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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 11:46
Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -
Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -
Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -
Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -
Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -
Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -

Stéphanie LIGNON, Joan Llorenç Solé, Davy Kilembé (dans le désordre) - 2 Gypsies KINGS de St-Jacques -

Présentation de« Groc », le nouveau CD de Joan Llorenç Solé, 

samedi 16 novembre, 19 h 30, salle des fêtes d'Elne...

 

« Après quatre ans d’absence, l’artiste nord-catalan Joan Llorenç Solé présente « Groc », son nouvel opus, gravé en avril dernier  à Estavar.

 

Estavar : c'’est dans ce petit village de Cerdagne, au sein du parc l’Escapade, qu’il aime à se retrouver, à écrire et à composer ses chansons. C’est donc sans hésitation qu’il a enregistré, pour la seconde fois, dans ce havre de paix, en compagnie de ses musiciens.


« Groc » (à savoir :  jaune) est le titre de ce nouvel album, dynamique et riche de nouvelles teintes sonores. Une section de cuivre étoffée et les excellentes voix féminines d'Anne-Erell Tor et de Betty Coll épaulent l’artiste pour la première fois. Ainsi, la voix chaleureuse et émouvante du chanteur baryton  s’exprime-t-elle pleinement.


Joan Llorenç Solé signe huit titres sur treize, avec cette passion qui le transporte et qui lui permet de mettre en valeur sa culture, son patrimoine, ses amis, sa vie. « Ploro per dins », en est un excellent exemple. Ce titre, s’inspire de la lettre ouverte, écrite par Carme Forcadell, lors de son transfert de la prison de Madrid vers celle de Figuères. Il a fallu obtenir l’accord de la famille de Carme Forcadell,ex-présidente du parlement de Catalogne et aujourd'hui, hélas !prisonnière politique, pour travailler cette chanson. La voix de Carme Forcadell, intégrée au morceau, le  ponctue et de tendresse et d’espoir.
« Escrivim la historia » ou « A sota la bandera »  évoquent  le lacet jaune (el llaç groc), symbole de démocratie, qui a donné le titre à l’album. « La listique » d' Albert Bueno  et  « El meu país » de Teresa Rebull témoignent de la relation vernaculaire portée à une terre maternelle voire ancestrale que  l'on est bien souvent obligé d'abandonner , mais à laquelle l'on demeure à jamais viscéralement enraciné. 

Pour Joan Llorenç, ses amis : Joan Iglesis et Enelji signent quatre textes originaux.
La Cerdagne, lieu de prédilection de l’artiste, est omniprésente dans une œuvre qui met en avant « Llívia », enclave catalane en territoire français. Assimilée pour l’occasion à un célèbre village de la Gaule antique, qui lutte contre l’envahisseur, Llívia se présente telle la capitale résistante du monde. Et « libre » , qualificatif qui s'apparente à son nom,  en devient son surnom et son emblème.

 

C’est avec ses amis du « Cochon Rouge » que Joan Llorenç organise la présentation de son nouvel opus, le samedi 16 novembre, autour d’une ouillade  mitonnée par le chef émérite Franck Borelle, grand ami de l’artiste. A partir de 19h 30, la salle des fêtes d’Elne accueillera les convives, appelés à savourer un plat catalan, préparé au feu de bois, à l'ancienne, dans des marmites de fonte. A 21h, l’orchestre, formé de 9 musiciens, entrera en scène.
Toute l’équipe de l’association « Traditions Catalanes » vous attend pour une soirée dont le maître-mot est convivialité.

 

Jean IGLESIS

 

Vous pouvez d'ores et déjà réserver votre soirée au tarif de 12 € par personne au 07 83 82 14 13. »

Davy en concert ce vendredi 15 novembre à 20h30 à la Casa musicale de Perpignan, entrée 5 euros...

♦ Plate-forme participative – Soutenez la sortie du 7e album de Davy Kilembé

Après son EP en février dernier, Davy Kilembé s’apprête à sortir Chansons d’amour et de colère. Un album prévu pour la fin de l’automne et composé de 11 titres. Dont certains ont d’ailleurs déjà été rodés en live. Ce nouvel opus a démarré après une résidence dans l’Ariège il y a tout juste un an. Davy Kilembé renoue avec la formation type trio et ne lâche plus ses acolytes, le batteur Eric Flandrin et le contrebassiste Guillaume Bouthié.

“Les thèmes abordés dans ce disque sont contrastés, j’y chante mes amours et mes colères. Chacun d’entre nous est plein d’ambivalence, ni tout noir, ni tout blanc….c’est ce qui m’a guidé dans la création des chansons. J’y suis accompagné par la même équipe que sur « Danser les mots » mon album précédent.”

Comme pour sa précédente production Danser les mots, Davy fait appel à votre générosité. 56 contributeurs ont déjà participé à sa campagne sur la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank. Un soutien ira aux cachets des musiciens et techniciens, aux mastering et photos, ainsi qu’à la fabrication de l’album et à sa promotion. Selon vos moyens, vous pouvez participer à différents niveaux contre différentes contreparties (album, affiches, invitation)... voir site de la Casa...

Apéro-concert

Stéphanie Lignon chante Barbara

Samedi 16 novembre à 19h

 

Stéphanie Lignon fait revivre les plus grandes chansons de Barbara. Entre émotions et sensibilité ce spectacle rend hommage à la « longue dame brune ». Elle est accompagnée à l’accordéon par Cécile Camarasa.

A l’occasion de l’apéro-concert, le vigneron partenaire sera le Domaine Pelissier de Millas. Il présentera ses produits et proposera une dégustation. (À consommer avec modération) 

  • Durée : 1h30 
  • Tarif : 5€ (gratuit moins de 12 ans) 

Jauge limitée – Réservation conseillée
NOUVEAU: Assis-debout en salle modulable

Billetterie ouverte du lundi au vendredi de 14h à 18h
et le soir du spectacle de 18h jusqu’à la fin de la représentation

04.68.38.34.95
www.theatre-de-letang.fr

 

 

Dimanche 17 novembre 2019 à 18h

 

au Théâtre de l'Étang à Saint Estève

Devoir de Mémoire par Georges SENTIS

 

Devoir de Mémoire ? Plutôt, quelle mémoire créer pour aujourd'hui et demain.

De l’injonction de témoigner faite aux anciens résistants et aux survivants de la déportation, le concept de devoir de mémoire est devenu une obligation morale faite aux états et aux citoyens de se souvenir d'un événement historique tragique et de ses victimes, afin de faire en sorte qu'un événement de ce type ne se reproduise pas. L’intervention des états à travers des lois mémorielles, pose divers problèmes. D’abord celui de voir minorer le travail personnel de mémoire. Puis, parfois, les nouvelles générations refusent ce devoir de mémoire, en ayant assez d’être culpabilisées du fait des crimes des générations passées. Enfin, le devoir de mémoire transformé en "religion laïque", génère une concurrence mémorielle liée aux revendications identitaires de minorités (sexuelles, religieuses ou ethniques). Aussi, bien que certains groupes utilisent la mémoire nationale et l’identité nationale à des fins partisanes, la création d’un récit national unifiant les mémoires communautaristes, est un enjeu décisif pour la société française.

Pour revivifier l’identité nationale que l’on a d’ailleurs bien du mal à définir, la solution miracle serait la Mémoire, le Roman national. D’où le détournement du concept de « devoir de mémoire » : celui-ci était à l’origine l’injonction faite aux acteurs (résistants, déportés) de témoigner de leur vécu. Aujourd’hui, on voudrait que les citoyens se souviennent. Mais de quoi ? Et pourquoi ?

 

Georges Sentis, docteur en Histoire, professeur honoraire d’Histoire, s’est intéressé à la culture ouvrière dans l’Europe du Nord-Ouest et a milité dans diverses associations tant d’Histoire que de Mémoire. Il préside aux destinées des comités départementaux de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT.

Café débat en entrée libre et gratuite

dans la limite des places disponible

 

Pour tous renseignements :

Les Rendez-Vous de Saint Estève

Site : www.rdvse.fr

Mel : rdvse@rdvse.fr

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16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 09:58
Trénet : Je n'irai pas chanter à Notre-Dame - Croire en nos chimères ?

A Notre-Dame, Charles Trénet,

chanter,

n'a pu.

