Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 10:16
Université - Exposition - J.Pierre BOBO (conférence Canigou)
Université - Exposition - J.Pierre BOBO (conférence Canigou)
Université - Exposition - J.Pierre BOBO (conférence Canigou)

Université - Exposition - J.Pierre BOBO (conférence Canigou)

 Perpignan : l'Université répond enfin aux politiques  -

 

 l'affaire du golf de La Raho : Jacqueline IRLES et le vieux monde
"pour un territoire habitable et résilient" 

 

 

92 enseignants, chercheurs et ingénieurs de l'université de Perpignan viennent de cosigner une tribune intitulée "Pour un territoire habitable et résilient". Leur objectif : alerter sur l'ampleur des effets du changement climatique dans les Pyrénées-Orientales et réclamer des actes forts pour atténuer cet impact et permettre au territoire de s'adapter. 

 

 

 

Nous sortons tout juste d’une année 2023 qui est la plus chaude jamais enregistrée sur le globe. Chez nous, ces augmentations de température accompagnent de fortes perturbations du cycle de l’eau. Les sécheresses sont telles que l’on peut comparer le stress hydrique que nous vivons depuis plusieurs années avec les situations semi-arides qui touchent l’Espagne ou le Portugal. Plus globalement, notre département est spectaculairement l’objet d’une multitude de phénomènes climatiques de plus en plus intenses, les canicules et les sécheresses, mais aussi les incendies, le recul du trait de côte et la montée du niveau de la mer, la diminution de l’enneigement, etc. À ceci s’ajoute l’érosion de la biodiversité qui est ici en lien avec l’artificialisation des sols, les pollutions, les effets du changement climatique sur les animaux et les végétaux, sans oublier l’émergence de nouvelles espèces invasives.


Le coût de l'inaction sera plus élevé que celui de l'action

Qu’on le veuille ou non, il est désormais sans équivoque que ce réchauffement planétaire est dû à l’influence humaine (usages des énergies fossiles et usages des sols principalement). Et si l’on veut donc prendre le chemin d’une véritable transition il faut, dans le même temps, atténuer nos émissions de gaz à effet de serre pour viser la neutralité carbone en 2050 (contrainte non négociable pour limiter le changement climatique et ses effets à moins de 2°), tout en nous adaptant aux effets des phénomènes climatiques déjà en cours. L’équation est difficile, mais il est indispensable de tenter de la résoudre car le coût de l'inaction sera plus élevé que celui de l'action. Autrement dit, chaque choix politique qui se fait aujourd’hui porte le poids toujours plus lourd des conditions de vie des années à venir.

Une inquiétante occultation des enjeux

Alors que les décisions politiques et économiques devraient systématiquement tenter d’anticiper ces changements globaux sur la base de constats scientifiques, il semble qu’a contrario nombre de projets continuent de se développer dans une inquiétante occultation de ces enjeux. On observe encore des investissements publics ou privés pensés dans et par l’ancien monde. Or, ils engendreront des effets délétères et obéreront les chances de développement à venir. Ceci est particulièrement le cas dans notre département en matière d’artificialisation des terres prenant la forme d'incessantes additions de nouveaux lotissements et de nouvelles zones pavillonnaires. Confrontées à l'application du Zéro Artificialisation Nette, certaines communes se lancent dans une fuite en avant de projets ayant pour unique objectif d'accaparer les derniers espaces et terres artificialisables ; il s'agit d'une course chaotique ayant comme logique « premier arrivé, premier servi », dans laquelle se mêlent intérêts politiques court-termistes et intérêts privés d'aménageurs et de promoteurs.

Le projet de golf de La Raho est emblématique d'une vision dépassée

Parmi les décisions symptomatiques de projets hors-sol, on trouve celui du golf de Villeneuve-de-la-Raho. Celui-ci est emblématique d'une vision dépassée, symbolique d’une manière d’agir et de décider d’un autre temps. Anachronique, ce projet de golf l’est en pratiquement tous ses aspects.

