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10 novembre 2016 4 10 /11 /novembre /2016 08:29
L'équipe de promesse des sources

L'équipe de promesse des sources

RUE 66 c'est pas Route 66...

 

C'est le nom d'un journal de rue, édité par l'association caritative "Promesse des Sources", située à Perpignan.

L'oeuvre d'aide publie ce bimestriel au format journal, différent du n° 1 paru en mai 2016 (voir ce blog) pour apporter un regard différent, social et culturel sur la ville.

Ce numéro de novembre-décembre est consistant, bien écrit, original, passionnant : l'équipe est solide et s'élargit grâce à quelques pigistes connus ici, personnalités chaleureuses et sincères, comme Pauline, Jean Schmit, Philippe Latger ou Nicolas Caudeville...

Le lecteur pourra trouver ce canard dans les rues, sur les marchés, distribué par des bénévoles. Vous pouvez devenir bénévole, et journaliste et donner 2 euros ou bien plus : lâchez-vous ! C'est pas pour Trump ni pour Pujol, pas pour Sarko ou Le Pen...

Car ces feuilles parlent de solidarité, de mélange des cultures et des religions, pas de crises identitaires !

C'est pour Dupont et Dupond, Durand et Duranton, les sans-dents, les sans-le-sous, les ceusses qui vivent sous les ponts...Mais aussi pour nous tous, peuple loin de l'élite car l'esprit est humain, le style alerte et les rêves gros d'espérance...

En attendant, régalez-vous avec ces dossiers consistants : sur Louis Torcatis, sur la Mosquée de la Fraternité, le témoignage de CALI, les portraits de rue, le réseau pour un boulot, la précarité, la galerie de Roger Castang...

Bonne lecture et bonne action !!!

 

JPBonnel

 

Toute jeune association créée le 31 juillet 2014, Promesse des Sources est à l’initiative d’un groupe de bénévoles sans emplois qui, plutôt que  de subir passivement leur condition difficile, ont pris le pli de l’entraide auprès des plus démunis.

L’association distribue des colis alimentaires (240 colis sont actuellement distribués chaque semaine) les mardis et les vendredis et propose un service de restauration solidaire chaque jour, matin,  midi et soir.. Plus de 50 repas chauds (entrée, plat, désert) sont servis 7 jours sur 7 durant tout l'hiver.

Toute personne bénéficiaire du RSA, des ASS, de l’assurance chômage, ou qui dispose de faibles revenus, peut, si elle le désire, se restaurer pour 3  euros maximum du lundi au samedi.

Promesse des sources est un service de proximité d'entraide. Aujourd'hui plus de 600 bénéficiaires des quartiers Les Romarins, Saint-Martin, Saint-Assiscle et Saint-Matthieu, sont inscrits. 

L'action d’insertion sociale de l’association consiste en une démarche active et positive d’aide à la recherche d’emploi en partenariat avec Pôle Emploi et aux formations  que cet organisme propose.

Une mission authentique, donc, pour Promesse des Sources  qui aide un public en situation précaire pour améliorer son quotidien en retrouvant des valeurs fondamentales. L’idée directrice de l’association est : "Une insertion réussie est une insertion qui passe par le travail !"  

Partenaire de la Banque Alimentaire des Pyrénées-Orientales

Petit déjeuner du lundi au samedi de 8h à 9h30

0,50€

Repas en salle de 12h à 14h et de 18h30 à 20h

de 1,50€ à 3,00€ selon vos revenus

Distribution de colis alimentaires les mardis et les vendredis

Participation demandée :  1 personne 2€ - 2 personnes 3,50€

3, 4 et 5 personnes 5,00€, 1€ supplémentaire par personne

 

Information et inscription les lundis et mercredis de 14h à 17h

Renseignements : de 14h à 17h au 09 86 17 97 87

Une pièce d'identité, une attestation de droits CAF ou MSA, un justificatif de domicile, un justificatif de revenus,

de charges et un livret de famille pour les personnes ayant des enfants à charge seront demandés.

www.promessedessources.fr

1, rue Fontaine Saint Martin – Perpignan

09 86 17 97 8

   Après les articles sur un tourisme de qualité, de quantité, avant la crainte de voir surgir un "tourisme massifié" en Catalogne et partout dans le monde, voici le tourisme social : la pauvreté et l'exclusion dans une des villes les plus en vogue à l'heure actuelle : les squats de Barcelone, entrevus parfois dans un film mais dont les médias ne glosent pas...

Sauf dans des sites, tel cafébabel...

JPB

- - -Les squats de Barcelona

La ville toujours s'étend par les tours, semblant vouloir échapper à sa misère d'espace populeux. Manque de place ? Désir de quelques hommes supérieurs de dominer la foule..? Ou simple désir d'exploiter le  moindre territoire ?

 

Partout, le visiteur constate que Barcelone, c'est Gaudi. Les touristes y vont pour lui, et bien sûr, pour l'ambiance, le mouvement perpétuel de la vie dans les rues, les ramblas, les cafés…mais la misère, les squats, qui les voit, qui les visite..?

