A la croisée des voix
Amuïr : le verbe qui donne son titre à ce livre appartient au vocabulaire de la phonétique et signifie « cesser d’être prononcé », en parlant d’un phonème. Mais il est en vérité très ancien puisqu’on le rencontre dans un recueil de Psaumes du XIIème siècle, le Psautier de Cambridge, dans le sens de « devenir muet ». Amuir est de la même famille que mutisme.
Cet amuïssement, c’est précisément ce qu’a donné à entendre au milieu du XXème siècle l’œuvre de Paul Celan à qui Jean Gabriel Cosculluela a dédié cet ensemble de poèmes et de proses habité par la pensée du poète roumain et les échos de sa voix brisée. Écourtée et de plus en plus obscure au fil des ans, écrite dans une « langue grise » dépourvue d’éclat, trouée de blancs, la poésie de Paul Celan a été écrite « d’après-Auschwitz », ainsi que l’observait Jean-Pierre Lefebvre en préfaçant le Choix de poèmes que Celan avait lui-même composé : à partir des camps de concentration, en fonction de la Shoah et du peu de poésie qu’elle a laissé encore possible. C’est de ce « reste chantable » d’une poésie au souffle coupé, évoluant tout près de l’irrespirable que Jean-Gabriel Cosculluela se fait à la fois l’écho et le passeur. Il attache ses propres pas à un travail aussi désespéré qu’obstiné qui maintient la langue dans son effort pour avancer et pour dire encore malgré ce qui l’étrangle : il s’agit d’établir un lieu « où pénètre encore la lumière » en dépit du brouillage de tous les repères, de la perte d’aura et de la désacralisation radicale du poétique. Quand le poème ne peut plus être porté par ce que Mallarmé désignait naguère comme « l’ancien souffle lyrique », il donne à entendre les à-coups d’une respiration heurtée et il cogne dans le souffle au lieu de se fondre en lui. Il est ainsi pour l’écriture une manière non de s’étendre en se ramifiant, mais de se tasser, serrée au bord d’un silence devenu obsédant, comme posée sur le seuil du langage.
Quels mots pour ce chant brisé ? « Amuir », « affouiller », « épaufrure », « pierrier », Jean-Gabriel Cosculluela confie à un lexique singulier le soin de cartographier le paysage aride et rude de l’amuïssement. Mot à mot, pas à pas, il s’agit alors tout ensemble de « gravir » et de creuser, de déblayer et d’empierrer. Écrire est à la fois un travail de passeur et de carrier. Une espèce d’intimité paradoxale s’établit avec l’univers minéral que l’on sait si présent sous la plume de ces autres poètes familiers de l’Ardèche que furent Jacques Dupin et André du Bouchet… C’est comme une géographie escarpée et une géologie nouvelle qui vient s’inscrire ici dans ce que Jacques Dupin a pu appeler « notre territoire agonistique ». Dans ces « poèmes pierreux », les mots s’organisent volontiers en minces colonnes verbales (un, deux ou trois par vers) pour dessiner un relief anfractueux sur la page, creusant le silence ou s’élevant en farouches pitons rocheux sur sa blancheur.
Mais si la poésie, en son aridité, est une solitude où dominent la rupture et la déliaison, le poète s’y montre entouré : ce livre est tout bruissant de noms chers : José Angel Valente, Roberto Juarroz, Marina Tsvetaieva, Martine Broda, Éric Celan, Thierry Metz, Bernard Noël, Roger Laporte, Ingeborg Bachmann... C’est là comme une famille d’êtres proches, présents ou disparus, dont la relecture accompagne et semble même motiver l’écriture. N’oublions pas que Jean-Gabriel Cosculluela est bibliothécaire de métier : attentif aux livres des autres, il écrit dans la proximité de leur voix. En temps de détresse, on écrit plus que jamais avec les mots des autres, dans l’approche de leur souffle et dans les traces qu’ils ont laissées. L’important n’est pas tant le geste du commentaire que l’inscription d’une reconnaissance et d’un partage. Le poème est la trace d’un être, pareil à un dialogue qui se poursuit dans la distance : il suppose un lecteur impliqué.