Nous n'irons pas non plus...

 

...Sauf si la vie et l'âge nous l'autorisent, mais nous savons désormais avec cette nuit de feu au coeur de Paris, que les cathédrales sont mortelles, comme les civilisations..Et nous aussi !

 

Cet incendie inattendu -il y en eut, pourtant, dans l'histoire - nous a encore une fois, nous l'avions oublié, têtes fêlées, mémoires courtes, des catastrophes qui visèrent ces lieux de spiritualité, qui montaient dans la verticalité du ciel pour aller vers Dieu et prendre de la lumière, plus que de la hauteur, même si l'orgueil est présent au coeur des constructeurs et des maîtres du monde...

 

Ce fut une nuit d'horreur qui nous permit, à tous, hommes de croyance ou hommes sans futur, de méditer, en cette semaine sainte, sur l'aspect fragile et éphémère des choses et des êtres...Une nuit de beauté sinistre, illuminée par les rougeurs des flammes, par les morsures jaunes du montre incendiaire... Nous avions cru, grâce à l'éternité de l'art, de la sculpture, de l'architecture, pouvoir rivaliser avec le temps...Nous avions cru pouvoir demeurer immortels grâce à nos créations...

 

A présent, nous en sommes réduits à célébrer les hommes du feu qui ont lutté et sont montés sur une structure capable de s'effondrer à tout moment. Nous louons des anonymes comme nous aurions dû, en levant la tête sur le parvis, au coeur de l'île de la Cité, avoir une pensée pour tous ces sans-nom, artisans, artistes, travailleurs de la pierre et du zinc, qui ont vécu et sont morts pour que perdure la cathédrale.

 

Venue des fonds des âges médiévaux, elle témoignait encore d'une longue nuit tragique, faite de croisades, de tueries, de combats coloniaux, ayant permis de ramener d'Afrique et d'Orient de l'or et des idées pour construire un hymne de matière pour l'esprit divin !

 

Le feu a peut-être brisé des gargouilles, des monstres à la Viollet-le-Duc, des chimères, comme décrites par Hugo... Mais pas nos chimères artistiques ou spirituelles : nos utopies, nos désirs fous de changer le monde, de le rendre meilleur, d'inventer l'impossible !

 

Avec la reconstruction de Notre-Dame, c'est la vie qui repart, c'est la croyance en une espérance, en dépit de toutes les catastrophes annoncées, du réchauffement climatique à une guerre nucléaire, mettant un point final à l'inénarrable histoire humaine...

 

JPB

JE N'IRAI PAS A NOTRE-DAME... L'album Posthume !
le 14 Fév 2006 - 05:59
Charles et la chansonpar Dominic Daussaint

Cinq ans après la disparition du poète de Narbonne, voici enfin le disque posthume dont nous avons beaucoup parlé sur ce site. Nous l’ avons tous attendu impatiemment mais c’était la vontonté des proches, nous dit-on aujourd’hui, que cet ultime album ne se retrouve pas, opportunément, dans les bacs des disquaires dès le lendemain du décès du Fou Chantant. Ainsi, nous aurons donc patienté 5 longues années pour découvrir ce nouvel album disponible depuis le lundi 12 février. Sous le label Warner, les onze titres qui y figurent ressemblent parfois à un testament poétique. Ces enregistrements réalisés au milieu des années 90 étaient jusqu’ici restés totalement inédits.

La pochette nous montre le vieil homme souriant, presqu’hilare, le regard fixé dans le lointain, comme s’il venait de découvrir le mystère de la rencontre impossible entre deux astres ou comme s’il venait d’échanger une blague complice avec Dieu. C’est la dernière image d'un homme qui, ayant consacré sa vie à la poésie, à 89 ans, se permet de dialoguer, parfois ironiquement, avec le Tout-Puissant par chansons interposées.

Dans Je n’irai pas à Dotre-Dame, celle qui ouvre et donne son titre à l'album, Trenet évoque sa nostalgie de n'avoir pas pu chanter à Notre-Dame de Paris et regrette de n'avoir pas pu offrir à Dieu quelques chansons : «Je n'irai pas chanter La mer , était-ce vraiment un scandale, de la faire danser en l'air, aux voûtes d'une cathédrale ?» 

A l’époque, le poète avait reçu un refus catégorique des autorités écclésiastiques, un véto alors justifié par les préférences sexuelles de l’artiste…. Et on sait combien l'Eglise s’implique dans la protection des jeunes gens !!!

«L'Eglise n'est pas un théâtre, oui mais on chante au Paradis! Je n'irai pas à Notre-Dame, je n'ai pas l'autorisation. Ai-je bien mérité le blâme, d'offrir à Dieu quelques chansons» ? 

On parle d’inédits mais, en fait, deux titres avaient déjà fait l'objet de versions enregistrées précédemment. Ils sont ici repris, habillés d’un nouvel arrangement. Il s’agit de Juste pour rire, une œuvre de la fin des années ’80, faite sur mesure à la raison sociale de la société de son producteur Gilbert Rozon également initiateur d’un grand Festival éponyme à Montréal. Avec Fais ta vie, Trenet nous livre une version parlée de sa chanson de 1999. C’est une approche totalement nouvelle chez l’artiste et un ton qui confère à cet opus l’apparence d’un véritable testament philosophique : …«Si tu as la chance de croire en quoi que ce soit, cultive ta foi. Prends conscience du privilège qu'elle te confère, de la force inouïe qu'elle te donne. Ce qu'il y a de merveilleux dans la foi, c'est le pouvoir de se libérer.» 

L’ensemble de l’album est souvent nostalgique, parfois sombre : «À chacun sa chance, à chacun son rêve. Tout devient immense, quand le jour s'achève» , ou, plus loin : «Ce soir, je suis chez moi, seul devant ma fenêtre, où ma chanson s'écrit lentement, pas à pas. Dis-moi qu'un jour enfin, je Te verrai paraître, dis-moi qu'il serait faux que Tu n'existes pas.» 
L'inspiration est caractéristique de l'automne de la vie du chanteur. Le vieux monsieur n'habille plus ses confessions d'un tapis de joie et les teinte aujourd'hui de nostalgie et de douceur.
Les arrangements, sans fioriture, sont ciselés : beaucoup de piano, quelques violons et un soupçon d’instruments à vent. Rien d’inutile, rien de complexe, juste des arrangements qui soulignent combien, malgré son grand âge, Trenet chantait encore juste et clair… contrairement à bien d’autres jeunes chanteurs qui se réfugient dans les effets pour dissimuler leurs carences vocales. 

C’est dernier voyage en compagnie d'un grand monsieur de la chanson française, un dernier regard, tendre, sur la vie bien remplie du poète qui semble nous dire: «Ne vous inquiétez pas pour moi, tout va bien se passer...» 

Je n'irai pas à Notre-Dame
Ce soir je viens chez toi
Pardon
La Tramontane
Les indiens
Juste pour rire (version inédite)
L'amour ça s'en vient
Soleil d'octobre
Fais ta vie (version parlée)
Le visage de l'amour
Pars, si tu veux

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 15:21
La mort de LENY...

La mort de Leny

 

On retiendra cette photo de jeunesse, cette pochette d'un vinyle et des chansons de tendresse : "Ballade àSylvie..."

 

 

J'écrivais ceci dans mon blog du 10 OCTOBRE 2015

LÉNI ESCUDERO À PERPIGNAN ET À MONTPELLIER (AUTOBIOGRAPHIE AU SALON DU LIVRE, JUIN 2013)

 

Lény l'exilé, Escudero le Républicain, je le croisais parfois à Perpignan, quand j'étais ado : il attendait son fils à l'ancien hôpital militaire (classes en préfabriquées, annexes de l'ancien lycée Arago, près du tribunal.

 

Je le voyais aussi sortant de sa belle maison, qui fait angle, dans la rue qui mène au centre des Impôts et au lycée Lurçat, en face des locaux de la Maif...

 

Des chansons tendres, un engagement discret, une époque adolescente...

 

J.P.B.

 

Joaquim Leni Escudero (ou Leny Escudero) est un chanteur français né le 5 novembre 1932 à Espinal (Espagne).

