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18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 11:22
La nuit de Geneviève de Gaulle Anthonioz - Isabelle Rochard à la Galerie de Palau Del Vidre vendredi 19 avril
La nuit de Geneviève de Gaulle Anthonioz - Isabelle Rochard à la Galerie de Palau Del Vidre vendredi 19 avril
La nuit de Geneviève de Gaulle Anthonioz - Isabelle Rochard à la Galerie de Palau Del Vidre vendredi 19 avril

Lecture/Témoignage sur les idéologies fascistes

Camps nazis - 

La nuit de Geneviève

de Gaulle Anthonioz

 

J'ai lu bien des témoignages de rescapés de camps nazis ou staliniens :

Grossman, J. Littell, C. Lanzmann, R. Antelme (mari de M. Duras), Jorge Semprun, Primo Levi, Charlotte Delbo, Ida Grinspan, Boris Pahor, Maus, R. Merle, David Rousset, Les robes grises, V. Grossman...

 

Il faudrait une autre vie, il faudra toute la mort, pour parcourir toutes ces mémoires et ces tragédies nées d'idéologies criminelles (fascisme, nazisme, franquisme, communisme, khmers rouges, maoïsme, colonialisme, guerres suscitées par le capitalisme ...)...

 

En découvrant le livre simple et court, mais combien, poignant de G. Anthonioz, décrivant la traversée de sa nuit à Ravensbrück, je me mets à penser à l'ironie désespérée d'Edgar Hilsenrath, lui aussi dans sa nuit (NUIT, 2012, Attila)...

 

En effet, encore ici, c'est l'horreur venue d'hommes barbares, haineux, antisémites, sadiques, frustrés  quelque part et ce n'est pas encore -rassurez-vous- la fin de l'Histoire : il y aura bien d'autres petites histoires dans le style Daesh, Hamas, milice pétainiste, fosses communes d'Espagne ou de Pologne...

 

En effet "Tout recommence, tout est vrai", écrit Julien Gracq et G. Anthonioz a eu raison de mettre la phrase en exergue car , dans le camp :

"des jeunes filles ont subi des prélèvements d'os et de muscles pour des expériences..."

"des immondes et insuffisantes latrines"

"charger des wagons de charbon dans la chaleur de juillet, sans parvenir toujours à se laver"... (p. 15, édit. originale de Nov. 1998)

"j'ai vu un SS tuer avec un battoir une pauvre femme"

Malgré la déshumanisation généralisée, une pointe de poésie peut percer le long de ces neuf longs mois de détention, de déportation, de crainte de la mort à tout instant :

"je regard, camarades, avec vos yeux, l'aube qui se lève sur le ciel nacré de la Baltique..."

 

  Le lecteur comprend que c'est la foi qui fait la force de cette femme exemplaire, Résistante qui vit avec des souvenirs de crèche, de Noël, d'espérance avec la naissance de Jésus...

 

     Agnostique, je me demande comment un croyant peut persévérer malgré les incessantes horreurs de ce monde qui ne progresse pas en éthique ...

 

J.P.Bonnel

 

 

 

 

 

 

Geneviève de Gaulle Anthonioz

 

 

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle(Gard), dans les Cévennes et morte le 15 février 2002 à Paris 6e, est une résistante française puis militante des droits de l'homme et de la lutte contre la pauvreté.

 

Elle est la nièce du président de la République Charles de Gaulle. Sous l'Occupation, alors qu'elle est étudiante à l'université de Rennes, elle mène des actions de résistance au sein du groupe du musée de l'Homme puis du réseau Défense de la France. Arrêtée par la Gestapo, elle est déportée en février 1944 au camp de Ravensbrück où elle est détenue jusqu'en février 1945. Traitée comme monnaie d'échange par Heinrich Himmler, elle est tenue au secret dans un camp au sud de l'Allemagne jusqu'en avril 1945, avant d'être transférée à Genève où son père travaillait comme consul. Après la guerre, elle s'engage notamment dans la lutte contre la pauvreté et assure la présidence de l'antenne française d'ATD Quart Monde de 1964 à 1998.

En 2015, treize ans après sa mort, elle fait son entrée au Panthéon, avec un cercueil ne contenant cependant que de la terre issue de son cimetière, sa famille ayant refusé qu'elle soit séparée de son mari.

 

*Le livre :

Geneviève de Gaulle Anthonioz, déportée à Ravensbrück, écrit, plus de cinquante ans après, le récit des mois passés au secret, dans le cachot du camp, exclue parmi les exclues. Pourquoi écrire aujourd'hui seulement ? Cette traversée de la nuit est-elle à l'origine des choix de sa vie future, cette attention portée à ceux qui sont victimes d'exclusion ? A ces questions l'auteur ne répond pas. C'est la simplicité même du récit et la stupéfiante fraîcheur d'une mémoire inguérissable qui témoignent. De cette expérience intérieure nul ne peut sortir indemne. (Seuil 1998)

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...

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