Si Amuïr s’inscrit ainsi à la croisée des voix, ce livre s’établit également à la croisée de deux autres attachements très vifs : à une histoire et à une terre, le Haut-Aragon, cette aire géographique dont Jean-Gabriel Cosculluela est originaire et au centre de laquelle se dresse le massif pyrénéen, ses lignes de crêtes et ses passes secrètes par où circulaient les combattants de la Guerre Civile espagnole. Les mots, les êtres, les paysages ont l’ âpreté aussi bien que la douleur, l’obstination et l’esprit de résistance en partage. Et il n’est pas sans importance que ce soit en terre occitane, au pays des troubadours, là même où naquit naguère la poésie lyrique, et avec elle la fine amor, que Jean Gabriel Cosculluela vienne interroger le reste chantable de notre temps, comme s’il repliait l’une sur l’autre le temps de la naissance et celui de la fin du poème.
Il faut encore aimer la langue, si blessée, désarmée et dépouillée soit-elle, afin que demeure la possibilité d’un passage et d’une orientation. Dans son « Allocution de Brême », en 1958, Paul Celan réaffirmait le maintien de ce rapport vital à l’écriture, comme en réponse à Adorno qui avait cru un temps devoir déclarer « inadmissible » la poésie après Auschwitz :
« "Accessible, proche et non perdu demeura au milieu de toutes les pertes seulement ceci : la langue.
Elle, la langue, demeura non perdue, oui, malgré tout. Mais elle devait à présent traverser ses propres absences de réponse, traverser un terrible mutisme, traverser les mille ténèbres de paroles porteuses de mort.
(…) Dans cette langue j’ai essayé durant ces années et les années qui suivirent d’écrire des poèmes : pour parler, pour m’orienter, pour savoir où je me trouvais et vers où j’étais appelé, pour projeter de la réalité à mon devant. »
N’est-ce pas à une telle continuation que s’attache Jean Gabriel Cosculluela dans ce livre où se croisent singulièrement poésie et critique. Une parole poétique éminemment critique s’y retourne avec anxiété sur elle-même, infiniment respectueuse de celles et de ceux qui l’ont inspirée et auxquels elle demeure attachée par un dialogue infini. Plus que jamais, le poème est une expérience essentielle : c’est à la croisée des voix qu’il demeure une chance que se laissent entrevoir les coordonnées de notre existence.
Jean-Michel Maulpoix
Deux textes écrits en pensant à WALTER BENJAMIN
et qui vont être publiés prochainement dans un livre
aux éditions La Passe du Vent
L'AMOUR DU CHEMIN
à Manuel Lamana
Rien ni personne. Comme si vous pénétriez
dans les Pyrénées et rien de plus. Absolument
rien. Tout est montagne.
Manuel Lamana
Là où d'autres butent contre des murs et des
montagnes, là aussi il voit un chemin.... Il place
l'existence dans les ruines, non pour l'amour des
ruines, mais pour l'amour du chemin qui se fraie
un passage au travers.
Walter Benjamin
Du bois des sept pins
frayer le passage
jusqu'au dernier escarpement
avec la boue
avec l'eau avalée
sur le chemin de la soif
affouiller l'inconnu
à un mot de la frontière
sur la ligne de crête
laisser une sacoche de mots
et de lumière noire
unos papeles mas
de contenido desconocido
avec quelques papiers de plus
serrer l'oubli
ouvrir les voix de personne
l'amour du chemin
au lieu dit de l'absent
avaler les mots
le temps de traverser le silence
- - -
CRÊTRE
à Franck Christoph Yeznikian, à Michel Ménaché
Ce passage de témoins
dans la ligne de « crêtre »
Franck Christoph Yeznikian
Ce nom dit: il fait oublier
et en même temps ne pas
oublier
Michel Ménaché
Ligne.
