une famille monoparentale, ça me rappelle le courage de ma maman, qui ne se plaignait jamais avec ses onze gamins, elle n’avait pas d’aides, elle trimait, mais elle se montrait joyeuse.

Les belles choses me font pleurer. Mais je ne pleure jamais sur moi. Si je suis dans la difficulté, je cogne.

« Avec Sarkozy, il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise »

Les cogneurs peuvent exceller dans un autre exercice rhétorique : la petite phrase. Quand j’en discute avec des députés, ils prétendent souvent qu’au fond d’eux-mêmes, ils n’aiment pas ça, mais que le système médiatique les y contraint...

Je pense qu’ils peuvent résister, et qu’ils doivent résister. Et que s’ils avaient résisté, au moment où le phénomène a surgi, je pense que la politique aurait plus de consistance aujourd’hui. Ils portent une responsabilité dans la désaffection des citoyens pour la politique.

Si c’est pour entendre untel dire une méchanceté sur untel autre, que l’on voit ensuite furtivement ensemble à la buvette... C’est un jeu de rôle, qui pousse à ne plus croire personne.

Beaucoup de gens partent d’ailleurs du principe que les politiques ne disent pas la vérité. Comment intégrez-vous cette difficulté-là quand vous vous exprimez ?

Le seul remède à ça, c’est la sincérité, c’est ne pas raconter de salades aux gens. Les gens sentent la sincérité. On me dit depuis des années : « Ce qui est bien, avec vous, c’est qu’on sent que vous croyez à ce que vous dites. »

On entendait aussi cela dans les meetings de Nicolas Sarkozy en 2007.

Je ne crois pas qu’on l’ait jamais dit comme ça. Des gens l’ont cru quand il a dit qu’il avait changé. Ceux qui étaient désarmés ou ceux qui voulaient vraiment le croire. Mais il ne surgissait pas de nulle part. Il avait été ministre de l’Intérieur.

En 2007, j’ai subi un harcèlement pour entrer au gouvernement ; des amis de gauche m’ont dit aussi qu’il fallait y aller. Mais j’avais bataillé contre lui pendant cinq ans ! C’est quand même l’homme de la loi sur la sécurité intérieure de juillet 2002 ! C’était l’homme du racolage passif, l’homme anti-Tziganes, l’homme de l’emprisonnement pour stationnement dans les halls d’immeuble !

Je ne pouvais pas faire semblant de le croire quand il disait qu’il avait changé, qu’il nous resservait Jaurès et Blum... Les gens se sont étonnés du discours de Dakar mais on en avait entendu les prémices pendant la campagne. Il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise.

Entretien initialement publié le 26 février 2012.

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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 10:37
Antennes de La Raho: mensonge et désinformation - Robert Vinas, Henri EY - Maghreb si loin, si proche

Les antennes de Villeneuve de la Raho : mensonge et désinformation

 

    L'association "Un mât pour les ondes" (http://umplo.blogspot.fr  -  04 68 55 93 92.)

a été obligée de faire une mise au point, face à la désinformation et déformations de la mairesse, J. Irlès, vicieuse-présidente de l'Agglo, dite aussi urbaine communauté :

 

 

"Lors des voeux, la municipalité a annoncé une nouvelle fois que les antennes Relais de téléphonie mobile avaient été déplacées.

 

 Or un seul pylône a été érigé par Bouygues sur un terrain privé de "La Devèze", à côté du Cap de Fouste. Il a été mis en service en août dernier, il attend encore les installations de SFR dont les autorisations sont acquises depuis des années...

Le 2° site de "La Prade" attend toujours lui aussi un pylône prévu par SFR qui détient toutes les autorisations mais dont la mise en place reste bloquée par une mauvaise décision de mairie, qui laisse l'alimentation électrique en situation toujours non résolue.

 

Vous l'avez compris, malgré les innombrables promesses électorales, la situation n'est toujours par réglée."

 

(Journal UMPLO, janvier 2016 "spécial voeux 2016 - envoi sur simple demande)

 

Promesses : j'avais déjà parlé de celle du pont sur le Réart, panneaux installés juste avant les Municipales...2 ans après, les travaux sont annoncés et la route du gué est fermée pour au moins un an...

 

L'association reproduit aussi l'article de l'Indépendant du 3 décembre 2015 : "Les antennes ont disparu du château d'eau" !!! 

Ce serait marrant, du style poisson d'avril, si ce n'était tragique : le cancer touchant 2 enfants de l'école primaire toute proche...

 

Mensonge, désinformation de la part des politiciens et des médias à leurs bottes... 2016 commence mal !!!

 

 

JPB

 

 

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*SAMEDI 23 JANVIER A LA LIBRAIRIE TORCATIS A PARTIR DE 11H00 PRESENTATION DES CAHIERS HENRI EY

 

Les Drs P. Belzeaux et J.P. Pécastaing présenteront Les Cahiers H. Ey dont le dernier N°35-36 vient de paraître « Ey et l’Espagne .

 

Ces Cahiers bien que consacrés à l'œuvre d'Henri Ey n'ont rien de passéiste, mais poursuivant l'œuvre de Henri Ey (Banyuls dels Aspres, 1900-1977) et la prolongeant, ils sont le témoignage des travaux de ses élèves sur la psychiatrie contemporaine et sur tout ce qui interroge son champ.

Aussi, au regard des drames meurtriers qui nous ont endeuillés en 2015, nous reprendrons les analyses cliniques que nous produisions dès 2012 dans le N°31-32 « Paranoïa pour les temps présents » à la suite du "meurtre de masse" commis par A.B.Breivik (Dr P. Belzeaux) et des assassinats de M. Merah (Dr A. Le Dorze).

 

En 2014, le Dr R.M. Palem avait dirigé un N°33-34 qui interrogeait la notion de Sujet que nous pouvons reprendre au regard des travaux de Fethi Benslama sur la mutation de la subjectivité en terre d’Islam.

 

En 2015 dans le dernier N°35-36, nous avions commenté dans un article écrit par Armelle Grenouilloux psychiatre et philosophe, le rapport existant entre les migrations en soi-même, nécessaires à la constitution de la personnalité, et le problème général des migrants. A paraître du même auteur «Approche phénoménologique du franchissement des limites entre civilisation et Barbarie ».

 

Pour débuts 2016, nous poserons la question de savoir si l'enseignement que fournit l'analyse du cas Breivik, manifestement délirant, plutôt laïque et apparemment seul, offre des points de compréhension (ou pas) avec ce que nous savons de la structure des tueurs de Janvier et de novembre 2015 liés à une organisation terroriste nourrie par l'intégrisme religieux.

 

Le Dr Pécastaing psychiatre expert auprès des tribunaux et le Dr Belzeaux psychiatre psychanalyste feront part de leurs réflexions et discuteront de ces questions, prémisses à une nouvelle livraison des Cahiers Henri Ey.

 

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Cycle de conférences Hiver Printemps 2016

 

Banyuls-sur-Mer. Salle Novelty. 

