ARTS - Rencontre avec...
Published by leblogabonnel dans arts philosophie
« Aparté avec Philippe-flip, un artiste, à la classe inclassable »
Lectrices, mais aussi vous lecteurs, tout naturellement, bienvenue, à bord de votre insolite traversée, pour y vivre, une rencontre, ou plus tôt, la découverte même, d'un prestigieux artiste, je vous l'avoue. Conséquemment donc, notre traversée, se verra dès lors ponctuer, par des évasions culturelles multiples, allant et alliant réciproquement, la rêverie quasi, à la poésie, et l'imagination à la création, plus sûrement. A l'instar presque, pour en dire juste légèrement davantage, d'un promeneur et d'un voyageur solitaire.
Et pour décors environnants et si enivrants au passage, des corps, c'est également entendu, mais dans leurs magnificences de leurs splendeurs, et sans leurre, avec tant de lueurs, je le crois aussi, de leurs sciences. Effectivement à ce titre, esquissons-nous, de « rendre à César, ce qui appartient à ses arts », je veux dire ici si expressément, à l'artiste Philippe-flip. Dès lors, d'accord êtes-vous, pour nous verser présentement, sur un créateur pareil ? C'est que la capitaine à bord, vient tout vivement de nous conseiller, de mieux attacher nos ceintures, pour éviter avec moult-précautions, d'être renversés, tantôt comme si, ou tantôt, comme ça. Car notre artiste, ne tardera plus en effet, de nous conférer, comme, entres autres, agréables effets, celui-là même d'un prestidigitateur, au travers de son œuvre, vous l'avez compris, aussi bien sculpturale, que picturale.
Ceci étant alors partagé et confié, mais qui donc, est notre incroyable inconnu ? Mais pour cela, débutons, tout d'abord, par nous rendre disponible, quasiment cette fois, au bord de sa naissance. L'enfant, y est né au mois de septembre, lors de l'année, 1945. A Hanoï, plus exactement, Française d'antan. Et tout aussi prestement, l'enfant, fut le nectar d'un parfumé métissage, franco-vietnamien, ici. Pour la croustillante anecdote, le général Leclerc en personne, au cours de l'un de ses déplacements dans l'ancienne colonie, prit tendrement l'enfant dans ses bras, et sur lequel déjà, se tissaient, et se dessinaient et se métissaient tout en même temps, de formidables cheveux blonds ondulants. Un peu plus tard, l'artiste, comprit si aisément l’événement, comme ayant été de la part du général, un symbole particulier, d'un retour prochainement à venir, pour la France.
Et derechef, touchant son aspect biographique, à Paris, l'étudiant, se perfectionna sans vraiment trop de lézard, dans les arts, sur lesquels il ne manquera plus d'exceller. A cela, en témoigne si magistralement par exemple, cette prise photographique, de l'année 1974 certainement, à l'école des beaux-arts de notre capitale.
Philippe-Flip, créé donc des portraits, aussi. Tout comme l'écrivain, créer les siens. Il peint, il dessine. Tel, un Montaigne dans ses Essais, ou bien, un Jean de La Bruyère dans ses incontournables Caractères, ou plus proche de nous, d'un Gilles Deleuze, lorsqu'il aborda si éminemment, aussi bien Hume, Spinoza, Kant ou Nietzsche.
Et dans sa création, chez Philippe-Flip il y a, comme une espèce d'érotisation des matières entre elles, si ce n'est plus, mais qui nous porte et nous transporte entre ailes, vers des intelligibles, au premier regard, mais finement perceptibles, non pas tellement à la raison, mais plus tôt, par l'entremise des sens, et à nouveau, de l'émotion.
Subséquemment, outre le pays de Marot ou d'un Zola, l'on remarque également Philippe-Flip, si ce n'est même à la façon approximativement d'un monarque éclairé, mais seulement là, par le biais de ses arts, en Amérique Latine, comme à l'instar, du Venezuela.
Ceci étant donc entreperçu, profitons par voie de conséquence, de notre si courte escapade culturelle, pour faire davantage la rencontre, d'avec notre artiste. Mais sans toutefois prétendre, il est bien vrai, d'en saisir toute la nature, ou si vous voulez, l'essence, pour parler premièrement comme un Saint Thomas d'Aquin, durant l'extra-ordinaire Somme Théologique, ou bien, secondement, d'un René Descartes, lorsqu'il nous offrira, son si fabuleux Discours de la méthode. C'est que, pour en dire qu'un peu plus uniquement à nouveau, notre artiste, se trouve être à la lettre, dans sa quintessence, si un et si simultanément, multiple. Ici en sculpture, et là, picturalement. En l’occurrence.
Et à ces maints égards d'ailleurs, sa main, ne se gare, à vrai dire, jamais, mais au contraire, tout le temps, elle s'égare, par-delà toutefois, la ponctuation de la création, à la fois si utilement et si, subtilement. D'été comme d'hiver, effectivement, Philippe travaille, en explorant, des modes et des mondes si unis et si divers. Et voilà aussi pourquoi, à la vue de son œuvre, la spectatrice, mais également le spectateur, tressaillent, tantôt d'émotions, et tantôt, d'admirations, à l'observé d'un tel spectacle.