Crêtre.
Passage
si étroit
de témoins.
Ligne.
Crête
Etre.
Etre
au passage
où l'oubli
se fait
mais aussi
où l'oubli
est
insupportable
et
impossible.
Sur sa fin,
l'oubli
ne se fait pas
oublier.
Ce nom dit.
Il porte déjà
son silence.
Tu es
ce chemin,
ce pas
où tu portes
ton absence.
Tu marches,
tu sais
ton absence
dans ton dos,
sans savoir
si c'est l'oubli
si l'oubli se fait
ou pas.
Tu es ce chemin.
Ce nom dit
pas.
L'oubli porte
son pas
dans ce passage
étroit.
C'est ligne,
crête,
être.
Tu n'oublies
rien
de l'abrupt
en chemin,
tu fais
la lumière
avec l'oubli.
Le nom
dit
reste
en chemin
sur la ligne
tracée,
haute
de ton pas.
Au moment même
où l'oubli
se fait
impossible,
insupportable.
Au moment même
de ce passage
au seuil du silence.
Jean Gabriel Cosculluela
copyright 2018
- - - BIO-BIBLIO :
Jean Gabriel Cosculluela
Né en 1951 à Rieux-Minervois (Aude). Origines aragonaises (Pyrénées espagnoles). Vit en Haute- Ardèche, après avoir vécu plus de quinze ans à Montpellier et dans les Cévennes. Conservateur en chef des bibliothèques. Écrivain, traducteur de l’espagnol, éditeur (directeur de la collection Lettre Suit, maintenant aux éditions Jacques Brémond, après une co-édition Atelier des Grames-Brémond) ). Co-dirige avec Anik Vinay la collection Espaces de peu aux éditions Atelier des Grames. Prépare l’édition d’inédits de Joë Bousquet , ainsi que deux essais : sur le livre et la lecture, sur le livre d’ar- tiste.
Livres courants ou livres d’artistes. Textes de critique d’art.
Nombreuses lectures publiques ou conférences de 1980 à 2017.
Commissaire d'expositions : en 1988 pour la BDP de l'Ardèche: « Eloge du papier » avec des ma- nuscrits inédits d'une trentaine d'écrivains dont Michel Butor, Charles Juliet, Bernard Noël.... , les peintres Monique Frydman et Jan Voss, les photographes William Betsch et John Batho et depuis 2000, pour le Groupe d'Art Contemporain d'Annonay: les peintres ou sculpteurs Anne Slacik, Janos Ber, Jacques Clerc, Alexandre Hollan, Christian Jaccard , Jean-Luc Meyssonnier, Fabrice Rebey- rolle, Jan Voss, les photographes Brigitte Palaggi, Jacqueline Salmon et Francis Helgorsky...