 

  17 heures. Entrée gratuite.

 

 

Samedi 23 janvier : Robert VINAS : La croisade de Philippe le Hardi.

 

Dimanche 7 février : Georges SENTIS : La côte du Roussillon.

                                                                  Infrastructures et activités                      

                                                                  commerciales : 1750-1850.

 

Samedi 19 mars : Jean GARIDOU : l’Hermione, Frégate des Lumières, 

                            à Port-Vendres … 

                                                            entre deux mondes.

 

Samedi 23 avril : Jacques SAQUER : Jaubert de Passa. Titre à préciser.

 

Date à fixer pour une conférence en mai.

 

Samedi 4 juin : Raoul Marc JENNAR : Le Cambodge. Titre à préciser.

 

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19e Festival de Cinéma

Maghreb si loin si proche

Boulevard laïque des cultures

 

Download.html.jpg

 

 

 

se poursuit sur

11 sites dans l’Aude et les Pyrénées Orientales jusqu’au

31 janvier 2016

 

Argelès sur Mer 22, 23 et 24 janvier

Banyuls sur Mer 27 janvier

Perpignan 28 janvier

Cabestany 29, 30 et 31 janvier

 

 

Films inédits en présence de nombreux invités, débats, musique, buffets, rencontres …

Télécharger le catalogue complet du festival 2016 (1Mo) :

<http://www.cinemaginaire.org/images/PDF/catalog-mag-2016.pdf>

 

 

Cinémaginaire

réseau cinéma de proximité en Pyrénées Orientales

contact@cinemaginaire.org

<http://www.cinemaginaire.org>

 

 

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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 09:48
Ne pas décapiter la culture en baissant les subventions (salle Maillol du musée Rigaud de Perpignan)

Ne pas décapiter la culture en baissant les subventions (salle Maillol du musée Rigaud de Perpignan)

 

 

Culture à Perpignan : le mépris à l'égard des personnels

 

Les salariées des Points-lectures de Perpignan (lire le blog du 2 janvier 2016, communiqué du syndicat CNT, et mon témoignage au centre social de Vernet-Salanque), n'ont pas été invitées à une réunion à la mairie; elles ont eu des entretiens préalables de licenciement; elles ont reçu leurs lettres de licenciement et sont en train de faire les démarches pour être inscrites à Pôle Emploi...

Les locaux des centres sociaux ont été vidés de leur mobilier et sont bel et bien fermés...

 

Culture dans les quartiers difficiles, culture de proximité, lecture, animation collective intelligente (présentations d'ouvrages, interventions d'écrivains, discussion d'un groupe en espagnol…), tout cela disparaît dans ces ghettos qui méritent, hélas, leur nom.

 

Vous aviez parlé de médiation culturelle dans les beaux programmes électoraux de mars 2014..?

 

M.L'adjoint à la culture et à la médiation est désormais l'adjoint à la culture. Point.

 

 Certes, l'annonce d'une exposition prochaine de Roger Cosme-Estève au Centre d'Art Contemporain et le retour d'artistes au Campo Santo (2 soirées l'été prochain), suite aux plaintes du public (non nostalgie des grands heures des Estivales, mais aimant le spectacle dans un lieu adéquat), est intéressante, mais cela demeure un vernis culturel destiné à un public déjà éclairé et cultivé. 

 

La culture pour les cultivés, pour les privilégiés qui peuvent apprécier l'art abstrait et se payer des concerts à 30 euros (très difficile pour une famille de 4), c'est assez aisé à mettre en route.

La culture pour tous les autres, la culture pour tous, dans les quartiers délaissés, c'est plus ardu…Ce n'est pas en baissant les subventions destinées aux animateurs et éducateurs que la culture pour tous est possible !

 

Si l'animation culturelle, au centre-ville, est globalement positive (L'Archipel, les Jeudis, les petits-déjeuners de la Médiathèque…mais ne parlons pas de la mort des Beaux-Arts ni de l'inactivité du Théâtre municipal, bilan en demi-teinte, à mi-parcours, pour les responsables de la culture dans la cité catalane !), il y a plus grave:

 l'attitude de la municipalité à l'égard de ses personnels est méprisante. Jugez-en ! 

Vous avez appris par mes médias locaux qu'une grève avait eu lieu à Perpignan..? Sans grandes explications…

 

Hé bien, oui le mouvement a échoué car, à ce jour, aucune revendication n’est satisfaite. Il suffit de passer à l’hôtel Pams pour constater comment les collègues emmitouflés accueillent les rares visiteurs…. Le personnel attend la livraison de parasols chauffants … solution temporaire à ces problèmes... mais on sait combien le temporaire peut devenir définitif…

 

En outre, les salariés attendent toujours un calendrier précis de travaux à réaliser. Pour le reste, c'est-à-dire les questions de l'annualisation et du travail dominical, le maire campe sur ses positions : 5 € de plus par dimanche et férié travaillé !

 

Les syndicats - Sud66, en particulier- reconnaît que l’ouverture des services culturels (sites, médiathèque, etc..) participe à faire du lien social. Pour autant, le travail dominical reste une contrainte qu’il faut reconnaître moyennant une compensation financière ou en temps de travail.

 

C’est une question de non reconnaissance qui est posée à l’ensemble de la Fonction Publique : depuis la loi Macron et la rémunération minimale à hauteur de 30% dans le privé, comment la FP peut-elle être en reste sur ce sujet ?

 

à suivre...

 
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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 09:03
Perpignan, commerces du centre-ville : pour éviter le déclin

Depuis la campagne pour les municipales (mars 2014), le sujet du commerce en centre-ville est au centre des polémiques. La désertification, du centre historique, l'image d'une ville en déclin, d'une "ghost town" (ville fantôme) sont des hyperboles utilisées par les adversaires de la municipalité de Perpignan : le maire, J.M.Pujol serait responsable de cette situation dramatique; la preuve, il a trahi les commerçants en signant pour la création du "Carré d'or", centre commercial près de Château-Roussillon...

 

Or une enquête intéressante vient d'être publiée par Le Monde économie, daté du 12.1.2016 : "Centres-villes à vendre" et Perpignan, même si elle se situe dans les villes moyennes ayant un taux de vacance commerciale entre 10 et 15%, elle a bien des atouts; la cité catalane est citée à deux reprises, car faisant partie des villes les plus prisées, et attirantes surtout pour le tourisme...Ville d'art et d'histoire, elle a vocation à devenir encore plus une "Communauté urbaine de destination"...

 

En effet, le déclin du commerce en centre-ville est général et touche aussi les établissements (hypermarchés…) de périphérie. Seules les villes ayant su créer des "zones touristiques", avec animation, offres culturelles, découvertes du patrimoine…seront sauvées de la désertification. 