La situation de 2023 montre un état de crise sur les ressources en eau donnant lieu à des restrictions préfectorales d’usage de l’eau généralisées dans tous les secteurs de la plaine du Roussillon. Le lac de Villeneuve-de-la-Raho étant au tiers de sa capacité, aucun prélèvement pour l’arrosage d’un golf n’est envisageable et surtout souhaitable. Quant à la réutilisation de l’eau de la station d’épuration, les capacités vont diminuer, les mêmes restrictions d’usage s’appliquant à l’eau potable. En outre, la situation actuelle de stress hydrique ne doit pas être considérée comme exceptionnelle par rapport aux années passées mais bien comme la norme (basse) des années à venir.

Vers des conflits d'usage de l'eau

Au niveau économique, on pourra raisonnablement relever le fait qu’il existe d’autres golfs dans les communes voisines telles Montescot ou Saint-Cyprien ; il apparaît alors qu'il s'agit moins de répondre à une demande d'une pratique sportive que de la jumeler avec un projet urbanistique haut de gamme. Les conflits d'usages de l'eau avec d'autres activités socio-économiques pourraient avoir des impacts économiques. On peut bien sûr penser à des activités qui seront en tension sur les mêmes périodes d'arrosage comme l'agriculture - maraîchage, arboriculture... - (qui elle aussi envisage l'utilisation des eaux retraitées), mais également le tourisme ou bien encore la production énergétique de nos barrages.

En ce qui concerne les impacts négatifs du projet sur la biodiversité, si un golf comprend du gazon, il s'ensuit invariablement le remplacement d'une multitude d'espèces par un ensemble beaucoup plus homogène. Ceci entraîne la suppression de l'habitat et de la ressource alimentaire de nombreuses espèces, notamment les pollinisateurs dont le niveau a déjà dramatiquement chuté ces dernières années alors qu'ils sont des acteurs clefs de la reproduction des plantes, y compris celles dont nous dépendons pour nous nourrir. Au-delà, les golfs sont bien souvent utilisateurs de pesticides afin de travailler l'esthétique des greens alors qu’ils constituent une des causes majeures d'érosion du vivant, qu'ils contaminent l'ensemble des écosystèmes par l'intermédiaire du cycle de l'eau et qu'il existe un lien entre l'exposition aux pesticides et diverses pathologies.

Chantage à l'emploi

Enfin, s’agissant du potentiel de développement territorial de ce type de projet autour de ce que nous pourrions appeler un « chantage à l’emploi », on pourra noter malheureusement qu’il s’agit d’un argument assez classique utilisé par nombre de nos décideurs locaux pour bloquer toutes réflexions, discussions et même propositions alternatives. Pourtant, avec désormais du recul sur de nombreux projets passés, on peut s’interroger sur l’utilisation rhétorique de cet argument comparé à celui, beaucoup moins entendu, des emplois détruits ou disparus (en lien avec les situations d’autoconcurrence, l’automatisation, le développement de l’IA, etc.). On peut aussi s’interroger sur les coûts directs (finances publiques) et indirects (sur les ressources, sur le climat, sur les autres usages, toutes sortes d’externalités négatives) venant accompagner ces « créations ». Il faut enfin mettre en balance ces « nouveaux » emplois avec ceux qui pourraient être créés à partir d’un autre usage des ressources, dans un contexte de contraintes sur les ressources et de limites géophysiques.
Plutôt que de reconduire des solutions usées, aux coûts exorbitants pour des résultats toujours aussi insuffisants, peut-être faudrait-il faire preuve d’imagination et d’audace en inscrivant les décisions d’investissements dans un objectif clairement défini qui permette d'atténuer le réchauffement et de s'y adapter. Les pistes de création d’emplois dans le cadre d’une redirection socioenvironnementale du territoire sont très largement supérieures à celles qui viennent conforter quelques vieilles rentes socio-économiques locales (rente du foncier, de l’eau, du soleil et de la neige).