Livres (édi+ons courantes)
– L’Affouillé (éd. Jacques Brémond, 1980) avec des encres de Luce Guilbaud
– Memoria de una excavacion: entretiens avec Bernard Derrieu (éd.Sculpt- Script, 1982)
– La Main de Julien, récit (éd. Atelier des Grames, 1986)
– L’Eau (éd. Atelier des Grames, 1989) avec des papiers d’Anik Vinay et Emile-Bernard Souchière
- - Mandorle (éd. Tarabuste, 1992 ) avec une peinture d’Anne Deguelle
– Le Lointain est bleu (éd. Comp’act, 1994 ) avec une adresse au lecteur de Roger Munier et des dessins de Claire Dumonteil (réédition en livre numé- rique, éd. Comp’Act, 2016)
– Vers le regard (éd. L’Art et la Manière, 1994) avec des dessins de Martine Lafon
– Terre et bleu (éd. Tarabuste, 1995) avec des dessins de Djamel Meskache
– là-bas là-bas (éd. à Demeure, 2000) avec des monotypes d’Anne Slacik - - Terre d’ombre (éd. Voix d’encre, 2001) avec une préface de Bernard Noël et des monotypes d’Anne Slacik
– La Terre cette couleur (éd. du Hanneton, 2002) avec une gravure d’Anne Slacik
– D’un retrait, un (éd. Atelier des Grames, 2003) avec une gravure d’Anik Vinay, bilingue français-espagnol (traduction de José Luis Reina Palazon) - - Neige, in Le Livre l’autre (éditions Atelier des Grames, 2003)
– Buée (éd. Jacques Brémond, 2003) avec des encres de Joël Frémiot
– Le Livre le livre (éd. Jean-Pierre Huguet, 2008) avec des lithos-offset de Michel Duport, sur l'espace du livre
- - – Je serai ton silence (éd. Propos 2, 2008) avec des dessins de Jean-Gilles Badaire
– Faire la lumière (éd. Atelier des Grames, 2009) avec des dessins de Thémis S / V
– Un mot, mendiant (éd. Jacques Brémond, 2009) dans une mise en espace de Jacques Brémond
– Carnet d’A. in A port de temps (éd. Atelier des Grames, 2009) en collabora- tion avec d'autres auteurs et dans une mise à livre d’Anik Vinay
– D’un retrait, deux (éd.Atelier des Grames, 2010) avec une une gravure et mise en livre d’Anik Vinay, bilingue, français-espagnol (traduction de José Luis Reina Palazon) - - – Partir, d'où, torrent (éd. Le Cadran ligné, 2010)
– Le Pays d'en haut, avec des photographies de Jean-Luc Meyssonnier (éd. du Chassel, 2011) en collaboration livre bilingue français-anglais (traductions de Delia Morris) - - L’Envers (éd. Le Cadratin, 2011)
- - Et la terre, rien (éd. Créaphis, 2014) avec des photographies de Francis Hel-
gorsky - - Ecrire la lumière (éd. La Voix du poèmes, 2015) avec une photographie de Joëlle Jourdan
- - Un printemps sans vie brûle : avec Pier Paolo Pasolini (éd. La Passe du Vent, 2015) en collaboration avec d’autres auteurs
- - Ce moment seul (éd. Le Cadratin, 2016) typographie de Jean-Renaud Dagon
- - Nouer (éd. Color Gang, 2018) estampes et typographie d’Yves Olry
à paraître
- La Vida que le falta in En el vuelo de la memoria : para Angel Campos Pampano - collectif, direction Suso Diaz (Editora Regional de Extremadura, 2018)
- Tarrampeu in Le Livre des Fraux (éd. du Frau, 2018 ou 2019) avec des tra vaux d’Odile Fix
- S’amuïr, suivi de Résister aux mêmes et d’un entretien avec Thierry Renard (éd. La Passe du Vent, 2018 ou 2019)