 

Perpignan, en légère expansion démographique a de l'avenir; ce sera, en revanche, très difficile pour les villes se situant en-deçà des 100 000 habitants (Béziers, Nevers, Calais, Cholet, Pamiers…)

 

Perpignan a des atouts : climat, nombre important de gens fortunés, infrastructures touristiques, festivals comme Visa, mais il manque un festival populaire, jeune et médiatisé comme celui de Valmy, les Estivales ayant été supprimées et "Confrontation", sur le film, n'a jamais pu affirmer son créneau, depuis la disparition de Marcel Oms…

 

On connaît les causes du malaise des commerces : cherté des loyers, crise sociale et économique générale, présence des voitures (alors que les commerçants pensent, à tort, que les gens doivent venir en voiture devant leur boutique, le coût des parkings, (liberté totale pour les hypers), passivité et manque de convivialité de la part des commerçants, manque d'originalité (boutiques utilisant le même créneau du prêt-à-porter), complicité des élus qui autorisent des implantations à l'extérieur des agglomérations, zone piétonnière trop limitée (les grandes villes -Lyon, Montpellier, Bordeaux…ont eu recours au tramway, qui change le visage urbain)…

 

Les solutions ?

 Bien sûr, une amélioration globale (chômage…dans le pays), le classement de la cité (au patrimoine de l'Unesco, comme Avignon…ou autre), possibilité d'ouvrir le dimanche en période estivale et pour les vacances scolaires, créer des événements festifs (succès des "Jeudis de Perpignan", qui avantagent surtout cafés et restaurants)...

 …avoir un projet culturel globalisant qui attire du monde, des gens cultivés, des "bobos" ayant de l'argent, tout en stimulant une politique culturelle de médiation dans les quartiers populaires, en créant des emplois -éducateurs, animateurs, enseignants- au lieu d'en perdre en baissant les subventions !

 

Donc faire revenir en ville les classes moyennes qui ont opté pour la villa en bordure ou à la campagne, rénover les rues et les maisons insalubres, faire décorer les commerces à l'abandon par des artistes, y installer des ateliers ou lieux d'exposition, de dialogue, de convivialité pour les gens du quartier…

 

Ne pas avoir peur des solutions radicales : le stationnement gratuit généralisé en centre-ville, dans les espaces appartenant à la municipalité, mener une politique culturelle insolite, originale, diversifiée et gratuite ! La lunicipalité rentrera dans ses frais d'investissement avec le retour des commerces et celui des consommateurs et des amoureux de la culture, des arts, de l'Histoire et du Patrimoine (conférences, itinéraires, ouvertures des sites avec animation et explication...sont nécessaires.)

 

 

JPBonnel

 
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3 janvier 2016 7 03 /01 /janvier /2016 12:24
Oui, que Marianne était jolie !!!

Oui, que Marianne était jolie !!!

2016 encore une année pour rien ?

Espoir de voir les Etats réunis pour lutter contre le climat et le terrorisme..?

Daech toujours là et après il y en aura d'autres si on ne se décide pas à respecter les gens et les pays, partout dans le monde...

Miuchel Delpech, oui, beaucoup de nostalgie : des chansons, miroirs d'une époque avec si peu de mots, avec une mélodie si simplette !

Quant à la presse, ici, on se dépêche, notre quotidien a été encore une fois mangé : le monopole est quasi total... Il reste quelques énergumènes, des blogs, des coups de gueule, des révélations, des infos hors des sentiers battus... Si on continuait à se batte ..?

 

JPB

 

- - -

CDC : Convergence Démocratique de Catalogne :  je ne suis pas un adhérent ni un militant de ce parti mais je trouve ses communiqués souvent idoines. Et pour la liberté, simplement, comme pour les infos du NPA, de la CNT, peu relayées...

Alors je les publie :

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE · Perpignan, 29 décembre 2015

 

CAROLE DELGA : ÇA COMMENCE MAL

La future présidente de la nouvelle région Languedoc-Toulouse, Carole Delga, a livré ses premières intentions, lundi 28 décembre en Roussillon. La nouvelle élue a effectué ses annoncesdansleslocauxdelamairie d‘Argelès-sur-mer,enprésencedudéputé-mairePierre Aylagas, du député Jacques Cresta et de la sénatrice et présidente du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe. Convergence Démocratique de Catalogne dénonce cette collusion région-mairie, deux semaines après un scrutin qui a secoué notre système institutionnel. La famille socialiste, indécrotable dans ses arrangements, semble décidée à perpétuer les archaïsmes. La séparation des pouvoirs et la probité absolues sont cependant indispensables à notre démocratie. Il devient urgent de donner le bon exemple, en évitant les mélanges d’intérêts soulignés par cette annexion de lieu public. Alors même que l’élue languedocienne n’a pas encore pris ses fonctions, ce premier signal n’augure aucun changement dans l’ADN d’une mouvance politique qui n’a décidément pas perçu l’avertissement des urnes.

Contact presse : 06 75 74 25 49

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2 janvier 2016 6 02 /01 /janvier /2016 11:25
Article de L'Indépendant : les animatrices des points-lectures © L'Indépendant & A.Andreu

Article de L'Indépendant : les animatrices des points-lectures © L'Indépendant & A.Andreu

*Polémique : médiation, centres sociaux municipaux, licenciements  d'animatrices..?

 

Ce problème m'a interpellé car j'ai fait une intervention au point-lecture (comme d'autres écrivains, telle Michèle Bayar) l'année denière, invité par Amapola Gracia, animatrice à Vernet-Salanque. Dans un contexte social difficile, au coeur d'une cité où la culture est placée au second rang par des familles qui ont des préoccupations financières, ces lieux de dialogue, de réconfort grâce aux mots, à la poésie, à la chanson, à la littérature, sont essentiels.

Au lieu de supprimer des subventions, il faudrait, pour répondre au projet de médiation culturelle prônée (à juste titre) par l'adjoint chargé de la culture, les augmenter ! Et multiplier les lieux de médiation, instaurer des bibliothèques et des théâtres, partout dans les quartiers, doubler les postes d'animateurs, de formateurs, d'éducateurs, prêter des salles aux jeunes pour qu'ils puissent exprimer leurs talents au lieu de les laisser dans l'oisiveté et le chômage…D'où les risques de délinquance et de terrorisme… Il y a tant à faire ! 

C'est bien de vouloir animer le centre-ville, de taire de Perpignan une ville d'art, d'histoire, de destination touristique…de protéger son patrimoine religieux ou architectural…Mais avant tout, il s'agit, pour un maire humaniste et proche de ses concitoyens, de protéger le patrimoine humain de sa cité !

 

JPB.

 

La mairie n'a accordé cette année que 4000 euros de subvention (au lei des 12000 des années précédentes) :

 

*Point de vue des animatrices :

Autodafé des « Points Lecture » par la Ville de Perpignan.

En arrêtant de les subventionner, la Ville a décidé non pas de brûler les livres des 3 « Points Lecture » des quartiers prioritaires mais de les condamner à la fermeture et au silence, ce qui revient un peu au même.

