RUE 66 c'est pas Route 66...
C'est le nom d'un journal de rue, édité par l'association caritative "Promesse des Sources", située à Perpignan.
L'oeuvre d'aide publie ce bimestriel au format journal, différent du n° 1 paru en mai 2016 (voir ce blog) pour apporter un regard différent, social et culturel sur la ville.
Ce numéro de novembre-décembre est consistant, bien écrit, original, passionnant : l'équipe est solide et s'élargit grâce à quelques pigistes connus ici, personnalités chaleureuses et sincères, comme Pauline, Jean Schmit, Philippe Latger ou Nicolas Caudeville...
Le lecteur pourra trouver ce canard dans les rues, sur les marchés, distribué par des bénévoles. Vous pouvez devenir bénévole, et journaliste et donner 2 euros ou bien plus : lâchez-vous ! C'est pas pour Trump ni pour Pujol, pas pour Sarko ou Le Pen...
Car ces feuilles parlent de solidarité, de mélange des cultures et des religions, pas de crises identitaires !
C'est pour Dupont et Dupond, Durand et Duranton, les sans-dents, les sans-le-sous, les ceusses qui vivent sous les ponts...Mais aussi pour nous tous, peuple loin de l'élite car l'esprit est humain, le style alerte et les rêves gros d'espérance...
En attendant, régalez-vous avec ces dossiers consistants : sur Louis Torcatis, sur la Mosquée de la Fraternité, le témoignage de CALI, les portraits de rue, le réseau pour un boulot, la précarité, la galerie de Roger Castang...
Bonne lecture et bonne action !!!
JPBonnel
Toute jeune association créée le 31 juillet 2014, Promesse des Sources est à l’initiative d’un groupe de bénévoles sans emplois qui, plutôt que de subir passivement leur condition difficile, ont pris le pli de l’entraide auprès des plus démunis.
L’association distribue des colis alimentaires (240 colis sont actuellement distribués chaque semaine) les mardis et les vendredis et propose un service de restauration solidaire chaque jour, matin, midi et soir.. Plus de 50 repas chauds (entrée, plat, désert) sont servis 7 jours sur 7 durant tout l'hiver.
Toute personne bénéficiaire du RSA, des ASS, de l’assurance chômage, ou qui dispose de faibles revenus, peut, si elle le désire, se restaurer pour 3 euros maximum du lundi au samedi.
Promesse des sources est un service de proximité d'entraide. Aujourd'hui plus de 600 bénéficiaires des quartiers Les Romarins, Saint-Martin, Saint-Assiscle et Saint-Matthieu, sont inscrits.
L'action d’insertion sociale de l’association consiste en une démarche active et positive d’aide à la recherche d’emploi en partenariat avec Pôle Emploi et aux formations que cet organisme propose.
Une mission authentique, donc, pour Promesse des Sources qui aide un public en situation précaire pour améliorer son quotidien en retrouvant des valeurs fondamentales. L’idée directrice de l’association est : "Une insertion réussie est une insertion qui passe par le travail !"
Partenaire de la Banque Alimentaire des Pyrénées-Orientales
Petit déjeuner du lundi au samedi de 8h à 9h30
0,50€
Repas en salle de 12h à 14h et de 18h30 à 20h
de 1,50€ à 3,00€ selon vos revenus
Distribution de colis alimentaires les mardis et les vendredis
Participation demandée : 1 personne 2€ - 2 personnes 3,50€
3, 4 et 5 personnes 5,00€, 1€ supplémentaire par personne
Information et inscription les lundis et mercredis de 14h à 17h
Renseignements : de 14h à 17h au 09 86 17 97 87
Une pièce d'identité, une attestation de droits CAF ou MSA, un justificatif de domicile, un justificatif de revenus,
de charges et un livret de famille pour les personnes ayant des enfants à charge seront demandés.
1, rue Fontaine Saint Martin – Perpignan
09 86 17 97 8
Après les articles sur un tourisme de qualité, de quantité, avant la crainte de voir surgir un "tourisme massifié" en Catalogne et partout dans le monde, voici le tourisme social : la pauvreté et l'exclusion dans une des villes les plus en vogue à l'heure actuelle : les squats de Barcelone, entrevus parfois dans un film mais dont les médias ne glosent pas...
Sauf dans des sites, tel cafébabel...
JPB
- - -Les squats de Barcelona
La ville toujours s'étend par les tours, semblant vouloir échapper à sa misère d'espace populeux. Manque de place ? Désir de quelques hommes supérieurs de dominer la foule..? Ou simple désir d'exploiter le moindre territoire ?
Partout, le visiteur constate que Barcelone, c'est Gaudi. Les touristes y vont pour lui, et bien sûr, pour l'ambiance, le mouvement perpétuel de la vie dans les rues, les ramblas, les cafés…mais la misère, les squats, qui les voit, qui les visite..?