Un manque d'anticipation

Au final donc, si la politique peut être reliée à des considérations de gestion du symbolique, nul doute que l'acceptation de la création d'un golf sur un territoire parmi les plus vulnérables de France aurait un effet jurisprudentiel nuisible sur la gestion des biens publics. Comment demander des efforts toujours croissants aux citoyens et aux autres usagers de ces mêmes ressources en autorisant en parallèle un projet qui ne concernera que quelques personnes privilégiées ? (...)

Comme on peut le voir avec cet exemple, le manque d'anticipation des changements globaux à venir devient un problème majeur dans la décision politique et les décisions collectives. Les connaissances scientifiques locales, notamment, devraient être mobilisées pour accompagner des dispositifs en positionnant les enjeux climatiques et la transition au plus haut niveau de priorité. C’est donc avec responsabilité et cohérence que les choix doivent désormais être faits en lien avec des objectifs de solidarité, de coopération et de partage territoriaux. Loin d’un immobilisme, c’est à partir de ces connaissances que pourront être avancés des projets audacieux, autour de la nécessité de penser l’aménagement du territoire des P.-O. selon un nouveau paradigme, celui de la sobriété : sobriété dans l’usage de l’eau, sobriété foncière, sobriété énergétique, etc.

Une invite à l'action lucide et positive

Loin d’un défaitisme ou d'un fatalisme, cette tribune est une invite à l’action lucide et positive. Nous vivons sur un territoire qui, par sa situation spécifique, pourrait être un terrain d’expérimentations visant une redéfinition du vivre-ensemble. Ce changement appelle à une mobilisation collective (élu-es, associatifs, entreprises, sociétés civiles) que nous, universitaires, avons pour ambition et volonté de rejoindre. Il convient de mettre en œuvre toute notre énergie et toutes nos ressources afin d’assurer que le territoire auquel nous tenons et que nous contribuons à faire vivre demeure désirable et habitable.

Les intertitres ont été rajoutés par la rédaction. 

 

 

 

La liste des signataires

Dominique Aubert (maître de conférences en sciences de la Terre et environnement)

Joris Bertrand (maître de conférences en écologie & biologie de l'évolution)

Marie Chartier (maîtresse de conférences en sociologie)

Benjamin Dubertrand (maître de conférences en anthropologie)

David Giband (professeur, urbanisme et aménagement du territoire)

Henri Got (professeur honoraire des universités)

Guillaume Lacquement (professeur de géographie)

Wolfgang Ludwig (professeur en sciences de la Terre et environnement)

Nicolas Marty (professeur, histoire contemporaine)

Jean-Marc Moulin (professeur, droit privé)

Éric Rémy (professeur en sciences de gestion)

Justine Renard (professeure agrégée, écologie et sciences de la Terre)

Sylvain Rode (maître de conférences en aménagement et urbanisme)

Bernard Schéou (maître de conférences en économie du tourisme)

Vincent Vles (professeur émérite des universités, UMR 5044 UT2J-CNRS)

Amélie Adde (maître de conférences en études hispaniques et ibéro-américaines)

Elsa Amilhat (ingénieure de recherche en biologie)

Lise Barthelmebs (professeur en microbiologie de l'environnement)

Ronaldo de Carvalho Augusto (chaire professeur junior en biologie)

Maria-Angela Bassetti (professeure en géosciences marines)

Benjamin Benoit (maître de conférences en sciences de gestion et du management)

Serge Berné (professeur émérite, géosciences marines)

Cédric Bertrand (professeur en chimie)

Carole Blanchard (professeur en chimie)

Isabelle Bonnard (maître de conférences en chimie)

Laurent Botti (maître de conférences HDR en sciences de gestion et du management)

Félix Boudry (doctorant en sciences du sport)