- Un voyage poétique in Le Voyage poétique - collectif, direction d’Evelyne Lloze et Idoli Castro (éd. Hermann, 2019) > actes du colloque international Université Jean Monnet en 2017
Livres d’artistes, livres singuliers
– Mandorle (éd. Tarabuste, 1992 ) avec une peinture d’Anne Deguelle
– Terre et bleu (éd. Tarabuste, 1995) avec des dessins de Djamel Meskache
- Trouver l’absence (Atelier Anne Slacik, 1997) avec des peintures d’Anne Slacik
– La Terre cette couleur (Atelier Anne Slacik, 1997) avec des peintures d’Anne Slacik
Terreta (éd. Atelier des Grames, 1999) avec une mise en objet d’Emile-Ber- nard Souchière
– Sur le sol sec de la figure (éd. Post-Rodo, 1999) avec des gravures de Ma- rine Lafon
– là-bas là-bas (éd. à Demeure, 2000) avec des monotypes d’Anne Slacik
Noir lumière (Atelier Fauthoux, 2000) avec des papiers de Jean-Louis Fau- thoux
– Feu dehors nuit noire (Atelier Fauthoux, 2000) avec des papiers de Jean- Louis Fauthoux
– Dehors n’est pas déshabité (éd. L’Amourier, 2000) avec des gravures de Serge Plagnol
L’Odeur de brûler l’oubli (éd. Zéro l’infini, 2000) avec des peintures et pho- tographies de Joël Leick
- Moins un corps (éd. Atelier Joël Leick, 2000) avec des peintures de Joël Leick
– Le Moins que l’on puisse dire (éd. La Porte, 2002) avec un dessin de l’au- teur
– Âpre aveuglement (éd. La Porte, 2002) avec un dessin de Claire Dumonteil
– La Terre cette couleur (éd. du Hanneton, 2002) avec une gravure d’Anne Slacik
– Pierrier. Fleur (Atelier Anne Slacik, 2002) avec des peintures d’Anne Sla- cik-- Non sans (éd. Filigranes, 2003) avec une photographie de Jacqueline Salmon
– L’Envers de l’eau (éd. Fata Morgana, 2005) avec des photographies de Jac- queline Salmon
– Stèle du seul encore (éd. La Sétérée, 2005) avec des gravures de Jacques Clerc
– Une prière nue, d’emblée (Éd. Atelier des Grames, 2005) avec une mise en livre et des gravures d’Anik Vinay
– Rien de trop (Atelier Youl, 2006) avec des peintures de Youl
– Plus bas que terre (Atelier Youl, 2006) avec des peintures de Youl
– Une Page d’oubli et d’ombre (Atelier de Lavis, 2006) avec des collages de Roger Dérieux
- Vallée (éd. Atelier des Grames, 2008) avec une une gravure et mise en livre d’Anik Vinay
– Basso ostinato (éd. Mains-Soleil, 2008-2009) avec des peintures de Fabrice Rebeyrolle
– Faire la lumière (éd. Atelier des Grames, 2009) avec des dessins de Thémis S / V
– Tourner la page (éd. Atelier des Grames, 2009) avec une gravure de l’au- teur
– La Lumière d’un peu (éd. Livre pauvre, 2009) avec une peinture de Jean- Gilles Badaire
– Un mot, mendiant (éd. Atelier des Grames, 2009) dans une mise à livre d’Anik Vinay
– Rouge passé lequel (éd. Méridianes / Pierre Manuel, 2009 / 2010) avec des peintures de Martine Lafon
– Noirs dans la neige (éd. Cahiers du Museur / A côté, 2010) avec une pein- ture de Fabrice Rebeyrolle
– Musica callada (éd. Livre pauvre / Daniel Leuwers, 2010) avec une pein- ture de Jean-Gilles Badaire
– Nuidité du feu (éd. Jean-Pierre Huguet, 2010) avec des combustions de Christian Jaccard
– Sable, sable / Arena, arena (Atelier Catherine Liégeois, 2011) avec des tra- vaux de Catherine Liégeois, bilingue français-espagnol (traduction de Elisa Luengo Albuquerque)