A un moment où l’on ressent au plus fort de l’actualité le besoin de créer du lien, de la mixi- té sociale dans les quartiers prioritaires, la Mairie, elle, décide sans trop argumenter la fermeture des Points Lecture de Vernet Salanque, Mailloles et St Martin, espaces d’ouverture où les enfants des quartiers pouvaient venir lire des petits quotidiens , parcourir des albums géants de poésie et emprunter des livres, où des mères de famille illettrées osaient venir s’essayer à l’apprentissage de la lecture où des séances de bébés lecteurs en mettant des livres à la portée de tous, dès le plus jeune âge, donnent aux tout-petits les meilleures chances et sont un facteur de développement. 

Quelquefois certains ateliers, comme « les Cafés con libros » ou autres animations attiraient une population extérieure à la cité en permettant ainsi un brassage des genres, des langues et des cultures et empêchant sa ghettoïsation.

En quoi tout cela était gênant Monsieur Le Maire ?

Victor Hugo n’a –t-il pas dit : « Ouvrez des écoles vous fermerez des prisons ! ». Non pas que l’on veuille comparer « Les Points lecture » à des écoles mais ils sont néanmoins des lieux d’expression, de connaissance, de médiation sociale et culturelle.

Notre syndicat, la CNT Education Santé Sociale, dénonce non seulement la mise au chômage brutale des animatrices qui faisaient vivre ces lieux mais vous demande de revoir votre copie car nous soutenons aussi ces espaces que nous considérons comme étant d’utilité publique.

 

 

** Point de vue de Michel Pinell, adjoint à la culture et à la médiation, ville de Perpignan : 

pour lui, pas question de supprimer ces points-lectures, la médiation est au centre de son projet culturel pour Perpignan. La lecture doit être développée. 

Et elle le sera notamment grâce à la nouvelle Charte de Coopération Culturelle mise en place en janvier 2016…

Les centres sociaux vont être restructurés "en interne", c'est-à-dire par la mairie, qui devrait reconduire ces postes. Le veut-elle ? A-t-elle les moyens d'une politique sociale et d'une culture pour tous..? 

Oui, pour M.Pinell : l'affectation de la subvention se fera par l'intermédiaire d'une autre association; une réunion est prévue, pour faire le point sur le sujet, dans les jours qui viennent avec Olivier Amiel (en charge de la politique de la ville) et Christine Moulenat, en charge des centres sociaux…

 

**A lire : 

Article du quotidien L'Indépendant du 31.12.2015 (voir plus haut), signé Arnaud Andreu : "Faute de subvention, les Francas n'animeront plus les points lectures des quartiers sensibles de Perpignan, à partir du 1er janvier 2016".

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 08:53
Le Presbytère de la Cathédrale Saint-Jean, de Perpignan, par André Scobeltzine

Le Presbytère de la Cathédrale Saint-Jean, de Perpignan, par André Scobeltzine

* André, merci pour ce message et ce dessin :
 
 
"Bonjour Jean-Pierre,

 

Je vous joins un croquis de l'ancien presbytère ainsi que le commentaire ci-dessous.

 

Bien cordialement. André Scobeltzine.

 

Le presbytère de la Cathédrale sera détruit aujourd'hui.

 

Je suis allé le dessiner hier.

 

C'était un petit chef d'œuvre de délicatesse construit en 1900 qui s'intègre parfaitement dans le quartier, en cadrant les vues, et en mettant en valeur, par son échelle réduite et sa belle maçonnerie de briques et de galets, le clocher de la grande église.

Il témoigne d'une délicatesse et d'un savoir faire urbain dont on est bien incapable aujourd'hui.

 

On aurait pu le consolider et le rénover sans difficulté.

 

Les Barbares en ont décidé autrement.

 

"André SCOBELTZINE" <a.scobeltzine@wanadoo.fr>  (lundi 21 décembre 2015-)

 

 

 

- - - 

 

 

Podemos, Yes we can, nous pouvons !

 

Que pouvons-nous..? Le citoyen de base se laisse conduire, se fait le plus souvent mouton, se contente de râler, d'aller voter contre ou par défaut, ou pas du tout, mais c'est tout…

Depuis longtemps, Montaigne et La Boétie, nous savons tout de la "servitude volontaire"…

 

Il se console comment, alors, le citoyen moyen..?

 

Il se fait des illusions, il se met soudain à croire en un espoir, à l'émergence d'un nouveau mouvement. C'est ainsi avec "Podemos" en Espagne, l'intrusion de la jeunesse dans un pays dirigé encore par les nostalgiques de la dictature et une droite dure. 

 

L'intelligence et la générosité de Pablo Iglesias, qui jaillissent de ses yeux d'adolescent utopique, de sa vision gauchiste d'une société juste, libérée du carcan des vieilles lunes idéologiques, staliniennes et franquistes, redonne une espérance à une Ibérie en crise, à une Europe du Sud dévastée par le chômage et le passage des migrants. Pablo pense, on l'espère, à la Grèce et au désenchantement, si âpre et si puissant, à la hauteur du rêve entrevu.

 

Il va falloir être réaliste, en effet, magré ces utopies qui poussent la jeunesse… Il va falloir innover entre une droite ne pensant qu'au passé et une gauche refusant le présent, croyant inventer une avenir indépendantiste avec un parti au pouvoir miné par la corruption et la pratique de  l'austérité. 

 

De même, la France insulaire qui a voté, par défaut, pour les Indépendantistes corses, sait qu'on ne peut espérer en un mouvement qui s'est nourri du clientélisme, de réseaux mafieux et criminels (une cinquantaine de morts, dus aux Indépendantistes).

 

L'espoir et la justice peuvent naître des yeux de milliers de Pablo Iglesias. 

 

Podemos. Réellement, pouvons-nous ? Sommes-nous capables de sortir de notre confort bourgeois, de notre état d'assistés sociaux, de nous libérer de nos machines d'assistance respiratoire…?

 

JPB.

 

 

 

 

 

 

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 10:11
destruction du presbytère, ce lundi

destruction du presbytère, ce lundi

L'affaire du presbytère de Perpignan (Cathédrale Saint-Jean)

Bon la question ne se pose plus : le presbytère est mis à terre !

L'habitation du curé était pourrie, termitée, près de tomber sur les touristes et pratiquants de la Cathédrale Saint-Jean : on croit la mairie, la préfecture, les architectes des Bâtiments de France…Je ne suis pas un spécialiste...

Simplement, ils ont déjà pu se tromper dans le passé : les beaux remparts, l'ancien lycée Arago, le bel ensemble religieux, rue Mal Foch, détruit pour y mettre les pompiers (aujourd'hui le Conservatoire)...

Je sais, la patrimoine, c'est le passé, la conservation, et notre municipalité ne veut pas être conservatrice, alors, on détruit. On espère que le secteur sauvegardé ne le sera plus bientôt et que l'on sera dispensé de reconstruire au même endroit…Alors, la perspective sur le Campo Santo et sur Saint-Jean le Vieux sera enfin possible...

