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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 08:57
le musée DALI
le musée DALI

28 septembre 2014, le théâtre dalinien de Figueres a déjà quarante ans. J'étais à l'inauguration et le temps a passé comme une plume...

Ce dimanche surréaliste fut d'abord celui de la pluie, inlassable sur la petite ville catalane. Pourtant la population conviée à la visite du musée et à de nombreuses projections était nombreuse et une queue de parapluies montait dans les rues piétonnes...

Les fenêtres et les tiroirs du monument convient à l'ouverture des âmes et à l'invitation des coeurs. De l'esprit avant tout car Dali en avait. L'architecture est un labyrinthe d'intrigues et de surprises : elle est le chemin de l'inconscient...

"Objet surréaliste", selon son créateur, qui rend hommage à la science (Newton), à l'art académique (Meissonnier), à l'installation la plus contemporaine (télés sur le parvis) et à la pensée catalane, avec l'hommage à Francesc Pujol et à Ramon Llull… Ce théâtre, ce musée, cette architecture, ce mausolée (Dali est enterré sous la coupole et la foule le piétine sans cesse de façon aveugle et innocente !), le public l'arpente, par grappes de curieux humides, depuis le taxi pluvieux (c'est de circonstance) jusqu'aux étages de l'agora, où les jeunes filles s'humidifient au contact des insolences de la peinture...

Le public populaire du pays des figues molles anime ce réceptacle du défoulement, poursuit l'oeuvre en marchant, arpentant, sinon ce théâtre d'illusions, ce spectacle du monde, ne serait que pierres mortes…

On plonge dans le subconscient avec la figure du scaphandrier, hommage à Narcisse Monturiol, érigé sur la rambla petite de la ville désuète, comme une bourgade de province, même si Figueres est sortie de la léthargie du franquisme pour s'adonner à la plus violente vie contemporaine…

La coupole de la tour dédiée à Gala, la bien plantada, devrait briller de ses miroirs solaires et faire éclôre les oeufs où s'impatiente Castor et Pollux… Mais la pluie persiste…Et la nuit signe…le moment le plus insigne de quatre décennies de stupre et d'imagination !

On ne dira pas la laideur des béquilles ou la forme féminine des atomes d'hydrogène, ni la faim des guerriers portant une baguette sur la tête…La foule avide connaît ses détails de la décoration de la façade -sans peut-être en savoir le sens- et tente de s'enfoncer dans la caverne picturale : vieux couples blasés, jeunes filles aux seins amples et découverts, adolescents boutonneux, tous sont venus se ressourcer à l'inventivité permanente de Salvador, et la pluie peut se renforcer : nous l'avons enfermée dehors..!

L'oubliant pendant quatre heures de bonheur, regardant courts-métrages (l'autoportrait mou par J.C.Averty), décors (du ballet Le Labyrinthe de 1941) et le Screen Test d'Andy Wharol…

JPB.

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  • professeur de lettres, écrivain, j'ai publié plusieurs livres dans la région Languedoc-Roussillon, sur la Catalogne, Matisse, Machado, Walter Benjamin (éditions Balzac, Cap Béar, Presses littéraires, Presses du Languedoc...
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