 

  ** C’est dans l’ouest de Barcelone dans le district de Vallarca qu’on trouve la plus haute densité de maisons inhabités. En tout, il y aurait quelques 300 squats où s’entassent majoritairement des familles d’immigrants ou des collectivités de jeunes qui y font des activités culturelles. On nomme ces gens les « okupa » qui se traduit littéralement par occupant. Dernièrement, les autorités du district ont soumis un plan pour détruire toutes ces habitations dans le but d’y construire des immeubles municipaux. Évidemment, la grogne a explosé chez les occupants qui revendiquent leur droit de rester dans ces lieux abandonnés. En fait, bon nombre d’entre eux n’arriveraient pas à se trouver un autre toit si on les expropriait. Les loyers étant très élevés à Barcelone il serait impossible pour cette communauté à faible revenu de se relocaliser. Certains propriétaires de ces immeubles souhaitent les rénover afin de les revendre mais sont contraints à se débarrasser des gens qui y vivent. Leur solution? Certains n’hésitent pas à engager des fier-à-bras pour déloger et effrayer ceux qu’ils qualifient de parasites!

 

Ce phénomène n’est pas étranger à la situation immobilière de l’Espagne en général. Après la grave crise des dernières années l’Espagne affiche un taux d’inoccupation de 14%. C’est le taux le plus élevé de toute l’Europe. À Barcelone 20 000 maisons seraient inoccupées alors que ce chiffre grimpe à 3 millions pour l’ensemble de la péninsule ibérique...

Sources : Squatting#Spain

www.cafebabel.co.uk/article/…/squats-vs-sharks-in-barcelona.html

 

*** Je, tu, il, dans les années 1978/85, nous montions en funiculaire pour nous baffrer et boire ! il faut le dire en haut..tout en haut..au restaurant panoramique..se lever de table était dur..et c'était tous les week-ends pour échapper à la morne cité roussillonnaise.. Après..à pied..facile : ça descend..si je me rappelle bien, comme dirait Christian Roger..on traverse les parcs..on s'arrête ou pas..et même que l'on peut suivre les méandres du circuit automobile en faisant vroum vroum avec la bouche..si, si ..je l'ai fait..et après le Paradis..le Parallelo ..et on s'engouffre dans le bario chino...Là, les dames..plein de dames..!!! 

 

Et calle Condé de Asalto..un troquet.."los pajaritos" avec le chant des canaris dans les cages accrochées au mur..

On boit de la biere ou du gin tonic ..c'est selon l'humeur.. On ne "monte" pas avec les dames..

Elles viennent boire un café entre deux clients..elles sont belles. On discute avec elles..elles parlent aussi philosophie..lorsque l'on est un habitué.. 

 

Elles vous aiment bien..on les revoit..elles sont si gentilles..Barcelone était encore un port..mais si mais si..et ça arrivait de partout..et après commençaient trois jours de dérive sans fin des ramblas au barrio gotico, de l'Ascensor au Zeleste.. Et j'arrête là.. Je ne reviens plus à Barcelone.. Les jeux ont tué MA Barcelone.. Fric..tune..indépendance vous dites.. Indépendance de la bourgeoisie catalane..point barre..mais moi..ce que j'en dis.. 

 

IL Y A TOUJOURS UN CARILLON QUI RESONNE SUR LE PORT DE BARCELONE.. ! ! ! 

 L'autre Barcelone

L’autre Barcelone : la périphérie invisible de la ville de Gaudí

 

Barcelone, berceau de l’inachevée Sagrada Familia, du Parc Güell et de Lionel Messi, fascine toujours plus de touristes en provenance de toute l’Europe. Iront-ils un jour sur les flancs de la Collserola ? Même les Barcelonais ne vont pas à Ciutat Meridiana, réputée pour être un ghetto pauvre et mal famé. Les mesures municipales suffiront-elles à le sortir de l’oubli ?

Ciutat Meridiana est le premier quartier que les visiteurs de Barcelone peuvent saluer en arrivant par l’autoroute. Littéralement encaissé entre les flancs de la cordillère de Collserola, il fait partie du district de Nou Barris. Il incarne la vision architectonique de l’ère franquiste : la quantité sans la qualité. On y trouve beaucoup d’appartements empilés les uns au-dessus des autres, sans ordre ni logique. Ainsi a vu le jour la ville satellite, comme les architectes du régime de Franco avaient coutume de l’appeler.

 

L’exclusion à deux pas de la mer

Ce qui allait au début être le nouveau cimetière de la ville s’est converti en un faubourg qui a accueilli l’immigration en provenance du sud dans les années 1960. Manolo Martínez y vit depuis qu’il est arrivé de Córdoba : « Nous sommes arrivés à la fin des années 1970. Presque tous les voisins sont arrivés en même temps, et nous nous sommes installés où nous pouvions ». Pendant les premières années de son existence, le faubourg s’est peuplé de jeunes qui venaient chercher un futur meilleur. Idem pour les jeunes qui ont formé la deuxième vague d’immigration dans les années 80, en majorité en provenance d’Amérique Latine et du Maghreb. Aujourd’hui, sur les 11 121 habitants du quartier, 40% sont issus de l’immigration. Beaucoup d’entre-eux ont ouvert des petits commerces et ont rempli les rues de magasins de fruits, de salons de coiffure ou de petites épiceries.