La vue sur le champ des morts, ce sera formidable, un peu voyeur, ce regard, mais pour le tourisme et une ville-destination "art et histoire", ce sera une aubaine…

Vue, vision de l'avenir…Au fait vous êtes presbyte ou vous avez les yeux perçants..? Vous êtes presbytère ou terre à terre..?

La place sera nette autour de la Cathédrale pour les fêtes de fin d'année. Merci père Noël. Pour la messe de minuit, ce sera joli !

Mais…j'ai peur qu'il ne fasse, chaque jour, un peu plus nuit sur Perpi…

JPB

Projet de révision du PSMV

Qu’est-ce qu’un secteur sauvegardé?

Un secteur sauvegardé est un document d’urbanisme, outil de protection portant sur un « secteur présentant un caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d'un ensemble d'immeubles »

Le secteur sauvegardé est une démarche d'urbanisme qualitatif dont l'objectif est autant de conserver le cadre urbain et l'architecture ancienne que d'en permettre l'évolution harmonieuse au regard des fonctions urbaines contemporaines et en relation avec l'ensemble de la ville.

Le secteur sauvegardé de la ville de Perpignan

Le secteur sauvegardé de Perpignan est d’une superficie d’environ 100 hectares et compte plusieurs quartiers:

  • Le quartier Saint Jacques
  • Le quartier Saint Mathieu
  • Le quartier La Réal
  • Le quartier Saint Jean
  • Le quartier de la Villeneuve
  • Le quartier des anciens remparts

Pourquoi réviser le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur?

Depuis deux décennies, la ville de Perpignan s’est engagée dans une lourde démarche de transformation urbaine, avec l’ambition clairement affichée de devenir une ville attractive et un centre d’agglomération dynamique. Cette mutation n’a été possible que par l’engagement préalable d’un processus de reconquête d’un centre-ville dégradé, afin de préserver sa richesse, de le doter de signes de modernité afin qu’il puisse rayonner sur tout le territoire communal et au-delà.

Afin de poursuivre cette dynamique bien engagée, la Ville de Perpignan, en collaboration avec l’Etat, a souhaité réviser son Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur pour en permettre une gestion plus optimale.

La phase préalable à la procédure de révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) de Perpignan

Le 12 Décembre 2013 le dossier de révision a été présenté à la Commission locale du secteur sauvegardé de Perpignan, qui a rendu un avis favorable à l'unanimité.

La Commission locale du secteur sauvegardé (CLSS) est composée d'élus de la Ville de Perpignan, de représentants de l'État et de personnalités qualifiées (représentants d'associations, experts).

Elle suit l'élaboration du projet de révision du PSMV pendant toute la durée de la procédure.

Le 05 Février 2014 la demande de la mise en révision est approuvée par le Conseil municipal.

Le 1er Avril 2014 la révision du PSMV est prescrite par arrêté préfectoral.

Cette procédure est menée conjointement par l'État et la ville de Perpignan.

Les objectifs de la révision du PSMV de Perpignan sont:

  • Intégrer les enjeux économiques et sociaux, en proposant une évolution du tissu urbain pour une meilleure attractivité du centre ancien, voué à un fort rayonnement touristique, et adapté à toutes les populations et à plus de mixité fonctionnelle
  • Cibler les interventions pour une action plus efficace et plus en profondeur sur les quartiers St Jacques, St Mathieu et la Réal
  • Requalifier un axe structurant en diffusant une dynamique de désenclavement des quartiers et en l’utilisant notamment comme le support d’un tissu commercial à développer ainsi que d’un mode de déplacement performant et durable
  • Assurer une meilleure compatibilité du nouveau document avec les procédures et les outils opérationnels en cours
  • Inclure les enjeux liés au développement durable et les questions liées à la performance énergétique du bâti ancien

La phase d'études : l'élaboration du projet de révision du PSMV

L'équipe missionnée pour réaliser le projet de révision du PSMV

En accord avec la Ville, l'État a désigné une équipe pour concevoir le nouveau PSMV.

Elle est composée d'architectes-urbanistes indépendants spécialisés dans les questions de patrimoine, en matière d‘Histoire, d’Archéologie, droit de l’Urbanisme.

L'équipe est composée de :

M. Alain VERNET (mandataire), architecte du patrimoine

M. Bertrand RAMOND, architecte (agence ART)

Mme. Sophie ASPORD-MERCIER, historienne, archéologue

M. Pierre TRONCHON, juriste et urbaniste

L'enquête de terrain et la visite de l'intérieur des immeubles

L'équipe missionnée établit un diagnostic urbain de l'ensemble du périmètre d'études et un diagnostic historique et architectural de chaque immeuble et chaque espace public.

Pour cela, elle doit visiter un grand nombre d’immeubles entre 2015 et 2017.

A cet effet, les membres de l'équipe sont autorisés à effectuer la visite de l'intérieur des immeubles et des parties communes extérieures, conformément au code de l'Urbanisme (articles R.313-33 à R.313-37) et après arrêté municipal (arrêté municipal du 10 avril 2015).

À l'issue de ces diagnostics, et conformément aux objectifs de la révision, l'équipe proposera un projet de PSMV définissant les règles et prescriptions qui s'appliqueront sur ce territoire du secteur sauvegardé. Le projet de PSMV comprendra un rapport de présentation, un règlement, des documents graphiques et des annexes.

Cette phase d'études devrait durer deux ans (2015-2017).

La concertation avec les habitants

Elle se déroule pendant la phase d'élaboration du projet et comprendra notamment une information régulière du public et au minimum, une réunion publique.

Un registre pour recueillir les suggestions des habitants concernant le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur est tenu à disposition du public. Sa mise à disposition se fait aux heures et jours habituels d’ouverture de la Direction de l’Aménagement et de l’Urbanisme (11, rue du Castillet, du lundi au vendredi 8h30 -12h30).

L’enquête publique

Lorsque le projet de PSMV aura reçu un avis favorable de la Commission locale du secteur sauvegardé, il sera présenté pour avis au Conseil municipal puis à la Commission nationale des secteurs sauvegardés.

Il sera ensuite soumis à une enquête publique pour recueillir les observations des habitants.

Le nouveau PSMV applicable après arrêté préfectoral

À l'issue de l'enquête publique, le projet de révision du PSMV, éventuellement modifié pour tenir compte de ces observations, sera soumis au vote du Conseil municipal de Perpignan pour avis. Il sera ensuite rendu applicable par arrêté préfectoral, à l'horizon 2017.

Le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du secteur sauvegardé de Perpignan Révision n°1 (format PDF / 2 Mo)

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Habitat du Centre Ancien

Perpignan : La dynamique de requalification du centre ancien.

Les quartiers Saint-Matthieu, Saint-Jacques, La Réal et Saint-Jean placés au coeur des priorités de la ville de Perpignan, depuis 2003.