Une fois encore, à sa main, ça crée, dans un moment que je qualifierai, maintenant, de « préambulesque », s'ajoutera et s'ajustera de façon tout aussi concomitante, à sa main sacrée, incontournablement, d'autres exploits créatifs, si mirifiques. Ainsi, pour le faire nouvellement fort brièvement, l'art de notre artiste, n'est à vrai dire, jamais triste. A contrario même. Avec sa muse, qui fut bien, entres autres, si chère à un Pythagore, ou à un Pierre de Ronsard, ou en outre, au jeune Descartes, durant ses lettres premières échangées d'avec le sieur Beeckman de Middelbourg, Philippe-Flip s'amuse. Et pour tout dire cette fois-ci, ce sont elles, qui vont le transporter d'un continent à l'autre. Mêmement, à la manière dont les anges transportaient la Santa Casa de leurs ailes, disait-on au moyen-âge, avec moult-zèles je crois, de Jérusalem à la région des Marches, en Italie.
Mais sans être méta-fort, faisons toutefois si expressément usage, de cette autre métaphore, afin d'intelliger peu à peu, notre artiste. Écrivons-le, en effet, mystiquement, ou, deux fois, « distiquement », à vous de savoir : « N'ayant la plume d'Ibn Zamrak de Grenade, ni même d'un Plotin l'auteur des Ennéades, mais l’œuvre de Philippe-Flip est une Pléiade, dés le puits qui chante des glorieuses Naïades »
Tout cela étant par conséquent traversée, à présent, offrons-nous une halte, mais seulement courte, sur une de ses créations, voire peut-être même, sur quelque deux. A l'exemple, si vous voulez, d'un présent « éclorant » si spectaculairement. Et si l'on s'exalte déjà, par rapport à une parcelle seule de son créé, que dire, au vrai, dès lors, de sa totalité ? Mais voilà en tout cas, un autre côté, pour lequel, je crois, que l’œuvre de Philippe-Flip, ne pourra décharmer.
Vue de la sorte, avec notre artiste, vous n'allez donc pas tellement faire le plein d'essence, mais seulement par parfaire, le plein des sens, des vôtres. Ceci aussi m'étant accordé, n'écrivons pas juste s'il vous plaît, mais plutôt, juste écrivons, sur l'artiste au passage, quelques mots en plus, et si, nécessairement, à vrai dire. A cet égard, dans sa « natura », pour le dire latinement, à la façon d'un Lucrèce ou, plus tard, d'un Spinoza, Philippe-Flip est certes galant, mais dans son art, en revanche, rarement égalant. C'est que chez lui, tout y est originel, et de là, tout y est original.
Dans son atelier présentement, observons-le, au travers du petit aperçu délicat de sa serrure, à l'instar d'un monsieur Le Vasseur, vis-à-vis du jeune Descartes derechef, et si savoureusement rapporté par l'irremplaçable Adrien Baillet. Or, à l'intérieur, l'artiste y est presquement comme dans un temple. Il y créer, c'est de nouveau entendu. Il s'interroge. Mais surtout, ne l'interrompons point. C'est qu'il y contemple même soigneusement. Il y scrute, il y ausculte aussi quasiment, son imaginatif et son cerveau si créatif. Mais il n'occulte toutefois, jamais le traversant, qui pourrait d'ailleurs, devenir le renversant lui-même. Car l'artiste, sonde dans la cour, et dans le cœur, de l'inimaginé. A la limite, accompagnons-le, mais sans limite à l'inverse, dans « l'ineffabilité » de sa création, lors d'un espace-temps, lui-même illimité.
Ceci étant aussi abordé, restons encore au bord de son travail, mais sans pour autant, cependant le border, ou pis, le broder. C'est que pour notre artiste en effet, une sorte de cogito, il y a. Mais qui à vrai dire, n'est pas cartésien. Non plus, il n'est guère, Kierkegaardien. Et pour en dire finement un peu plus peut-être, il n'est presque pas cosmique, mais plutôt, du genre comique, bien que pourtant, mille et une fois sérieux. Le genre, comme vous le savez, fût entres autres, en littérature, si cher à un François Rabelais, ou à un Jean Baptiste Poquelin, dit Molière, sur la scène théâtrale, ou bien en philosophie, à un Bergson. Ainsi, sous ce prisme-ci, Philippe-Flip, ne dit pas tellement avec Descartes « je pense, donc je suis ». Au contraire, dans son atelier, Philippe-Flip, dit plus ordinairement :« je ponce, donc j’essuie ».
Et pour en terminer avec son atelier, du moins ici, son travail, l'artiste l'entreprend déjà, au commencement de la journée, ou, pour le dire autrement, à l'instant presque où le jour-né. Et à nouveau dans ce même bout de serrure, nous relèverons cent fois, que Philippe-Flip, ne regarde jamais, mais qu'il observe plus tôt, et ce, jusqu'à ce que l'aube serve, autant la nuit que le jour, et bien au-delà.