 

Son père (d'origine gitane) et sa mère, républicains espagnols, analphabètes, quittent leur pays ravagé par la guerre civile en 1939. Ils s'installent à Paris dans le quartier de Belleville. Par la suite, il survit grâce à des petits métiers : il commence par être terrassier et installe des canalisations, la pioche à la main. Il devient ensuite carreleur et s'établit à son compte. Sa carrière de chanteur commence en 1957.

 

En 1962, il sort son premier disque, et c'est le succès, la célébrité et la fortune. Pourtant, il abandonne tout pour un tour du monde : Amérique du Sud, Moyen-Orient, États-Unis, Russie, Afrique, il va partout. Au Dahomey, il construit une école « en dur » en pleine brousse.

 

Son album Escudero 71 reçoit le Grand prix de L'Académie Charles CROS.

Enfin il représente la chanson française à thèmes des années 1970-1990.

 

Auteur-compositeur et interprète, sa voix est très caractéristique, car elle est prenante, intensément émotionnelle, et surtout empreinte de rigueur et de sincérité.

Ses paroles traitent de thèmes plutôt graves et tristes tels que la guerre d'Espagne (album Vivre pour des idées), les dictatures, et la maltraitance des habitants de notre planète (album la Planète des fous).

Il a écrit quelques belles chansons gaies et très poétiques telles que Ballade à Sylvie ou Pour une amourette.

 

8 MAI 2013

 

Aujourd'hui, il ne vit plus à Giverny près de Vernon… 9 octobre 2015 -

 

JPB.

 

 

Source : fr.wikipedia.org/.../fr.wikipedia.org/wiki/Leni_Escudero

 

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 11:11
Photos de Kali par Magdalena Julliard
Photos de Kali par Magdalena Julliard

Photos de Kali par Magdalena Julliard

Rencontre avec … Kali Maalem

 

 

Comme la déesse hindoue, elle semble avoir huit ou dix bras, la Kali des chorales et des musiques de chez nous...Tellement elle est dynamique, active, cette jeune femme... 

 

Avec l'énergie vitale, affronter le  temps ! 

 

En effet, pour Kali Maalem, le temps est la grande affaire, mais pour l'oublier, ne pas penser à demain, à la retraite, au moment où le corps ne pourra plus sauter et vivre comme aujourd'hui, il suffit d'agir, de faire, de danser, de chanter, d'aller de l'avant.

 

C'est le corps, d'abord, qui explose, libère ses énergies, depuis l'âge de onze ans, quand la créatrice de la "Crazy family", entra dans le monde artistique ! Pour apprendre, pour vivre le collectif, pour trouver une voie de femme, un destin de difficultés, de doutes, bien sûr, mais surtout un chemin de plaisirs quotidien qui bâtissent le bonheur de vivre...

 

Une voix de femme, d'abord, que ce soit à quatorze ans, avec le premier groupe rock au lycée, puis "Kali et ses Shivas", dans les années 90, qui perdura pendant cinq ans...A dix-neuf ans, Kali goûte aussi au rythm' and blues et à la soul avec "Talismans".

 

Ces expériences de groupe lui apprennent le métier et ne font qu'intensifier son enthousiasme et lui donner envie de s'exprimer de façon indépendante : créer son propre groupe, inventer, donner toute son énergie. Inventorier tous les ressorts du corps !

 

Après une éphémère provocation avec "La pouffiasse du quartier", duo satirique destiné à choquer, bousculer les copains qui la connaissaient bien, elle entre à la Casa musicale de Perpignan, située entre caserne et quartier Saint-Jacques, comme intervenante en chant.

 

Cette aventure chorale dura treize ans, le temps de roder un vaste répertoire et d'entrainer une centaine de passionnés.  Puis vint l'expression de l'autre versant de Kali l'hindoue, son élan violent et destructeur... 

 

Ce départ de la Casa fut créateur : elle fonde une association avec ses élèves -tous l'ont suivie !- et la voici "coach vocal, scénique", animatrice de percussions corporelles : Kali pratiquera les gestes avec le corps dans des ateliers pour malentendants. Elle intervient aussi dans les écoles maternelles et primaires du département, dans le domaine du chant.

 

Surtout, son grand oeuvre, c'est la création d'une chorale de quatre-vingt personnes, avec le premier groupe de la "Crazy family". 

Bras multiples, ubiquité de la voix, mille résonances du corps : les activités se multiplient, dans les Epadh, les chorales de seniors, avec inventions de paroles pour des chansons d'aujourd'hui, où les gens âgés parlent d'eux-mêmes... 

 

Et pas seulement : la voici dans des associations pour jeunes en difficultés...Ou elle dirige des groupes pour apprendre à se comporter sur scène.

 

Le corps s'exprime de toutes les manières : voix, geste, théâtre, mime, déplacements...Le temps n'existe pas car pleinement vécu. A ce moment, je sens que mon interlocutrice, calée dans sa chaise, a besoin de se lever, d'aller vers un autre rendez-vous...Un coup d'oeil à sa montre, ou à son portable...La journée demande à être remplie, pas question de rester dans l'instant immobile du dire, du lire, de l'écrire...

 

"Maintenant, j'ai abandonné la scène, le théâtre car j'aime partager, transmettre, je suis heureuse dans la pédagogie !" L'apprentissage débouche sur des spectacles : concerts contre le sida, les jeudis de Perpignan, les Voix de Femmes de Maury...les grandes scène musicales.

 

Ces échanges apportent joie et bien-être quand on se rend compte que les participants y trouvent un plaisir :

 

"J'aime ces moments de solidarité humaine, là tout est du ressenti et j'attends le toucher, une caresse dans la dynamique du collectif...une main qui effleure la vôtre, des corps qui dialoguent , les voix qui communient... On est alors dans le  pur bonheur du partage !"

 

Un tel succès, grâce au talent et à l'amour d'autrui, a conduit Kali à créer une nouvelle chorale, une "new folie de famille crazy" : trente personnes qui évoluent dans le répertoire rock. Mais le groupe ne se constitue pas que lors des répétitions et exhibitions : la vie continue à l'extérieur avec l'organisation de soirées conviviales, de grillades et rencontres amicales. 

 

'Tout est fait pour que les gens se connaissent : dans cette optique, j'a créé un trombinoscope et un groupe fermé sur les réseaux sociaux (Facebook et une page sur Messenger pour se parler), pour que les groupes communiquent et soient informés sur les dates, les répétitions..."

 

Bien sûr, tout n'est pas idyllique, il faut gérer les absences, le bruit, les divers problèmes de salle ou d'argent, mais ce n'est rien face à l'existence d'un choeur, 'une chorale, d'une collectivité, qui font croire en l'humanisme :

 "Une chanson, c'est comme un glaçon dans la canicule ! C'est ma bouffée de fraîcheur !", lance Kali, dans une belle envolée lyrique, venue du contexte météorologique de ce mois de juillet happé par la canicule... 

 

Voici un peu de repos; en effet, ce métier épuise, mais de façon positive. Car ces groupes, c'est une communauté, une vraie famille !

 

Et les maisons de retraite, c'est une leçon de vie, une leçon d'humilité : prendre conscience qu'on va devenir comme ces vieux, que le corps, si dynamique aujourd'hui, ce corps auquel on croit, va défaillir, vous trahir...La médiation sur le temps ou la mort ne dure pas...Kali se souvient de son premier Epadh, qui cherchait une animatrice : là, elle a créé des chansons, a pratiqué la transmission. Les gens réagissent, le bonheur est alors visible. Elle en a eu des larmes, comme quand elle a quitté la Casa...comme si elle abandonnait la chorale, qui demeure son bébé, et va grandir en d'autres lieux...

 

 Ces gens âgés, paralysés dans un temps sans perspective, se mettent à revivre avec ce chef d'orchestre qui, pétillante, bienveillante, intervient soudain dans l'immobilité de leur existence et de leur corps; ils la sentent si proche d'eux, qui leur parle, leur communiquent sa foi en la vie...

 

Cependant Kali sait prendre du recul et analyser ses défauts : elle est parfois "brute, sans filtre", elle ne prend pas de gants, elle peut répondre vertement...Ensuite, elle regrette, elle s'excuse...

 

Tout cela, c'est sa passion ! Son métier, c'est son bonheur et elle n'a pas d'autres activités artistiques ou sportives.

