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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 18:31

images-copie-2.jpeg  38 témoins, film de Lucas Belvaux. Le fait divers -vol d'un vélo, viol et violence sur une jeune fille- a eu lieu à New Yok. L'histoire est transposée au Havre, port métallique, ville fantôme, lieu des lâchetés et des indifférences. Comme partout, dans le monde. Les hommes sont égaux dans la bêtise et la peur, la solitude et le crime. C'est un roman noir, inspiré de Didier Decoin, plus qu'un polar.

   Le spectateur, qui a mauvaise conscience, peu à peu, s'identifiant à Yvon Attal, se tasse dans son fauteil et s'angoisse du silence de la salle obscure et de la ville portaire filmée sous tous les angles du clair-obscur. Les habitants ne sont plus que des ombres, les figurants que l'ombre d'eux-même, des moribonds, des anti-héros, des anti-hommes, glissant dans le déchirement.

  Une parole se libère, un cri, enfin, une réaction, mais venue trop tard et c'est la déchirure du couple. Belvaux a pensé à Ribaud, au "Dormeur du Val", moi j'ai imaginé la délation et les lâchetés de l'Occupation : 1940, un pays occupé par le fascisme et le rouleau compresseur de la mort.

  Les files d'attente pour les camps, les trains, l'enfer, la mort lointaine, en Allemagne ou en Pologne. Ce film nous dit que tout cela ne doit pas recommencer. C'est pourtant le lot quotidien d'un humanité qui n'en finit pas de se chercher... Et de se perdre !

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 20:13

images-1.jpeg  Décevant, j'attendais plus de danse, plus de claquettes, plus de brio ! Un début rythmé, puis un long tunnel de dépression, avant une fin convenue. Mais le chien est parfait ! Comme il joue bien, Milou !

 

   Les Américains adorent "The artist" parce qu'ils peuvent comprendre le titre et lire sur les lèvres des acteurs (ils prononcent en anglais), parce que c'est leur histoire (le krach de 1929), leur mythologie (ciné muet, Fred Astaire...) ! Nous, avec Dujardin, on pense à Maurice Chevalier et... à la Collaboration...

 

  Et la séduction de ce beau couple ! Quand on sort du ciné, on se trouve laid, on revient dans le monde prosaïque, avec ces couples tristes, avec ces jeunes décervelés se gavant de pop-corns et laissant une salle jonchée de papiers, de programmes...

 

   On se demande pourquoi l'artiste n'avoue pas son amour tout de suite à la jeune admiratrice; par orgueil ? Non, c'est un homme qui ne s'exprime pas : sa femme lui reproche de ne pas parler; il ne dit pas ses sentiments; il 'a donc plus de succès quand l'ère du ciné parlant arrive. Il faudra tout l'amour de Bérénice pour que Dujardin parle enfin ! 

 

    Voici une seconde carrière pour lui, avec le parlant ! Salut, l'artiste !

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 17:36

marion.jpeg Marion Poirson-Dechonne est connue dans la région pour son inoubliable roman policier, Serial Vénus (sur l'influence des images sur les esprits, relecture de La Vénus d'Ille), publié en 2009, par les éditions Trabucaïres; on attend d'ailleurs avec impatience la sortie du second volume, Flics & Geeks. Marion est aussi active à Perpignan à l'Institut Jean Vigo. Passionnée de cinéma, elle enseigne les études cinématographiques à l'Université Paul Valéry de Montpellier. Auteur d'une thèse intitulée Le théâtre dans le cinéma, la question du spectateur, elle a aussi dirigée un numéro de Cinémaction "Portraits de famille". Cet auteur va s'affirmer encore plus avec la publication récente d'un essai brillant et original sur la question des images dans le cinéma, leur violence, leur proocation : Le cinéma est-il iconoclaste ?

 

   L'ouvrage débute par une longue et utile introduction, définissant les termes : iconoclasme signifiant selon l'étymologie "un briseur d'images"; l'évolution sémantique, en 1690, désigne alors celui qui proscrit la représentation de personnes divines, des saints et des oeuvres d'art; au XIX ème siècle, le terme acquiert un sens péjoratif "celui qui est hostile aux traditions, aux formes héritées du passé, jusqu'à les détruire".

 

   Le livre (*) brosse ensuite un contexte historique souvent méconnu : attitudes des églises et des religions face aux images saintes et à la représentation divine. Cette mise en perspective du passé rejoint bien sûr l'actualité la plus récente avec l'affaire des caricatures de Mahomet et du saccage de Charlie-hebdo... L'auteur évoque les militants islamistes (destruction des Bouddhas de Bamyan par les Talibans, menaces de mort à l'égard de Ayaan Hirsi Ali, coréalisatrice de son film "Submission"), mais aussi des Chrétiens fanatiques et intégristes (incendie d'un cinéma au Quartier latin, à l'époque de la projection du film de Scorsese, interdiction, à Lyon, du film de Claire Simon "Les bureaux de Dieu", après l'action musclée d'un groupuscule catholique...)

