100 millions d'humains sont morts ! - Je veux être une momie - Cimetières de Charles-Louis Philippe - WB, la mort à Portbou
Le jour de la mort
Un jour consacré à la mort, aux chers défunts. Un jour dan s l'année, vous pouvez, que diable ! Même s'il fait beau et que vous avez fait le pont ! Un petit tour au cimetière, déposer un pot de fleur, laver la dalle de marbre, enlever quelques mauvaises herbes et puis vous repartirez vers la vie, le restaurant, la balade à la plage ou le pique-nique à la montagne...
C'est vite oublié, les morts... Quant à la mort, on peut y penser à tout instant, sauf si on se trouve des "divertissements" pascaliens...Tu me parles de Pâques, alors que c'est la Toussaint, et ce putain changement d'heure, tu dérives !!!
Pour oublier l'infinitude de l'éternité, je voudrais être une momie, car se dire que, avant nous, avant notre basse personne, ont vécu (et sont morts !) cent milliards de nos congénères !!! Impossible de me représenter la foule que ça fait, mais Hollywood serait ravie d'avoir tous ces figurants, vivants, mais ces défunts, on peut les reconstituer grâce à l'ordi...
Oui, je voudrais être une momie, avec des kilomètres de bandelettes, pour bander toujours, et mon existence serait posthume, et je me rirais des morts récents !!!
Mais maintenant, c'est pas marrant : finies les momies, vivent les incinérations ! Ne reste que le roman de Théophile Gautier pour vivre la vie d'une momie en Egypte !
A présent, on vous disperse ! On jette vos cendres au vent, dans la mer, etc..
Car c'est permis, et les pros de la mort vous font croire que c'est interdit, réglementé, pour gagner de l'argent, les charognards. En effet, la loi dit bien :
"Les cendres peuvent être dispersées soit dans un cimetière avec un espace dédié, soit dans la mer, dans une forêt, à la campagne...tant que c'est en pleine nature." Tu dois nourrir la nature, mais pas possible de garder la poussière de ton parent, compagne ou compagnon chez toi..!
Bon, je vois que je perds mon temps, c'est-à-dire, ma vie, à vous causer de la mort...et j'en oublie de parler de cet écrivain que j'ignorais jusqu'à hier (j'ai ouvert Croquignole, livre qui dormait son sa vieille couverture jaunie de Fasquelle éditeurs, 1930), et qui manie l'humour, absurde, dans un style nouveau (au début du XX° !) fait de ruptures et de passages du coq à l'âne...
Lisons Charles-Louis Philippe, un mort plus vivant que certains de nos romanciers actuels...
JPB (1er nov. 2022)
Charles-Louis Philippe, né le à Cérilly (Allier) et mort le à Paris, est un poète, critique littéraire, conteur, chroniqueur et romancier français. En 1908, il est l'un des fondateurs de La Nouvelle Revue française (NRF) et l'auteur de Bubu de Montparnasse. Selon son ami Léon
Werth1, Charles-Louis Philippe devint l'un des précurseurs de la littérature populiste.
Fils de Charles Philippe, sabotier du Bourbonnaissurnommé « Barbasse »
La façade de l'échoppe, qui sert aussi de maison familiale, est si étroite qu'elle peut à peine contenir deux ouvertures en son rez-de-chaussée.
À force d'un travail opiniâtre et de sacrifices sans nombre, Philippe, humble sabotier de Cérilly, qui avait mendié
son pain dans sa jeunesse, s'était constitué une petite aisance matérielle, assurant une bonne éducation à ses enfants.
Après une scolarité passée sans encombre jusqu'à l'examen du certificat d'étude préparé à l'école communale de Cérilly, village du
bocage situé en lisière même de la célèbre forêt de Tronçais, ce fils d'artisan éprouve très tôt le goût de la lecture. Trop chétif pour
envisager un métier manuel,
le jeune écolier, s'il ne veut pas de l'établi de son père, n'a pas d'autre choix que de s'adonner avec ardeur à ses études.
Proche de l'immense futaie, où l'activité économique est rythmée par le bruit des scieries et des forges, la petite cité bourbonnaise
semble être un havre propice à la méditation. Charles-Louis a pu obtenir, au vu de ses excellents résultats, une bourse de l'Académie ;
en 1886, il peut poursuivre ses études secondaires et entre en sixième B (section scientifique) comme interne au lycée de Montluçon,
où il reste sept ans. Philippe est alors placé sous la férule tyrannique du proviseur, un certain M. Peyronnet3, qui ne cesse de lui rappeler