 

J.P.Bonnel

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 10:13
Livre de Michèle BAYARD - Joan Llorenç Solé - Un amour dans la tourmente : France-Culture : André Scobeltzine
Livre de Michèle BAYARD - Joan Llorenç Solé - Un amour dans la tourmente : France-Culture : André Scobeltzine
Livre de Michèle BAYARD - Joan Llorenç Solé - Un amour dans la tourmente : France-Culture : André Scobeltzine
Livre de Michèle BAYARD - Joan Llorenç Solé - Un amour dans la tourmente : France-Culture : André Scobeltzine

Livre de Michèle BAYARD - Joan Llorenç Solé - Un amour dans la tourmente : France-Culture : André Scobeltzine

*CHANSON, disque à paraître :

 

GROC, le prochain album de Joan Llorenç Solé

 

Il y a trois ans, le chanteur nord catalan, Joan Llorenç Solé, enregistrait « Estavar » avec l’aide d’un financement participatif. Aujourd’hui, il lance une cagnotte en ligne pour aider l’association Traditions Catalanes à produire son nouvel opus, « GROC » (jaune). 

Avec ses musiciens, choisis pour l’occasion des deux côtés de la frontière, ils enregistreront dans un célèbre studio de la province de Girona, au premier semestre 2019. Ce nouvel album, se veut, de par son titre, et ses 14 nouvelles chansons, engagé aux côtés de la population catalane, des exilés et prisonniers politiques. Très sensible à cette cause de par ses origines « del Baix Empordà », GROC est l’aboutissement de 2 années de travail, et sera présenté fin 2019.

Piano voix, cobla ou orchestre traditionnel, seront les différents accompagnements de Joan Llorenç. Les cordes feront place à un nouveau pupitre de chœurs. Les chansons seront pour la plupart rythmées. Un clin d’œil à ses amis Jordi Barre, Albert Bueno ou Thérèse Rebull, sera également de mise lors de 3 reprises.

Ce CD se veut une fois de plus, populaire et empreint d’une grande sensibilité humaine. Dans un espace géographique où il est de plus en plus difficile de chanter en langue catalane et de se faire entendre, le chanteur nous confit « GROC représente  également pour moi un cri personnel ». Ce projet verra donc le jour, en partie grâce au public qui soutient l’artiste dans ses actions depuis 10 ans maintenant.

Participez à la cagnotte en vous connectant sur www.joanllorencsole.com ou en envoyant votre chèque à Traditions Catalanes, 6 Rue Jacint Verdaguer, 66200 ELNE. La participation à la collecte est libre avec une mise minimale de 15€ qui vous permettra de recevoir le CD en avant-première, ainsi que d’apposer votre logo ou de citer votre nom sur le livret.

*LIVRE : Michèle BAYARD 

 

Après La Belle Maria en "live" puis en "livre", la voici en voix et en images. L'Atelier Théâtre de Banyuls donne une lecture polyphonique du récit le 8 novembre à 16h, salle capitulaire du Mas Reig. La lecture sera suivie d'une dégustation. Entrée libre.

 

Rendez-vous du 9 au 11 novembre sur le Salon Vivre Livre à Saint-Ambroix avec mon dernier roman jeunesse "Je ne te crains plus, Alycia !" et une rencontre le dimanche 11 sur le thème du harcèlement.

 

** EXPO :

la Ville de Perpignan a le plaisir de vous convier au

vernissage de l’exposition de photographies

Poésie urbaine sous le ciel perpignanais

de Youssef Oziris

 

mercredi 7 novembre 2018 à 18 h 30

Mairie de quartier Centre historique · 12 rue Jeanne d’Arc · Perpignan.

Exposition du 5 novembre au 7 décembre 2018.

Entrée libre.

- - -

France-Culture : André Scobeltzine et la guerre de 14/18 (lettres le 9.11.2018 à 23 h, en direct, puis postcast)

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15 mai 2018 2 15 /05 /mai /2018 10:10
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena
F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena

F.Sala (à gauche) et P. Dourou (C) Jean-Pierre Bonnel - Epouses et conjoints des prisonniers (C) Clarisse Requena

Le groupe "Llamp te frigui" de Franck SALA et Philippe DOUROU : la Nueve, Angelets, L'estaca...

 

La réception des familles des prisonniers politiques catalans, à Saint-Estève, chez Ramon Faura (texte et photos dans le blog d'hier) a permis de faire connaissance avec les deux compères du groupe Llamp Te Frigui. En effet, les invités ont pu bénéficier d'un petit concert du groupe  qui vient de sortir un album en hommage aux Républicains catalans et espagnols. 

Franck Sala, à la guitare, chante les textes de son frère Raoul, de R. Faura, de L. Llach (La gallineta, L'estaca) dans ce disque, produit en Catalogne, distribué aux amis et diffusé à mille exemplaires. Une galette de bonheur, un CD militant !

 

Philippe Dourou, lui, est compositeur, batteur, guitariste, et il chante les basses. 

 

Ils ont toujours chanté en Catalogne, mais comme ils aiment toutes les musiques, ils peuvent interpréter aussi bien un poète de Pézilla du 18° siècle, avec un orchestre symphonique, que la pop, le punk, etc… 

 

Ce disque, à la couverture noire montrant la photo controversée du soldat républicain de F. Capa, recèle un enthousiasme qui, lui, n'est pas "bidouillé" : il célèbre les Républicains de la Nueve, ces soldats qui sont allés se battre en Afrique et ont libéré Paris, les premiers avec la compagnie Leclerc…

 

   Aidés par les Angelets et quelques partenaires, dont le domaine Vacquin de Port-Vendres, qui soutint, de son vin bio, la belle rencontre de dimanche, le groupe est autonome, libre de tout soutien commercial et financier !

La chanson catalane, chez Ramon Faura, incarna la liberté, dans la joie, malgré les répressions, car ce n'est pas tous les jours dimanche…

 

JPB

contacts : 06 12 26 82 37

fracksala@josoc.cat

www.llamptefrigui.fr

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27 décembre 2017 3 27 /12 /décembre /2017 09:46
Joan Manuel Serrat, chanteur catalan, exilé sous Franco (article de l'Indépendant édition Costa Brava, 1973)

-La bonne chanson catalane au Paladium de Playa de Aro : Joan Manuel Serrat

 

 

Le public qui, jeudi soir, s'était déplacé en masse pour aller voir le chantre catalan, commençait à s'impatienter et une vague rumeur parcourait déjà la vaste salle du Paladium de Playa de Aro.

 

Les douze coups de minuit furent frappés et il est enfin arrivé, le doux torero de Catalogne, dans l'arène veloutée de rouge de l'immense salle du Palladium.

 

Vêtu de noir, des pieds aux cheveux, il avait pour toute banderille, sa guitare sèche, souvent plus tranchante qu'un coup d'épée.

 

Au premier arpège, au premier mot, le silence fut presque religieux. Serrat enchaîna alors ses chansons-messages et ses poèmes-chansons faisant alterner le catalan et le castillan, pour ménager peut-être son public et faire ainsi plaisir à tout le monde.

 

Mais Serrat n'est pas l'homme des concessions : il a le verbe cru et de longues incisives. Il semble calme, détendu.

 

Il chante tantôt sur son tabouret invitant les spectateurs à la communion, tantôt debout en s'accompagnant à la guitare.

 

Sa voix est chaude, virile en harmonie complète avec une musique distillée par cinq excellents musiciens endimanchés : un pianiste, deux guitaristes, un flûtiste et un batteur.

 

Des rythmes lents et rapides se succèdent entrecoupés simplement par le crépitement des mains. Puis, Serrat  fait une halte dans son récital et s'adresse à ses spectateurs.

 

Il raconte alors des anecdotes concernant ses chansons, explique quelles raisons l'ont poussé à les écrire. Il se révèle conteur et engendre le rire.

 

Bien vite, trop vite peut-être, (on était sous le charme de ses paroles) la ronde des notes reprend et les mots font l'amour.

 

Il chante principalement des airs inédits, extraits de son dernier 33 tours, dédié au folklore ibérique et à des chansons traditionnelles (tentation d'immortalité ?).

 

Une des qualités qui prédomine chez Serrat c'est sa volonté de ne pas rester figé. Il évolue (en bien) et son tour de chant se modifie au fil des étés.