 

Ambiance sur la place d’El Born, Ciutat MeridianaDepuis le sommet du Tibidabo (512 mètres), la vue est très différente de celle que l’on a en se promenant dans les rues de Ciutat Meridiana. Sur les flancs de la Collserola (cordillère qui traverse Barcelone), on pénètre dans le plus grand parc métropolitain du monde, mais aussi une des zones les plus exclusives de Barcelone. Les immeubles de 17 étages laissent place aux animaux et à la végétation luxuriante. Depuis Pedralbes, un ghetto d’un autre genre situé au nord-ouest de la ville, cela doit demander beaucoup d’efforts de ne pas stigmatiser les citoyens de Ciutat Meridiana. Ils ne se sont probablement jamais promenés dans ses rues, aux pentes allant jusqu’à 15%, ni assis sur la Plaza Roja (appelée de la sorte en raison des actions syndicales menées vers la fin du régime franquiste), mais ils ont une image limpide de Ciutat Meridana : drogues et violence. Ou du moins, c’est ce qu’ils en ont entendu. La rumeur court même que c’est une zone de non-droit et que la police n’ose pas entrer dans le quartier.

 

Problème de c@nnexion

Les services de liaison avec le reste de la ville ont été coupés en raison de la nature peu recommandée de l’endroit. A moins que Ciutat Meridiana ne soit devenue peu recommandable à cause de l’absence de service de liaison. Juan Castillo, qui vit ici depuis 40 ans, prenait le bus chaque matin: « Si je ratais le bus de cinq heures du matin, je devais marcher jusqu’à Sant Andreu. C’était le seul bus du faubourg ». Bonne nouvelle pour ses habitants, deux stations de la L11 du métro de Barcelone ont été construites en 2003. L’Académie royale espagnole définit le mot ghetto comme « faubourg ou banlieue dans laquelle vivent des personnes marginalisées par le reste de la société ». Ses habitants approuvent : le faubourg est oublié. Le peu d’investissement public pour maintenir cette zone isolée du reste de la municipalité fait grincer les dents. Victoria Lindao tient un salon de coiffure et se plaint du peu d’intérêt montré par les autorités pour renouveler les structures du quartier : « Ils nous ont oublié. Les ascenseurs en place pour ne pas devoir monter tous les escaliers tombent en panne à tout bout de champ et il faut attendre des semaines avant qu’ils ne soient réparés ».

Les zones les plus pauvres des villes sont celles où il y a le plus de tension sociale et où l’on vit le plus fréquemment des situations d’insécurité. Carmen López, vendeuse dans une boulangerie, nous assure qu’il y a des petits vols et des troubles entre les différents groupes du quartier. « Avant, on remarquait plus le trafic de drogue. Je suis certaine que le commerce n’a pas disparu, mais il n’est pas aussi visible que lors des années précédentes ». Carmen note une amélioration de la surveillance, mais elle ajoute aussitôt que la criminalité a augmenté ces dernières années en raison, peut-être, de la crise.

Arrêt de métro dans le distric de Nou Barris | Auparavant, le seul moyen d’arriver dans le centre était de prendre un bus à 5h du matin

La périphérie de la périphérie

Ciutat Meridiana est coupée en deux par l’entrée de l’autoroute, sorte de 8 Mile catalane. Au-dessus se trouvent les immeubles du faubourg ; en dessous, on peut apercevoir quelques bâtiments et baraquements. En descendant par un des côtés, on note un changement de paysage radical. Un chemin de terre mène à Vallbona. Des deux côtés de la rue, des coqs et des poules sortent des buissons. Deux édifices de construction récente, deux bars et plusieurs magasins fermés en composent le centre. Mais si on s’aventure un peu plus loin, on découvre une rangée de baraquements situés sous l’autoroute. Cartons, tôle ondulée, et plaques d’aluminium font office de logement dans cette périphérie invisible et pourtant trop réelle : l’autre visage de ma ville.

Le vent, la pluie, et les inondations ont à plusieurs reprises détérioré les logements de la centaine de personnes qui vivent ici. Sans chauffage, sans eau chaude et sans électricité, ses habitants surveillent l’entrée de Barcelone, souhaitant la bienvenue à tous ceux qui ne les verront jamais. Dans la vitrine de Gaudí, il n’y a pas assez de place pour ceux qui vivent en marge de la société.

Principales mesures du Plan de travail sur l’immigration 2008-2011 de la municipalité de Barcelone en faveur de l’intégration des nouveaux résidents :

Programme d’accompagnement des familles plusieurs mois avant la procédure de regroupement familial. 

Renforcement et adaptation du Service d’Attention à l’Immigration et au Réfugié (SAIER). 

Consolidation du réseau d’accueil à Barcelone, composé de quelques 80 associations d’aide linguistique, juridique et d’insertion professionnelle. 

Poursuivre l’accès à l’apprentissage du catalan, à travers l’action du Consorcio para la Normalización Lingüística 

Photos : Une : (cc) Victoria Gracia/flickr; El Born: lefthandrotation/flickr ; arrêt de métro: orionomada/flickr

par Carla Manzanas @ Traduction : Jessica Devergnies-Wastraete @

 

L’autre Barcelone : la périphérie invisible de la ville de Gaudí

www.cafebabel.fr

 

 

 

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 09:08
Dépliant touristique "Sud de France" pour les Pyrénées-Orientales (66) - Vue aérienne du camp d'Argelès
Dépliant touristique "Sud de France" pour les Pyrénées-Orientales (66) - Vue aérienne du camp d'Argelès

Dépliant touristique "Sud de France" pour les Pyrénées-Orientales (66) - Vue aérienne du camp d'Argelès

La Catalogne étranglée par le tourisme de quantité : Barcelone, Gérone, Perpignan

 

Par son patrimoine (églises, forteresses, musées, architecture art nouveau...) et grâce à ses artistes (Dali, Gaudi, Picasso, Miro, Barcelo...), la Catalogne peut pratiquer un "Tourisme de qualité", un tourisme culturel.