Des résultats atteints :

En cinq ans, sur l'Opération programmée de l'habitat - Renouvellement urbain (OPAH-RU) 2003-2008, 1254 logements ont été réhabilités :

  • Dont 866 logements entièrements réhabilités ou remis aux normes
    • 750 avec des aides publiques
    • 61 logements suite à des procédures coercitives
    • 55 par la défiscalisation Malraux
  • Dont 388 logements suite à des rénovations façades

Environ 15,6 millions d'euros d'aides publiques et 36 millions d'euros de travaux engagés pour restructurer et réhabiliter les logements sur le Centre ancien.

Le dispositif en cours.

En 2008, la Ville de Perpignan avec l'État, l'ANAH, Perpignan Méditerranée Communauté d'Agglomération et la Caisse de Dépôts et Consignations, a lancé une nouvelle OPAH-RU pour les années 2008-2013. Les objectifs opérationnels sont le traitement de 1325 logements en cinq ans, soit :

  • 160 logements améliorés par les propriétaires occupants,
  • 40 logements réhabilités par les accédants à la propriété,
  • 80 logements réhabilités par les promoteurs qui produisent des logements destinés à l'accession à la propriété,
  • 250 logements concernés uniquement par l'aide spécifique à l'amélioration des façades,
  • 275 logements locatifs à loyer libre,
  • 300 logements loctifs à loyer conventionné,
  • 220 logements sociaux publics.

Quatre grandes orientations stratégiques :

  • le maintien de la diversité sociale,
  • la lutte contre l'habitat indigne,
  • la restructuration de la trame urbaine dans les secteurs les plus dégradés
  • la lutte contre la vacance.

URBANIS

"Habiter le centre-ville"

5, rue de la Fusterie

Téléphone : 04 68 63 76 80

Accueil du public : Mardi, Mercredi et Jeudi de 10h à 13h

Telechargements

Habiter et vivre le centre-ville (format PDF / 3 Mo)

Aides financières

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 10:40
Revue REGARDS, photos à L'Extension, galerie design, Perpignan.

Revue REGARDS, photos à L'Extension, galerie design, Perpignan.

Sur un même événement, je veux écrire deux textes contradictoires. En effet, j'ai le sentiment d'être en accord avec les deux positions :

-la défense du peuple corse (ou de ce qu'il en reste) face à l'occupation du territoire par le tourisme et ses dégâts, par les fortunes du monde entier, faisant de l'île de Beauté, un lieu de laideur et d'extension du domaine de l'argent... La tentation indépendantiste dépasse l'autonomie de cette région française et ce sont les citoyens qui le veulent puisqu'ils ont voté pour Siméoni et Talamoni. Le gouvernement a beau crier que l'île restera dans la République, c'est aux Corses de décider. C'est pareil pour les Catalans : leur destin est entre leurs mains, à eux seuls de décider.

Quant à l'intégrité de la République : le territoire français a longtemps évolué et l'Histoire n'est pas finie ! En outre une forme d'association entre la Corse et la France peut être trouvée. Quant à la langue -le français étant la langue de la République- le respect et la pratique des autres langues historiques des régions (avec traductions pour les documents officiels) ne peut pas troubler la culture et l'identité française, qui ne peuvent que s'enrichir en tolérant les parlers locaux.

 

-Cependant, le souverainisme "des Lumières" (pas le patriotisme frontiste) peut donner à réfléchir : à vous la parole !

 

 

** Corse et Pays Basque: on détricote l'unité nationale!

Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, Ancien ministre, Président de République Moderne, 17 décembre 2015.

 

 

Monsieur Jean-Guy Talamoni, intronisé il y a seize ans, dans le cadre du processus de Matignon, comme interlocuteur valable du Gouvernement, sans qu’il eût préalablement renoncé à la violence, est devenu aujourd’hui Président de l’Assemblée de Corse. 

 

Dans le même temps, M. Gilles Siméoni, fils d’Edmond, sacré « héros du nationalisme corse » par le journal Le Monde du 18 décembre 2015 pour avoir été, en 1975, à l’origine des incidents sanglants d’Aléria, devient le Président de l’Exécutif Corse. Tristesse. 

 

Voilà le beau résultat d’une politique de complaisance à l’égard d’un nationalisme corse (plus de cinquante victimes) dont les Corses, consultés par référendum en 2003, ne voulaient pas. Qu’importe ! On leur imposera dans deux ans la collectivité unique qu’ils rejetaient alors, dans le cadre d’une réforme territoriale sur laquelle ils n’ont pas eu à se prononcer 

 

Dans le même temps, le Préfet des Pyrénées Atlantiques prépare un projet de Communauté de Communes unique pour le Pays Basque. Si le Gouvernement envisageait de détricoter l’unité nationale, il ne s’y prendrait pas autrement ! 

 

Jean Pierre Chevenement

 

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ARTS :

 

 

*Céret : Galerie Odile OMS : L’exposition « Pierre Brune et ses amis » est visible jusqu’au 31 décembre.

 

La galerie est ouverte de 10h30 à 12h30 et de 14h à 19 h 

du mardi au samedi et exceptionnellement le dimanche 20 décembre.

 

Bonnes fêtes à tous.

 

Odile Oms

 

odileoms.com

 

 

**Vendredi 20 décembre à 18H00 à la Librairie Torcatis

Jacques Lavergne signera son dernier polar

"Noël au charbon, Pâques au violon" paru aux éditions Mare Nostrum.

En présence de Jean Solé du Domaine viticole Pic Joan de Banyuls

 

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Après "Peinture au pistolet à Céret" et "Barcelone, aller simple", l'avocat catalan signe un troisième polar très en verve, "Noël au charbon, Pâques au violon", une nouvelle aventure de son héros préféré, Pierre Pagès, conservateur du musée de Céret à temps plein, justicier à ses moments perdus... 

Plus question de trafic d'oeuvres d'art ici ou d'étudiant Erasmus disparu : ce sont les mafias géorgiennes qui vont venir perturber les fêtes de fin d'année de notre homme.

Noël à l'horizon, Pierre Pagès s'apprête à savourer un repos bien mérité dans sa maison de Banyuls mais son ami, le curé Nafaou Missabaou, va demander de lui venir en aide dans sa nouvelle paroisse de Montalba le Château.  Dans ce paisible village en lisière des Fenouillèdes, les meurtres se succèdent et le prêtre ne va pas tarder à disparaître... 

Pierre Pagès va donc se lancer sur les traces des ravisseurs dans cet arrière-pays catalan que l'hiver et la neige n'épargnent pas. Un quête qui va passer par la lointaine Tbilissi, capitale de la Géorgie, plaque tournante de tous les trafics...

 
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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 10:15
Bidet dans un champ. Installation d'un nouveau Duchamp..? (photo JPB)

Bidet dans un champ. Installation d'un nouveau Duchamp..? (photo JPB)

   Débattre, réfléchir au lieu d'injurier

(1) débat national 

 

 

 

 

* contre la gestapo de la pensée (Samedi 17 Octobre 2015 

Jean-François Kahn )

 

Peut-on encore débattre en France ? Entendez : peut-on encore confronter des opinions contradictoires (c'est le principe même du pluralisme démocratique) sans diaboliser, excommunier, anathémiser le contradicteur ? Cette interrogation pèse de plus en plus lourdement sur la vie intellectuelle hexagonale. On vient d'en avoir une spectaculaire illustration avec le philosophe Michel Onfray.