 

L'année dernière, il célébrait les grands poètes espagnols comme Miguel Hernandez, Antonio Machado et lui-même, car ses propres chansons lui confèrent aisément le titre de poète.

 

Les spectateurs commençaient à réclamer des chansons connues et à se remuer sur leurs tabourets ; il est en effet difficile d'imposer en direct des chansons nouvelles et on aime retrouver les "tubes". Quelqu'un réclame la chanson intitulée "La Tante" en vain, car Serrat répond qu'elle est restée à la maison.

 

Elle déferla enfin, la vague tant attendue de la "Méditerranée" qu'on aime à retrouver sur la plage du disque. Mais malheureusement, ce fut là le point final du récital et le reflux fut le départ définitif de Serrat malgré les applaudissements.

 

Certains furent déçus par ce départ précipité mais Serrat n'est pas le chanteur-machine-à-trois pesetas et quand il en a assez, il s'arrête.

 

Ensuite,  le troubadour catalan nous reçut sans difficultés dans sa loge.

 

Il s'affirma encore comme un garçon très sympathique qui s'adresse simplement et de façon directe à ses admirateurs.

 

Il nous confia qu'il réapparaîtrait très bientôt sur la Costa Brava : un rendez-vous à ne pas manquer.

 

J.P.Bonnel

 

(publié dans l'Indépendant édition Costa Brava, été 1973)

 

Joan Manuel Serrat i Teresa, né le  à Barcelone, est un auteur-compositeur-interprète espagnol. Il est surnommé El noi del Poble-sec (le gars de Poble Sec, le quartier de Barcelone où il est né et a vécu jusqu'à son adolescence) ou El Nano en Argentine.

Il fait partie, avec d'autres intellectuels espagnols des années 1960, de la Gauche divine.

 

Il est le fils d'un Catalan et d'une Aragonaise, étant donc un xarnego. Il s'est inscrit en 1964 à la faculté de Biologie, mais participa durant la même année à un programme de Radio Barcelone en interprétant à la guitare ses premières compositions. Miquel Porter l'entendit et lui proposa d'intégrer Els Setze Jutges, un groupe de chanteurs catalans dont le but était de promouvoir l'utilisation du catalan par leurs œuvres (mouvement de la nouvelle chanson catalane). Joan Manuel Serrat enregistre alors son premier disque, qui contient la chanson Una guitarra qui lui apporta rapidement la notoriété. Son second disque, Ara que tinc vint anys, sorti en 1966, contenait quant à lui les thèmes Me’n vaig a peu et Cançó de matinada qui furent également de grands succès.

Étant donné qu'il chantait en catalan, le gouvernement de Francisco Franco a écarté sa candidature à l'Eurovision lui préférant la chanteuse Massiel.

 

Joan Manuel Serrat

En 1975 à la suite de pressions du régime, il dut partir pour le Mexique et il revint en Espagne, l'année suivante, après la mort de Franco.

Il est considéré comme l'un des fondateurs de la Nova Cançó. Il est l'auteur de plus de 300 chansons, écrites soit en catalan (ParePlany al mar,Ara que tinc vint anys, etc), soit en espagnol (MediterráneoTu nombre me sabe a yerbaHoy puede ser un gran díaA UstedEl carrusel del Furo,Toca maderaVagabundearPueblo blanco etc), et bon nombre d'entre elles sont devenues des "classiques". Il est très connu dans le monde hispanophone, en plus de la catalanophonie, parce que les textes de ses chansons sont très novateurs, touchant des sujets qui étaient interdits à l'époque : sexe, politique, corruption, répression.

En 1969, il a un fils, nommé Queco, avec la modèle Mercedes Doménech. L'existence de cet enfant sera tenue secrète durant 4 ans.

En 1971 il a sorti son album Mediterráneo, un de ses disques les plus importants. Il devient alors un des principaux symboles de la liberté en Espagne et en Amérique Latine. Dans ce disque, on trouve une chanson portant le même titre, et qui exprime de façon très émouvante et inspirée l'amour de Joan Manuel Serrat pour la mer Méditerranée près de laquelle il est né.

En 1975, à la suite de certaines déclarations il dut partir en exil à Mexique durant un an, à la suite d'un mandat d'arrêt lancé contre lui par le gouvernement de Franco. Plusieurs de ses chansons sont alors censurées et interdites.

À la fin des années 1970, il s'est enfermé au monastère de Montserrat, à Barcelone, avec d'autres intellectuels et artistes, pour protester contre le procès de Burgos et contre la peine de mort.

En 1978, il épouse Candela Tiffón, et a, un an plus tard, une fille nommée María. Ils auront par la suite une autre fille nommée Candela.

En 1983 il réalise une grande tournée en Amérique du Sud, sauf au Chili, encore gouverné par Pinochet, et où ses œuvres sont interdites.

Il se rendra plusieurs fois au Chili après que Pinochet aura quitté le pouvoir. Ainsi, en 2006, il rendra visite à Michelle Bachelet, présidente chilienne socialiste nouvellement élue, et lui offrira quelques bouteilles de son vignoble personnel, qu'il exploite depuis plusieurs années....(suite sur wikipedia)

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26 juin 2017 1 26 /06 /juin /2017 06:55
Balbino MEDELIN - Ramon FAURA
Balbino MEDELIN - Ramon FAURA
Balbino MEDELIN - Ramon FAURA

Balbino MEDELIN - Ramon FAURA

Celui qui chante si bien Perpignan était à Perpinya hier soir, dimanche 25 juin 2017, invité par les affaires culturelles de la mairie de Perpignan (billetterie sous l'égide aussi de Boîte-à-clous, qui a donc loué la salle municipale..), les Angelets catalans et ce grand ange sympa de Ramon Faura.

 

Le public populaire et enthousiaste avait eu raison d'investir ce beau lieu culturel si peu utilisé, si peu offert aux créateurs d'ici. Car, en plus de la belle voix rauque de Balbi, d'un accordéon déchaîné et d'une guitare flamenco de talent, il y eut la Barcelonaise, la grande voix de Marina ROSSELL.

 

Là, balbino commit une bourde en nous informant qu'elle venait …d'Espagne ! La Marina corrigea de façon bien gentille face à ce "Catalan espagnol", ce  "gitan de Paname", ce bon français de Picard : pour se faire pardonner, à la Marina (pas à la Delga, elle fit bien de ne pas s'aventurer par là !), il offrit des roses, de …picardie, sans doute. 

Balbino est, à l'image du peuple contemporain, un personnage écartelé, un exilé de l'intérieur, un homme partagé entre deux ou trois, voire quatre, cultures : il chante en Catalan et défend le "Pays catalan" sans oser aller plus loin, parler d'indépendance…De mère espagnole, gitane, catalane, on ne sait trop, il garde les racines du sud. De père bien français, il conserve et aime le Nord; il s'est installé en Picardie. 

Il peut célébrer Perpignan à la télé du samedi soir, avec Sébastien, et chanter les plus grands, ces libertaires : Ferré, Moustaki, Lavilliers… Et les plus petits, les oubliés, les ouvriers, les immigrés, les révoltés…

Grâce à ces inspirations diverses et fortes, Balbino a du coffre, mais du flou aussi. A l'image de nombreux catalanistes d'ici, il clame que le Pays catalan (il ne dit jamais "Catalogne") n'est pas l'Occitanie. Et c'est vrai, mais il ne faut pas opposer deux entités proches, de source latine, deux nations soeurs… Accuser les politiques qui ont trahi, le pouvoir centralisé de la Région, oui, et ces responsables locaux qui ne défendent pas l'économie et l'entité catalane !

 

La persistance de la langue catalane en territoire français passe avant tout, encore aujourd'hui, par la chanson, et l'engagement de Balbino demeure un espoir, un des tout derniers, sans doute...

JPBonnel

 

Balbino Medellin est un auteur, compositeur, interprète de chanson française. Catalan espagnol du côté de sa mère et Picard du côté paternel, il est issu d'un milieu modeste et ouvrier. Inspiré par les courants populaires et la poésie du quotidien, par les cultures catalanes, espagnoles et gitanes, sa carrière professionnelle débute en 2001 aux côtés de Sergent Garcia sur la tournée Sin fronteras et le titre Resiste me. Il participe ensuite à l'album Les Animals de Mano Solo en 2004 en interprétant avec lui le morceau Barrio Barbes. Il apparaît également sur l'album en public de Bernard Lavilliers, Escale au Grand Rex en2005 sur le titre Les Mains d'or.