– Une Conversation (éd. Trames, 2011), avec des gravures de Gérard Truilhé
- - Tas (éd. La Margeride, 2011) avec des peintures de Robert Lobet
- - Voyageur de l’invisible (éd. Les Arêtes, 2012) avec des peintures de Guy Ca-
lamusa - - Respira su sombra / Respire son ombre (éd. A côté / Alain Freixe, 2012) avec une peinture de Christian Sorg
- - A l’écart d’oubli (éd. La Petite Fabrique, 2012) avec Anne-Laure Héritier Blanc
- - Talus (éd. La Féline, 2013) avec une estampe photographique de Jean Rigaud
- - Répétition de la neige (Atelier Jacquie Barral, 2013) avec des peintures de
Jacquie Barral - - Ouvrant la fin (éd. Gestes et Traces, 2013) avec des gravures de Gérard Serée
- - Question de la lumière (éd. Rencontres, 2014) avec des peintures de Christine Valcke
- - Note de fond (Atelier Catherine Liégeois, 2014) avec des gravures de Da- nielle Berthet et Jean-Paul Meiser
- - Nuidité du fragment (éd SD, 2016) avec des travaux de Sylvie Deparis
- - Nuidité du seul (éd. La Canopée, 2016) avec des travaux de Thierry Le Saëc
- - Tset, tsvet (éd. Centrifuges , 2016) avec des peintures de Claude Viallat
- - Maison, où... (éd. Méridianes, 2016) avec des peintures de José Manuel Bro-
to - - Pessakh Antschel & Bachmann Apside (éd. Collodion, 2016) avec des pein- tures d’Anne Slacik
- - Ce moment seul (éd. Le Cadratin, 2016) avec une typographie de Jean-Re- naud Dagon
- - Epeler l’arbre (éd. Galerie du Bourdaric, 2017) avec des travaux de Mireille Fulpius, Isabelle Grasset (Yzo), Alexandre Hollan, Jean-Luc Meyssonnier
- - Presque le ciel / El Cielo casi (éd. Atelier Carole Texier, 2017) avec des gra- vures de Carole Texier
- - Coscojuela (éd. Catherine Liégeois , 2018) avec des gravures de Catherine Liégeois et des photographies de Jean-Luc Meyssonnier
- - Partita (éd. Voix-Richard Meier, 2018) avec des peintures de Hélène Peytavi
- - Ocell (éd. Le Livre pauvre, 2018) avec des peintures de Thierry Le Saëc
- - L’Oubli ostinato (éd. Trames, 2018) avec des peintures d’Anne Slacik
- - Vertige du seuil (éd. Les Yeux le mains, 2018) avec des peintures de Thierry Le Saëc
- - Nouer (éd. Color Gang, 2018) avec des gravures d’Yves Olry En cours
- - Nuidité du papier, avec Michel Butor (éd. Rivières, 2018) avec des peintures d’Anne Slacik
- - L’Accompagnement (éditions L3V, 2018) avec des peintures de Michel Re- maud
- - Tieda (éd. Livre pauvre, 2018) avec des peintures de Michel Remaud
- - Llum / Lumière (éd. Les Yeux les mains, 2018) avec des peintures de Gaetano
Persechini - - Mendiant d’un long voyage (éd. Atelier Martine Jaquemet) avec des pein- tures de Martine Jaquemet
Certains livres font l’objet d’une édition courante et d’une édition livre d’artiste.
Publications dans des anthologies
- A Navata in Ah ! Que le temps vienne où les coeurs s’éprennent (éditions Comp(act / Festival de Soulac, 1986) avec des dessins de
Patrick Colson et Henri Jaboulay
- Maintenant & (extrait de L’Erre et l’air) in Anthologie Voix de
la Méditerranée (éditions Clapas, 2009)
- A l’écart d’oubli in Calendrier de la poésie francophone (éditions
Alhambra Publishing, 2008.