Tout cela étant donc rendu public, mais pour tout dire, ou quasiment, Philippe-Flip, ne crée pas uniquement dans le seul champ sculptural. In extenso, il crée également et tout aussi mélodieusement, au travers du ciel pictural, et toujours avec de si belles notes, dans la pierrerie, aussi. Sur le pictural, conséquemment, en premier lieu, mirons et admirons en même temps au passage, une de ses prodigieuses créations, et qui interpellera si évidemment je pense, l'imaginé, le vôtre, à coup sûr, et le mien.
Mais Philippe-Flip, va davantage plus loin dans son créé. Il y scrute aussi, dans le pictural, l'espace-temps, et comme pour tout à l'heure, le commencement même pour tout dire à présent, du cosmos, jusque dans l'état où le tout dans son étant, se forme et se déforme dans le presque tout.
Quant à ses dons lithographiques, admirez-en, s'il vous plaît, cette prise-ci, maintenant. Brièvement alors, et comme nous l'avons suffisamment intelligé je crois, la matière dans son art, chez notre artiste, sans cesse se meut, et tout le temps, elle émeut. Ou, pour le dire peut-être autrement, elle est à la fois, mouvante et émouvante. Mais n'est-ce pas là, à dire vrai, presque un mot-tard, voire beaucoup plus, qu'un mot-tôt ?
Tout cela, étant donc présentement parcouru, notre bateau entreprend de contourner l'archipel, au demeurant, si archi-belle, et avec la seule vue, de rejoindre la ferme terre. Dès lors, profitons-en, pour conclure, par découvrir le versant aussi bien philosophique, que poétique, de l'artiste. Vis-à-vis du philosophique dans un temps premier, Philippe-Flip, ne s’intéresse pas vraiment à l'imaginé, mais bel-et-bien à contrario, à ce qui ne l'est point. A l'image, un peu, au philosophe, qui ne s'intéresse pas, à vrai dire, si éperdument au pensé, mais plutôt, au non-pensé, ou si vous le voulez mieux, à l'impensé.
D'ailleurs, à cet égard cette fois, Philippe-Flip asserte, à l'exemple d'une scolie spinoziste, que « tout ce qui est imaginé, existe », ou, dans toute futurité, « est emmené à exister ». Pour cela, notre artiste, convoque une preuve seule, mais si convaincante je pense pour ma part, celle de la science-fiction, en passant, entres autres, par l'autorité d'un Jules Verne. Et en fonction de presque tout ceci, nous pouvons plus savamment intelliger présentement, l'enchaînement de son concept, à savoir « que seul l'inimaginable m'apporte de l’intérêt ».
Et dans la création toujours, notre artiste, y débute quasi épistémiquement, d'un donné connu, mais pour aussitôt aboutir, ou rebondir, ou, si ce n'est même, pour atterrir, dans un je ne sais quoi de complètement inconnu, préalablement. Procédé, de vrai, dont la logique notamment, se fera moultement sienne, en l’occurrence, au moment de la scolastique, et dont le philosophe et métaphysicien Ibn Sina (980-1037), explicitera de façon non décharmée, de nos jours encore, dans son « Livre des sciences ».
De manière plus extensive, ce versant philosophique, se lit aussi, lorsque l'artiste prête son regard vers le « mondus », pour le dire derechef en Latin. Dans une analyse, qui peut suggérer Mounier, et Merleau Ponty et Sartre, Philippe-Flip, tient tout d'abord « qu'en réalité, plus nous voyons la réalité, que moins à dire vrai, nous la voyons ». Ou bien, lorsqu'il maintient que « l'être humain, n'est pas à vrai dire un étant qui se voit si parfaitement. C'est plutôt, autrui qui le saisit dans son étantité, et dans son identité, bien davantage ».
Enfin, au final de notre courte traversée, concernant le versant poétique à présent, Philippe-Flip, nous murmure si plaisamment que « la poésie est une musique, que tout le monde écoute. Entendez par là, qui touche directement, aussi bien au personnel, qu'à l'universel ». Bien sûr, qu'il se passionna pour Ronsard, entres autres, c'est évidemment entendu, ou pour plus récemment, pour Baudelaire. Mais il se pencha plus fusionnellement encore, pour un La Fontaine, dont il considère d'ailleurs les Fables, comme « une source qui a réussi à tout exprimer, et que même les plus jeunes, intelligent si savoureusement ».
In fine, certes, sa vie fut événementiellement, si riche. Toutefois, avant de nous quitter, pour l'interminable voyage, Philippe-Flip, rêverait, juste avant de fermer les yeux pour toujours , comme chanterait si bien un Jean Ferrat, à partir d'un de ces magistraux poèmes de Louis Aragon, de conférer un petit clin d’œil à la vie, lui qui en a soulevé, quelques-uns de ses mystères les plus dissimulé.
Aux chrétiennes, et aux chrétiens.
Fouka Abdelkader ibn Mammar