En 2006, Balbino Medellin sort son premier album, Gitan de Paname (Universal/Barclay - VK productions).

En 2007, il est invité à participer à l'album Plein de monde de Bratsch où il interprète le titre Bien roulée.

Balbino sort son deuxième album en 2008, Le Soleil et l'Ouvrier (Universal/Barclay - VK productions), et sortira le titre pharePerpignan, hommage à la ville où il passe une grande partie de son enfance.

 

En 2011, il revient avec un troisième album plus rock, Évangiles sauvages, (produit par Bernard Lavilliers), et profite de ce nouvel opus expérimental pour se rebaptiser Balbino. Il chantera également la chanson L'estaca, hymne catalan, en duo avec Cali. Le single Bukowski est un hommage à l'écrivain Charles Bukowski, à son écriture et au personnage qu'il admire. Simultanément à la sortie de cet album, Balbino publie son premier recueil de poèmes, également intitulé Évangiles sauvages (chez Naive).

2013 marque un tournant pour la carrière de l'artiste : Balbino Medellín se lance dans la production indépendante de ses chansons. Désormais producteur, il travaille en collaboration avec sa productrice de concerts Natacha Sloboda (La Horde Productions) avec qui il développe le projet participatif Sauvages modernes.

En 2013, Il revient avec un nouvel album intitulé À l'ancienne, un opus symbole d'un retour aux sources marqué par des textes encore plus libres et affirmés. Dans cet album, le titre Soleil de Picardie est une déclaration d'amour à une partie de ses origines et à la région où il vit.

En fin 2015, il collabore avec La Fouine et compose l'album Nouveau Monde sorti le 4 mars 2016 en produisant l'ensemble des morceaux.

 

Le Col·lectiu Angelets de la Terra revendique un métissage musical autour de la création en langue catalane. La diversité d’origines et de styles des musiciens résidents en Catalogne Nord est une richesse qui transparait dans les 13 disques édités en sept ans. La huitième compilation sera présentée au théâtre municipal de Perpinyà lors du concert de Balbino Medellin, le 25 juin. 

 

Depuis 2010, ce projet musical de qualité qui ne cesse de progresser met en évidence que les nouveaux Catalans permettent à notre culture de ne pas finir dans un musée ou une carte postale, en apportant de nouvelles sonorités et du sang neuf. Le collectif de 300 musiciens revendique une "catalanité" ouverte au monde. Ces musiciens sont originaires d'Occitanie, Sicile, Kabylie, Angleterre, Bretagne, Haïti, Maroc, Alsace, etc. Les artistes locaux ne s’étaient jamais trouvés aussi nombreux autour d’un même projet : valoriser la « llengua d’aquí ». Pour ceux qui doutent, il leur suffira de constater le bilan très positif du Col·lectiu qui a diffusé 256 chansons en catalan, dans tous les styles de musiques actuelles. Le métissage est donc le futur de la Catalogne Nord et la langue catalane est encore un facteur de cohésion sociale.

 

Dans cette huitième compilation, Llamp te Frigui a mis en musique un texte de Ramon Faura pour rendre hommage aux héros, insurgés du Vallespir puis du Conflent qui se révoltèrent pendant une dizaine d’années contre l’annexion de la Catalogne du Nord par la France. Ils se prénommaient les Angelets de la Terra

 

Il y a aussi Balbino Medellin qui interprète magnifiquement une version en catalan de Georges Moustaki qu’avait chanté Marina Rossell. www.angeletsdelaterra.com

 

 Ramon Faura au 06.68.89.82.71.

 

Pour télécharger la huitième compilation cliquez ici : https://wetransfer.com/downloads/8b14b41e1735920449dc73df629c7af620170612055804/b15a3e72a3c5b94153b4bb79be3b45db20170612055804/f25376 

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 13:51
Guy Jacquet, censure et chanson -: ciné-chanson - Cinémaginaire -
Guy Jacquet, censure et chanson -: ciné-chanson - Cinémaginaire -
Guy Jacquet, censure et chanson -: ciné-chanson - Cinémaginaire -
Guy Jacquet, censure et chanson -: ciné-chanson - Cinémaginaire -
Guy Jacquet, censure et chanson -: ciné-chanson - Cinémaginaire -

Guy Jacquet, censure et chanson -: ciné-chanson - Cinémaginaire -

Le MUR de Facebook

 

Tu es là, devant l'écran et le défilement de l'actualité. Chacun met sa nouvelle, sa bibine, son petit chat, sa fête, son anni... Tu dis que tu aimes tes amis, ces "amis" qui sont là, de façon virtuelle, de l'autre côté de l'écran. 

Et cet écran est n miroir : du monde comme il va, de la vie des autres et de ta vie intime, que tu distilles avec précaution. 

Quel intérêt, ces échanges ? Oui, les débats, les articles, les photos, les réactions à un scandale, les révoltes s'exprimant par un GRRR ou une pétition. C'est surtout de la pub, pour une soirée, un livre, un rendez-vous, un espoir de rencontre...

Chez toi, tu te sens, en fait, bien seul, et tes "amis" sont lointains ; t'aideront-ils en cas de pépin..?

 

Entre deux murs, invisibles. Tu es un passe-muraille, mais souvent tu te sens emprisonné(e)... Avant, on voulait abattre les murs : Berlin... A présent, ça revient, because les migrants, étrangers, terroristes, pour se défendre et préserver notre identité...Celle-ci, tu la cherches devant ton mur-écran : tu écris, tu vois, tu t'exprimes, les émotions l'emportent souvent sur les idées...

Vas-tu mieux te connaître après des mois d'épanchement, ou de voyeurisme, ou d'exhibitionnistes, sur la toile et les réseaux, moins sociaux qu'on le dit...

Et si tu quittais tout cela pour sauter dans la vraie vie... Mais qu'est-ce qui est vrai..?

 

JPB

 

 ***Censure et chanson par  Guy JACQUET  :

 

jubarte696 . <theatrerencontre@gmail.com>

 

VENDREDI 26 MAI à 20H30 

Guy Jacquet et le théâtre de la rencontre jouent

HISTOIRES À REBROUSSE POIL

pour Ciné-Chansons à Cinémaginaire - Argelés !

 

Spectacle- florilège des actions les plus sottes et des plus inutiles :

 la censure et l’obstruction à la liberté de chanter. 

de la Ballade des Pendus jusqu’au Déserteur, La Complainte de Mackie,

 le Chat de la voisine, Le Cul d’ma Sœur, Quand un Soldat,

 La Puce jusqu’au Temps des Cerises, l'Opéra de Quat 'Sous ...

et même le jazz et Count Basie, si,si !

Voilà une fausse conférence où l’acteur-chanteur prend le public
à témoin de ce que la censure peut avoir de vain et de bête.
 Exemple : l’interdiction sur les ondes nationales
de la «Java des Bombes Atomiques », de Boris Vian,
 par Michel Debré, pour ne pas moquer le programme nucléaire français
au Sahara et dans les atolls de Polynésie... 


 prend alors l’arme la plus redoutable pour mettre en boîte
tant de sottise : le rire ! Il peut tour à tour cogner de la voix
 et du regard si l’indignité vient faire peur de manière trop forte...
et on voit bien qu’il se délecte des idioties de la censure,
avec son quintal d'ancien 3ième ligne ...mais l’instant d’après
il s’assied sur le bord de la tendresse et de l’empathie
pour tous les laissés pour compte des systèmes
où l’oppression des dirigeants se mue en ‘’raison d’état’’...
on n’a rien inventé de mieux (pire) que la raison d’état
pour justifier toutes les sottises...à toutes les époques  !
 Bon pour se rincer les oreilles !!

Guy JACQUET

- - -

 

***CINEMAGINAIRE :

 

Séquence d’ouverture du Festival

MERCREDI 26 MAI 2017

 

> 18H15 Cinéma Jaurès Pôle Argelès Culture - Argelès sur Mer – gratuit !