- Pour Pierre Soulages (extrait de Nuidité du noir) in Anthologie Voix de
la Méditerranée (éditions La Passe du Vent, 2013)
- Nuidités in Les Cahiers Ephémérides: poésie contemporaine,
1992-2015, une anthologie (éditions Marie Delarbre, 2015)
Traductions de l’espagnol
- - José Luis Jover La Nuit écrite (éd. Atelier des Grames, 2006) avec une mise à livre d’Anik Vinay
- - Alfonso Alegre Heitzmann Le Chemin de l’aube (éd. Voix d’Encre, 2006) avec des dessins d’Albert Rafols-Casamada
- - Miguel Casado Théorie de la couleur (éditions Propos2, 2006)
- - Albert Rafols-Casamada La Voix de la peinture (éd. La Sétérée, 2008) avec
un dessin d’ Albert Rafols-Casamada - - Alfonso Alegre Heitzmann Ombre et matière (éd. Atelier des Grames, 2010) avec une mise à livre d’Anik Vinay
Travail avec les revues
Textes et traductions dans de nombreuses revues depuis 1970,
en France : Actuels, L’Affiche, Aires, Anima, Arpa, Banana Split, Le Bout des Bordes, Les Cahiers de la Vierge Noire, Le Cahier du Refuge, Cahiers Joë Bousquet et son temps, La Canopée, Chimères, Contre-Allées, Contrepoints, Entailles, L’Etrangère, Europe, La Fabrique, Faire Part, Friches, Héraclite, Impressions du Sud, L’Instant d’après, Jalouse Pratique, Jungle, La Main de Singe, maulpoix.net, N4728, Noire et Blanche, Notes (sur Internet), Le Nou- veau Recueil, Nunc, Passages d’Encre, Pictura Edelweiss, Poésie 92, 94 & 95, Propos de Campagne, Recueil, remue.net, Résonance, Scherzo, Sotto Voce, Sous Aucun Prétexte, Terriers, Textuerre, Thauma, Triages, Tribu , Voix d’encre et en Belgique , L'Arbre à paroles, Filigranes, Le Journal des Poètes, Revue et Corrigée, Terre à Ciel (sur Internet), Vérités, La Vigie des Minuits Polaires
en Espagne : Alora, Cuadernos de Filologia Francesa, Espacio/Espaço Escri- to, , La Ortiga, Paradiso, Rosa Cubica, El Signo del Gorrion, Syntaxis., Zur- gaï... Prochainement : Sibila
en Italie : Offerta Speciale en Macédoine : Diversity
Co-direction de numéros spéciaux de revues (papier ou sur Internet) de- puis 1980
en France (Faire Part, Hippocampe, Nunc, Terriers) et en Espagne (Rosa Cu- bica) autour de Joë Bousquet, Martine Broda, Paul Celan, Jacques Dupin, Li- liane Giraudon, Jean-Marie Gleize, Philippe Jaccottet, Gil Jouanard, Charles Juliet, Hubert Lucot, Jean-Michel Maulpoix, Henri Meschonnic, Thierry Metz, Bernard Noël, Jean Paulhan, Pierre Reverdy, Caroline Sagot Duvau- roux, José Angel Valente... et sur la Grotte Chauvet.
jgc, août 2018
PRADES
Daniel GUERRIER
HISTOIRE. Les conférences de l’Alec reprennent du service samedi avec Daniel Guerrier et l’Algérie. «Aurait-on pu éviter la guerre ? »
e conférencier céré- Guerrier développera son puis rencontré Mohammed tan d’origine pari- propos à partir d’une vaste Harbi, ancien dirigeant du sienne Daniel Guer- question : « Dans les coulis- FLN (Front de libération rier, est connu dans ses de la lutte pour l’indé- nationale), exilé en France
les milieux littéraires pour son esprit fin, mais aussi li- bertaire et pour sa fidélité à ses idéaux et à son engage- ment dans les luttes antico- lonialistes.
■ Algérie 1954-1965 Dans sa préface au recueil d’analyses critiques de Da- niel Guérin – son ami auteur – qu’il a lui-même réunies et choisies dans un essai inti- tulé Algérie 1954-1965, Da- niel Guerrier se décrit lui- même à travers un parcours digne d’un roman d’aventu- res. C’est ce même Daniel qui sera présent, samedi 13 octobre à 17 h 30 salle du Pessebre, pour entamer le cycle de conférences-dé- bats de l’Alec (Amis de la laïcité en Conflent) en évo- quant un pays qu’il connaît sur le bout de ses semelles, l’Algérie, lui qui a vécu de près ce qui, dans ce pays du Maghreb, touchait à la guerre et surtout à la déco- lonisation.