La Catalogne est vraiment une "destination touristique de qualité" depuis des décennies. Le cinéma a montré la séduction que cette "auberge espagnole" exerce sur la jeunesse : venue d'étudiants étrangers, vivant en collocation, visitant les lieux de cette cité des prodiges que constitue Barcelone...

 

Gérone, aussi, se développe de façon exponentielle (1)

 

Quant à Figueres, elle demeurerait une ville de province, laide, obsolète, si Dali n'avait pas eu l'idée, bien sûr géniale, de créer son "Théâtre-Musée" qui fit courir les foules et perpétue l'esprit subversif, surréaliste dans une bourgade pourtant bien conformiste et bourgeoise...

Perpignan, qui se dit "catalane" se veut aussi "ville d'art, ville de destination", en énumérant les atouts que constituent les venues et séjours de Dufy, Dali, Picasso, Matisse...

 

Celui-ci n'a pas peint Perpignan, qu'il n'a connu que par sa belle-soeur, directrice de l'ancienne école normale de filles, place J.Moulin. C'est Collioure qui abrita le fauve et la directrice du musée Peské, J.Matamorros, a su montrer de façon magistrale les créations de Matisse dans le petit port...

 

Dali fut une occasion manquée par les précédentes municipalités : malgré le talent de Jean Casagran, commissaire de belles expos sur le peintre de Port-Lligat, il ne reste rien de Dali à Perpi…Des affiches (à la gare centrale du monde, on a fait le vide), des photos dans les hôtels où il séjourna…

 

Picasso résida bien à Perpignan (2), dans l'hôtel de Lazerme, pour rendre hommage à sa maîtresse (tableaux au musée Rigaud) et bénéficier d'un pied à terre pour se rendre aux corridas de Collioure et Céret… Très peu d'oeuvres du maître dans les musées des P.O. malgré les grandes expos de J.Matamorros au Musée d'art moderne de Céret.

 

C'est une bonne idée de faire appel aux particuliers pour étoffer l'expo annoncée…

En attendant, Perpignan n'a pas de musée consistant; la ville est une destination pour son patrimoine religieux, son petit train qui sillonne le centre-ville, symbole d'une "ville  traintrain", ses groupes moutonneux et bien vieux…

 

Et ce n'est pas Dufy qui va enthousiasmer la jeunesse !

Afin d'être une destination picturale, il faudrait que Perpignan attire avec H. Rigaud dans le musée Rigaud ! C'est faisable avec les prêts… 

Sans cela, la ville va pencher vers la facilité, un tourisme de quantité, qui déjà, dévore Gérone et Barcelone. (4)

 

JPB - 7 nov. 2016

 

- - -Notes :

(1) Pour un dialogue Perpignan / Gérone :

 

La nouvelle grande région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon s'organise autour de grands commis de l'Etat, installés à Toulouse (préfet, recteur…).

Carcassonne se positionne comme "Capitale culturelle des deux régions" (on y reviendra). Face aux musées Fabre, de Lodève, de Sérignan et de Narbonne, Perpignan attend le grand ensemble Rigaud…

Perpignan doit aussi développer l'art contemporain autour de l'immense figure européenne de W. Benjamin, dont on va célébrer en septembre (en Catalogne du Sud, venue des médias allemands à Port-Bou, La Junquera, Girona…) le 75° anniversaire de la mort...

Gérone et Perpignan ne doivent plus s'ignorer : seulement 80 kms les séparent, le maire Carles Puigdemont connaît bien Perpinya…La balle est dans le camp de la mairie de Perpignan qui, bien que s'appelant encore "La Catalane" est dirigée par un élu peu catalaniste... Avec J.Paul Alduy, l'ouverture vers le Sud était évidente. Aujourd'hui, le slogan "Perpinya la catalane" est une incantation !

Pourtant les deux villes de taille moyenne pourraient travailler ensemble et mutualiser leurs ressources culturelles et touristiques : inventer un circuit entre les deux cités (itinéraires juif, musulman, catalan, artistique…) afin de créer une entité catalane des deux côtés de la frontière et contrebalancer la morgue toulousaine !

A part les échanges théâtraux entre Salt (banlieue de Girona) et l'Archipel, rien…

Girona est une destination touristique de plus en plus prisée : elle est dans l'élite des villes sélectionnées par National Geographic ! C'est en outre un centre historique monumental, la capitale mondiale de la gastronomie (avec El Celler de Can Roca, meilleur restaurant du monde en 2013), c'est une ville de festivals (jazz, théâtre, musique, arts visuels); c'est l'art contemporain avec BOLIT, un festival de littérature (du 9 au 19 avril, auquel a participé l'écrivain perpignanais Joan Luis Luis)…

JPB (mai 2016)

 

Quelques dates pour se rendre à Gérone :

*Turandot le 3 mai au théâtre municipal

*Mme Butterfly, le 17 mai

*à l'Ecole municipale d'art : "Essences" jusqu'au 29 mai (centre culturel de la Mercè)

* au musée d'histoire juive "La Girona dissident" jusqu'au 17 maiet cycles de conférences

*musées : nuit des musées le 16 mai - exposition d'Enric Marquès jusqu'au 1" mai (casa Pastors)

*Salle Monsalvatge : récital de Joan Manuel Serrat (17 mai, 19h) : il s'agirt de 2015 !!!