Marie-Christine Carpentier (ingénieur d’étude en bio-informatique)

Raphaël Certain (maître de conférences en sciences de la Terre et environnement)

Cécilia Claeys (professeure en sociologie de l'environnement)

Sylvie Clarimont (professeur des Universités, UMR TREE UPPA)

Julie Clément (chargée de recherche CNRS Biologie)

Thierry Courp (maître de conférences en géosciences et environnements aquatiques)

Marie Da Fonseca (maîtresse de conférences en sciences de gestion, chercheuse à MRM)

Arnaud Dannfald (docteur en Biologie moléculaire)

Michel Delseny (directeur de recherche émérite honoraire CNRS, membre de l'Académie des sciences)

Jean-Marc Deragon (professeur biologie moléculaire, membre de l'IUF)

Lucia Di Iorio (chaire professeure junior en sciences de la mer)

Jocelyn Dupont (maître de conférences en études anglophones)

Fabienne Durand (professeur d'université en sciences du sport)

Moaine El Baidouri (chercheur CNRS Biologie)

Samira El Yacoubi (professeur en modélisation des systèmes complexes)

Cédric Falco (ingénieur chimiste)

Élisabeth Faliex (maître de conférences en Biologie)

Gad Fuks (maître de conférences en chimie)

Dimitri Garncarzyk (maître de conférences, littératures comparées)

Anais Gibert (chercheuse en Biologie)

Thierry Gobert (maître de conférences en sciences de l’information et de la communication)

Hélène Guillaume (maîtresse de conférences, littérature anglophone)

Manuel Henry (assistant ingénieur géochimie)

Nicolas Inguimbert (professeur, directeur école doctorale énergie et environnement)

Romain Jatiault (maître de conférences en sciences de la Terre et de l'environnement)

Édouard Jobet (assistant ingénieur en biologie)

José Jourdane (directeur de recherche honoraire au CNRS)

Philippe Kerhervé (maître de conférences en sciences de la Terre et environnement)

Tom Laffleur (ingénieur d'études)

Raphaël Lagarde (maître de conférences en biologie des organismes et des populations)

Thierry Lagrange (directeur de recherche au CNRS)

Antoine Lamy (doctorant, océanologie)

Anne-Sophie Lartigot-Campin (ingénieur d'étude, docteur en préhistoire et paléoenvironnement)

Éric Lasserre (maître de conférences en biologie)

Nicolas Lebourg (chercheur en sciences sociales)

Anne-Sophie Le Gal (ingénieure halieutique, docteure en écologie)

Lies Loncke (professeure en sciences de la Terre et de l'environnement)

Maud Loireau (ingénieur de recherche en géographie)

Anne-Marie Mamontoff (professeure de psychologie )

Sophie Masson (professeure, aménagement du territoire et urbanisme)

Marta Meneghello (maître de conférences en Chimie)

Françoise Mignon (maître de conférences en sciences du langage)

Marie Mirouze (chargée de Recherche à l'IRD)

Thierry Noguer (professeur de Biochimie)

Régis Olivès (professeur en énergétique)

Carmen Palacios (maître de conférences en biologie des organismes et des populations)

Olivier Panaud (professeur de biologie)

Romain Petiot (maître de conférences en sciences économiques)

Sébastien Pinel (maître de conférences en géosciences)

Jonathan Pollock (professeur de littérature anglaise, vice-président nommé pour la recherche)

Dominique Pontier (chargée de Recherche au CNRS)

Frédéric Pontvianne (directeur de Recherche au CNRS)

Benoit Pujol (directeur de recherche au CNRS)

Marie-Pierre Ramouche (maître de conférences en études hispaniques)

Anne-Cécile Ribou (maître de conférences, chimie)

Christophe Riondet (maître de conférences en biochimie)

Pascaline Salvado (doctorante en Biologie)

Gaël Simon (assistant ingénieur, biologie)