** C’est dans l’ouest de Barcelone dans le district de Vallarca qu’on trouve la plus haute densité de maisons inhabités. En tout, il y aurait quelques 300 squats où s’entassent majoritairement des familles d’immigrants ou des collectivités de jeunes qui y font des activités culturelles. On nomme ces gens les « okupa » qui se traduit littéralement par occupant. Dernièrement, les autorités du district ont soumis un plan pour détruire toutes ces habitations dans le but d’y construire des immeubles municipaux. Évidemment, la grogne a explosé chez les occupants qui revendiquent leur droit de rester dans ces lieux abandonnés. En fait, bon nombre d’entre eux n’arriveraient pas à se trouver un autre toit si on les expropriait. Les loyers étant très élevés à Barcelone il serait impossible pour cette communauté à faible revenu de se relocaliser. Certains propriétaires de ces immeubles souhaitent les rénover afin de les revendre mais sont contraints à se débarrasser des gens qui y vivent. Leur solution? Certains n’hésitent pas à engager des fier-à-bras pour déloger et effrayer ceux qu’ils qualifient de parasites!
Ce phénomène n’est pas étranger à la situation immobilière de l’Espagne en général. Après la grave crise des dernières années l’Espagne affiche un taux d’inoccupation de 14%. C’est le taux le plus élevé de toute l’Europe. À Barcelone 20 000 maisons seraient inoccupées alors que ce chiffre grimpe à 3 millions pour l’ensemble de la péninsule ibérique...
Sources : Squatting#Spain
www.cafebabel.co.uk/article/…/squats-vs-sharks-in-barcelona.html
*** Je, tu, il, dans les années 1978/85, nous montions en funiculaire pour nous baffrer et boire ! il faut le dire en haut..tout en haut..au restaurant panoramique..se lever de table était dur..et c'était tous les week-ends pour échapper à la morne cité roussillonnaise.. Après..à pied..facile : ça descend..si je me rappelle bien, comme dirait Christian Roger..on traverse les parcs..on s'arrête ou pas..et même que l'on peut suivre les méandres du circuit automobile en faisant vroum vroum avec la bouche..si, si ..je l'ai fait..et après le Paradis..le Parallelo ..et on s'engouffre dans le bario chino...Là, les dames..plein de dames..!!!
Et calle Condé de Asalto..un troquet.."los pajaritos" avec le chant des canaris dans les cages accrochées au mur..
On boit de la biere ou du gin tonic ..c'est selon l'humeur.. On ne "monte" pas avec les dames..
Elles viennent boire un café entre deux clients..elles sont belles. On discute avec elles..elles parlent aussi philosophie..lorsque l'on est un habitué..
Elles vous aiment bien..on les revoit..elles sont si gentilles..Barcelone était encore un port..mais si mais si..et ça arrivait de partout..et après commençaient trois jours de dérive sans fin des ramblas au barrio gotico, de l'Ascensor au Zeleste.. Et j'arrête là.. Je ne reviens plus à Barcelone.. Les jeux ont tué MA Barcelone.. Fric..tune..indépendance vous dites.. Indépendance de la bourgeoisie catalane..point barre..mais moi..ce que j'en dis..
IL Y A TOUJOURS UN CARILLON QUI RESONNE SUR LE PORT DE BARCELONE.. ! ! !
L'autre Barcelone
L’autre Barcelone : la périphérie invisible de la ville de Gaudí
Barcelone, berceau de l’inachevée Sagrada Familia, du Parc Güell et de Lionel Messi, fascine toujours plus de touristes en provenance de toute l’Europe. Iront-ils un jour sur les flancs de la Collserola ? Même les Barcelonais ne vont pas à Ciutat Meridiana, réputée pour être un ghetto pauvre et mal famé. Les mesures municipales suffiront-elles à le sortir de l’oubli ?
Ciutat Meridiana est le premier quartier que les visiteurs de Barcelone peuvent saluer en arrivant par l’autoroute. Littéralement encaissé entre les flancs de la cordillère de Collserola, il fait partie du district de Nou Barris. Il incarne la vision architectonique de l’ère franquiste : la quantité sans la qualité. On y trouve beaucoup d’appartements empilés les uns au-dessus des autres, sans ordre ni logique. Ainsi a vu le jour la ville satellite, comme les architectes du régime de Franco avaient coutume de l’appeler.
L’exclusion à deux pas de la mer
Ce qui allait au début être le nouveau cimetière de la ville s’est converti en un faubourg qui a accueilli l’immigration en provenance du sud dans les années 1960. Manolo Martínez y vit depuis qu’il est arrivé de Córdoba : « Nous sommes arrivés à la fin des années 1970. Presque tous les voisins sont arrivés en même temps, et nous nous sommes installés où nous pouvions ». Pendant les premières années de son existence, le faubourg s’est peuplé de jeunes qui venaient chercher un futur meilleur. Idem pour les jeunes qui ont formé la deuxième vague d’immigration dans les années 80, en majorité en provenance d’Amérique Latine et du Maghreb. Aujourd’hui, sur les 11 121 habitants du quartier, 40% sont issus de l’immigration. Beaucoup d’entre-eux ont ouvert des petits commerces et ont rempli les rues de magasins de fruits, de salons de coiffure ou de petites épiceries.