 

(2) voir mes articles dans ce blog, dans le recueil "Catalogne en peinture", dans la Semaine du Roussillon "Un drôle de diable rue de l'ange"...

- - -

(3) Chine, Russie... La Costa Brava veut dévorer le monde

 

Autrefois simplement associée au simple tourisme ensoleillé et à la plage, la Costa Brava s'adapte aux nouveaux marchés émetteurs de tourisme, comme la Chine, gisement majeur dès 2016. Le "Patronat" de Tourisme Girona-Costa Brava, agence publique-privée, augmente son budget de 2,4%, insiste sur le marché russe et souhaite séduire le Sud de la France, désormais relié par TGV à Girona.

 

Au lendemain de la publication de chiffres pulvérisant tous les records de fréquentation touristique étrangère en territoire espagnol, les décideurs de la Costa Brava enfoncent le clou en tentant de séduire de nouveaux pays. Le 21 janvier, le ministère espagnol de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme a révélé pour 2013 la présence de 60,66 millions de touristes, à l'issue d'une progression de 5,6%. La crise a quitté ce secteur économique, dont le précédent record, en 2007, à la veille des difficultés, comportait 58,6 millions d'arrivées. L'Espagne retrouve sa troisième position mondiale et reste devancée par la Chine et la France, tandis que la Catalogne du Sud représente la principale destination ibérique choisie par les étrangers, au nombre de 15,58 millions, soit un quart du total. Pour conforter les acquis et développer ailleurs, le gouvernement catalan inaugurait ainsi, début janvier, une agence de tourisme permanente à Sao Paulo, afin de séduire le Brésil, la Colombie, le Pérou, l'Argentine et le Chili. Dans un panorama euphorique, que la ville Madrid ne partage pas en raison d'un recul de 5%, la Costa Brava fourbit de nouvelles armes, en insistant sur les nouveaux gisements, en détectant les émergences et en tentant de saisir la mondialisation des déplacements de loisirs.

Loin des plages, des sentiers forestiers pour les Asiatiques

La Chine constitue la cible première du Patronat de Turisme Costa Brava Girona, structure publique-privée qui tient lieu d'équivalent libéral d'un Comité Départemental du Tourisme, aux stratégies affûtées selon les prévisions socio-économiques mondiales. Car l'Empire du Milieu, dont la croissance atteindra 7,5% en 2014 et 7,3% en 2015 selon le Fonds Monétaire International (FMI), sera un pays émetteur de touristes aisés majeur dès 2016. Pour viser juste, le "Patronat" a ainsi passé commande à l'Université de Girona, fin décembre 2013, d'une étude fouillée décrivant les opportunités de croissance, sur son territoire, du marché chinois. Cet exercice d'adaptation aux désirs de l'autre, dans une quête d'alternatives au soleil et à la plage, comportera notamment des packages touristiques étonnants, comme les "sentiers forestiers thérapeutiques", appréciés des Asiatiques, programmés dans l'arrière-pays de la Costa Brava, étirée de Portbou à Blanes. Parmi d'autres, cette nouvelle formule s'érigera en alternative au soleil et à la plage, désormais associés au vulgaire tourisme low-cost, tandis que la progression enviable des escales de croisières dans les ports de Palamós et Roses garantit des retombées financières en conséquence. Mais cette bordure littorale réputée dans le monde entier depuis les années 1970 connaît aussi une fréquentation russe en hausse constante, assortie de situations nouvelles, comme l'existence de 6 hôtels à capitaux russes à Lloret de Mar. L'agence de promotion touristique, à l'aise dans sa remise en question permanente, affiche l'ambition d'exploiter les nouvelles mannes mondiales, tout en renforçant ses actions de promotion dans le Sud de la France, en effectuant de véritables frappes de communication ciblées, de Perpignan à Marseille et Toulouse, sur les villes reliées à Girona par le TGV lancé le 15 décembre 2013. Elle porte ainsi son budget 2014 à 4,8 millions d'euros, correspondant à une évolution de 2,4%, en affirmant un esprit conquérant et renouvelé, tout en préservant ses marchés habituels constitués par Israël, les pays de l'Est, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Mercredi 22.1.2014. 

 

(4) Savoir bien vendre le département ! Quelle phrase obscène !!

 

Il est vendu depuis des décennies, voué au tourisme de masse,  parfois destiné à visiter le patrimoine, à participer à des événements culturels et sportifs, le plus souvent (et c'est normal pour des vacanciers) au farniente : plage, bouffe…

Massifié depuis l'aménagement du territoire des années 1960 : le mur de béton on n'est pas les seuls, voir la Côte d'Azur, la défiguration de la Costa Brava par des constructions sur le domaine littoral..), des villages envahies, où les habitants ne se entent plus chez eux et ont l'impression que tout, fêtes, loisirs…est fait pour les estivants : le cas de Collioure…

JPB.