■ Anticolonialiste Mettant ses pas dans ceux de son ami historien, Daniel
pendance de l’Algérie, au- rait-on pu éviter la guerre?»«Jemesuissou- vent, et parfois bien malgré moi, retrouvé au cœur d’événements qui ont mar- qué la période de décoloni- sation un peu partout dans le monde, et en particulier en Algérie, explique-t-il. Du- rant une dizaine d’années, j’ai été officier au long cours dans la marine mar- chande et j’ai découvert au plus près la condition, ef- froyable, de populations soumises à l’injustice et à la tyrannie du fait colo- nial... Et puis, en 1970, j’ai fait la connaissance de Da- niel (Guérin), militant an- ticolonialiste pur et dur, qui va déboucher sur un com- pagnonnage dans le soutien aux mouvements de libéra- tion nationaux, jusqu’au décès de Daniel, en 1988. J’ai pu également côtoyer d’autres anticolonialistes convaincus tels que Robert Chéramy, Yves Dechézelles, Robert Jaussaud ou encore Georges Fontenis et j’ai re- trouvé plus tard certains de mes camarades de lutte
à partir de 1973, après son évasion d’Algérie. »
Mais Daniel Guerrier, c’est aussi l’homme qui a été le conseiller du président Ben Bella pour le projet autoges- tionnaire puis le témoin de « l’enlisement de cette belle promesse », souligne-t-il, amer. C’est aussi lui qui dé- nonce dès le départ le coup d’État du colonel Boumé- diène et la caporalisation de la nouvelle Algérie en 1965. Dans son intervention de sa- medi, il aura donc à cœur de faire apparaître « la mé- canique complexe du pro- cessus de libération », au travers d’un ensemble d’ana- lyses permettant de mieux comprendre le déroulé des événements aboutissant aux accords d’Évian, à l’in- dépendance de l’Algérie et au coup d’État de Houari Boumédiène. « Tout celà, re- lève-t-il encore, au prix de bien trop de vies humaines, de violences, de massacres, et de trahisons. »
V. Pons © L'Indépendant
Serge BARBA
CONFÉRENCES
L’exode des trésors artistiques de
l’Espagne
Nombreux sont ceux qui savent aujourd’hui que des milliers de Républicains espagnols sont venus en février 1939 trouver refuge en France. Mais, ce que beaucoup ignorent, c’est que parmi les milliers de réfugiés des dizaines de camions traversaient aussi la frontière avec comme chargement des chefs-d’œuvre du musée du Prado et d’ailleurs que le gouvernement de la République espagnole voulait à tout prix préserver.
À l’invitation de l’Association des membres dans l’ordre des palmes académiques, Serge Barba, professeur honoraire d’espagnol, grand spécialiste de la Retirada et de la Maternité d’Elne où il naquit, contera cette extraordinaire épopée le vendredi 12 octobre à 15 h au lycée Léon Blum Moulin à Vent.
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Sam.
13
Oct. 18
Improvisation Théâtrale
Centro Espagnol de Perpignan - Perpignan
Marquer comme favori (connexion)
20h30
5,00 €
Imaginez que vous pouvez attribuer à chaque comédien un personnage, un caractère et une phrase qui sera la première qu'il devra prononcer lors de son entrée en scène. Ajoutez le choix du lieu ou se déroule l'action et vous aurez tous les ingrédients pour que les comédiens de l'Atipic improvisent une mini pièce de théâtre en suivant vos indications.
Jubilatoire pour le public, acrobatique pour les improvisateurs, ce type de spectacle se démarque, par son format qui le rapproche davantage encore du théâtre conventionnel, des spectacles habituels d'impro.
Un spectacle où tout le monde s'amuse et participe
Vendredi 12 octobre :
Conférence: "Qu'entend-on par Rumba Catalane ?"
Médiathèque André Malraux Béziers - Béziers