Charlotte Sirot (chercheure contractuelle en écologie marine)

Nathalie Solomon (professeur de littérature française)

Nathalie Tapissier (maître de conférences en chimie)

Élodie Varraine (maître de conférences en sciences et techniques des activités physiques et sportives)

Marion Verdoit-Jarraya (maîtresse de conférences en Biologie des organismes et des populations)

Olivier Verneau (professeur en systématique et biologie évolutive)

Florence Vouvé (maître de conférences en Chimie)

Partager cet article
Repost0
21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 10:24
Maréchal de Mailly - Livre :Le prix du sang bleu -Port-Vendres au 18° siècle
Maréchal de Mailly - Livre :Le prix du sang bleu -Port-Vendres au 18° siècle
Maréchal de Mailly - Livre :Le prix du sang bleu -Port-Vendres au 18° siècle
Maréchal de Mailly - Livre :Le prix du sang bleu -Port-Vendres au 18° siècle

Maréchal de Mailly - Livre :Le prix du sang bleu -Port-Vendres au 18° siècle

A Perpignan, il est célèbre : une rue, celle de son hôtel particulier, transformé et devenu l'entrée principale du Musée Rigaud. Et, en ce moment, le "Campus Mailly", faculté de droit, qui renoue avec celle qui conservait les archives municipales, et qui ressuscite à présent. L'université prend le nom de ce militaire, ce héros royaliste, qui sera guillotiné pendant la Révolution...

 

Campus Mailly car le Comte, nommé en Roussillon, avait restauré la vieille université. On lui doit aussi le Théâtre municipal : en voulant faire entrer les cours de droit dans le lieu italien, on veut faire sans doute entrer aussi le Comte de Mailly. Son nom serait ainsi partout à Perpignan: dans l'enseignement, l'architecture, le spectacle vivant, les arts, le lieu muséal..!

Mailly, ok, et pourquoi pas aussi De FOSSA..? Il s'agit de rendre hommage à cette famille !

 

En effet, De Fossa, père du célèbre guitariste de la rue Na Pincarda (maison Gélis en ce moment : projet de donation à la ville de Perpignan : ça traîne en longueur…ce sera sans doute une annonce avant les élections de 2020…) fut doyen de l'université.

 Dans la première salle de l'ancienne université, on rend hommage à Mailly, mais De Fossa mériterait lui aussi une photo, un discours, une plaque, au moins ! Pourquoi occulter le recteur de l'académie jusqu'à Louis XVI..?, grand juriste avant la Révolution, géniteur de ce musicien méconnu en Roussillon, qui, en 1793, partit en exil (Espagne, Mexique) pour ne pas être raccourci et "découpé selon les pointillés", si l'on cite la belle formule de l'artiste Alain Gélis (ou Géli de Na Pincarda)... 

Alors, à défaut d'un "Campus De Fossa", au moins une salle, un tableau, un cartel, M. Le Maire, M. Le Président de l'université..!

JPB

- - -

 

Comte de Mailly

 

Augustin-Joseph de Mailly est l’héritier de l'une des plus anciennes familles de la noblesse du royaume, la Maison de Mailly, d'origine Picarde. Il est le fils de Joseph de Mailly (1677-1755), marquis d'Haucourt, seigneur d'Assigny, Guillencourt, Brunvil, Bivil, Villedieu, Cany, Saint-Michel-d'Halescourt, Grumesnil, baron de Saint-Amand. Dans sa jeunesse, Joseph de Mailly a été page de la Petite Écurie du Roi, reçu en 1691. Sa mère, Louise-Madeleine-Josèphe de La Rivière, est dame de La Roche-de-Vaux-Corbuon et du Bois-de-Macquessy, de Requeil, de Flacé et d'Estival.