 

(4) Gérone et la pression touristique:

La Girona Vella nota la pressió de l’èxit turístic

L’afluència de visitants al Barri Vell complica la vida dels veïns, que es queixen d’un model massificat

JOSEP PASTELLS Girona ACTUALITZADA EL 15/09/2016 

 

L’èxit turístic sense precedents que està experimentant Girona en els últims anys no només ha provocat un canvi d’usos en els habitatges i locals del Barri Vell, sinó que també ha modificat els ritmes i costums d’aquest espai que amb prou feines ocupa un quilòmetre quadrat. Malgrat que comerciants, hotelers i institucions celebren l’augment del nombre de visitants, molts veïns es queixen de la pressió turística que això comporta i alerten dels riscos d’optar per un model massificat.

 

“Actualment estem al límit. Ens deixem arrossegar pel turisme fàcil i immediat”, afirma l’economista Manel Romà. Mentre espera dins del seu cotxe que un nodrit grup de visitants s’aparti i el deixi pujar pel carrer de la Força, afegeix: “El vertigen dels últims anys, carregats de vols low cost i apartaments turístics, està complicant massa la vida dels veïns”. “Al final Girona serà com Carcassona, un parc temàtic. I haurem d’anar vestits de jueus o catòlics alternativament. Quan tindrem un mes sense activitat al barri per poder estar tranquils?”, es pregunta l’arquitecte Modest Casadevall. “Seria una llàstima que el model turístic del Barri Vell de Girona acabés sent com el del Barri Gòtic de Barcelona”, apunta la ceramista Helena Prat.

No totes les opinions van en el mateix sentit. “Els hotels estan plens i tothom n’ha d’estar satisfet, gran part de la ciutat de Girona viu del turisme”, destaca Ramon Ramos, director general del Patronat de Turisme Costa Brava Girona. Segons ell, “parlar de massificació a Girona és una mica agosarat”. “La promoció que es fa és la idònia. Creem productes nous, diversifiquem l’oferta i procurem que no es concentri en mesos concrets”, afegeix.

 

Glòria Plana, regidora de Promoció Econòmica, Desenvolupament Local i Turisme, també rebaixa la preocupació: “Tendim a un tipus de turisme cada cop més sostenible i responsable, de manera que l’increment de visitants no és cap motiu de preocupació”. Amb tot, Plana admet: “Caldrà valorar com encarem aquest tema els pròxims anys. Per això, abans que acabi l’any elaborarem un pla estratègic de turisme que defineixi les línies a seguir”.

 

La pressió humana

Els veïns del Barri Vell han de conviure amb les molèsties derivades de trobar-se sovint els carrerons col·lapsats per una munió de gent. “Entre turistes i ciclistes això és horrible. Aquí no es pot viure”, denuncia el pintor Lluís Bosch Martí, que ja ha rebut unes quantes ofertes per vendre’s el seu estudi del carrer Calderers. “Volen fer-hi apartaments turístics i m’ho estic pensant, perquè pateixo moltes incomoditats. Sovint em trobo a l’escala dos paios que baixen amb bicicleta d’un pis d’aquests”, explica. “Tot i que hi ha cada cop més apartaments turístics i hi ha hagut un boom de ciclistes des de l’època que Lance Armstrong vivia al carrer de la Força, els veïns estan molestos sobretot per les fresses nocturnes”, comenta el perruquer Narcís Bosch, que té entre els seus clients el llorejat triatleta alemany Jan Frodeno.

 

“L’Ajuntament ho té molt complicat. Bars i restaurants paguen molts diners per posar les terrasses, que provoquen molèsties acústiques i reducció d’espai per als vianants, i els veïns són els seus votants. Per qui et decantes?”, es pregunta Bosch. “És un tema delicat i mai no plou a gust de tothom”, diu Josep Carreras, president de l’Associació d’Hostaleria de Girona. “Potser ha arribat el moment d’obrir un debat amb la voluntat de fer les coses una mica bé, però veïns i empresaris tenen interessos contraposats i les posicions estan una mica enrocades -observa-. És una situació nova per a la ciutat, que ha de madurar una mica”, afegeix Carreras, convençut que les molèsties no es limiten al Barri Vell. “Són el preu que hem de pagar perquè els hotels puguin estar plens, tot i que cal tenir present que la ciutat no arriba a les 4.000 places hoteleres”, remarca. “El rodatge de Joc de trons i la promoció que es fa des de l’Ajuntament es noten molt i en sortim beneficiats tots plegats -opina Josep Maria Noguer, president de l’associació Girona Centre Eix Comercial-. Potser sí que caldria estudiar una mica el model turístic, perquè totes les masses piquen, però de moment podem assumir tots els visitants que vénen”, assegura.

 

Convivència complicada:

“No sé quin és el límit ni el mecanisme que impedeixi convertir el Barri Vell en un parc temàtic”, confessa l’empresari i escriptor Josep Campmajó a propòsit de les nombroses visites guiades que recorren els escenaris de rodatge de Joc de trons. També es refereix a l’arribada de franquícies de restauració (“Ofereixen el mateix que en qualsevol ciutat europea, diluint el nostre valor gastronòmic, que precisament ens ha convertit en referent turístic”), a la desertització de residents del Barri Vell a favor dels apartaments turístics i d’estudiants, i a l’absència de comerç autòcton. “Encara no hem trobat la manera d’encaixar la convivència entre el resident i les seves necessitats i el no resident i l’oportunitat de negoci que significa”, lamenta Campmajó.

