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2 novembre 2023 4 02 /11 /novembre /2023 09:25
Du béton dans nos courgettes - Walter Benjamin et les images - Ecrivains norvégiens aux RV de St-Estève -


           Le Collectif Alternatives aux Pesticides 66 vous informe de la projection dans le cadre du Festival Alimenterre de la Projection du Film : 

 

                           '' Du béton dans nos courgettes '' AU cinéma CASTILLET - PERPIGNAN

                                              

                                               Vendredi 10 Novembre - 19H00 

 

merci pour la diffusion dans vos réseaux  de la projection de ce film qui traite d'un sujet d'actualité : la préservation  des terres agricoles .( affiche  jointe )

 


 

www.alternatives-pesticides66.fr

contact: alternatives.pesticides66@gmail.com 

 

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Littérature

Les rendez-vous de Saint-Estève

 

 

Mardi 7 novembre 2023 à 18h30

 

au Théâtre de l'Étang à Saint Estève

 

Sur les chemins de la

 

littérature norvégienne

 

 

Chercher le bonheur dans cette vie, c’est là le véritable esprit de rébellion.

Henrik Ibsen

À partir de quand peut-on parler de littérature norvégienne ? Au XIII° siècle, avec l'Edda poétique, un ensemble de poèmes en vieux norrois ? Au XIX° siècle, avec la lutte pour l’indépendance et l’élan nationaliste ?  

À ce moment-là, de grands auteurs se détachent : le romancier et dramaturge Bjørnstjerne Bjørnson qui reçoit le prix Nobel de littérature en 1903, le romancier Alexander Kielland, le poète Jonas Lie.  

 

Mais seul le dramaturge Henrik Ibsen a connu vraiment une renommée internationale.

 

La Norvège peut aussi se vanter d’avoir 3 autres Prix Nobel de littérature : le romancier Knut Hamsunen 1920, la romancière Sigrid Undset en 1928 et le dramaturge Jon Fosse en 2023

Une littérature différente à découvrir, marquée par la Réforme protestante, les valeurs morales, mais aussi le désir d’émancipation des femmes et la résistance ou la collaboration avec le nazisme.

Réalisme social, érotisme et polars, en particulier John Nesbo, sont les points forts de la littérature contemporaine.

 

La discussion se poursuivra autour d'un apéritif convivial offert par les Rendez-Vous tout en dégustant les vins du Domaine Singlade Saint Laurent de la Salanque.

Entrée libre dans la mesure des places disponibles

 

Cette rencontre littéraire est parrainée pa

 

Pour tous renseignements :

Les Rendez-Vous de Saint Estève

Site : www.rdvse.fr

Mel : rdvse@rdvse.fr

Tel : 06 81 37 71 58

Facebook : Les-Rendez-Vous-de-Saint-Esteve

 

 

Elucider le "style" du philosophe juif berlinois

Walter Benjamin et les images 

LIRE : 

« Walter Benjamin ou les pouvoirs critiques de l’image » presses universitaires Blaise-Pascal, par Audrey Giboux et Mathilde Labbé. 2023.

 

L’ouvrage s’intéresse au style souvent énigmatique et obscur du philosophe allemand : « parmi les traits qui caractérisent l’écriture de Walter Benjamin, l’usage d’images originales - métaphores, allégories, symboles - et de ce qu’il nomme les « images de pensée » tranche avec un certain canon de l’écriture philosophique. Or, si la pensée benjaminienne de l’image visuelle a été souvent commentée, son usage des images textuelles, littéraires ou philosophiques, l’est beaucoup moins. Suggestives et stimulantes, elliptiques et hermétiques, ces images s’inscrivent dans une dynamique de renouvellement de la pensée critique en libérant la dimension créatrice de l’écriture, nous invitant à une lecture poétique et esthétique. »

 

 (Presses Universitaires Blaise-Pascal, 20 €)
 

Publiée dans AOC en mai, la remarquable enquête de l’historien de la photographie Guillaume Blanc-Marianne nous apparaissait avoir mis un terme à la controverse qui oppose, toujours dans nos colonnes, Georges Didi-Huberman et Enzo Traverso au sujet d’une photographie de Gilles Caron prise en août 1969 à Derry, en Irlande du nord, lors de la Bataille du Bogside, et présentée dans l’exposition « Soulèvements ». L’historien Enzo Traverso a toutefois tenu à lui répondre ; ce que fera donc également prochainement Georges Didi-Huberman.