...

On exclut, on rejette, on excommunie, on verrouille, on rapetisse, on rétrécit.

...

Les eaux montent : on se contente de les apporter au moulin du Front national :

 

L’invraisemblable cadeau fait à Marine

Il y eut cette manchette, invraisemblable et masochiste, du journal le Monde semblant faire cadeau au parti lepéniste de tout intellectuel sur lequel, tactiquement, le FN poserait un bout de petit doigt. Celui-là a dit « peuple » ; celui-ci a dit « nation » ; cet autre – horreur ! – a murmuré « souveraineté » : on vous les offre ! Ils sont à vous !

 

**Contre la défaite de la pensée : Cécile Alduy reprenant le titre du plus célèbre essai d'Alain Finkielkraut :

 

Le FN est « une négation brutale de l’esprit critique » - Le Monde.fr  (Mise à jour le 07.12.2015 à 19h44), tribune écrite par Cécile Alduy, 

professeure de littérature à l’Université Stanford, auteure de Marine Le Pen prise aux mots. Décryptage du nouveau discours frontiste (Seuil, 2015).

… extraits

 

La faillite de la pensée n’est en outre guère l’apanage du Front national. En face, la défaite est politique et sémantique avant d’être électorale. Droite et gauche de gouvernement souffrent d’une erreur d’analyse du marché politique : chacun essaie de cerner la demande des électeurs et prend le Front national comme étalon de leurs aspirations. D’où une escalade à droite sur les thématiques identitaires et migratoires depuis la présidence Sarkozy, sur la demande sécuritaire et autoritaire depuis le gouvernement Valls. Cette stratégie ne peut que renforcer le Front national, crédibilisé par ses imitateurs, et brouiller l’image des autres partis, devenus illisibles à force de se renier. La dédiabolisation est autant l’œuvre de Marine Le Pen s’emparant des mots de la République que de ceux qui normalisent son discours en répétant ses clichés, du « clash de civilisation » à la symbolique ambiguë de la déchéance de nationalité.

 

   Or il est urgent de reconstruire une offre politique alternative, cohérente et indépendante du logiciel frontiste.

De reprendre le combat culturel, de réfléchir plutôt que refléter le monde-FN, d’élaborer un programme clair dans ses valeurs et ses actions, d’actualiser plutôt que de sacraliser une « République » devenue totem. C’est-à-dire de se remettre à penser.

 

- - 

 

(2) Débat au plan local (commentaires dans le blogabonnel : traité d'antisémite par M. Daniel Halimi, d'islamophobe par "Myriam", de "baveur" par "Brunelle" au sujet du pont sur le Réart (promesse de Mme J.Irles) : à suivre...

 

- - -

 

*** Le FN et l'immigration :

 

Le 26 octobre dernier dans lémission Salut Les Terriens, François Gemenne a déstabilisé Florian Philippot, vice-président du FN dans un débat sur limmigration. Ce chercheur en sciences politiques, spécialisé sur les questions de gouvernance mondiale des migrations et de lenvironnement (à Sciences Po et à lUniversité de Liège et Versailles), a accepté de revenir dans un long entretien sur les mythes entourant le discours du Front national sur limmigration.

Lors de votre passage danSalut les terriens! le 26 octobre dernier, Florian Philippot, a semblé perdre pied face à vos arguments concernant l’immigration. Considérez-vous que le programme du FN sur ce sujet ne soit pas assez analysé dans les média?

François Gemenne -  Beaucoup des arguments du FN, en matière dimmigration en tout cas, reposent sur des mensonges et des fantasmes. Il y a évidemment un défaut danalyse des médias, mais cest aussi notre responsabilité, à nous chercheurs, dinformer ces débats de société. Et donc nous portons une part de responsabilité dans ce défaut danalyse, et nous devons intervenir plus souvent dans les médias pour apporter un éclairage scientifique à ces questions et montrer où sont les mensonges et les fantasmes. Mais plus fondamentalement, je pense que ce défaut danalyse renvoie aussi à la faillite absolue du politique concernant le FN : ce dernier, au fil des ans, est parvenu à imposer son discours, son agenda, ses thèmes, comme éléments centraux du jeu politique. En réalité, dune certaine manière, le FN est déjà à lElysée.

 

 

Sur limmigration, la démission de la classe politique date des années 1980 : tant la gauche que la droite ont alors intégré le postulat central de lidéologie du FN, à savoir que limmigration était un problème, auquel il fallait trouver des solutions. Dès linstant où lon accepte cela, le FN a gagné. Je récuse avec force lidée que limmigration soit un problème, et les chiffres sont là pour le montrer.

 Je ne suis pas naïf ou aveugle non plus : je sais quil y a des problèmes liés à limmigration, notamment dans certains quartiers; je sais quil y a des problèmes dintégration, de discriminations, de délinquance Mais je réfute absolument lidée que ce soit limmigration elle-même qui soit un problème. La gauche comme la droite, pourtant, ont peu à peu accepté cette idée, et depuis, le discours sur limmigration nest plus quun discours purement idéologique, qui est complètement détaché des faits et des réalités empiriques. Cest notre responsabilité à tous de remettre la réalité, les faits, au coeur du débat. Cest la responsabilité des chercheurs et des journalistes, bien sûr, mais aussi des politiques et des citoyens.

La réduction en 5 ans de l’immigration légale de 200 000 entrées par an à 10 000 entrées par an telle que le préconise le Front national est-elle réalisable ?

Même avec beaucoup dimagination et de bonne volonté, jai du mal à imaginer une politique qui puisse être à ce point absurde et dévastatrice. En exagérant à peine, ça voudrait dire quon ne garderait que les footballeurs de la Ligue 1, les danseuses du Crazy Horse et les fonctionnaires de lUNESCO ! Regardons les chiffres pour voir ce que cette proposition signifierait réellement : en 2012, selon lINSEE, la France a délivré un peu moins de 200 000 permis de séjour a représente 0,003% de la population !). 91 000 de ces titres de séjour ont été délivrés au titre du regroupement familial, cest à dire pour permettre aux époux et aux enfants dimmigrés de les rejoindre en France : cest simplement une question de droits de lhomme, et si la France abandonnait cette politique, non seulement elle séparerait des milliers de familles, mais elle se mettrait au ban de la communauté internationale. Ensuite, 59 000 titres de séjour ont été délivrés à des étudiants : se passer des étudiants étrangers serait une catastrophe pour les universités et les grandes écoles. Au contraire, je crois que nous devons nous réjouir que tant détudiants étrangers veuillent encore faire leurs études en France. Puis il y a 19 000 titres de séjour pour des raisons humanitaires, il sagit des réfugiés et de personnes déplacées par des guerres, des violences ou persécutées dans leur pays : si la France voulait réduire ce chiffre, elle devrait dénoncer la Convention de Genève de 1951 sur le statut de réfugié, une des plus anciennes conventions humanitaires, dont la France a été lune des principales puissances instigatrices. Je vous laisse imaginer les conséquences à linternational.