 

Les débuts de sa carrière militaire

Mailly est d’abord un militaire. Il est mousquetaire en 1726, enseigne dans le Régiment de Mailly-Infanterie en 1726, il est guidon de la compagnie des gendarmes de la reine. Le 18 mars 1728, il devient capitaine des gendarmes écossais. Le capitaine de Mailly fait les campagnes de Westphalie, de Bohême et de Flandre. Il est lieutenant-colonel de la compagnie des gendarmes de la reine en mars 1733, puis Sous-Lieutenant de la compagnie des chevau-légers de Berri, avec rang de mestre de camp de la cavalerie en mars 1734.

Ses exploits lui valent en 1740 la croix de Saint-Louis, à l’âge de 32 ans, ce qui est exceptionnel.[réf. nécessaire] En janvier1742, Augustin Joseph de Mailly est nommé capitaine-lieutenant de la compagnie des gendarmes écossais, sur la démission du comte de Rubempré, puis il a le grade de brigadier des armées du roi, en février 1743.

Après la campagne de Bohême à Weissembourg, en 1744, il charge, à la tête de 150 gendarmes, un corps de cavalerie et d'infanterie qui avait culbuté deux régiments français, et le force à la retraite. Une pension de 3000 livres lui est accordée pour cette action brillante[réf. incomplète]1.

Il est fait maréchal de camp, le 16 août 1745, en Flandre, sans avoir d'expérience du commandement de grandes unités. Il participe à la guerre de Succession d'Autriche aux côtés du chevalier de Belle-Isle et concourt à préserver la Provence de l'invasion étrangère. Il continue de se signaler, surtout à la bataille de Pavie (1745) où, séparé de l'armée française, il la rejoint en perçant un corps considérable de cavalerie ennemi auquel il enlève 4 canons et 150 prisonniers.[réf. nécessaire]

Il passe ensuite en Italie, où, après la bataille de Plaisance (1746) et le combat du Tidon, il est chargé de l'inspection de la cavalerie. Le roi lui donne le gouvernement d'Abbeville, le crée lieutenant-général de ses armées, en mai 1748. Il est inspecteur général de la cavalerie et des dragons en mars 1749[réf. incomplète]2.

Commandant en chef en Roussillon

 

 

Mailly devient commandant en chef en Roussillon en 1749.

Rénovateur de l’urbanisme de la ville, il transforme le cadre urbain de Perpignan et du Roussillon dans la seconde partie du xviiie siècle au travers d'un programme d'urbanisme de construction dédié principalement à l'éducation. En accord avec son image de personnalité de la haute noblesse et figure de la monarchie administratives des Lumières dans le Midi de la France3.

Il met en œuvre la rénovation de l'Université de Perpignan qui se voit doté d'une bibliothèque publique5, de jardins et d'un cabinet d'histoire naturelle et offre en dotation 918 ouvrages de sa bibliothèque personnelle4. Il soutient la fondation du premier théâtre du Roussillon sur la place de la Loge et l’aménagement de jardins publics sur les remparts, pour agrémenter la ville. Il fonde également une académie militaire pour former une jeunesse nobiliaire au service futur du roi, qu'il inaugure en 17684. Il rétablit le couvent des enseignantes pour permettre à des enfants d'extraction plus modeste de recevoir une instruction gratuite. Il prend sous sa protection et fait de nombreux dons à l’hôpital Saint-Jean de Perpignan ou il crée une douzaine de place pour les indigents. L'ensemble de ses actions philanthropiques, le font surnommé « le bienfaiteur » par les édiles de la ville4.

 

Port-Vendres et disgrâce

Louis XVI, véritable restaurateur de la marine de guerre et commerciale française, confie au général de Mailly l'installation d'un port puissant et fortifié qui, soit capable d’assurer enfin un trafic régulier avec l'Europe entière, de l'Espagne à la Suède, d'Écosse à l'Italie, de la côte catalane à l'Orient et aux ports barbaresques, voire jusqu'aux Indes lointaines et jusqu'aux Amériques.