La longue « coda » que vous avez consacrée à la correspondance qui m’avait opposé l’année dernière à Georges Didi-Huberman dans les pages de AOC sollicite une réponse. Vos élucidations et la profondeur de vos analyses appellent à une poursuite de la discussion, mais je tiens d’abord à rendre hommage à votre travail d’enquête, qui a permis de percer le mystère de l’image à l’origine de cette controverse. Il s’agit, pour les lecteurs qui n’auraient pas pris connaissance de ces textes, d’une photo de Gilles Caron intitulée « Manifestations anticatholiques à Londonderry 1969 », incluse en 2016 dans l’exposition du Jeu de Paume intitulée Soulèvements, sous la direction de Georges Didi-Huberman. On y voit deux jeunes gens qui, tournant le dos à la caméra, sont en train de lancer des pierres.

 

Votre exploration minutieuse des archives de la Fondation Gilles Caron, où sont conservées d’autres photos prises au même moment, indique qu’il s’agit bien de deux manifestants catholiques. Le tatouage que l’un d’entre eux exhibe fièrement ne laisse pas de doute quant à son identité de catholique républicain. Cette lecture des images est corroborée par la reconstitution des événements d’août 1969 à Derry, aujourd’hui connus comme « la bataille du Bogside », proposée par les historiens Simon Prince et Geoffrey Warner[1]. Ce travail remarquable de contextualisation historique et de « dévoilement » prouve la fécondité d’une approche qui consiste à « élever le doute au rang de méthode » et à ne pas faire confiance aux légendes qui accompagnent les images, en orientent la réception et, souvent, en scellent la postérité[2]. Votre étude est un exemple éloquent du « paradigme de l’indice » qui, en partant d’un détail, remonte la chaîne des signifiants qui permettent d’authentifier dans ce cas non pas l’auteur, déjà connu, mais le sujet de sa photographie. Nous pouvons sourire de Giovanni Morelli et de son « positivisme grossier[3] », mais Peter Burke a raison de souligner, dans le sillage de Carlo Ginzburg, que sa méthode « a des implications importantes pour les historiens[4] ».

Comme tous les visiteurs de Soulèvements et les lecteurs de son catalogue, j’ai donc été piégé par une légende trompeuse. Gilles Caron, vous expliquez, n’était que le dernier « maillon d’une longue chaîne » au bout de laquelle son image ne lui appartenait plus ; il en avait perdu le contrôle, comme c’est souvent le cas avec le « photoreportage d’auteur ». Nous ne savons pas comment ce titre trompeur a été posé sur cette image ; peut-être, vous écrivez, Gilles Caron lui-même s’est trompé ; reste que nous avons été abusés par ce « pouvoir de légiférer », comme vous le définissez en suivant Susan Sontag, qu’une légende s’arroge à l’égard des images qu’elle présente[5]. Vous avez raison d’écrire qu’elle « ouvre grand la porte à toute sorte de fraudes, corruptions et trahisons » et qu’il faut la manier avec les plus grandes précautions. Il n’en découle pas cependant que pour comprendre une image il faudrait l’interpréter systématiquement à l’opposé de sa légende.

