Quand l’Italie déclare la guerre à la France et à l’Angleterre, le 10 juin 1940, Cinecittà semble ne pas vouloir se rendre à l’évidence de la gravité de la situation. Sur le plan cinématographique, la bataille contre l’invasion américaine a été gagnée dès 1938. Grâce à la loi Alfieri (du 6 juin) et à la loi sur le monopole (du 20 septembre de la même année), la production étrangère a été bloquée et, sur le plan intérieur, on a vu se développer, par voie de conséquence, ce que certains ont appelé une « véritable orgie de production ».

 
PRODUCTION ET PROPAGANDE

 

De 1938 à 1940, les recettes de la production nationale passent de 13 % à 34 %, pour atteindre les 50 % en 1942, tandis que les recettes de la production américaine, sans disparaître totalement, tombent de 63 % à 22 %. Parallèlement, le nombre de films italiens produits augmente : on en compte 45 en 1938, 86 en 1940, 91 en 1941 et, bien que l’objectif de 120 films fixé par le ministre Pavolini ne soit pas atteint, en 1942, au beau milieu de la guerre, 96 longs métrages sont produits. En 1943, malgré un calcul fait sur six mois seulement et les possibilités limitées d’approvisionnement en pellicule, le nombre de films réalisés est supérieur à 60.