Mailly fonde Port-Vendres qu’il veut comme Perpignan la représentation idéale d’une ville maçonnique. Il y fait construire un port profond et à l'abri des vents. Outre le port moderne, en 15 années (1770-1785), il complète la ville, trace et perce quelques petites rues, construit de nouvelles habitations sur un plan uniforme, rectifie des alignements, construit des quais et des débarcadères commodes. Pour marquer d'un symbole la naissance de Port-Vendres, Louis XVI permet à la province de faire ériger à sa gloire le premier monument élevé en France en son honneur, l'obélisque de Port-Vendres6.

Le 2 octobre 1753, le maréchal de Noailles, en querelle avec Mailly, réussit à le faire révoquer de son commandement.

En novembre 1753, Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville obtient du roi l'exil de Mailly. Le 1er mars 1754 le roi casse le comte de Mailly d'Haucourt pour avoir trop répandu son mémoire que René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson juge apologétique. Mailly doit rentrer dans ses terres. Sa maîtresse, la marquise de Blanes et son mari, se répandaient en discours contre le gouvernement. Ils sont proscrits eux-aussi.

La disgrâce de Mailly dure peu, car il est chargé d'aller en Espagne complimenter, de la part du roi, l'Infante Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon.

Guerre de Sept Ans

Pendant la guerre de Sept Ans, Joseph-Augustin de Mailly passe aux armées d'Allemagne. Il se trouve à la bataille de Hastenbeck (27 juillet 1757) et est blessé à la tête d'un coup de sabre. Il est fait prisonnier, par suite de sa blessure qui l'a laissé sans connaissance à la bataille de Rossbach la même année.[réf. nécessaire]

Frédéric de Prusse, le despote éclairé, dont le comte de Mailly est le prisonnier de guerre, est son ami7. Il n’est libéré qu’au bout de deux ans. Pour le remercier de ses services, ses terres de Raineval, Esclainvilliers, Mongival, Sotteville, etc. sont unies et érigées en comté de Mailly, par lettres-patentes données au mois de janvier 1744.

Quand Mailly recouvre sa liberté, il rejoint encore l'armée et fait avec succès les campagnes d'Allemagne de 1760, 1761, 1762. La paix revient et met un terme à ses travaux militaires[Lesquels ?]. Il reprend son commandement du Roussillon. En 1771, il est nommé directeur-général des camps et armées des Pyrénées et des côtes de la Méditerranée. Louis XVI le nomme chevalier de ses ordres et le crée, le 13 juin 1783, maréchal de France.

Le maréchal de Mailly est membre de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d'Amiens.

La journée du 10 août 1792

 

Le maréchal de Mailly refuse d'émigrer ; l'idée d'un roi abandonné à Paris sans clergé et sans noblesse est pour lui une absurdité révoltante. En 1790, Louis XVI lui donne le commandement d'une des quatre armées décrétées par l'assemblée nationale et celui des 14 et 15e divisions militaires8. Mais l'assemblée ayant exigé un serment civique, le maréchal de Mailly donne sa démission.

Le 9 août, quand il apprend les dangers qui environnent la famille royale, il se rend aux palais des Tuileries. Il se voit confier par le roi le commandement des troupes qui défendront les Tuileries le lendemain, le 10 août 1792. Lors de l'attaque, la défense est balayée. Mailly échappe au massacre et reçoit de l'aide pour s'enfuir.

Ses arrestations et son exécution

Le maréchal est cependant dénoncé puis arrêté peu de jours après sa fuite et conduit devant la section, qui veut l'envoyer à la prison de l'Abbaye. Son passé, son âge =et ses idées généreuses du temps des Lumières, font qu’un commissaire réussit à s'y opposer. Le maréchal échappe donc de peu aux massacres de Septembre dans cette prison

Il se réfugie avec sa famille dans leur château de Mareuil-Caubert, près d'Abbeville. Le représentant du peuple André Dumont, le fait jeter en prison, le 26 septembre 1793. Il est rejoint par son épouse, et ils restent enfermés dans la citadelle de Doullens pendant quatre mois. Joseph Lebon, autre représentant du peuple, l'envoie à l'échafaud à Arras9. À l'âge de quatre-vingt-cinq ans, ce vieillard a la force de s'écrier, en fixant l'instrument de sa mort : Vive le roi ! Je le dis comme mes ancêtres10.