 

En la majoria dels casos els turistes que arriben a Girona no s’aventuren més enllà del Barri Vell. No visiten llocs d’interès que no surtin a les guies turístiques convencionals i ni tan sols es desplacen a espais que sí que hi apareixen, com la Devesa o la Vall de Sant Daniel. Tampoc no s’acosten gaire al Mercat del Lleó, que manté el seu aspecte tradicional, molt allunyat de la Boqueria de Barcelona, on els turistes han esdevingut els principals usuaris.

 

Botiguetes de records

El carrer de la Força, el més estret i freqüentat de la ciutat, és un bon exemple de la poca diversitat comercial de la zona: ha quedat atapeït de botiguetes de records, cinc de les quals són del mateix propietari. Una de les poques excepcions és l’Espai Hel·lènica. “El visitant que hi arriba entra atret per l’art i es nota perquè té una altra sensibilitat, molt diferent a aquell que va ràpid amb por que el grup el deixi sol i es perdi”, explica la ceramista Helena Prat. Segons ella, “calen menys autocars amb visitants que omplen de soroll els carrers durant unes poques hores però que són riuades constants de gent al llarg del dia que impedeixen el pas als que viuen o treballen al barri o simplement volen passejar tranquil·lament”.

Alguns locals de la zona turística han hagut de prendre mesures per evitar que els seus lavabos siguin un substitutiu dels lavabos públics. L’Arc, per exemple, cobra un euro als que no en són clients. L’obertura de dos supermercats al carrer Ciutadans ha mitigat el tancament de les botiguetes de barri, tot i que la seva oferta s’adreça sobretot als turistes. Només cal contemplar el contingut de l’aparador de l’entrada: begudes fresques, entrepans, cafè per emportar-se, fruita tallada...

 

“Els veïns som l’ànima del Barri Vell”

Entre el gener i l’agost el nombre de visitants que van acudir a l’Oficina de Turisme de Girona va augmentar un 16,8% respecte al mateix període del 2015, segons informa Glòria Plana, regidora de Turisme. Al juny van acudir-hi 7.200 turistes, mentre que al juliol van ser 10.700 i a l’agost, 14.200. “No hi ha cap motiu de preocupació, estem acabant de consolidar la desestacionalització i buscarem la millor manera de trobar un equilibri de convivència”, diu. Mentrestant molts veïns es mostren crítics amb l’actual model. “Potser només hi ha un 40% de la gent que viu al Barri Vell tot l’any”, calcula el restaurador de mobles Narcís Batlle. “Hi ha molts pisos turístics i projectes de fer-ne més. Alguns són legals i altres no”, afirma el pastisser Pere Pujolràs. “Els que encara vivim al barri simplement volem que ens tinguin en compte, que de tant en tant pensin en nosaltres. Modestament, penso que en som l’ànima”, reflexiona l’economista Manel Romà.

---à suivre :

Barcelone, tourisme de mémoire - les morts de la Retirada

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31 octobre 2016 1 31 /10 /octobre /2016 09:44
Machado à Collioure - Anamites tués lors d'explosions à l'usine Nobel de Paulilles (cimetière de Cosprons)
Machado à Collioure - Anamites tués lors d'explosions à l'usine Nobel de Paulilles (cimetière de Cosprons)
Machado à Collioure - Anamites tués lors d'explosions à l'usine Nobel de Paulilles (cimetière de Cosprons)
Machado à Collioure - Anamites tués lors d'explosions à l'usine Nobel de Paulilles (cimetière de Cosprons)

Machado à Collioure - Anamites tués lors d'explosions à l'usine Nobel de Paulilles (cimetière de Cosprons)

Novembre à Collioure : jeudi 3 à 10 h, visite du cimetière de Collioure (au centre du village) - à 18h30, conférence sur "Les morts de la Retirada"...

 

Mémore, histoire, patrimoine...

 

Tourisme mortuaire ? Idée funèbre..?

 

*Catalogne à Paris : exposition Josep AMAT  

 

La Directrice du Centre d’études catalanes a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition de l’artiste

Josep AMAT

Amat à Paris

Jeudi 03 novembre 2016 à 18h30

Commissaire : Miquel-Angel Codes Luna
- Exposition du 03 novembre au 01 décembre 2016 -

Entrée sur invitation - Cocktail Réservation obligatoire

Centre d'Études Catalanes - Université Paris-Sorbonne

9, rue Sainte Croix de la Bretonnerie 75004 Paris - Tél: 01 42 77 65 69 Courriel : secretariat.etudes-catalanes@listes. paris-s

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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 12:45
Villeneuve de La Raho : lac et gens du voyage

Département des Pyrénées-Orientales

Nouvelles de Villeneuve de la Raho :

* Les gens du voyage, après un mois de stationnement dans le stade du village, sont partis. La pelouse est jaune…Les sportifs et les jeunes iront s'entraîner ailleurs… La mairie a fait creuser un fossé le long de la route de Bages, a fait installer de gros rochers devant la porte principale (auparavant fermée par un simple cadenas qui a vite sauté…) et un bulldozer barre encore la porte …

On n'attend plus que les barbelés et les miradors…

Dans l'antiquité, (en Grèce surtout) on connaissait les lois de l'hospitalité. Aujourd'hui il n'est question que de sécurité… Où est le progrès (moral, humaniste..?

JPB (habitant en face de ce stade, je n'ai eu aucun problème avec "les gens du voyage".