Si votre observation incite au doute, elle ne prescrit pas pour autant une lecture des légendes qui en postulerait le caractère inéluctablement mensonger. Ma méprise partait de la même préoccupation, car ma position ne consistait pas à croire aveuglément en l’exactitude d’une légende ; elle consistait plutôt à exprimer un doute sur la possibilité d’interpréter une image, sans aucune explication, tout simplement à notre convenance, dans un sens complètement opposé à sa légende. Ce doute me paraît fécond et nécessaire dans les deux sens : peut-être la légende qui accompagne une image est fausse, mais si nous ne sommes pas en mesure...

[1] Simon Prince, Geoffrey Warner, Belfast and Derry in Revolt. A New History of the Start of the Troubles [2012], Newbridge, Irish Academic Press, 2019.

[2] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope. Coda à la querelle Didi-Huberman/Traverso (1.2) », AOC, 4 mai 2023. [3] Voir Carlo Ginzburg, « Signes, traces, pistes. Racines d’un paradigme de l’indice », Le Débat, 1980, n° 6, p. 4.

[4] Peter Burke, Eyewitnessing. The Uses of Images as Historical Evidence, Ithaca, NY, Cornell University Press, 2001, p. 188.

[5] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (1.2) » ; Susan Sontag, Devant la douleur des autres, Paris, Christian Bourgois, 2003, p. 18.

[6] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (1.2) ».

[7] Ibid.

[8] Siegfried Kracauer, Erwin Panofsky, Briefwechsel 1941-1966, éd. Volker Breidecker, Berlin, Akademie Verlag, 1996, p. 139.

[9] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (1.2) ».

[10] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope. Coda à la querelle Didi-Huberman/Traverso (2.2) », AOC, 5 mai 2023.

[11] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (2.2) ».

[12] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (2.2) » ; Jacques Rancière, Le partage du sensible. Esthétique et politiques, Paris, La fabrique, 2000 ; Ariella Azoulay, « Getting rid of the distinction between the aesthetic and the political », Theory, Culture & Society, vol. 27, n° 7-8, 2010, pp. 239-262.

[13] Cf. George L. Mosse, The Nationalization of the Masses. Political Symbolism and Mass Movements in Germany from the Napoleonic Wars through the Third Reich, Introduction by Victoria de Grazia, Madison, The University of Wisconsin Press, 2022 [1975], ch. 2.

[14] Siegfried Kracauer, Totalitäre Propaganda [1936], éd. Bernd Stiegler, Frankfurt/M, Suhrkamp, 2013.

[15] Cf. Éric Michaud, Un art de l’éternité. L’image et le temps du national-socialisme, Paris, Gallimard, 1996 ; Johann Chapoutot, La Révolution culturelle nazie, Paris, Gallimard, 2017.

[16] Sabine Bouckaert, « Un peu d’imagination, camarades ! Soulèvements (Jeu de Paume, 18 octobre 2016 – 17 janvier 2017) », Écrire l’histoire. Histoire, littérature, esthétique, n° 17, 2017, p. 247.

[17] Philippe Artières, « L’histoire sociale n’est pas de l’art ! », Libérationdu 8 janvier 2017.

[18] Carl Schmitt, « L’ère des neutralisations et des dépolitisations » (1929), La Notion de politique, éd. Julien Freund, Paris, Flammarion, 1992, p. 129-151.

[19] « Je prévois la dépolitisation complète de l’Italie : nous deviendrons un grand corps sans nerfs ni réflexes. » Ces mots de Pasolini (Stampa sera du 9 janvier 1975), ont fait l’objet de nombre de commentaires, jusqu’à être souvent qualifiés de « prophétiques ».

[20] Voir Walter Benjamin, « L’auteur comme producteur », Essais sur Brecht, éd. R. Tiedemann, trad. Philippe Ivernel, Paris, La fabrique, 2003, p. 144. Sur la censure de l’essai Howard sur Baudelaire, cf. Eiland, Michael W. Jennings, Walter Benjamin. A Critical Life, Cambridge, The Belknap Press/Harvard University Press, 2014, pp. 622-646.