 

  1. Dictionnaire historique, ou histoire abrégée de hommes qui se sont fait..., p.402 et suivantes.
  2. Nouvelle biographie générale : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter / sous la dir. de Mr. le Dr. Hoefer.
  3. Thierry Zarcone, p. 54.
  4. a, b, c et d Thierry Zarcone, p. 55.
  5. la seule en France à cette époque4
  6. Philippe Madeline et Jean-Marc Moriceau, « Bâtir dans les campagnes. Les enjeux de la construction de la Protohistoire au xxie siècle », Histoire & Sociétés Rurales, vol. 31,‎ 2009(ISBN 9782753508743, lire en ligne [archive]).
  7. Le Prix Du Sang Bleu - Joseph-Augustin De Mailly 1708-1794 Jean-Yves Duval.
  8. Supplément au dictionnaire historique, de François-Xavier Feller, p.162.
  9. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, p.627.
  10. Pierre Mendès France au quotidien, de Simone Gros, p.77.
  11. a et b Thierry Zarcone, p. 56.
  12. Thierry Zarcone, p. 57.
  13. Thierry Zarcone, p. 58.
  14. Les Annales fléchoises et la vallée du Loir - page 327, 1904.
  15. Transcription de l'acte de mariage dans le registre paroissial de Mailly-Raineval (Somme).
  16. Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la ..., de François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Badier, publié 1775, p.369.
  17. L'art de vérifier les dates ..., p.221.
  18. a et b Popoff 1996, p. 108.
  19. Rietstap 1884.

Siège social de l'association :

 

2 rue des Abreuvoirs

66000 Perpignan

France

 

Les statuts de l'association : 

Bulletin d'adhésion remplissable : 

Pour les virements, le RIB de l'association : 

 

  au format pdf  (nouvelle page)

  au format pdf  (nouvelle page)

  au format pdf  (nouvelle page)

 

 

 

Les membres du bureau de l'association

 

fonction

nom

tééphone

courriel

 

 

 

 

Le Président :

Pierre Coureux

+33 6 13 53 30 48

pcoureux@friendsof2fossa.eu

La Vice-Présidente :

Marie Susplugas Andrea

+33 4 68 37 98 38

msusplugas@friendsof2fossa.eu

Le Secrétaire Général :

Laurent Fonquernie

+33 6 83 82 29 18

fonquernie@friendsof2fossa.eu

La Secrétaire adjointe :

Nicole Yrle

+33 4 68 61 01 84

nyrle@friendsof2fossa.eu

La Trésorière :

Christine Motta

+33 6 89 92 10 11

cmotta@friendsof2fossa.eu

Le WebMaster :

Jean-Claude Aciman

+33 6 60 82 62 30

webmaster@friendsof2fossa.eu

 

 

 

 

 

ARTS à l'Université


Pour la dernière édition de QUESTIONS d’ART, nous avons le plaisir de vous convier à découvrir une sélection d’œuvres du FRAC Occitanie Montpellier

A cette occasion, le débat présentera aussi une projection évoquant les artistes invités au cours de ces dix dernières années.


Mercredi 21 mars à 17h30
Galerie la Bulle et 1 er étage de la mezzanine
Bibliothèque universitaire de l’Université de Perpignan Via Domitia

Av Paul Alduy
04 68 66 20 41

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blogabonnel
  • : Création et information culturelle en Catalogne et... ailleurs.
  • Contact

Profil

  • leblogabonnel
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...

Recherche

Liens