Nouvelle histoire de Perpignan :
le RN écrit le postfascisme (pour la corrida, interdite en Catalogne, pour la cruauté de la tradition taurine,
mais contre la tradition de l'hospitalité, sauf si l'étranger est un européen, chrétien, d'où l'accueil d'Ukrainiens) ...
L'exilé en Méditerranée ne sera donc pas, pour le maire de Perpignan, secouru : qu'il se noie ou qu'il soit accueilli par un autre pays...
par l'Italie postfascisme, par exemple : cette extrême-droite-là est bien humaniste !
JPB
Echos locaux sur la corrida :
L. Aliot pour cette "tradition" *
Ce samedi 19 novembre 2022, dans le cadre d'une action organisée à l'échelle nationale, les défenseurs et les détracteurs de la corrida ont respectivement plaidé leur cause dans les rues de Perpignan. Les premiers revendiquent une tradition locale immuable dans le Midi, les seconds dénoncent le paroxysme de la maltraitance animale. En jeu pour tous, la proposition de loi pour l'abolition de la corrida portée par l'antispéciste, ex-journaliste et député La France Insoumise (LFI), Aymeric Caron, soumise au vote de l'Assemblée nationale ce jeudi. Pour l'heure, les jeux ne sont toujours pas faits : la commission des lois a rejeté le texte mercredi dernier.
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- Les pro corrida ne "pensaient pas devenir des militants"
En fin de matinée ce samedi 19 novembre 2022, une délégation de plus d'une cinquantaine d'aficionados, d'associations de la communauté taurine locale et de personnes représentant les villes tauromachiques des Pyrénées-Orientales s'est rendue en préfecture pour déposer au préfet des Pyrénées-Orientales, Rodrigue Furcy, un courrier intitulé "Motion en défense de la liberté culturelle." Un texte relayant dans ses premières lignes qu'en vue de l'interdiction des corridas "le député Aymeric Caron demande à la représentation nationale d'abolir deux libertés fondamentales : la liberté et la diversité des expressions culturelles et le droit à la différenciation des collectivités territoriales." En effet, la formulation faite à l'Assemblée nationale par le député LFI est vue "avec inquiétude" selon José Angulo, 2e adjoint à la mairie de Céret en charge de la tauromachie et membre de la Commission taurine extra-municipale (CTEM). "Nous sommes des aficionados, des amateurs certes mais éclairés. Nous ne pensions pas devenir des militants. Nous sommes les garants d'une façon de penser", fait-il prévaloir.
Pour autant, "de l'extérieur, il est vrai qu'il y a une vision agressive dans la relation à l'animal, reconnaît-il. Sauf que selon des enquêtes de vétérinaires, la souffrance peut être contestée, tout comme elle peut être réelle. À l’instar de celle infligée dans les abattoirs. Les 1000 taureaux tués dans une arène par an, c'est la partie immergée de l'iceberg. Toutefois, on ne peut pas nier que la mort de l'animal en tauromachie peut être un spectacle abominable pour les uns et une catharsis pour les autres."
Il défend d'autres aspects. Ceux tournés vers l'écologie : "En Camargue, la tauromachie maintient un écosystème dans les élevages extensifs taurins et certaines zones protégées." L'histoire : "Ici, les fêtes votives, les élevages autochtones forts, les jeux taurins en Haut-Vallespir sont inscrits dans le patrimoine." L'économie : "Liée aux élevages, aux écoles taurines, à la filière vestimentaire, aux retombées des férias." La culture : "Dans le sud de la France, les villes taurines sont culturellement identitaires et culturelles tout court au-delà de la tauromachie, par la photographie à Arles, le musée à Céret, le patrimoine de Nîmes." Et s'aperçoit que le braquet visé sur la corrida a changé de raison avec le temps : "Les premières attaques ciblaient la mise en danger de l'homme, et cent ans après celle de l'animal. L'exception culturelle avait mis fin à cette critique. Aujourd'hui, tout est remis en cause."
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- Les anti corrida veulent voir "si la France est digne de sa réputation de terre humaniste"
"Argent de la corrida, argent du sang." "Sadisme, perversion, corrida abolition." En début d'après-midi, sur la place de la Victoire, l'ambiance a été tout autre sur la question épineuse de l'avenir de la corrida en France. Plus d'une trentaine de militants de la cause animale ont uni leurs forces, pancartes en main et cornes de taureau coiffées sur la tête, pour "mettre fin à la barbarie que représente la corrida." Pour Michèle "Tiamat" Robillard, présidente de l'association AnimaLibre et organisatrice du rassemblement, "la corrida est une série de tortures infligées au taureau jusqu'à sa mise à mort et pendant vingt minutes." Elle détaille avec effroi qu'"on lui donne des coups de poignards, d'épées et de harpons dans le corps et les poumons. Quant au tout premier coup d'épée administré pour sectionner les tendons, il est fait pour qu'il baisse la tête et soit ainsi humilié. C'est de la torture en public devant des assoiffés de sang."
"Cette culture c'est de la cruauté, poursuit-elle. Ce n'est même pas une tradition."Elle appuie ses dires avec les résultats d'enquêtes d'opinion partagés par les élus défendant l’abolition de la corrida et révélant que 8 Français sur 10 sont favorables à l’interdiction de cette pratique. "Même dans les villes taurines, ils sont contre la mise à mort du taureau !", rapporte-t-elle d'un sondage IFOP de juin 2022 montrant qu’une majorité d’habitants (61 %) ne la souhaitait pas.
Elle avance encore "qu'il y a une évolution dans la société sur le véganisme, mais pas assez sur le transport interminable d'animaux, les abattoirs, les combats de coqs et de chiens." Cette semaine en commission des lois, les députés ont mis en avant le fait que l’article 521-1 du Code pénal interdit tout acte de cruauté sur des animaux détenus par l’homme. Sinon tombe une sanction de 5 ans de prison et de 75 000 euros d'amende. La dérogation s'applique dans une cinquantaine de villes du sud de la France au nom d’une "tradition locale ininterrompue."
Aussi dans les jours à venir, pour l'ardente défenseuse de la cause animale selon ce qui sera acté, "nous saurons si la France est digne de sa réputation de terre humaniste et respectueuse de la vie." Si un revers est essuyé, "nous continuerons le combat pour les taureaux et les chevaux. Et même si je n'ai pas d'empathie pour eux, nous le continuerons pour les hommes qui se présentent à eux car leur sort, leur mort, peut faire pleurer...
* Article paru dans l'Indépendant, Nov. 2022
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