- - - par Jean IGLESIS :

Le lac de la Raho a 38 ans

Mis en eau en 1977, le lac de la Raho fête en 2015 ses trente-huit années d’existence. Le lac ou plutôt les lacs, car le site en compte trois, tous aussi attrayants les uns que les autres. Le lac de la Raho - intégralement géré aujourd'hui par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales – constitue un espace de vie prisé, dont les atouts n’échappent ni aux gens du crû, ni à leurs voisins, ni aux visiteurs ni aux touristes qui fréquentent, partagent et savourent un lieu convivial, ludique et sportif, localisé aux portes de Perpignan, lieu de vie inscrit dans un tourisme de proximité, appelé à se développer au fil des jours. Il y a donc trente-six ans déjà que le grand lac a été mis en eau, voyant du coup les terres asséchées de l’ancien étang (précisément dit « Étang de Barrià », et dont on trouve trace, dès l’origine, au IXème siècle) se parer de l’onde d’un cimetière marin dont Paul Valéry aurait pu célébrer la douceur et le charme latins. Le site de la Raho propose à l’envi promenades, jogging, pêche et activités de nautisme (optimist pour les scolaires, aviron, kayak et planche à voile pour tous…).

Le petit lac

D’une superficie de 16 hectares, représentant 800 mètres de plage, le petit lac se prête à la pêche, d’octobre à mai. Durant l’année scolaire, les élèves de cours élémentaire y pratiquent l’Optimist, et ce sous les auspices de l’U.D.S.I.ST. (Union Départementale des Syndicats Intercommunaux Scolaires et de Transport). Profond de quelque 7 mètres, il est réservé à la baignade durant la saison estivale, une baignade que surveille une équipe de maîtres nageurs sauveteurs, pour le moins aguerris. Sur ses abords aménagés, animations et guinguettes fleurissent, offrant des soirées teintées d’exotisme, de détente et de musique : le Galapagos, le Régal’Eau, le Chalet du Lac, la Pizza des Pins et le Moorea, des havres de restauration et de loisir, tendant les bras à qui le souhaite, dans la chaleur doucereuse et dans le farniente de l’été.

Le grand lac

Ouvert à la pêche toute l’année, le grand lac, d’une superficie de plus de 200 hectares, enregistre une profondeur maximale de douze mètres. Il ne stocke pas moins de 18 millions de mètres cubes d’eau. Relié au barrage de Vinça par le canal de Perpignan (dit « le Ruisseau de la Ville » ou « Els Canals »), il constitue un réservoir hydraulique inestimable, autant pour l’arrosage des cultures, localisées en contrebas de sa retenue, que pour les Canadairs qui y écopent, à la triste occasion de chaque incendie de forêt ou de garrigue, et en particulier lorsque la tramontane, trop violente, interdit aux services d’incendie et de secours l’écopage en mer. La carpe est indiscutablement le fleuron piscicole de l’endroit. Les pêcheurs – en provenance notamment de la Belgique, de la Hollande, de l’Angleterre ou de l’Allemagne - la taquinent avec ferveur et assiduité. Carpe commune, cuir ou miroir, certains spécimens, accusant près de 25 kg, sont régulièrement pris, puis relâchés, en raison de la bienheureuse pratique du no-kill (principe consistant à remettre à l’eau les poissons pêchés, et ce après les avoir pesés et photographiés). Outre la carpe, le peuplement du grand plan d’eau se compose d'espèces aussi diverses que les sandres, les perches, les black-bass, les brochets, les anguilles, les tanches, les gardons, les rotengles, les chevesnes...L’anse nautique, qui jouxte le chemin de les Serres est progressivement devenue un lieu privilégié d’expansion ludique : l’association des sports nautiques du lac y a élu domicile et propose aviron, canoë, kayak et planche à voile. On a même pu assister par le passé à des mini régates de bateaux de modèle réduit, de classe M, en carbone et kevlar. L'an passé, s’y est déroulée une épreuve de championnat de nage avec palmes.

La réserve écologique

Elle s’étend sur 15 hectares et constitue un site de peuplement exceptionnel du point de vue ornithologique. Sur l’île , qu’elle dessine et cerne d’eau dormante, échassiers, canards, oiseaux de la plaine et de la mer y nidifient. Ils y ont recréé une zone sereine, classée, trésor fragile que l’on veille à respecter et à préserver et dont l’association Charles Flahaut, particulièrement attentive, a dressé un inventaire exhaustif. Grâce au concours du Groupe Ornithologique du Roussillon (G.O.R.), un observatoire a été mis en place, offrant aux scolaires la découverte de l’avifaune. Spécificité de la réserve : l’anodonte, moule d’eau pouvant atteindre des tailles surprenantes. Point noir, éradiqué en partie : la présence de tortues d’eau – des Clémydes lépreuses - qui, en raison de leur voracité, représentent un péril réel pour la biocénose et menacent gravement de déséquilibrer l’écosystème existant.

Du haut du vieux cimetière, tandis que le paysage semble éternellement figé, , tandis que les pins vont grandissant, tandis que les abords des berges se renforcent, tandis qu’entre l’or rutilant des mimosas et des genêts l’on coupe l’herbe, l’on dresse des tables de pierre, l’on aménage – sous les regards complices des cadrans solaires compatissants – de riches et prometteurs instants de vie… emportés dans la ronde des heures, les saisons, les visions édéniques et le temps tournent inéluctablement autour du lac de la Raho.

Jean Iglesis

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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