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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 11:22
Doëtte Angliviel, Poétesse, épouse de Charles BAUBY, frère de Firmin BAUBY, « poissonnier » et animateur du centre d’art de Sant-Vicens à Perpignan
Doëtte Angliviel, Poétesse, épouse de Charles BAUBY, frère de Firmin BAUBY, « poissonnier » et animateur du centre d’art de Sant-Vicens à Perpignan
Doëtte Angliviel, Poétesse, épouse de Charles BAUBY, frère de Firmin BAUBY, « poissonnier » et animateur du centre d’art de Sant-Vicens à Perpignan

Poétesse, épouse de Charles BAUBY, frère de Firmin BAUBY, « poissonnier » et animateur du centre d’art de Sant-Vicens à Perpignan

 

Hélène Legrais, dans son dernier roman L’Alchimiste de Sant-Vicens, rend hommage à cette femme, d’un talent poétique égal à celui d’Anna De Noailles (Calmann-Lévy, page 181)

 

 

Odette Mathilde Fourgassié, dite 

 

Doëtte Angliviel, est née le 9 décembre 1898 à Castres (morte le 20 mars 1948 à Toulouse), est une femme de lettres française, poétesse et romancière.

 

Elle est née à Castres, avenue Albert Ier. Très tôt attirée par l'écriture, en 1919, elle devient vice-présidente de la société « Les Jeunes », qui crée une revue, L'Expansion. Elle épouse Charles Bauby, fondateur de La Tramontane (revue française, puis bilingue catalan/français)…

 

Doëtte Angliviel de son vrai nom Odette Mathilde Marguerite Fourgassié a commencé à écrire des poèmes dès 1913. A ses débuts, elle a utilisé également le pseudonyme de Doëtte Ylsée.

 

Elle a écrit son premier recueil de poésie Jeux Au Jardin en 1929 suivi par Instincts en 1935.
Dès 1918, Doëtte Angliviel effectue de fréquents séjours à Paris, se fait remarquer du monde littéraire de l'époque. et obtient des critiques élogieuses dans des revues comme L'Essor, Poésie, L'Archer.

 

A la fin des années vingt, Doëtte et son mari s'installent à Paris, tout en conservant leur propriété Les Cigales, à Saint-Simon. Toujours en 1918, elle devient adhérente de la Société des Gens de Lettres de France sous le nom de Mme Charles Bauby; son époux y adhérera quelques années plus tard, en 1929.


En 1938, Doëtte Angliviel est élue à l'Académie des Poètes de Bruxelles, fondée par Paul Valéry pour rassembler les plus grands poètes de langue française.

 

 

Quelques poèmes

 

Automne roux, automne rouge, automne amer
Aux yeux de cuivre, à la main chaude, aux lourdes lèvres,
Frère de cet amour, beau péché de ma chair,
Dont j'accepte sans geste et sans lutte la fièvre.
Venez. Que la saveur de votre bouche soit
Comme l'âpre baiser dont la mienne est gourmande,
Que je retrouve dans le goût de votre offrande
Celui du rêve auquel je bois depuis des mois.
Que je cache parmi mes boucles dénouées
Mon grand front paraphé de songe et de désir,
Et que, de réveiller mon jeune souvenir,
Leur acre odeur de feuilles mortes soit louée.


Doëtte Angliviel

Jeux divins au clair de lune!
Chacune danse et vire, grise,
Puis, en une pose opportune,
Se donne au baiser de la brise.

L’une a des gestes de Victoire
Dédiant ses seins à l’espace,
L’autre enlace d’un bras d’ivoire
Le balustre de la terrasse.

Laissant flotter sa chevelure
Si longue au fil de l’eau fuyante
La troisième dans sa ceinture
Tord de vertes touffes de menthes.

Et la plus jeune, la plus belle,
Svelte et blonde comme une abeille,
Semble appeler des tourterelles
Dans ses bras ouverts en corbeilles.

Et l’eau tranquille, bleue et calme,
Poète émerveillée dévoile,
Entre deux battements de palmes
Leurs gestes tendres aux étoiles.

 

 

 

Tour à tour j'ai cueilli...

 

Tour à tour j'ai cueilli la somptueuse orange

Qui dans sa gaine d'or est un soleil éclos,

Et l'ovale raisin des nouvelles vendanges

Mûri pour le vin brun et fort des matelots.

 

J'ai senti dans mes mains heureuses la pastèque

Peser de tout son poids brûlant et précieux,

Et j'ai bu les azurs de la minute grecque

Aux amphores où s'apaisa la soif des dieux.

 

Maintenant que le soir étale sur la plage

Sa rose nudité de pâtre adolescent,

Que l'infini sanglote au fond d'un coquillage,

Que se fondent des parfums tendres dans le vent,

 

Que ce pays, à mon oreille émerveillée,

A livré les secrets divins de l'univers,

Sous la glycine, en le crépuscule, effeuillée,

De mon balcon léger je contemple la mer.

 

Cahiers mensuels illustrés, 1926, T. 4

 

 Tennis

 

Tennis. Carré de jeunes filles,

Cheveux enchantés de fleurs blanches,

Ruban d'azur des espadrilles,

Fichus de dentelles aux branches.

 

La balle rebondit, et, souple,

De Laure vole à Marjolaine,

Ou s'en va déranger un couple

De ramiers heureux, dans un chêne.

 

Maintes fois, erreur ou caprice,

- Qui le saurait mieux que ces filles? -

Elle choit, peut-être complice,

Au creux d'interdites charmilles.

 

Dans le jardin qu'un père sage

Fit cloturer d'un mur de roses,

Car, des faunes, sous ces feuillages,

Cultivent l'art d'étranges poses.

 

Ce n'est pas pour eux que les belles

Veulent franchir la palissade,

Et lancent la balle aux tonnelles

Pour motiver leur escalade...

 

Sachez que Luce ou bien Odile,

L'ira reprendre en les mains fraîches,

D'un éphèbe qui lit Virgile

En savourant de rondes pêches.

 

 

 

 

Le cerceau

 

Rebondis sous les lilas blancs,

Et les troènes, mais redoute,

De conduire ce bel enfant

Vers l'inconnu de la grand'route.

 

Cerceau, suis les contours du clos,

Entre les iris polychromes,

Et les muguets aux fins grelots

Qui t'enchantent de leurs arômes.

 

Evite, au plus secret du parc,

Cette fontaine où se renverse

D'un Amour qui bande son arc,

L'image impudique et perverse.

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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