 Enfin il y a eu 16 000 titres de séjour pour des raisons économiques, cest-à-dire des immigrés quon a fait venir en France pour travailler dans des secteurs où on ne trouvait pas assez de main-doeuvre. Jimagine que cest sur ce chiffre que le FN veut surtout jouer, mais cela veut dire que des secteurs entiers de léconomie seraient en grande difficulté : la construction, la restauration, la santé Enfin il y a une catégorie résiduelle, avec 13 000 titres de séjour : ce sont surtout des visiteurs pour de longues périodes, ou des mineurs présents sur le territoire qui atteignent leur majorité. Passer de 200 000 titres de séjour à 10 000 serait non seulement tout à fait irréaliste, mais aussi catastrophique pour léconomie et la société françaises. Quand le FN fait cette proposition, il prend ses électeurs pour des imbéciles, il n’y a pas dautre mot.

L’immigration est-elle responsable de la montée du chômage tel que laffirme le FN depuis les années 70 avec son slogan « Un million de chômeurs, cest un million d’immigrés en tro» ?

Cest comme si vous disiez : sil y a trop de jeunes chômeurs, cest parce quil y a trop de jeunes !. Cest aussi absurde que cela. Toutes les études, dabord, montrent que limpact de limmigration sur le taux demploi (et donc de chômage) des populations autochtones est quasi nul. Par contre le taux de chômage de la population immigrée est plus important, cest un fait : cest dû notamment aux discriminations dont les immigrés font lobjet sur le marché de lemploi, mais aussi à des politiques migratoires contre-productives, comme cette loi de 1991 qui interdit aux demandeurs dasile de travailler pendant que leur dossier est en attente ce qui prend parfois des années.

Largument de limmigration responsable de la montée du chômage nest donc pas vérifié dans les faits, mais est de surcroît vicié à la racine, dun point de vue économique : il repose sur lidée quil y ait un stock  fixe demplois disponibles, et donc que tout accroissement de la population crée du chômage. Dabord, limmigration ne compte que pour moins dun cinquième dans laccroissement de la population française. Mais surtout, nous vivons dans une économie tertiaire, cest-à-dire une économie de services aux personnes, donc laccroissement de la population crée aussi des emplois. Les immigrés, quand ils noccupent pas des emplois dont les Français ne veulent pas, et dont les salaires ou les conditions de travail sont souvent indécents, ont aussi souvent créé leurs propres emplois, et des emplois pour les Français. Ils ont créé des sociétés, développé le commerce et les relations avec leurs pays dorigine, investi en France et dans leurs pays, souvent avec dénormes capacités dinnovation. Les immigrés sont aussi des créateurs demploi et des investisseurs limmigration en elle-même, dailleurs, est souvent un investissement très lourd et très risqué pour les migrant(e)s.

Le FN continue de s’appuyer sur le rapport de Jean-Paul Gourévitch et de Pierre Milloz pour affirmer que l’immigration repsente un coût économique pour la société française. Quel regard portez-vous sur ces rapport?

Il faut distinguer les deux, qui ne disent dailleurs pas exactement la même chose. Pierre Milloz a longtemps été militant du Front National, et son rapport de 1990 sur le coût de limmigration a été réalisé directement pour le Front National. Il en a ensuite publié plusieurs variantes, aux Editions Nationales puis aux Editions Godefroy de Bouillon, un éditeur dextrême-droite spécialisé dans les livres sur la religion musulmane. Chacun en tirera les conclusions quil voudra quant aux conclusions du rapport. Pour ma part, je trouve cela relativement cohérent que le FN sappuie sur un rapport quil a lui-même commandé et publié.

Le rapport de Jean-Paul Gourévitch est un peu différent, puisquil a été réalisé pour les Contribuables Associés, un collectif de militants qui se battent contre loppression fiscale. Il était peu vraisemblable, dans ces conditions, que le rapport estime que limmigration a un impact fiscal positif. Jean-Paul Gourévitch, soit dit au passage, a depuis révisé ses chiffres, et estime désormais le coût de limmigration à 5,5 milliards deuros.

Ce quil faut bien comprendre, cest que ces deux rapport ne sont pas des rapports de recherche. Ce sont des rapports dexpertise, de consultance, réalisés pour un commanditaire particulier, dans un but précis. Je ne veux pas jeter lopprobre sur les activités de consultance en général, mais il faut bien comprendre que ce nest pas de la recherche effectuée dans lintérêt général, ce sont des recherches effectuées pour un commanditaire spécifique dans notre cas, le FN et les Contribuables Associés, respectivement.

Dans vos travaux, vous affirmez que contrairement aux Etats-unis, l’immigration repsente un coût en France. Comment lexpliquez-vou?

Ce ne sont pas vraiment mes travaux, mais plutôt ceux de lOCDE et dautres économistes. Selon les coûts pris en compte, on arrive généralement à un coût compris entre 4 et 10 milliards. Certains travaux ceux de Xavier Chojnicki notamment mentionnent même un impact fiscal positif. Mais la plupart des travaux saccordent pour dire que ça représente un coût, assez léger mais un coût quand même. Mais la France est une exception en la matière. Aux Etats-Unis, mais aussi dans limmense majorité des pays industrialisés, limmigration rapporte bien plus quelle ne coûte. Pourquoi ne parvient-on pas, en France, à maximiser les bénéfices de limmigration ? Avant tout parce que le taux de chômage des immigrés est plus élevé quailleurs, notamment en raison des discriminations dont il font lobjet sur le marché du travail quand on ne les empêche pas carrément de travailler, comme cest le cas des demandeurs dasile ! Et on sait le rôle essentiel que joue le travail dans lintégration, outre ses bénéfices fiscaux évidents.

La France accueille t-elle davantage d’immigrés que ses voisins européen?

Tout dépend des voisins dont on parle. Elle en accueille davantage que le Luxembourg ou la Belgique, certes dans ce cas-là, le flux migratoire va plutôt dans le sens de lévasion fiscale. Mais si on compare la France à des pays européens de taille comparable, on constate quelle accueille beaucoup moins dimmigrés. En 2011 par exemple, selon la base de données officielle de lUnion européenne (Eurostat), la France a accueilli 267 000 immigrés. Le Royaume-Uni, en comparaison, en a accueilli 566 000, lAllemagne 490 000 et lItalie 385 000. Et la France est dailleurs le pays qui affiche le solde migratoire (cest-à-dire la différence entre les entrées et les sorties) le plus faible : 54 000 personnes. En 2011, il y a également 213 000 personnes qui ont quitté la France. Au Royaume-Uni, elles étaient 350 000, 249 000 en Allemagne et 82 000 en Italie. Sans limmigration, la France perdrait chaque année plusieurs dizaines de milliers dhabitants.

Propos recueillis par David Doucet 

 

 

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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