Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 17:31

images-copie-5.jpeg (René Rougerie)

 

... Surtout sa poésie est reconnue par un éditeur qui fait référence dans le petit monde poétique : Il s'agit de René Rougerie qui, à Limoges, publie, de façon artisanale, "Poésie présente". Voici notre poète dans un recueil collectif, au côte d'Andrée Chedid, Pierre-André Benoît, Gérad Macé, Bernard Noël, Frédéric-Jacques Temple, Kean-Paul Klee ou Paul Pugnaud... Ce dernier, originaire de Lézignan-Corbières, il le rencontre à plusieurs reprises. Il rencontre surtout René Rougerie à Narbonne; cet éditeur veut publier un de ses recueils de poésie et une longue correspondance s'établit...

 

Hélas,  c'est l'heure du service militaire et le poète doit choisir ses armes; au lieu d'être parachutiste, comme prévu, il sera prof de français dans un gros collège du sud tunisien : à Maknassy, bourg perdu inconnu sur la carte, situé entre Sfax et Sidi Bouzid, d'où est partie, l'année dernière, la révolution arabe...

 

Voici une occasion perdue : il perdra de vue R.Rougerie et aussi René Char, à qui il venait d'écrire pour le rencontrer. Le poète de l'Isle-sur-Sorgue lui écrit qu'il accepte de l'accueillir pour parler du recueil "Les Matinaux" : le mémoire de maîtrise est réussi, à Montpellier, mais le jeune prof n'ira par chez R. Char. Il part vers le désert, où il écrira une suite de poèmes reprise dans le recueil "Méditerriennes"...

 

Avec le retour en France, je veux dire en Lorraine, pour sept ans, l'inspiration n'est plus poétique, malgré un pèlerinage au pays de Rimbaud, à Charleville ! 

 

Adieu donc la poésie ! Voici le roman ! Il en écrira six ou sept, tous refusé par les éditeurs parisiens...

 

En quittant la Catalogne, je rate le rendez-vous avec l'éditeur unique des années 70/80, le Chiendent; le romancier devra donc attendre le retour en Roussillon pour trouver un éditeur...Apès sept ans passés en Lorraine et sept autres dans les Hautes-Alpes, c'est le retour en Roussillon, au collège de Saint-Laurent de La Salanque, puis à Jean Macé, à Perpignan. J'ai l'opportunité de rencontrer Dina Vierny plusieurs fois à Banyuls, dans la maison "rose" de Maillol : nous entamons un long dialogue qui donnera naissance à une plaquette, "D.Vierny, une grande dame au pays de Maillol, à l'occasion de la rétrospective du sculpteur au Palais des Congrès, en 2000. Tiré à huit mille exemplaires, ce livre aura du succès et sera en vente pendant plusieurs années à la fondation "Dina Vierny", à Paris.

 

A compte d'auteur, il publie deux livres sur l'art aux "Presses littéraires" de Saint-Estève. Il refuse la proposition de "L'Harmattan", car cet éditeur ne s'occupe pas de la diffusion des livres qu'il édite. Je rentre alors en contact avec Robert Triquère qui, de retour du Québec, lance en Catalogne les éditions Balzac. Ce sera la publication de "Moi, Matisse à Collioure", texte repris ensuite par l'acteur Fabrice Eberhart au château de Collioure, au musée Peské, puis au Conservatoire de Perpignan et à la cathédrale d'Elne, avec une musique (jamais éditée et pourtant lumineuse) de Daniel Tosi. Ce livre essaie de reconstituer les séjours de Matisse à Collioure, de 1905 à 1914, et la naissance du Fauvisme, avec l'arrivée d'André Derain en août 1905.

 

C'est aussi la rencontre avec Max Chaleil (Les éditions de Paris et Les Presses du Languedoc), à Montpellier; cet éditeur rigoureux accepte mes "Trente balades culturelles en Catalogne"; hélas, M. Chaleil, opposant farouche à Georges Frêche et à son projet de Septimanie, vend sa maison d'édition à un individu, venu du net, mais pas net du tout, et dépourvu de la moindre honnêteté; un contentieux est donc en cours avec M.Mignaval...

 

Enfin, ce fut la rencontre avec Jean-Pierre Gayraud, à l'occasion d'événements littéraires autour de l'ancienne librairie du Lycée et de l'association "Autres Plumes". Adhérent dès l'origine de cette association d'auteurs auto-édités fondée par Gérard Raynal, j'en fais toujours partie par fidélité à des amis  et à la défense d'auteurs non reconnus. Rimbaud et Proust furent des écrivains auto-édités et Faulker fut longtemps refusé par tous les éditeurs d'Amérique ! Je ne sous-entends pas que Rimbaud figure dans cette association; je veux simplement mettre le doigt sur la situation trouble d'éditeurs qui prétendent ne publier que des livres à compte d'éditeur...

 

Avec Cap Béar, c'est une belle suite de livres, très différents. Par exemple, ces "Reflets de vie", nés d'un atelier d'écriture avec des malades du sida, à l'hôpital de Perpignan, au service du SMT, dirigé par le docteurs  Hugues Aumaître et Ségolène Neuville.

 

Ce fut "Le chemin ultime de Walter Benjamin", découvert par la marche à travers les Albères et les oeuvres du philosophe allemand. Ce long poème tente de retracer les derniers jours du philosophe, de Marseille à Banyuls, puis la traversée des Albères et le suicide à Port-Bou. Il explique aussi le contexte de cette terrible année 1940. Pour ce livre, je fus encouragé par le romancier Jacques Henric (le mari de Catherine Millet), que je rencontre à plusieurs reprises à Perpignan et qui qualifie, dans une lettre, cette "mort à Port-Bou" de "belle reconstitution littéraire.

 

Ensuite "Machado, de Séville à Collioure", dont la biographie poétique, à travers les villes et les amours, sera jouée au château de Collioure, en août 2011, à l'occasion du festival "Un livre à la mer", créé par J.P.Gayraud.

 

Suivit "Rafales sur Cap Béar", un polar ironique et politique, l'auteur s'étant adonné à un genre à la mode. Cet essai fut suivi par un autre roman policier, inédit à ce jour, et se déroulant à collioure, pendant le festival du livre consacré à Malraux : La dame de consolation, faisant revivre la guerre civile espagnole, avec l'auteur de L'Espoir et avec le poète de la République espagnole, réfugié à Collioure et mort en février 1940.

 

Enfin est sorti en avril 2012 un roman intitulé de façon ironique Je te haine. Ce récit, en grande partie autobiographique, met en scène le lent déchirement d'un couple; le lecteur assiste à une décomposition qu'il a peut-être vécue lui-même : divorces et séparations étant désormais monnaie courante...Ces antihéros du XXIème siècle sont des solitaires disséminés dans la foule contemporaine; foule énorme qui rend les individus de plus en plus seuls et les conduit à une décadence de l'amour et de la solidarité.

 

(causerie prononcée à la maison de la Région Languedoc-Roussillon, à Perpignan, le 15 nov. 2012)

 

   * à paraître en 2013 : Maillol (édit. Cap Béar) - Communautés libertaires, agricoles et artistiques des Pyrénées-orientales (en quête d'un éditeur) - Dali et Persistance de la peinture (?).     Jean-Pierre BONNEL.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blogabonnel
  • : Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
  • Contact

Profil

  • leblogabonnel
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...

Recherche

Liens