La Brêle sauvage film court de Greg CLEMENT (Suisse 2015 – 27’) 

 

> 19H Galerie Marianne Pôle Argelès Culture - 

Argelès sur Mer – gratuit !

Inauguration du Festival et de l'Exposition 

C’est assez bien d’être fou, de Bilal BERRENI et Antoine PAGE

Paroles inaugurales et buffet

Eclats musicaux avec le groupe Les Débranchés (de Collioure)

 

> 21H Espace Liberté Pôle Argelès Culture - Argelès sur Mer – gratuit !

projection en plein air et sous les étoiles (repli Cinéma Jaurès si intempérie)

 Le roi de c¦ur Comédie de Philippe DE BROCA (version restaurée France 2017 – 1h42’)

_ _ _ _ _ _ _ _

La suite du Festival

JEUDI 25 MAI - DIMANCHE 28 MAI

 

 > La chance de voir des films qu’on ne verra nulle part ailleurs

Des films rares, en avant-première et inédits, des fictions et des documentaires,

des longs métrages et une compétition de courts métrages

 

> La chance de pouvoir bavarder avec des créateurs singuliers 

Parmi les réalisateurs présents :

Antoine Page (C'est assez bien d'être fou), Chad Chenouga (De toute mes forces),

Christophe Farnarier (El Perdut), Andres Duque (Oleg y las raras artes)

Manuel Sanchez (La dormeuse Duval), Fabianny Deschamps (Isola),

Emma Fariñas (Qui se souvient des oliviers),

 Jérémie Reichenbach (Sangre de mi sangre) …

 

> Un programme riche mais plein d’aérations

Une haute densité de création cinématographique,

des clins d’¦il cinématographiques vers la Catalogne Sud

mais aussi des palabres, de la musique, des buffets en terrasse …

et un Ciné-Chanson exceptionnel …

 

>> télécharger le programme complet du festival ! (1,4 Mo) :

<http://www.cinemaginaire.org/images/Cinemaginaire/rcam2017-prog.pdf>

 

Le festival le plus au sud !

Cinéma Jaurès - Pôle Argelès Culture

66700 Argelès sur Mer

Mail : contact@cinemaginaire.org

Site : <http://www.cinemaginaire.org>

**Musées de Saint-Cyprien :

 

La prochaine causerie aura lieu le 25 mai 2017 de 18 h à 20 h au Musée François

Desnoyer. Conférence autour du travail de Cosme Estève.

Entrée gratuite aux Collections François Desnoyer au village.

 

Cordialement

Martine du Service Culture Animations

 

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17 février 2017 5 17 /02 /février /2017 10:15
Jordi Barre - Hanna Fiedrich et W.Benjamin - Débat sur les Communautés à Thuir -
Jordi Barre - Hanna Fiedrich et W.Benjamin - Débat sur les Communautés à Thuir -
Jordi Barre - Hanna Fiedrich et W.Benjamin - Débat sur les Communautés à Thuir -
Jordi Barre - Hanna Fiedrich et W.Benjamin - Débat sur les Communautés à Thuir -

Jordi Barre - Hanna Fiedrich et W.Benjamin - Débat sur les Communautés à Thuir -

*Ce vendredi 17 février 2017, à 18h30, échanges à propos du livre de Paul Gérard et J.Pierre BONNEL sur les communautés libertaires en pays catalan (de 1968 à aujourd'hui)., publié aux éditions Trabucaire.

Avec la participation de témoins, communautaires, de la librairie de Thuir "Le Presse papier"...

Entrée libre à la médiathèque de THUIR, centre ville, 7 passage Violet.

 

Dans le sillage de mai 68, les années 1970 sont une formidable explosion de jeunesse, de désir, de libération.
Le vieux monde craque de partout. C’est le temps rêvé des ruptures, des révoltes, des expériences.

Dans ces années-là, ils avaient 20 ans, ils voulaient échapper à la routine « métro, boulot, dodo », réagir contre le mode de production capitaliste et la société de consommation, s’associer avec d’autres pour vivre autrement et porter ensemble un projet commun libérateur.

Ce fut le temps des communautés, rurales, urbaines, agricoles, artistiques et autres collectifs, d’esprit libertaire pour la plupart.

Dans ces années-là, en pays catalan, les 40 personnes qui racontent, dans ce livre, leur expérience communautaire, ont fait ce choix. Ils ont loué des mas et des terres dans des espaces en voie de désertification. Ils y ont vécu, travaillé et mis en pratique leurs idéaux. Les Carboneras, le mas Julia, Vilalte, Montauriol, St Jean de l’Albère, Malabrac, Fontcouverte, Cailla, Opoul, le mas Planères, Canaveilles, Fillols... autant de noms qui claquent comme des symboles de liberté, de sens et d’humanité.

Ils témoignent, 40 ans après, des gestes simples, de la solidarité, des échanges, des rires et des drames, des rêves et de l’amour qui ont forgé leurs existences.
Avec cette expérience, ils ont participé à l’évolution des mentalités, ils ont fait bouger les lignes et provoqué en quelque sorte les grands débats sociétaux de la fin du XXe et début XXIe siècles.

Ils sont les 40 auteurs de ce livre, un livre collectif, dont Jean-Pierre Bonnel a été le moteur, le scribe et le passeur et Paul Gérard le coordinateur attentif. Le temps d’une préface, Ronald Creagh a bien voulu joindre sa réflexion à la leur.

 

**BESZONOFF & BONNEL  (par Jacques Quéralt, ancien prof aux Beaux-Arts, ancien journaliste à L'Indépendant) :

Dans la production des livres qui s'étalera samedi 23 avril sur les stands de la sant Jordi 2016, quai Vauban à Perpignan, ou ailleurs dans le département, deux titres méritent d'être "convoités" pour des raisons différentes mais parce qu'elles illustrent la curiosité et le brio de deux écrivains, J.-D. Beszonoff et J.Pierre Bonnel, particulièrement actifs, féconds et polémistes…

C'est ensuite la concrétisation d'un projet de Jean-Pierre Bonnel aux Editions du Trabucaire sous le titre "Les communautés libertaires agricoles et artistiques en pays catalan (1970-2000)". 

Réalisé en collaboration avec Paul Gérard et préfacé par Ronald Creagh, l'ouvrage explore une thématique à peine effleurée par l'histoire et la sociologie régionales. Il est constitué d'une série d'enquêtes témoignages qui reconstituent les enthousiasmes, les bienfaits ou les insatisfactions d'expériences plus que sexagénaires pour quelques unes d'entre elles. Mythiques et nostalgiques (peu-être), Carboneras, Planères, Opoul... 

Parmi la quarantaine de contributions, celles du peintre Michel Pagnoux et du romancier critique d'art Jean-Philippe Domecq, alors insouciants de ce qu'ils allaient devenir, elles composent une mosaïque de sensibilités qui, loin s'en faut, ne sont pas toutes éteintes.  Jean-Pierre Bonnel, co-auteur du livre est romancier, essayiste (notamment attaché à la mémoire de Walter Benjamin), et blogger en constante alerte.

* blog de Jacques Quéralt - Metbarran, du vendredi 22 AVRIL 2016.