 

    Enfin, l'essai s'attache à la signification moderne du terme "iconoclasme", synonyme, désormais, de sacrilège, ironie ou blasphème (**) et au "contenu des films jugés scandaleux au regard de la morale ou de la loi chrétienne." (page 14)      

   Cette partie très riche, en argumentation et documentation, analyse les films célèbres qui ont donné une représentation de la religion "incompatible avec le dogme ou l'Ecriture"; ces oeuvres sont jugées iconoclastes pour des "raisons tant esthétiques que religieuses"; il s'agit, par exemple de L'Age d'or, La Dolce Vita,, Je vous salue Marie, Les Communiants, La dernière Tentation du Christ...

Je vous invite à parcourir des chapitres passionnants, tels que "la figure de la star", "Le Messie ou la banalisation de l'image", "Iconoclasme et parodie" consacré aux films de Luis Bunuel... L'envie vous prend, soudain, de revoir ces longs-métrages ! La certitude, tout d'un coup, d'être devenu plus cultivé et plus intelligent, jaillit en vous, grâce à ces trois cents pages d'une écriture alerte et assurée !

---

 

(*) Editions du Cerf, 2011, 35 euros.

(**) A ce propos, il faut signaler l'excellente étude publiée dans le quotidien Le Monde (daté des 25 & 26/12/2011) : "L'art très contemporain du blasphème", de Stéphanie Le Bars, citant Alain Cabantous (A.Michel, 1998) et F.Boesofug (Bayard) et non Marion Poirson qui, elle, c'est vrai, s'intéresse à la question du blasphème au cinéma, et non dans la peinture.

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 18:16

 

Les Toiles

Le festival de cinéma de Saint Estève entonnoir--clip.jpg

 

Saint Estève a désormais son festival de cinéma Les Toiles, comme Perpignan, Prades ou Argelès. Mais, au lieu d'un festival annuel, l'association Les Rendez-Vous a choisi l'originalité et créé un festival éclaté sur 3 week-end, avec 3 thématiques différentes :

le cinéma d'un pays, un thème donné, un hommage à un réalisateur ou à un acteur.

À chaque fois, 5 films sont projetés, 2 le samedi et 3 le dimanche. 

Pour la saison 2010 - 2011, le public stéphanois a ainsi découvert ou redécouvert

le cinéma du Burkina Faso, le thème EnfanceS au cinéma et le réalisateur américain Tim Burton.

Le premier trimestre de la saison 2011 – 2012 met à l'honneur le cinéma libanais

avec 5 films dont le Liban est le pivot, un pays meurtri par des guerres incessantes

mais aussi un pays méditerranéen chaleureux, entre tradition et technologie,

un cinéma qui fait la part belle aux femmes.

 

Entrée libre

En partenariat avec le Théâtre de l’Étang et l’Institut Jean Vigo.

Chaque séance commence par une présentation du metteur en scène

et du film et s’achève par un débat avec le public.

 

5 films forts, plusieurs fois primés.

 

Samedi 10 décembre, salle du TDE, 17 h : 

"Sous les bombes" de Philippe Aractingi (2008), drame, 1h30

Prix Human Rights Award à la Mostra de Venise en 2008

Zelna, jeune femme divorcée, travaille à Dubaï ; elle a envoyé son petit garçon chez sa sœur

dans un village du Sud Liban. Quelques jours plus tard, la guerre éclate.

 

Samedi 10 décembre, salle du TDE, 20 h 30 : 

"Chaque jour est une fête" de Dima El Horr (2010), drame, 1h20

Prix du public au Festival de Rome 2010

Jour de la fête de l'indépendance du Liban : 3 femmes qui ne se connaissent pas prennent

le même bus pour aller voir un détenu à la prison des hommes.

Un voyage qui se transforme en quête de leur propre indépendance.

 

Dimanche 11 décembre, salle du TDE, 10 h : 

"Le cerf-volant" de Randa Chahal Sabbag (2003), drame, 1h20

Lion d’argent à Venise de 2003

Lamia, seize ans, vit dans un village au sud du Liban, frontalier avec Israël.

La bourgade est coupée en deux par des barbelés et les enfants ont fait de cet espace

leur terrain de jeux. Le jour de son mariage, Lamia va passer de l’autre côté.

 

Dimanche 11 décembre, salle du TDE, 14 h : 

"Caramel" de Nadine Labaki (2007), comédie dramatique, 1h35

Caméra d’or pour la réalisatrice au Festival de Cannes de 2007 

A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté :

confidences, rencontres entre différentes générations, religion et tradition ; un film plein d’humour et de sensibilité.

 

Dimanche 11 décembre, salle du TDE, 17 h : 

"Incendies" de Denis Villeneuve (2010), drame,  2h

Meilleur film au Festival de Toronto, de Namur, de Varsovie et de Rotterdam

Après la mort de sa mère, Jeanne Marwan, jeune libanaise, part à la découverte du passé de sa mère, de sa famille dans un pays qui panse les blessures de la guerre.

 

 

Pour tous renseignements : Marie-Claire Bassou : 06 81 37 71 58  ou   rdvse@rdvse.fr  ou  www.rdvse.fr

 

Les Rendez-Vous de Saint-Estève,

créateurs d'évènements culturels

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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