[21] Voir Theodor W. Adorno, Herbert Marcuse, « Correspondance on the German Student Movement », trad. Esther Leslie, New Left Review, n° 233, 1999, pp. 118-123.

[22] Georg Lukács, « Grand Hotel Abgrund » (1933), repris dans son recueil Revolutionäres Denken. Georg Lukács: Eine Einführung in Leben und Werk, éd. Frank Benseler, Luchterhand, Neuwied, 1984, pp. 179-196.

[23] Enzo Traverso, Révolution. Une histoire culturelle, Paris, La Découverte, 2022, p. 21.

[24] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (2.2) ».

[25] Georges Didi-Huberman, « Introduction », Soulèvements, Paris, Gallimard/Jeu de Paume, 2016, p. 18.

[26] Voir Horst Bredekamp, Théorie de l’acte d’image, trad. Frédéric Joly, Yves Saintomer, Paris, La Découverte, 2015.

[27] Roland Barthes, « Rhétorique de l’image », Communications, n° 4, 1964, p. 44.

[28] Ibid., pp. 44-45.

[29] Siegfried Kracauer, « La photographie » [1927], L’ornement de la masse. Essais sur la modernité weimarienne, trad. Sabine Cornille, Préface Olivier Agard, Paris, La Découverte, 2008, p. 39.

[30] Ibid., p. 47.

[31] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (2.2) ».

[32] Ibid.

[33] Walter Benjamin, « L’auteur comme producteur », p. 134 ; « Der Autor als Produzent » [1934], Aufsätze, Essays, Vorträge. Gesammelte Schriften, II.2, éd. Rolf Tiedemann, Hermann Schweppenhäuser, Frankfurt/M, Suhrkamp, 1991, p. 693.

[34] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (2.2) ».

[35] Siegfried Kracauer, « La photographie », p. 44 ; « Die Photographie », Das Ornament der Masse. Essays, éd. Karsten Witte, Frankfurt/M, Suhrkamp, 1977, p. 32.

[36] John Berger, Understanding a Photograph, éd. Geoff Dyer, London, Penguin Books, 2013 [1967], pp. 52, 66.

[37] Ibid., p. 57. Susan Sontag, à qui est dédié l’essai de Berger, ne disait pas autre chose lorsqu’elle définissait la photo « une trace, une sorte de stencil immédiat, comme l’empreinte d’un pas ou un masque mortuaire », Sur la photographie, Paris, Christian Bourgois, 1993 [1977], p. 182.

[38] Roland Barthes, « Le discours de l’histoire » [1967], Essais critiques, t. 4, Le bruissement de la langue, Paris, Seuil, 1984, p. 165.

[39] Carlo Ginzburg, Le fil et les traces. Vrai faux fictif, Lagrasse, Verdier, 2010, p. 17.

[40] Georges Didi-Huberman, Images malgré tout, Paris, Éditions de Minuit, 2003.

[41] Guillaume Blanc-Marianne, « Image floue, histoire myope (2.2) ».

[42] Rebecca Houzel, Enzo Traverso, « La Révolution russe de 1917 », in Michael Löwy (dir.), Révolutions, Paris, Éditions Hazan, 2000, pp. 157-158.

[43] Hamburger Institut für Sozialforschung (dir.), Verbrechen der Wehrmacht. Dimensionen des Vernichtungkrieges 1941-1945. Austellungskatalog, Hamburg, Hamburger Edition, 2002. Voir notamment le chapitre consacré à la controverse sur l’exposition : « Kontroversen über eine Austellung », pp. 687-730. Voir aussi une présentation de l’histoire de cette exposition par un des historiens de la commission d’enquête : Omer Bartov, « The Wehrmacht Exhibition Controversy : The Politics of Evidence », in Omer Bartov, Atina Grossmann, Mary Nolan (dir.), Crimes of War. Guilt and Denial in the Twentieth Century, New York, The New Press, 2002, pp. pp. 41-60.

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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