 

 

                                        Jordi Barre, six ans déjà!... 

  par Jean IGLESIS                                                                                                          

 

Mercredi 16 février 2011, en soirée, en son domicile de Ponteilla, entouré de l'affection des siens, Jordi Barre, « la voix de Catalogne Nord », s'éteignait... Jordi Barre, chantre et héraut de la poésie et de la chanson catalanes, nous quittait... Six ans déjà !... Malgré le temps, la peine se réclame toujours entière et intarissable, et le respect se déclare infini quand le cœur s'épanche et quand tous les humbles que nous sommes évoquent le musicien, le chanteur, l'homme, le symbole... Bienheureux celui qui, en peignant, jour après jour, son coin de ciel, parvient à atteindre l’Éternité. Cette éternité-là, Jordi Barre l’a conquise à la force de ses chansons, mais encore à la grâce de tous ces petits mots et de tous ces petits gestes qui constituaient sa personnalité, profonde et entière... Jordi Barre était la générosité et l’humanité incarnées… Cet homme de foi et d'espérance donnait tout, tout sans rien compter, et tout sans rien attendre en retour… La poésie – et la poésie catalane en particulier- se plaçaient au cœur-même de sa démarche.. Jordi Barre a fait beaucoup plus que  défendre ou que préserver la chanson, la poésie et la langue catalanes. Fort de son talent et confiant en ses initiatives, il en a enrichi le patrimoine, et ce en plaçant  au-devant-même de la scène, avec un respect des autres et avec un don de soi exemplaires, les poètes catalans des côtés sud et nord des Pyrénées. Pour le passé, les poètes de Catalogne Nord - ceux que l'on avait oubliés ou que l'on méconnaissait - ont quitté les limbes de l'ombre, grâce à l'action artistique, humaine et musicale de Jordi Barre.  Saluant le développement démocratique de la Catalogne-sud, dans sa phase postfranquiste, Jordi Barre a su ressusciter la «Pregària per un cant espiritual » de Joan Maragall (poète « noucentista »), le tendre et intime « Escolta »  de  Joan Salvat-Papasseit (écrivain anarchiste, mais encore porte-voix de l'amour dans ses arcanes et ses entrelacs les plus intimes), ou le triomphal mais si humble « Retorn a Catalunya » de Josep Carner, humaniste identitaire s'il en fût... A l'orée du devenir et des attentes de Catalunya-Nord,  que Jordi Barre avait esquissés dans la perspective lucide qu'on lui reconnaissait, trois auteurs ont compté dans son parcours  fulgurant et lumineux et ont été mis à l’ouvrage puis mis en lumière comme il se devait, trois écrivains et poètes si différents dans leurs parcours mais si proches dans leurs démarches, tant Jordi Barre se voulait à-même de rassembler, de fédérer, d'unir... Trois personnages qui ont pris leur hauteur, en tant qu'auteurs, et ce à la grâce de « notre chanteur ». Pour les nommer chronologiquement : Jordi Pere Cerdà, Joan Cayrol et Joan Tocabens...

 Au préalable et à l'aune du parcours de Jordi Barre, une chanson phare : « Crec » (Credo vell i sempre nou) de Joan Amade (fondateur du mouvement régionaliste « Nostra Terra » en 1934) donne le la et montre la voie, en 1979... Jordi Barre, en proposant, cette année-là, un 33 tours hardi et remarquable, soumis à l'écoute et à la sensibilité du microcosme roussillonnais - lequel recherche son identité dans un flou multiculturel - va s'imposer derechef  comme le héraut de la langue et de la culture nord-catalanes. Du héraut au héros, il n’y a qu’un pas à accomplir que Jordi Barre franchit courageusement, avec ce bienheureux disque vinyle de facture noir et blanc, qui prend et affirme, à contre-courant d'une vague musicale jacobine et franco-française,  tous les risques qu'il a toujours eu à cœur de prendre, et en  offrant à son corps défendant à un public qu'il va séduire et faire adhérer à sa cause les adaptations musicales des textes de Jordi Pere Cerdà (dont on retiendra« Canta canta Perpinyà », « El meu país » , « Sóc un mariner ».)... Seconde phase – et non des moindres - : par la suite, Jordi Barre va mettre en musique et  vulgariser un poète qui prendra et occupera une place immense voire incommensurable dans sa carrière : en la personne de Joan Cayrol, précisément. Cet alchimiste de l'émotion, qui sait jouer et user des mots, des vécus historiques et sociologiques, de la fibre familiale et identitaire ainsi que des sentiments viscéraux... cet épicurien qui se plait dans le détail à dépeindre ce qu’ 'il voit, ce qu'il ressent et ce dont il se souvient, cet écorché vif qui n'en finit pas d'aimer la terre catalane et qui ne nourrit pas moins d'espoirs à son égard...cet homme dont le destin s'écrit au quotidien, oscillant entre le bonheur de vivre et la douleur  de voir l'humanité vaciller, ce chantre mû par un humanisme surhumain, submergé par  l'émotion, l'abnégation et l'amour de la vie, inscrira sa verve et sa science poétiques dans le cœur du peuple... « poble menut », formé de petites gens, peuple riche de ses infimes joies et pauvre de ses peines inextinguibles, mais peuple infiniment sensible et attentif à tout ce qu'il aime, à tout ce dont il rêve et à tout ce qu'il désire exprimer... En quelque cinq ans, Joan Cayrol va offrir à Jordi Barre ses plus grands succès : le texte appellera la mélodie ; la musique reviendra en effet boomerang à l'écriture... et au verbe dont elle est originellement issue... L’empathie créatrice sera telle entre Jordi Barre et Joan Cayrol que les titres – baignés de flammes, de pleurs, de salive, de sang et de lumière – s'enchaîneront et se multiplieront presque naturellement, dans la fulgurance  et dans la force prolifique d'une poignée d'années sublimes, singulières, mémorables, incontournables et décisives... L'idylle tumultueuse Barre-Cayrol a enrichi et remis à flot en un tournemain le patrimoine nord-catalan qui eût pu prendre l'eau, sur la mer de la catalanité. Sont nés près de 50 textes magnifiques qui affranchissent le patrimoine nord-catalan de deux siècles de retard. Désormais, grâce à Joan Cayrol et à Jordi Barre, notre héritage culturel, nos chansons, nos poèmes, sont à-même d''affronter l'avenir...                                                               

Qu'ils surgissent comme des cris de foi et de révolte ou comme des soupirs de sagesse, les chansons nées du tandem Barre-Cayrol restent identifiables pour qui les a entendues.  Elles demeurent marquées du double-sceau de la foi et de l'espoir. Lyriques, passionnées, elles proviennent des entrailles de l’homme et de la terre. On ne peut que s'incliner devant « Toquen les hores », « Torna venr Vicens », « El xiprer vert », « La nit on vam fugir » (un hymne à la Retirada), « Tant com me quedarà », « Jo sóc de Perpinyà », Jo sé » « Una nit », « Si me'n vaig »,  « Deixeu-me el temps »…. Autre parenthèse salutaire initiée dans les années 80 ou interviendra un nouveau tempo : une nouvelle verve qui va flirter avec les années disco, la décentralisation et l'apparition d'une nouvelle vague régionaliste : c'est le rendez-vous intergénérationnel que  Barre fixe au groupe « Pa amb oli », une formation musicale que Jordi  va constituer et diriger. Les textes et les propos vont devenir plus revendicatifs, les mélodies plus incisives... Les chansons de « Pa amb oli » s'emparent d'une saine révolte qu'elles exaltent. Elles abandonnent une mélancolie passéiste pour affirmer une identité qu’elles iront au final réclamer jusqu’à Paris-même. En effet, en 1983, « Pa amb oli » prend d'assaut « la capitale ».  1983 : un événement national : « Pa amb oli » fait  l'Olympia ».... Les chansons affirment et réclament une légitimité catalane enfouie, bafouée, déniée... Les chansons du groupe : « Pa amb oli » bien sûr issu du « traditionnel catalan », mais plus encore « Parlem català », « La cançó del vent », « Llibertat condicional », « Titelles » et bien d'autres… Cayrol disparu en 1981, Jordi Barre va rencontrer en la personne de Joan Tocabens un poète et un parolier avec lequel il va parcourir un nouveau bout de chemin. Trente ans de collaboration vont donner naissance à « Una revolta dins el ventre », « Amb la força de l’amor »... ainsi qu'à plusieurs spectacles historiques, lesquels seront mis en scène avec talent par Jean-Pierre Lacombe-Massot (« L’épopée des Rois de Majorque » et « les Angelets de la terra » obtiendront chacun en leur temps auprès du public un succès amplement mérité…). Au terme de cinq années d'absence, Jordi Barre s’inscrit aujourd'hui et plus encore que jamais  dans la mémoire collective de ce petit pays qui est le nôtre et qui nous est si désespérément cher... un petit pays dont rien ne semble  pouvoir altérer ni le sang, ni l’or qui le symbolisent et l'incarnent au cœur de chacun d'entre nous.  Voilà six ans déjà que Jordi Barre nous a quittés... Et le vide qu'il nous a laissé demeure irrésolument béant...

 

Jean Iglesis

 

Photo jointe : Jordi Barre – Congrès des feux de la Saint-Jean à Saint-Laurent de la Salanque (juin 2003) – Photo Jean Iglesis -                                    

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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