Ambiance sur la place d’El Born, Ciutat MeridianaDepuis le sommet du Tibidabo (512 mètres), la vue est très différente de celle que l’on a en se promenant dans les rues de Ciutat Meridiana. Sur les flancs de la Collserola (cordillère qui traverse Barcelone), on pénètre dans le plus grand parc métropolitain du monde, mais aussi une des zones les plus exclusives de Barcelone. Les immeubles de 17 étages laissent place aux animaux et à la végétation luxuriante. Depuis Pedralbes, un ghetto d’un autre genre situé au nord-ouest de la ville, cela doit demander beaucoup d’efforts de ne pas stigmatiser les citoyens de Ciutat Meridiana. Ils ne se sont probablement jamais promenés dans ses rues, aux pentes allant jusqu’à 15%, ni assis sur la Plaza Roja (appelée de la sorte en raison des actions syndicales menées vers la fin du régime franquiste), mais ils ont une image limpide de Ciutat Meridana : drogues et violence. Ou du moins, c’est ce qu’ils en ont entendu. La rumeur court même que c’est une zone de non-droit et que la police n’ose pas entrer dans le quartier.
Problème de c@nnexion
Les services de liaison avec le reste de la ville ont été coupés en raison de la nature peu recommandée de l’endroit. A moins que Ciutat Meridiana ne soit devenue peu recommandable à cause de l’absence de service de liaison. Juan Castillo, qui vit ici depuis 40 ans, prenait le bus chaque matin: « Si je ratais le bus de cinq heures du matin, je devais marcher jusqu’à Sant Andreu. C’était le seul bus du faubourg ». Bonne nouvelle pour ses habitants, deux stations de la L11 du métro de Barcelone ont été construites en 2003. L’Académie royale espagnole définit le mot ghetto comme « faubourg ou banlieue dans laquelle vivent des personnes marginalisées par le reste de la société ». Ses habitants approuvent : le faubourg est oublié. Le peu d’investissement public pour maintenir cette zone isolée du reste de la municipalité fait grincer les dents. Victoria Lindao tient un salon de coiffure et se plaint du peu d’intérêt montré par les autorités pour renouveler les structures du quartier : « Ils nous ont oublié. Les ascenseurs en place pour ne pas devoir monter tous les escaliers tombent en panne à tout bout de champ et il faut attendre des semaines avant qu’ils ne soient réparés ».
Les zones les plus pauvres des villes sont celles où il y a le plus de tension sociale et où l’on vit le plus fréquemment des situations d’insécurité. Carmen López, vendeuse dans une boulangerie, nous assure qu’il y a des petits vols et des troubles entre les différents groupes du quartier. « Avant, on remarquait plus le trafic de drogue. Je suis certaine que le commerce n’a pas disparu, mais il n’est pas aussi visible que lors des années précédentes ». Carmen note une amélioration de la surveillance, mais elle ajoute aussitôt que la criminalité a augmenté ces dernières années en raison, peut-être, de la crise.
Arrêt de métro dans le distric de Nou Barris | Auparavant, le seul moyen d’arriver dans le centre était de prendre un bus à 5h du matin
La périphérie de la périphérie
Ciutat Meridiana est coupée en deux par l’entrée de l’autoroute, sorte de 8 Mile catalane. Au-dessus se trouvent les immeubles du faubourg ; en dessous, on peut apercevoir quelques bâtiments et baraquements. En descendant par un des côtés, on note un changement de paysage radical. Un chemin de terre mène à Vallbona. Des deux côtés de la rue, des coqs et des poules sortent des buissons. Deux édifices de construction récente, deux bars et plusieurs magasins fermés en composent le centre. Mais si on s’aventure un peu plus loin, on découvre une rangée de baraquements situés sous l’autoroute. Cartons, tôle ondulée, et plaques d’aluminium font office de logement dans cette périphérie invisible et pourtant trop réelle : l’autre visage de ma ville.
Le vent, la pluie, et les inondations ont à plusieurs reprises détérioré les logements de la centaine de personnes qui vivent ici. Sans chauffage, sans eau chaude et sans électricité, ses habitants surveillent l’entrée de Barcelone, souhaitant la bienvenue à tous ceux qui ne les verront jamais. Dans la vitrine de Gaudí, il n’y a pas assez de place pour ceux qui vivent en marge de la société.
Principales mesures du Plan de travail sur l’immigration 2008-2011 de la municipalité de Barcelone en faveur de l’intégration des nouveaux résidents :
Programme d’accompagnement des familles plusieurs mois avant la procédure de regroupement familial.
Renforcement et adaptation du Service d’Attention à l’Immigration et au Réfugié (SAIER).
Consolidation du réseau d’accueil à Barcelone, composé de quelques 80 associations d’aide linguistique, juridique et d’insertion professionnelle.
Poursuivre l’accès à l’apprentissage du catalan, à travers l’action du Consorcio para la Normalización Lingüística
Photos : Une : (cc) Victoria Gracia/flickr; El Born: lefthandrotation/flickr ; arrêt de métro: orionomada/flickr
par Carla Manzanas @ Traduction : Jessica Devergnies-Wastraete @
| L’autre Barcelone : la périphérie invisible de la ville de Gaudí
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